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Délivrance
 
Le capitaine Chalco leva la lourde ceinture pour la cinquième ou sixième fois. L’écume de la rage au coin de ses lèvres, il ne comptait plus les coups qu’il administrait à sa victime. Il finirait bien par lui arracher un cri, une plainte, une supplication qui le dédommagerait de l’affront qu’elle lui avait fait subir en s’évadant ! Chaque coup porté laissait une marque rouge sombre sur le corps de la jeune fille maintenue au sol par une demi-douzaine de soldats et mise en joue par une bonne dizaine d’autres qui se délectaient du spectacle. Pourtant, les mâchoires serrées, elle ne disait rien, ne gémissait pas et accusait chaque coup dans un silence effrayant. Ses yeux bleus, d’un froid d’acier, étaient rivés sur ceux de son bourreau. Seules, quelques larmes de douleur perlaient au coin de ses paupières. À cet instant, il était difficile de ne pas vouloir tuer le Sith, de ne pas sombrer dans une colère dévastatrice quitte à se faire tuer. Mais avait-elle assez de pouvoir sur la Force pour les renverser tous en même temps d’une vague puissante alors qu’ils la tenaient en joue à bout portant ?
Le regard soutenu de la Jedi accentuait la rage qui l’emportait comme une irrésistible vague. Chalco éructa en postillonnant.
- Je vais te faire crier, chienne ! Je te jure que je t’arracherai une plainte ! Je te détruirai ! Je te…
Il y eut un éclair vert et Chalco leva les yeux à temps pour voir sa main qui tenait la ceinture de son armure s’envoler dans les airs. L’air hébété, il regarda le moignon fumant qui se dressait à présent au bout de son bras. Un objet cylindrique retomba à ses pieds. Isil le reconnu instantanément : c’était son sabre laser !
Au même instant, des tirs de fusil blaster se mirent à pleuvoir sur le groupe de soldats qui levèrent les armes dans la direction d’où ils provenaient afin de riposter, tout en poussant des cris anarchiques. Les hommes qui maintenaient Isil au sol se levèrent aussi pour se défendre. La Padawan tendit alors la main vers le cylindre métallique qui gisait dans les fougères et le sabre vola jusqu’entre ses doigts. La lame verte se ralluma et fouetta l’air, fauchant les jambes des quatre gardes les plus proches qui s’écroulèrent en hurlant. D’un prodigieux saut en arrière, Isil se remit sur pieds au milieu d’un groupe de soldats et le sabre entra de nouveau en action, pénétrant dans les armures aussi facilement qu’une lame de couteau dans une motte de beurre bien tendre. Tandis que l’autre groupe tentait de tenir tête aux assaillants, un airspeeder en vol stationnaire au-dessus des arbres ouvrit le feu sur elle. La lame verte oscilla rapidement plusieurs fois, renvoyant les tirs vers leur tireur qui finit par basculer en criant dans le vide. Le véhicule s’écrasa contre un énorme tronc dans une grande gerbe de flammes. Un par un les soldats tombaient. Isil frappait méthodiquement, comme à l’entraînement. Elle ne ressentait ni la douleur des coups reçus, ni même de la colère. Chacun de ses mouvements étaient le résultat d’un froid calcul tactique comme son Maître le lui avait appris. Quand Chalco la mit en joue et tira, elle vit distinctement le faisceau meurtrier venir vers elle et plaça la lame de son sabre laser exactement devant. Le tir ricocha et repartit vers le capitaine pour le frapper entre les deux yeux. La bouche ouverte, comme frappé d’un étonnement muet, il s’écroula lourdement sur le sol. Une silhouette avait à présent sauté au milieu de la mêlée. Grand, puissant, avec des cheveux longs qui flottaient au rythme des mouvements effrénés de la lame bleue de son sabre laser, le gardien eut tôt fait d’éliminer la dernière poche de résistance. Quelques secondes plus tard, il ne restait plus aucun soldat debout. L’air était empreint d’une odeur âcre de chairs brûlées. Un silence assourdissant retomba sur eux.
Une autre silhouette s’avança. La lame verte du sabre d’Isil s’éteignit. Elle regarda un peu incrédule les deux hommes qui sortaient des hautes herbes avant de s’exclamer.
- Hiivsha !
Spontanément elle se jeta dans ses bras dans lesquels, à bout de force, elle se laissa tomber. Il la soutint fermement et l’embrassa longuement.
