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Prise au piège
 
- Noooon ! cria Isil lorsque le croiseur se mit à ouvrir le feu sur le Valiant.
Elle se retourna vivement vers Dal-Karven en refoulant sa colère.
- Pourquoi ? Pourquoi ? Ce ne sont que des civils ! Ils ne vous ont rien fait ! C’est moi que vous voulez ! Laissez-les partir !
Le regard rivé sur l’extérieur derrière la grande baie transparente de la passerelle de commandement, le Sith ricana.
- Il ne peut y avoir de témoins ! J’ai contrevenu aux termes du Traité de Coruscant. Il est trop tôt pour créer un incident diplomatique entre la République et l’Empire. Tout doit venir à temps.
Les mains attachées dans le dos, elle s’approcha de lui pour essayer de le regarder dans les yeux. Il était beaucoup plus grand qu’elle. Engoncé dans son vêtement noir, on aurait dit un fantôme.
- Je vous en prie, supplia-t-elle, je ferai ce que vous voudrez mais laissez ces gens partir !
Le Sith fit un quart de tour sur lui-même pour lui faire face. Lentement, il abaissa la capuche qui masquait sa tête. Sa peau rouge, chargée de tatouages et son crâne rasé apparurent. Ses yeux jaunes injectés de sang luisaient cruellement. Il se rapprocha en se penchant vers elle. Isil recula instinctivement.
- Donnez-moi ce que je cherche, laissa-t-il tomber d’une voix caverneuse.
- Je ne sais pas de quoi vous parlez !
- Alors tant pis !
Il se retourna de nouveau vers l’extérieur. Des foyers d’incendie étaient à présent visibles ça et là à bord du transport.
- Je n’ai pas ce que vous cherchez, je vous le jure !
- Si ce que vous dites est vrai, alors c’est resté à bord du Valiant.
Il lui refit face et agrippa sa mâchoire d’une main puissante en attirant son visage tout contre le sien.
- Ces gens vont donc mourir par votre faute ! lui souffla-t-il.
La jeune fille soutint son regard sans broncher.
- N’y a-t-il aucune humanité derrière ce masque de mort ? parvint-elle à articuler tant bien que mal entre des doigts qui lui écrasaient les joues. Ah non, c’est vrai, vous êtes un Seigneur Sith !
Il la repoussa violemment en crachant son mépris.
- Et vous, vous êtes une Jedi ! Vous êtes faible ! Votre compassion pour cette… humanité vous interdit de prétendre à la protéger efficacement !
Il serra le poing devant elle comme s’il écrasait un insecte.
- Vous ignorez le vrai pouvoir de la Force. Si vous le possédiez, vous sauriez m’arrêter et sauver tous ces innocents !
Il dirigea vers elle sa main, pouce et index en opposition. Isil sentit l’air vibrer autour de son cou qui se contracta douloureusement comme si une main invisible tentait de l’étrangler. Elle ferma les yeux pour sentir toute chose autour d’elle et se concentra calmement pour opposer une aura de Force à la pression du Sith. Ce dernier laissa tomber son bras au bout d’un instant en ricanant.
- Vous êtes une jeune Jedi douée… votre rapport avec la Force est intéressant. Je sens en vous d’étonnantes possibilités. Cela va être très intéressant de vous convertir !
Soudain, il tendit les deux mains en direction d’Isil et un flux d’éclairs bleutés jaillit du bout de ses doigts projetant la malheureuse plusieurs mètres en arrière. Elle atterrit violemment contre la cloison du vaisseau et resta un moment à terre complètement étourdie. Puis, péniblement, elle se remit sur ses jambes avec lenteur, sans se préoccuper des liens qui mordaient dans son dos la chair de ses poignets. Le Sith paraissait ne plus s’occuper d’elle et discutait avec le commandant du croiseur. En titubant, Isil revint vers la baie vitrée. Au même moment le Valiant explosait dans un ouragan de feu et d’acier.
Le cœur de la jeune fille s’arrêta dans sa poitrine et elle ressentit jusqu’au fond de son âme l’immense perturbation de la Force qui accompagna la disparition des dizaines de milliers de passagers et membres d’équipage du transport. Maîtrisant son tressaillement, refoulant l’émotion qui tentait de s’emparer de son esprit, elle se retourna vers le Sith et prononça d’une voix effroyablement calme.
