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Assaut
 
La plateforme d’atterrissage sur laquelle Maître Melvar et Onjo avaient sauté depuis le transport léger qui venait de les larguer, s’était très vite transformée en véritable champ de bataille.
Le complexe avait pourtant été évacué et, tout en s’approchant par les airs, Adol Bruck put observer de loin le cortège des navettes qui quittèrent les lieux juste avant que leur appareil n’arrive sur la zone. Deux autres transports des autorités alderaanaises avaient débarqué simultanément un groupe d’hommes sur chacune des deux autres plateformes qui s’élevaient sur le flan de la tour, pas très loin de son sommet. Ces deux commandos, d’une douzaine d’hommes fournis par l’ancien sénateur Organa à la demande express de Maître Shan, avaient chacun à leur tête un des chevaliers Jedi, observateurs de l’Ordre sur Alderaan et conseillers auprès de la maison Organa. Ils se trouvaient eux aussi sous le feu nourri de troupes impériales regroupées au fond des hangars qui donnaient sur les plateformes d’atterrissage.
- Capitaine, cria Melvar dans le comlink, vous tenez le coup ?
Il s’était mis à l’abri, ainsi que son Padawan, derrière des piliers métalliques. La voix d’Hiivsha répondit :
- Ils tentent de forcer le sas d’accès à la salle de contrôle. Je ne sais pas pour combien de temps ils en ont.
- Nous rencontrons une forte opposition ici, fit Adol Bruck, je ne sais pas non plus combien de temps il va nous falloir pour en venir à bout.
- Je comprends, essayez de ne pas trop traîner, ça pourrait se gâter !
- On va faire l’impossible pour venir à votre rescousse, Hiivsha.
Le Jedi coupa la communication et regarda Onjo à quelques mètres de lui.
- Avec moi, mon jeune Padawan !
Ils sortirent de derrière leur abri et se rejoignirent pour se mettre côte à côte, sabres lasers devant eux. Ils ripostèrent ainsi, renvoyant vers l’ennemi un maximum de projectiles selon l’enseignement du Djem So. Cette forme de combat au sabre laser était redoutablement efficace contre les tirs de blasters à condition de rester concentré dans la Force pour « voir » chacun des tirs et être apte à le renvoyer vers l’adversaire grâce à une succession de petits mouvements très rapides du sabre tenu devant soi.
Cependant le temps pressait et d’autres soldats arrivaient pour prendre la place de ceux qui tombaient. De nouveau Obi Melvar se plaça derrière un container en y entraînant son élève.
- Onjo, la salle de commande se trouve à l’intérieur du dôme supérieur de la tour. J’ai aperçu en arrivant une passerelle de maintenance extérieure un peu plus haut. Si tu l’atteins, tu pourras pénétrer dans le bâtiment pour aider le capitaine Inolmo. Je t’y rejoins par l’intérieur dès que je me serai débarrassé de ces soldats !
- Compris, Maître, acquiesça le Padawan avant de rebrousser chemin à l’abri du terrain pour retourner vers l’entrée de la plateforme.
Et tandis que le Jedi occupait l’adversaire, Onjo se retrouva au bord du vide. Un coup d’œil lui suffit pour localiser la passerelle en question mais c’était bien à une quinzaine de mètres au-dessus de lui. Cela supposait une concentration sans faille dans la Force pour réussir un tel bond. Onjo inspira profondément en fermant les yeux pour faire le vide en lui tout en rengainant son arme. Puis il fléchit ses jambes et sauta.
Adol Bruck avait reprit l’initiative et avançait, tantôt à découvert pour renvoyer les tirs des blasters vers l’adversaire, tantôt en utilisant les abris qu’offraient caisses, containers, recoins et piliers dans le hangar. Un par uns les soldats s’effondraient, frappés par leurs propres tirs que la lame bleue avait retournés dans un grésillement électrique. Il ne restait plus que quatre soldats. Ils étaient bien groupés sous une passerelle métallique, ce qui offrit à Obi Melvar l’occasion rêvée de mettre fin à l’engagement. Il tendit le bras en se concentrant au maximum. La passerelle se mit à trembler, arrachant les boulons qui la maintenaient à des tiges fixées au plafond du hangar avant de s’écrouler à grand fracas sur les hommes. Les tirs cessèrent. Au moment où Adol Bruck s’élançait pour entrer dans la tour, une haute silhouette noire sortie de l’ombre, se dressa devant lui, précédée par la lame écarlate d’un sabre laser.