- Isil, ma chérie !
Il examina horrifié son visage tuméfié et son corps meurtri par les nombreux coups qu’elle avait reçus ainsi que par sa course éperdue dans la jungle. La jeune fille avait les membres lardés de nombreuses coupures, griffés par d’innombrables égratignures, sa tunique était déchirée en de nombreux endroits laissant entrapercevoir une peau marbrée d’hématomes violacés.
- Mais bon dieu, qu’est-ce qu’ils t’ont fait ces monstres ! D’où sors-tu dans cet état ? Qui sont ces gens ?
Elle prit conscience d’une autre présence et tourna son visage sale et pitoyable vers l’homme qui accompagnait le contrebandier.
- Maître Melvar… bafouilla-t-elle, hésitante, c’est vous ?
Le Jedi s’approcha d’elle pour l’examiner à son tour.
- Jeune Padawan, tu es dans un triste état… ça va aller ?
Isil fit oui de la tête en écartant les cheveux collés sur son visage. Puis elle leva la tête vers le contrebandier qui la tenait toujours dans ses bras.
- Hiivsha ! Tu n’es pas mort… tu m’as retrouvée !
- Je t’ai entendue dans l’espace ! Et puis ton ami Jedi est arrivé et m’a ramené à la vie !
Adol Bruck scrutait les environs.
- Ne restons pas ici, allons-nous en ! On retourne au vaisseau !
- Non ! fit vivement la jeune fille en se libérant des bras qui la soutenaient. Pas question de partir sans avoir libéré les prisonniers !
- Les prisonniers ? demanda Hiivsha.
Le Jedi eut un geste de dénégation. Isil insista.
- C’est une prison ! Un centre d’expérience sur les Jedi ! On doit les libérer !
- La garnison est nombreuse ?
- Je ne sais pas, une soixantaine d’hommes…
Elle regarda les cadavres disséminés dans la végétation.
- Peut-être une quarantaine maintenant !
- Ce n’est pas notre mission, objecta Adol Bruck.
- Vous ne savez pas ce que j’ai subi là-dedans, Maître Melvar, laissa tomber Isil d’une voix sombre et la tête basse. On ne peut laisser de pareilles choses continuer… je vous assure… je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu.
Les deux hommes échangèrent un regard. L’état de la jeune fille en disait long sur les traitements qu’elle avait dû recevoir et ils subodoraient que cela n’en était que la partie visible. Hiivsha frissonna malgré lui à cette pensée.
- En tout cas, moi j’y retourne ! conclut Isil d’un ton sans appel.
Le Jedi accusa une grimace et accepta.
- Fort bien. Allons en découdre avec toute une garnison ! On va ramasser de quoi te vêtir un peu mieux que cela Isil, tu ne peux rester ainsi…
- Non ! trancha de nouveau la jeune fille, cela m’est égal à présent et va même nous servir. Vous, vous allez passer les armures de ces gardes par dessus vos vêtements et vous m’attacherez les mains dans le dos… de façon à donner le change… mais pas trop serré pour que je puisse m’en libérer à n’importe quel moment.
Hiivsha nota le ton autoritaire avec laquelle la Padawan exposait son plan. Malgré tout ce qu’elle avait vécu, la lassitude qui se lisait sur son visage marqué, elle conservait la tête froide et il n’y avait aucune once de crainte dans le ton de sa voix. Ce n’était pas à proprement parler la même jeune fille dont il était tombé amoureux sur les bords du lac d’Alderaan.
- Avec un peu de chance, continua-t-elle, on pourra atteindre le bâtiment central dans lequel se trouvent les laboratoires du professeur Xandor. Si on s’empare de lui, on sera en position de force. Il y a quelqu’un à bord de votre vaisseau ?
- Mon droïde Vincent, répondit Adol Bruck.
- Il peut le piloter ?
- Cela va de soi, pourquoi ?
- Une fois que nous serons dans le bâtiment central, si nous parvenons à libérer les prisonniers, nous pourrons les évacuer par la plateforme supérieure sur laquelle votre droïde pourra se poser !
- C’est d’accord, acquiesça le Jedi. Mettons-nous au travail.
Ils eurent tôt fait de trouver des armures à leur taille et quelques minutes plus tard, le visage camouflé par les casques à visière, ils revenaient vers le centre en tenant Isil en joue. Celle-ci, mains liées derrière le dos, semblait marcher difficilement, avec l’air abattu de la proie vaincue.