- Vous serez châtié pour ce crime !
Dal-Karven ne lui accorda pas un regard. Il donnait ses ordres au commandant qui l’écoutait respectueusement. Les yeux clos, Isil cherchait dans la Force un signe de vie. Tout à coup elle eut la certitude que Hiivsha était vivant. Comment ? Elle ne le savait pas, mais elle pouvait sentir sa présence toute proche. Elle isola ses pensées et les fit converger vers lui.
- Hiivsha ! Viens me chercher !
*
* *
Sans ménagement, elle fut traînée par deux gardes à travers les coursives du croiseur qui venait de repasser en hyperespace. Ils la jetèrent violemment dans une cellule du quartier prison, la projetant à terre en riant.
- On va bien prendre soin de toi Jedi ! ricana l’un d’eux.
- C’est sûr… je ne voudrais pas être à ta place entre les mains du manipulateur de Korka ! répondit l’autre.
- Dommage que les ordres soient de ne pas la toucher ! reprit le premier, j’aurais bien aimé vérifier que les femelles Jedi sont comme toutes les autres !
Ils rirent grassement en chœur tandis que la porte se refermait en coulissant dans un claquement sec.
La jeune fille resta immobile, essayant d’oublier la douleur à ses poignets, les yeux fermés, cherchant la paix à travers la Force. Un souvenir refit surface et la plongea dans le passé.
*
* *
- Aïe ! se plaignit la fillette, ça fait mal !
L’homme qui se tenait à côté d’elle, s’assit sur le sol en soupirant.
- La douleur n’existe que dans ta tête, Isil. Une fois que tu auras admis cette vérité et si tu peux te concentrer assez, tu pourras l’évacuer et ainsi ne plus avoir mal.
L’enfant s’assit aux côtés de son Maître en imitant sa position, retenant une grimace de douleur.
- Je vais essayer, Maître Beno.
- Non, tu ne dois pas essayer, mais juste le faire, ni plus, ni moins. Concentre-toi, fais appel à la Force, rassemble-là en toi, dans ton cerveau, sens comme elle est bénéfique, comme elle dirige toute chose dans l’univers
- Je la sens Maître…
Puis elle fit une grimace.
- Mais ça fait toujours mal !
Beno Mahr retint un léger rire et sortit de son sac une boite contenant une sorte de pâte.
- Donne-moi ton bras que je le soigne, petite fille… ça aidera la Force à faire passer ta douleur, ajouta-t-il en lui faisant un clin d’œil.
Avec douceur il passa la pommade sur la blessure qu’elle s’était faite en tombant du rocher sur lequel elle avait tenté de se propulser dans un bond pas si maladroit que ça aux yeux du Jedi. Il s’en était fallu d’un cheveu qu’elle ne réussisse un saut prodigieux pour son âge !
- Maître ? Est-ce que la Force peut tout faire ?
- Oui, Isil, elle peut tout faire… c’est nous qui n’arrivons pas à tout faire à travers elle. Plus tu parviendras à la maîtriser et plus tu repousseras les limites de tes possibilités. Mais pour cela, tu dois rester en harmonie avec elle… vivre intimement dans sa paix et sa sérénité.
- Et rejeter tout ce qui vient de moi ? demanda avec candeur la fillette tout en le fixant de ses grands yeux bleus.
- Oui… et non… Tu dois te méfier de tes émotions… de tout ce qui pourrait empêcher ta raison de faire les meilleurs choix. Faire en sorte qu’elles ne brouillent pas ta vision des choses. Mais tu ne dois pas compter sur la Force au détriment de tes autres sens et de tes propres capacités. Elle doit être ton alliée, pas remplacer ce que tu es. Elle n’est pas toi… c’est toi qui est en elle.
Combien de fois avait-elle cherché à comprendre les difficiles paroles de Maître Beno ? Aussi, lorsque l’enfant hochait la tête en murmurant un très consentant « je comprends, Maître», celui-ci ne pouvait s’empêcher de lui sourire avec bonté en guise d’encouragement même s’il savait que son enseignement mettrait des années à éclairer sa jeune Padawan.