- Comme on se retrouve, Maître Melvar !
Le Jedi accusa un moment de surprise avant de se ressaisir.
- Zal’Thir ! Décidément, nos chemins se croisent bien trop souvent !
- Pour la dernière fois ! grinça le Sith d’un ton méprisant.
- Pourquoi j’ai l’impression que vous n’êtes pas surpris de me voir ?
- À dire vrai, j’ai la sensation d’avoir toujours su que je devais vous tuer ici et maintenant.
- Seriez-vous visionnaire dans la Force Zal’Thir ? railla Obi Melvar.
- Pensez-vous être les seuls à l’être, vaniteux Jedi ? persifla le Sith en ricanant. Cette fois, j’ai tout mon temps pour vous montrer combien mes pouvoirs sont autrement plus puissants que vos maigres talents !
- Ça tombe bien, moi aussi j’ai tout mon temps, mentit Adol Bruck en espérant qu’Onjo s’en tirerait tout seul.
Il se demandait également où en étaient les autres commandos dans leur progression vers l’intérieur du complexe.
D’un saut puissant, le Sith s’envola, passant au-dessus de la tête du Jedi, et après une pirouette savamment vrillée se retrouva au milieu du hangar, face à lui, dans une zone découverte.
- Juste vous et moi ! cracha-t-il.
- Ça me va, répondit Maître Melvar en se disant qu’il valait mieux gagner du temps et affronter le Seigneur Sith là, plutôt que de le laisser aller à la rencontre d’Onjo.
Zal’Thir rabattit d’une main la capuche de sa cape sur ses épaules tout en tournant autour du Jedi qui s’était mis en posture d’attente, jambes écartées, lame brandie vers l’œil de son ennemi. Les deux adversaires s’observèrent silencieusement un instant, puis le Sith lança le premier assaut. Les sabres se heurtèrent en crissant, chaque coup porté par le Sith immédiatement contré par la lame bleue. Après ce premier round destiné à jauger l’autre, les attaques s’accélérèrent. Zal’Thir frappa de taille de haut en bas et pivota sur lui-même avec une extrême rapidité pour frapper latéralement en sens inverse. Adol Bruck fut plus rapide et para l’attaque puis prit une posture offensive en lâchant des coups puissants qui firent reculer le Sith jusqu’à ce que, d’une roue parfaite de droite à gauche, il se donne du champ pour reprendre l’offensive. Il tenta alors une attaque aux jambes mais d’un saut assisté dans la Force Adol Bruck évita le piège. Zal’Thir pratiquait volontiers le su ma, le combat en mouvements rapides grâce à des rotations de tout le corps dans les trois dimensions de l’espace. Son adversaire adopta le même style de déplacement et les deux hommes se mirent ainsi à improviser un ballet dangereux dans lequel les lames se croisaient furieusement aussi bien au sol que dans les airs avec un crissement électrique qui ponctuait chaque contact.