Ils arrivèrent ainsi devant les portes du mur d’enceinte qui s’ouvrit. Quatre gardes se trouvaient derrière. L’un d’eux demanda.
- Vous avez réussi à la rattraper ? Où sont les autres ? Le capitaine ?
- Le capitaine Chalco a vu quelque chose de suspect un peu plus loin… il est allé voir ce que c’est avec les autres. Il nous a donné l’ordre de ramener la Jedi au professeur !
- C’est bon. Il est avec le commandant Ramis au laboratoire ! Allez-y ! Ils vont être bien soulagés que vous l’ayez rattrapée… par contre, elle a salement morflé la fille !
Ils rirent grossièrement. Hiivsha se retint pour ne pas les abattre comme des chiens. Le petit groupe s’engagea dans une des galeries qui menaient au bâtiment central. Leur ruse fonctionna parfaitement et personne ne les inquiéta jusqu’à ce qu’ils arrivent dans le laboratoire.
- Ah ! s’écria le commandant Ramis. Félicitations ! Vous l’avez retrouvée ! Où est Chalco ?
- Il arrive, commandant, répondit Adol Bruck.
- Vous l’avez salement abîmée, protesta Xandor en examinant la jeune fille.
- C’est qu’elle ne s’est pas laissé faire ! C’est une Jedi… fit semblant de se justifier Maître Melvar d’une voix faussement embarrassée. Le capitaine a eu bien du mal avec elle !
- Peu importe, Jedi ou pas, on t’a retrouvée, chienne ! reprit le commandant. Tu ne vaux pas plus que tous les bâtards de ton Ordre.
D’un revers de la main, il voulut la gifler violemment mais son bras fut stoppé net par la poigne puissante d’Adol Bruck qui avait anticipé le geste. La main s’arrêta à deux centimètres du visage d’Isil qui n’avait pas bronché d’un cheveu, toisant son tortionnaire d’un regard de défi. Alors, elle se débarrassa de ses liens et appela le sabre laser qui se trouvait dissimulé dans la ceinture de l’armure d’Hiivsha. La lame verte sortit dans un bruit caractéristique et elle la pointa vers la gorge de Ramis qui semblait pétrifié.
- Je devrais vous tuer là, sur le champ ! grinça-t-elle entre ses dents.
- Mais… que… non… balbutia-t-il.
- Isil, non, fit doucement Adol Bruck d’une voix calme. Ne te laisse pas aller à la colère même si elle est justifiée.
- Vous ne savez pas ce qu’il m’a fait ! murmura Isil d’une voix à peine audible sans quitter l’homme des yeux.
Le Jedi posa la main sur l’épaule de la Padawan.
- Tu dois être plus forte que tout ce qu’il t’a fait Isil… tout, tu comprends ?
La lame verte oscillait entre le commandant et le professeur qui écarquillait les yeux. Un droïde scientifique se rapprocha d’eux. Maître Melvar ordonna.
- Désactivez les droïdes de ce laboratoire !
Obi Melvar avait sorti son sabre laser dont la lame bleutée menaçait à présent elle aussi, les deux hommes. Xandor s’approcha d’une console et appuya sur quelques touches. Aussitôt les droïdes se mirent en veille.
- Verrouillez les portes de cette pièce, immédiatement. Et prenez garde, je n’hésiterai pas à vous tuer si vous tentez de me doubler !
Xandor s’exécuta sous la menace du fusil d’Hiivsha et les accès au laboratoire se scellèrent. Isil reprit.
- Cet homme a torturé nos frères Jedi et je ne sais combien d’autres personnes… murmura Isil d’un ton bas et contenu, il en a fait basculer quelques-uns du côté obscur pour servir les Sith et a fait mourir les autres dans d’atroces souffrances ! Il m’a torturée pendant des jours et des nuits ! Et je dois le laisser en vie ?
Hiivsha serra ses poings. Combien avait-il lui aussi envie de les envoyer dans le visage des deux hommes ! Maître Melvar enleva son casque.
- Vous êtes en état d’arrestation sous l’autorité de l’Ordre Jedi ! Combien de prisonniers avez-vous dans ce centre ?
- Il n’y en a que six actuellement, grinça Xandor.
- Combien de Jedi ?
- Un seul… hormis celle-là !