*
* *
Korka était une petite lune quasi sauvage, présentant un seul continent entouré d’eau et presque entièrement recouvert d’une épaisse jungle peuplée d’animaux sauvages. Inexplorée jusque là, l’empire Sith y avait installé une prison qui abritait entre autres choses, le « Centre de conversion » du professeur Xandor. Ce centre avait un but : étudier les quelques Jedi faits prisonniers par les Sith, pour mettre au point un processus destiné à les convertir au côté obscur de la Force. La torture et le lavage de cerveau étaient les deux sinistres pièces maîtresses de Xandor. Le procédé aboutissait la plupart du temps à la mort du sujet d’expérience, mais quelques conversions erratiques avaient convaincu le professeur qu’aucun Jedi n’était invulnérable à sa forme de persuasion. Les autres prisonniers « normaux » comme il se plaisait à le dire, n’avait aucun intérêt pour Xandor si ce n’est celui de mettre le Jedi, sujet de son expérience, en situation extrême de tuer ou d’être tué. Il y avait donc sur Korka de tout : des combattants républicains, des pirates, des assassins… une population humaine et non humaine, de mâles et de femelles qui représentaient autant de jouets entre les mains sadiques du professeur.
Tôt ou tard, chacun était confronté à un choix : accepter de se battre contre un autre prisonnier pour faire cesser ses propres souffrances quotidiennes, voire gagner sa liberté, ou bien continuer à subir l’enfer. Ce qui intéressait surtout Xandor, c’était les combats entre un prisonnier Jedi et un être « normal » décidé à – ou forcé de – tenter sa chance en se battant à mort. Au bout de vingt, cinquante ou cent combats dans lequel un Jedi défendait sa vie, il le sentait en effet s’éloigner de plus en plus des préceptes de l’Ordre pour plonger dans les eaux troubles et profondes du côté obscur dans lequel la vie d’innocents ne comptait plus. Cette descente aux enfers semblait plonger sa victime dans une sorte de folie, faite de doute, de perte de foi, de douleur et au bout du compte, le caractère du sujet de cette terrible expérience s’altérait. Certains finissaient par renier les préceptes appris durant leur formation de Jedi quand d’autres, refusant de tuer des innocents, sacrifiaient leur vie dans l’arène en se laissant abattre. Quelques rares succès avaient permis au professeur de retourner complètement des Padawan, voire quelques chevaliers Jedi, qui avaient fini par intégrer les rangs des armées Sith.
Les combats n’étaient pas les seuls moyens de forcer un Jedi à affronter les autres prisonniers, notamment lorsqu’il s’agissait, comme il le disait, de femelles Jedi pour lesquelles son imagination et sa cruauté n’avaient pas de limite. Il avouait pourtant que, bien qu’elles soient plus fragiles que leurs homologues masculins, leur résistance psychique et leur charisme étaient souvent plus forts, ce qui les conduisait presque toutes à se sacrifier quitte à subir les pires affronts qu’une personne de leur sexe pouvait endurer. Au final, la plupart avaient préféré trouver la mort plutôt que de la donner.
Si le mal à l’état pur existait quelque part dans la Galaxie, l’un de ses nombreux visages était sans doute celui du professeur Xandor !
Dal-Karven avait terminé son exposé sur le centre de Korka et les travaux du professeur Xandor. Il regardait froidement la jeune fille dont il avait détaché les poignets qu’elle s’était longuement massés avec soulagement.
- Dites-moi ce que vous savez et à qui vous en avez parlé, qui est au courant… et je ne vous abandonnerai pas entre les mains du professeur Xandor. Il serait dommage que votre si joli corps soit abîmé par ses épouvantables expériences.
Elle était assise sur le bord d’une couchette et lui se tenait debout, immense, devant elle. Il entortilla entre ses doigts la longue et fine tresse qu’elle portait sur le côté droit de sa figure.
- Un joli trophée pour Xandor. Je connais son premier geste envers vous, il la coupera… une sorte de collection.
Isil fit un mouvement de la tête pour ôter la tresse des doigts du Sith. Son cœur semblait pris dans un étau et elle avait bien du mal à conserver la sérénité dans laquelle elle s’était réfugiée. Comment s’enfuir d’un croiseur impérial avec la présence d’un Seigneur Sith à bord ? Comment parviendrait-elle à s’échapper de cette lune sur laquelle il semblait qu’on la conduisait ?
- Personne d’autre que moi n'était au courant, laissa tomber Isil d’une voix basse. Seul Maître Beno…
- Ah oui, votre Maître Jedi ! coupa Dal-Karven sarcastique, il ne vous a pas protégée… trop faible pour affronter un Seigneur Sith !