*
* *
Onjo s’était accroché in extremis d’une main au bas de l’un des montants de la passerelle. Quelques centimètres de moins et il tombait dans le vide. Il laissa échapper un juron que son Maître aurait sans doute réprouvé comme manque de concentration de sa part et il demeura un instant suspendu, son corps oscillant dangereusement dans les airs. Se balançant à bout de bras, aidé par la Force, il s’éleva de nouveau en effectuant une pirouette qui le fit retomber sur l’étroite passerelle qui courait autour du dôme. Comme il se redressait en soufflant, encore étonné du saut vertigineux qu’il venait d’accomplir, il regarda machinalement en bas vers la plateforme qu’il avait quittée un instant plus tôt en se demandant si son Maître s’en sortait face aux troupes de l’Empire. D’un coup de regard circulaire, il observa les lieux et repéra plus loin sur le toit une porte de maintenance qui allait lui permettre d’entrer dans le complexe. La porte était fermée. Il sortit son sabre laser puis se concentra pour en augmenter la puissance. La lame bleue brilla plus fort et vira au bleu pâle. Ensuite il l’enfonça dans le métal de la porte au niveau de la serrure magnétique. Le métal se mit à fondre et le sabre pénétra dans l’acier comme un couteau dans du beurre. Onjo éteignit son arme et poussa la porte qui s’ouvrit. Il se retrouva en haut d’un escalier qu’il descendit prudemment. Il ne devait pas être très loin du centre névralgique du sommet de la tour que constituait la salle de contrôle.
Il progressa rapidement dans les couloirs déserts pour atteindre son but. Des éclats de voix et des bruits de tir d’armes légères lui apprirent rapidement qu’il était arrivé. Prudemment, enfoncé dans une encoignure, il risqua une tête pour évaluer la situation. Une demi-douzaine de soldats essayait de venir à bout du sas d’accès à la salle dans laquelle s’était retranché Hiivsha. La porte blindée résistait toujours lorsque les soldats poussèrent des exclamations en s’écartant du centre de la zone. Un droïde de sécurité venait de débouler d’un autre couloir pour se placer devant la porte. Ses deux puissantes armes entrèrent en action. Une minute plus tard, les soldats poussaient la première porte du sas dans son logement d’ouverture. Cela signifiait que la minute suivante, ils entreraient dans la salle de contrôle.
Onjo ne pouvait plus attendre. Il s’élança courageusement au milieu du groupe de soldats surpris. Le sabre laser tournoya à toute vitesse, tranchant membres et têtes. Le combat ne dura que quelques secondes. L’apprenti gardien avait fait place nette juste à temps pour éviter d’une roulade les tirs que le droïde, qui s’était laborieusement retourné dans le sas, venait de lui décocher. Il para adroitement les projectiles tout en battant en retraite espérant l’attirer vers lui pour gagner du temps. Le droïde le suivit. Onjo se mit à jouer à cache-cache avec lui, l’entraînant plus loin, renvoyant au maximum ses tirs vers lui pour tenter de l’endommager sans succès. Le droïde semblait disposer d’un bouclier efficace. Le Padawan tira alors de sa ceinture un petit disque noir qu’il lança vers son adversaire de métal. La grenade électromagnétique explosa deux secondes plus tard. Une gerbe d’étincelles jaillit du droïde dont le bouclier se désactiva. Calculant au plus juste, Onjo effectua une pirouette au-dessus de lui en évitant les rafales et retomba juste dans son dos. De plusieurs coups de sabre laser il trancha les articulations et enfonça la lame bleue dans le module de contrôle de l’engin qui laissa échapper de nouveau de grandes gerbes d’étincelles jusqu’à devenir inerte. Puis il ne bougea plus.
Le Padawan souffla et revint vers la salle de contrôle.
- Hiivsha, appela-t-il, c’est Onjo, ouvrez-moi.
La deuxième porte coulissa. Le jeune Jedi jeta un bref coup d’œil aux trois corps allongés par terre. Le contrebandier haussa les épaules.
- Il n’y en a qu’un de mort, observa-t-il tranquillement. Le compte à rebours a été stoppé. Vous avez le contrôle de la tour ?
- Je ne sais pas, je retournerais bien voir si Maître Melvar a besoin d’aide, mais je dois m’assurer que personne ne rentre ici tant que tout n’est pas terminé.
Il avait à peine achevé sa phrase qu’un groupe d’hommes déboula d’un des couloirs. Le Jedi qui était à sa tête déclara.
- Ah, vous voilà ! Tout va bien du côté sud-est, la plateforme a été nettoyée de toute opposition. Je vois que vous avez réussi à conserver la maîtrise de salle de contrôle. Bien ! Nous allons pouvoir neutraliser le missile.