Ce disant, il montra Isil du menton.
- Il ment, cria Isil, et les enfants que vous vouliez me faire affronter ?
Xandor ricana.
- Ils ne sont pas arrivés... pas encore. Mais vous pouvez peut-être rester pour les attendre ?
- Quelque chose me dit qu’il vaudrait peut-être mieux ne pas le faire et se dépêcher, intervint Hiivsha.
- Où est le Jedi ? demanda Adol Bruck.
Le professeur hésita et regarda Isil d’une façon inquiète comme s’il redoutait sa réaction.
- Il… il est… dans le caisson…
Le contrebandier qui s’était débarrassé de son armure demanda.
- Où est-il ce caisson ?
- Je vais te montrer, dit Isil, suivez-moi !
Le petit groupe se dirigea dans la pièce adjacente. À voir les mouvements convulsifs du corps à l’intérieur, il n’y avait aucun doute sur l’utilité de la machine.
- Quelle horreur ! s’exclama Hiivsha.
- Mais quelle perversion vous pousse à faire de telles choses ? interrogea froidement Maître Melvar.
- Je vous expliquerai, intervint Isil avant d’ordonner d’une voix sèche. Coupez cette machine et faites-le sortir de là !
Ils extirpèrent le corps ruisselant du twi’lek qui s’effondra à leur pieds. Isil se pencha vers lui.
- Ça va aller, on est là, on va vous libérer ! Je m’appelle Isil… voici mon ami Hiivsha et Maître Melvar que l’Ordre a envoyés à ma recherche.
Le twi’lek regarda Isil avec étonnement en essayant de comprendre.
- C’est parfait, se contenta-t-il de dire en se relevant aidé par la Padawan. Je suis Warat Ani.
Isil demanda à Xandor.
- Qu’avez-vous fait de nos affaires ?
- Elles sont là, dans cette pièce, dans le vestiaire un, répondit-il en montrant une porte.
Elle entra dans la pièce avec le twi'lek pour en ressortir quelques minutes plus tard. Ils avaient retrouvé leur tunique de Jedi ainsi que leur bure. Warat Ani tenait dans la main son sabre laser.
- Je me sens moins nu avec mon sabre.
- Et moi avec de vrais vêtements, rétorqua Isil avec un très léger sourire bien fatigué.
Obi Melvar s’adressa au twi'lek tout en enlevant lui aussi son armure de garde.
- Vous allez rester ici avec Isil. Hiivsha et moi, on va tâcher de trouver les prisonniers.
- Je viens avec vous ! fit la jeune fille, je sais où ils se trouvent.
- Tu es sûre que tu es en état de combattre encore ? s’inquiéta le contrebandier.
- Oui, ça va ! assura-t-elle. La Force est en moi pour m’aider.
- Allons-y, coupa Adol Bruck, Warat, surveillez ces criminels et s’ils vous posent un problème… tuez-les !
Le twi’lek opina du chef en guise d’assentiment. Maître Melvar sortit du laboratoire en compagnie d’Isil et d’Hiivsha.
- Par là ! dit la jeune fille, ce bâtiment au bout de la galerie.
Ils couraient. Soudain ils se trouvèrent nez à nez avec quatre gardes qui n’eurent même pas le temps de lever leurs armes. Hiivsha marmonna.
- Moi aussi, je veux un sabre laser !
- Tu n’es pas Jedi ! objecta Isil avec un clin d’œil.
Ils prirent un ascenseur qui descendit de plusieurs étages.
- Les cellules sont par ici, mais je ne sais pas ce que nous allons trouver ! dit la Padawan.
- Halte ! cria un soldat en les apercevant. Alerte !
Ils tirèrent une rafale. Les Jedi renvoyèrent les tirs. Le garde se réfugia dans une pièce et appuya sur un gros bouton rouge. Aussitôt des sirènes se mirent à retentir dans tout le centre. Adol Bruck défonça la porte du pied. Hiivsha tira. Les deux gardes présents s’effondrèrent. Le Jedi se pencha vers une console et en activa le clavier.
- Bloc A, dit-il, ici à droite ! Je déverrouille les portes, allez-y !
Des prisonniers hagards sortirent de leurs cellules en hésitant. Il y avait une twi’lek, un jeune homme, une femme, un wookiee, et un zabrak.
- Venez, vite ! ordonna Hiivsha en les tirant par le bras. Restez derrière nous.
Ils ressortirent par où ils étaient venus. Dans le hall du bâtiment un comité d’accueil les attendait. Une quinzaine de soldats leur interdisaient la sortie vers les laboratoires.
- Isil, avec moi ! fit Maître Melvar, comme à l’entraînement !
Ils progressèrent en renvoyant les tirs de blasters avec leur sabre laser tandis que Hiivsha leur offrait un tir nourri de couverture. Arrivés à quelques mètres, Adol Bruck tendit le bras gauche et envoya une puissante vague de Force qui balaya les survivants en les projetant par les vitres du hall. Hiivsha poussa les prisonniers.
- En avant ! Vite !
D’autres gardes accouraient. Le petit groupe traversa la cour, protégés par les deux Jedi qui jonglaient avec les tirs qui provenaient des miradors tandis que le contrebandier retardait un groupe de poursuivants qu’il força à s’abriter derrière un muret. Melvar en profita pour faire une pause à l’abri d’un mur. Le Jedi hésitait.
- Hiivsha, ordonna-t-il, retournez au laboratoire ! Je vais donner des ordres à mon droïde pour qu’il nous rejoigne sur la piste d’atterrissage en haut du bâtiment. Emmenez-y tout le monde et attendez-moi. Si dans dix minutes je ne suis pas revenu, partez sans moi !
- Sans vous ? Il n’en est pas question ! Où allez-vous ?
- J’ai vu sur le plan de la console qu’il y avait une armurerie dans le sous-sol du bâtiment des labos. Je vais aller la faire sauter !
- Que la Force soit avec vous, Maître, cria Isil tandis qu’il s’éloignait en courant sous le feu des blasters.
- Fonçons nous aussi, dit Hiivsha.
Ils s’engouffrèrent dans le bâtiment en courant vers l’intérieur du laboratoire où ils retrouvèrent Warat Ani et ses deux prisonniers.
- Il faut tenir les lieux quelques minutes pour laisser le temps à Maître Melvar de faire son travail, commanda Isil tout en renvoyant les tirs d’un groupe de soldats qui tentaient d’approcher l’entrée du laboratoire.
Le twi’lek tendit le pistolet du commandant à sa compatriote.
- Tu sais te servir de ça ?
- Et comment l’ami ! répondit-elle avec un air farouche.
- Alors, tiens ces deux criminels en joue. Et vous, ajouta-t-il en se tournant vers le wookiee et le zabrak dont la puissante stature ne laissait aucun doute quant à leur capacité de combattants à mains nues, s’ils cherchent à s’enfuir, écrasez leur tête entre vos doigts !
Le wookiee poussa une sorte de rugissement qui signifiait à l’évidence qu’il était d’accord tandis que le zabrak hochait la tête. Warat Ani se posta dans l’entrée aux côtés d’Isil pendant que Hiivsha les appuyait d’un feu nourri. L’assaut des gardes fut stoppé. L’échange de tirs continua quelques minutes, puis Isil cria vers l’intérieur du laboratoire.
- Tout le monde sur la terrasse !
Ils s’engouffrèrent dans un grand ascenseur qui montait tout en haut du bâtiment. Comme ils en sortaient, le vaisseau piloté par Vincent se posait sur l’aire d’atterrissage. Hiivsha et Warat Ani poussèrent tout le monde à bord tandis qu’Isil scrutait les environs.
- Je ne vois pas Maître Melvar ! dit-elle d’un air inquiet.
- Il est là bas ! cria Hiivsha en pointant son doigt vers le mur d’enceinte. Il nous fait signe de partir !
- Allons-y alors ! répondit Isil en montant à bord à sa suite. Cours aider Vincent à piloter, on va le récupérer en quittant les lieux !
- C’est parti ! fit le contrebandier en disparaissant à l’intérieur du vaisseau en direction du cockpit.
Accrochée au bord de la plateforme d’accès grande ouverte, Isil surveillait ce qui se passait en bas sans se soucier des tirs qui leur arrivaient dessus. Le vaisseau s’éleva et fit un demi-tour sur lui-même puis plongea en direction du mur d’enceinte. En bas, Maître Melvar devait faire front des deux côtés du chemin de ronde.
- Il n’y arrivera pas tout seul, dit la twi’lek qui s’était approchée d’Isil.