Il fit signe aux hommes qui l’accompagnaient de prendre position tout autour du sas d’accès à la salle. L’un de ceux-ci qui se tenait un peu en retrait du groupe s’avança. Le Jedi lui dit.
- À votre tour de jouer, monsieur l’ingénieur.
- Merci, Chevalier, je m’en occupe !
L’homme partit vers la passerelle qui menait dans le hall de lancement. Onjo regarda le Jedi.
- Je retourne voir si mon Maître a besoin d’aide.
- Entendu, je reste ici.
- Je viens avec vous ! s’écria Hiivsha qui emboîta le pas du Padawan. Sur quelle plateforme avez-vous débarqué ?
- Nord.
- Je vous y conduis ! Venez !
*
* *
Adol Bruck évita de justesse le pupitre électrique que Zal’Thir venait de projeter sur lui après l’avoir puissamment déboulonné du sol par la Force. En guise de réponse, le Jedi fit dégringoler une passerelle de maintenance sur la tête du Sith mais celui-ci s’envola juste à temps comme un grand oiseau noir et évita le choc. Obi Melvar leva les yeux vers le haut du hangar. Le Sith avait disparu ! Il scruta les superstructures métalliques qui offraient d’innombrables cachettes jusqu’à ce que tel un rapace géant, Zal’Thir n’atterrisse dans son dos avec souplesse. Il n’eut que le temps de se retourner pour contrer une puissante attaque de taille augmentée d’une projection de la Force qui l’envoya à vingt mètres de là, l’étourdissant quelques instants. Les yeux jaunes injectés de sang du Sith brillèrent en sentant son adversaire à sa merci. Il tendit la main vers de lourds bidons et effectua dans l’air un grand geste latéral. Les containers furent projetés avec violence par une main invisible en direction du Jedi qui disparut comme enseveli. Au même moment un cri retentissait.
- Non !
La voix d’Onjo résonna dans le hangar. Le Sith tourna la tête en ricanant.
- Après le Maître, voici l’élève qui croit pouvoir faire mieux !
Il s’élança vers Onjo derrière qui Hiivsha venait d’apparaître. Le pistolet du contrebandier cracha. La lame rouge dévia tous les tirs puis para le coup de sabre que le Padawan venait de lui asséner en se projetant sur lui. Le Sith bondit en arrière pour engager le duel avec le jeune Jedi tout en le maintenant dans la ligne de mire du contrebandier comme un bouclier humain. Hiivsha grimpa sur une passerelle pour obtenir un meilleur angle de tir mais le Sith lança vers lui une vague de Force qui le fit basculer dans le vide. Le contrebandier tomba lourdement sur le sol et sa tête heurta un obstacle qui l’assomma à moitié. Pendant ce temps le combat entre le Sith et le Padawan faisait rage. Ce dernier se défendait férocement, jetant tout son potentiel dans la bataille mais il sentait bien que son adversaire était plus puissant et possédait plus d’expérience du combat au sabre laser. Le jeune homme reculait sous les assauts répétés de son ennemi. Puis subitement, un coup plus violent asséné avec toute la rage du Côté Obscur brisa le sabre d’Onjo qui s’éteignit avant de voler à travers le hangar. La lame rouge tenue à bout de bras par Zal’Thir s’avança vers sa gorge, à seulement quelques centimètres.
- Tu as perdu, jeune Jedi, cracha avec mépris le Sith. Prépare-toi à rejoindre la Force !
Vaincu, le Padawan mit un genou à terre, tête baissée. La lame rouge se levait pour s’abattre sur son cou quand un éclair bleu fusa à travers le hangar. Il se planta entre les omoplates du Sith qui écarquilla de grands yeux en se retournant, le bras toujours levé, comme pétrifié, vers Maître Melvar qui venait de lancer son sabre à peine extrait de son tombeau de containers. Au même moment Hiivsha avait ouvert le feu dans sa direction. Les tirs l’atteignirent en pleine poitrine. Zal’Thir eut un rictus mauvais.