Elle se mit à tirer vers les miradors. Isil tendit le bras et envoya une poussée de la Force vers un groupe qui tentait de prendre le Jedi à revers. Deux soldats tombèrent des murs en criant. Le vaisseau se trouvait à présent à une trentaine de mètres parallèle au mur. Isil fit signe à Adol Bruck de sauter, prête à l’aider de la Force dans son saut. Le Jedi prit son élan et parut littéralement s’envoler vers eux pour atterrir sur la rampe d’accès du vaisseau où Warat l’attrapa in extremis par la manche de son vêtement tandis que Hiivsha se dégageait de la zone. Le vaisseau prit de l’altitude. Soudain un grondement se fit entendre suivi d’une forte déflagration. Une énorme boule de feu pulvérisa le bâtiment central qui explosa dans un fracas épouvantable. Sous l’onde de choc le vaisseau oscilla tandis que la rampe d’accès se refermait. Déséquilibrée, la twi’lek tomba dans les bras de Warat. Isil se mit à sourire.
Obi Melvar regagna le cockpit dans lequel il s’installa, à côté du contrebandier.
- Rentrons ! Direction Tython !
Ils venaient de quitter l’atmosphère et se dégageait du champ de gravité de la lune pour passer en hyperespace quand Vincent annonça.
- Bâtiment ennemi sur le radar. Un gros ! Croiseur impérial !
- C’est le vaisseau de Dal-Karven, fit la voix d’Isil dans leur dos, celui qui m’a amenée ici !
- Un interdictor ! s’exclama Hiivsha. S’il nous prend dans son rayon tracteur on est fichu !
- Vincent, dit Adol Bruck, c’est le moment ou jamais de passer en hyperespace… nous ne sommes pas de taille à lutter contre ce mastodonte !
- Compris, Maître Melvar. Je court-circuite les systèmes de sécurité et je programme une trajectoire d’évasion rapide. On va gagner du temps.
- Évite quand même de nous faire traverser une planète !
- J’ai une trajectoire sûre à quatre-vingt seize point deux pour cent, continua le droïde imperturbable.
Le croiseur avait pris le vaisseau en chasse. À présent, toutes ses batteries de turbolasers avaient ouvert le feu. Le vaisseau tremblait sous les impacts des tirs absorbés par ses boucliers.
- Nous n’encaisserons pas longtemps un tel feu nourri ! dit Adol Bruck. Vincent, tu en es où avec l’hyperdrive ?
- Ça vient, Maître Melvar. Patience est mère du Jedi.
- Tu as raison, mais pour l’instant, un peu d’impatience est compréhensible !
Sur la passerelle du Fulgurant, une haute silhouette toute vêtue de noir observait silencieusement le spectacle. Un officier s’approcha de lui.
- Seigneur Dal-Karven, ils seront bientôt à portée de notre rayon tracteur !
- Bien, capitaine, répondit la voix caverneuse du Sith. Une fois à bord, mettez la fille de côté et débarrassez-vous des autres. Je ne veux pas m’encombrer de prisonniers !
- Pourquoi cette fille ? s’étonna le militaire.
Le Sith resta muet quelques secondes puis répondit à voix basse, comme pour lui-même.
- Cette apprentie intéresse quelqu’un et je dois dire qu’elle m’intrigue également. Ce que je sens en elle est inhabituel… Nous avons besoin d’en savoir plus sur elle !
- Il est possible qu’ils aient des otages à bord, Seigneur, souligna le militaire.
- Vous amènerez devant moi les incapables qui se sont fait avoir par une poignée de misérables Jedi !
Le capitaine avala sa salive mais ne fit aucun commentaire supplémentaire. Il ne souhaitait absolument pas savoir quel sort son sinistre maître leur réservait. Soudain, le vaisseau qu’ils poursuivaient passa par une fenêtre de distorsion et disparut dans l’hyperespace. Un opérateur de la passerelle annonça.
- Capitaine ! On les a perdus !
Le Sith serra les poings en silence tandis que l’officier faisait trois pas en arrière. Il balbutia en passant deux doigts dans le col de son uniforme comme s’il avait du mal à respirer.
- Quels sont vos ordres à présent, Seigneur Dal-Karven ?
- Nous avons rendez-vous avec le Seigneur Zal’Thir au point B. quant à cette fille… je la retrouverai tôt ou tard !
Sans rien ajouter, il quitta la passerelle d’un pas vif au grand soulagement des personnes présentes.
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