- Vous ne valez pas… un Sith…
Il tomba en avant comme une masse avec un bruit mat. Le silence retomba sur les lieux comme une chape de plomb. Hiivsha s’approcha.
- On dirait que Maître Beno est vengé observa-t-il.
Adol Bruck le regarda d’un visage impassible.
- Les Jedi ne cherchent pas la vengeance, capitaine. Nous nous sommes mis à trois pour en venir à bout. C’est peu glorieux… mais nous ne cherchons pas non plus la gloire. Son destin s’achevait ici tout simplement. C’était son choix comme cela a été le nôtre.
Puis en regardant Onjo.
- Ta garde est trop haute, mon jeune Padawan, sans quoi Zal’Thir n’aurait jamais pu briser ton sabre.
- Oui, Maître, répondit le jeune homme en baissant les yeux. Je m’en fabriquerai un autre.
- J’y compte bien, fit Adol Bruck en lui donnant une tape de réconfort sur l’épaule accompagnée d’un léger sourire. Le Maître ne veut pas d’élève sans son sabre… ni sans sa tête, souviens-t-en !
Onjo sourit à son tour. Le Jedi demanda.
- Où en sont les autres groupes ? La présence du capitaine Inolmo me laisse à penser que le missile est sous contrôle ?
- Oui, confirma le Padawan, Gaardi Gaa s’en est assuré avec ses hommes.
- Allons le rejoindre alors ! Bien joué Hiivsha, nous vous devons beaucoup… et tout Alderaan avec nous !
Ils remontèrent jusqu’à la salle de contrôle. Là ils retrouvèrent le dernier groupe qui venait d’en finir avec les soldats de l’Empire de la plateforme sud-ouest.
- La tour est sous contrôle, déclara le Chevalier Gaardi Gaa à Maître Melvar. Je viens d’avoir le rapport des forces de sécurité. Ils ont bouclé tous les accès au bâtiment et nous envoient des transports médicaux pour évacuer les blessés et les morts. Le missile est neutralisé. Des équipes spécialisées vont être chargées de détruire le gaz.
- Tout est fini alors ? demanda le second Jedi qui était arrivé avec le dernier groupe.
Hiivsha, Onjo et Adol Bruck se regardèrent d’un air sombre.
- Tout est fini ici, sur Alderaan, dit Maître Melvar.
- Que voulez-vous dire ? demanda Gaardi Gaa.
- Nous devons joindre Tython au plus vite.
- Venez sur la plateforme sud-est, un transport de commandement nous y attend. Vous pourrez établir un relais holonet avec le Conseil.
Ils partirent en hâte laissant les spécialistes qui arrivaient s’occuper du reste tandis que les militaires sécurisaient tout le périmètre. Hiivsha fit un détour pour récupérer les affaires qu’il avait planquées et délivrer le pauvre employé qui avait repris ses esprits.
La liaison avec Tython fut rapide à établir. Melvar brossa un rapide résumé de la situation, résumé qui fut accueilli avec soulagement par les Maîtres Jedi. Puis à son tour, Maître Til fit son rapport. L’holoprésence du vieux Jedi se tourna vers Hiivsha.
- Je suis vraiment désolé pour votre ami, capitaine Inolmo. L’amiral Narcassan a attendu la dernière extrémité pour agir… Il ne pouvait rien faire d’autre !
- Je sais, répondit le contrebandier d’une voix inhabituellement grave. Il y a toujours un choix à faire et vous avez fait le seul qui était envisageable… je… je n’aurais jamais du embarquer Joy là-dedans.
Maître Melvar posa une main sur son épaule.
- Chaque choix comporte des conséquences, Hiivsha. Si vous n’aviez pas embarqué, comme vous dites, votre ami là-dedans, à l’heure actuelle, toute la population de la planète Balmorra serait en train de mourir à cause de chaque molécule de PTK distillée dans son atmosphère. Votre choix comportait au final une seule alternative : votre ami ou des millions d’individus. Simplement vous ne le saviez pas. Auriez-vous préféré le savoir et choisir en toute connaissance de cause ?
- Vous voulez dire, choisir délibérément entre la vie de Joy et celle des habitants de Balmorra ?
Adol Bruck lui adressa un sourire compatissant. Hiivsha haussa les sourcils et pinça ses lèvres d’un air dubitatif.
- Je ne sais pas, avoua-t-il. On ne devrait jamais avoir à faire un tel choix.
- C’est vrai, continua Obi Melvar. Mais parfois, lorsque nous sommes au pied du mur, c’est inéluctablement que nous nous devons de le faire. C’est pourquoi un Jedi apprend à peser ses choix et à prendre toujours la meilleure décision. Ceci afin que les conséquences de ses actes ne puissent venir le hanter plus tard. Le remord et le regret qui découleraient de nos choix, pourraient miner notre façon de voir les choses et notre capacité à les analyser objectivement la fois suivante. Dites-vous simplement qu’il n’y avait qu’un seul bon choix à faire et que c’est celui que vous avez fait.
Hiivsha baissa la tête l’air pensif.
- J’imagine que vous avez raison, Adol Bruck.
Soudain, Onjo intervint.
- Et le troisième container ?
Un silence interrogateur tomba sur le groupe. Gaardi Gaa et l’autre chevalier regardèrent Maître Melvar, puis Hiivsha. Ce fut Maître Til depuis Tython qui rompit ce silence.
- Hélas, nous n’avons aucune nouvelle de ce dernier container. Nous mettons tout en œuvre pour le localiser mais la Galaxie est vaste. Par ailleurs, nous n’avons aucune information qu’un drame de dimension planétaire soit en cours. Il me semble que si le gaz avait commencé à décimer la population d’une planète nos voyants l’auraient senti à travers la Force.
Hiivsha retint poliment un sourire désarmé. Il avait bien du mal à croire que des Jedi, même hyper sensibles dans la Force, pouvaient parvenir à sonder la Galaxie depuis la planète sur laquelle l’Ordre s’était réfugié. Mais tout en pensant cela, il se remémora l’écho qu’il avait entendu dans l’espace, la voix d’Isil qui avait résonné dans sa tête et ce nom : « Korka » qui lui avait permis de la retrouver. Peut-être qu’après tout les distances n’étaient rien pour la Force.
Maître Melvar reprit.
- Fort bien, je vais continuer les recherches jusqu’à ce qu’on remette la main sur ce container. Hiivsha, qu’allez-vous faire ?
- Je dois rentrer sur Coruscant. J’aurais des affaires à régler pour Joy et mon vaisseau se trouve là-bas.
- Fort bien, partons ensemble. Je vais en profiter pour localiser monsieur Coronax. Il aura peut-être des choses à nous apprendre sur son personnel qui fricote avec les Sith !
Hiivsha approuva.
- C’est sans doute une bonne idée… je suis moi-même curieux d’entendre ce qu’il a à dire.
Adol Bruck se tourna vers le relais holonet.
- Maître Til, puis-je avoir l’autorisation du Conseil de mener des investigations auprès de Ted Coronax ?
Le Maître Jedi parut embarrassé et prit son temps avant de répondre.
- Non, Maître Melvar, le Conseil se chargera lui-même de cette enquête, avec doigté et diplomatie. Nous y enverrons un consulaire.
La communication avec Tython prit fin. Maître Melvar retint une grimace.
- Le Conseil est parfois trop frileux dès lors qu’il s’agit de hautes personnalités et de politique.
Hiivsha soupira.
- Que voulez-vous, y’en a qui pensent, d’autres qui discutent… et d’autres qui agissent.
Et tandis que leur transport quittait la plateforme du complexe pour les ramener au spatioport, Hiivsha se mit à penser à une certaine jeune fille, aux yeux bleus comme le ciel et aux longs cheveux blonds comme les blés, en se demandant où elle pouvait bien se trouver.
Où était Isil ?
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