Il se retourna et fit deux pas en avant.
- Mais je ne vous crois pas… j’imagine mal que votre Maître Mahr vous ait entraînée là-dedans sans que quelqu’un d’autre ne soit au courant !
- Je vous jure que non.
- Et vos amis ? Et ce Saltiva ?
- Peu importe… ils sont morts lorsque vous avez détruit le Valiant !
- Tu souhaiterais me tuer jeune Padawan ? murmura Dal-Karven en la regardant du coin de l’œil. Peut-être pourrais-tu profiter que je te tourne le dos pour te servir de tes pouvoirs afin de me neutraliser ? Ou n’es-tu au final qu’une faible femelle !
Isil ne répondit pas. Elle ne souhaitait ni répondre, ni réagir sous la colère ou la provocation. Cela ne servait à rien s’il n’y avait aucune solution au bout. Chacun de ses actes devait avoir une raison d’être et un but utile. Pourtant, si elle neutralisait le Sith, peut-être parviendrait-elle à se glisser hors de sa cellule jusqu’à une des capsules d’évacuation que devait compter le croiseur ?
*
* *
- Concentre-toi, jeune Isil, sinon ces insectes vont nous infliger dans leur irritation, les plus terribles piqûres !
- Que dois-je faire, Maître Beno ? Vite, ils arrivent !
- Sens la Force autour de toi et rassemble son énergie en toi… con-centre-la et quand tu te sentiras prête, expulse-la vers eux avant que cette nuée ne nous détruise…
- Mais je vais les tuer… ils ne m’ont encore rien fait… objecta l’enfant du haut de ses treize ans.
- Il ne fallait pas faire tomber leur nid dans ce ravin ! la gourmanda le Jedi. Maintenant, ils sont en colère après nous…
- Je n’ai pas fait exprès, Maître Beno ! J’ai mal calculé la trajectoire que j’ai infligé à cette grosse pierre et…
- Ta poussée de Force n’est pas encore au point… pas assez contrôlée… j’espère simplement que tu es capable d’une vague de Force dissuasive pour nous éviter de nous faire abondamment piquer. Allons, jeune Padawan, dépêche-toi, les voilà qui arrivent sur le chemin !
La nuée bourdonnante fonçait vers eux en rangs serrés. La fillette sentait son cœur s’emballer et elle ferma les yeux pour se maîtriser. Tout autour d’elle était l’énergie vivante de la Force. Elle la sentait, comme des ondes vibrantes. Plus elle la concentrait, plus ces ondes vibraient. Les insectes n’étaient plus maintenant qu’à quelques mètres. Beno Mahr grinça entre ses dents.
- Vas-y ! Si tu dois faire quelque chose, c’est le moment ou bien ce sera trop tard !
Elle sentait l’oppression de cette énergie qu’elle emprisonnait autour d’elle. Alors elle se relâcha et la libéra par sa volonté. La fillette sentit comme une décompression lorsque la vague de Force fit vibrer l’air tout autour d’eux, repoussant avec vigueur la nuée d’insectes qui tombèrent sur le sol. Maître Beno refréna un geste d’étonnement.
- Bien, ma jeune Padawan ! Tu es décidément bien surprenante !
Il se détendit et souffla. Le bouclier dont il s’apprêtait à les entourer pour les mettre à l’abri du danger, ne s’était pas avéré utile. Son élève semblait décidément très douée dans ses relations avec la Force. C’était prometteur !
- Fais attention à ne pas les écraser en marchant, recommanda-t-il en reprenant sa route. Viens, ne restons pas là !
*
* *
Les yeux fermés, Isil relâcha une puissante vague de Force qu’elle avait emprisonnée autour d’elle et qui déferla dans toute la cellule. Elle y avait mis toute sa volonté et toute l’énergie qu’elle avait pu rassembler. Mais le Sith ne bougea pas. Devançant l’action de sa prisonnière, il s’était protégé par un non moins puissant bouclier de Force. Lentement, il se retourna vers la jeune fille, un rictus aux lèvres. Ses yeux jaunes brillaient de contentement.
- Bien ! Voilà que tu essayes de m’attaquer en traître ! Cependant, tes maigres pouvoirs sont bien trop faibles pour m’atteindre. Ceci étant, tu as eu le mérite d’essayer de me neutraliser ! Tu es courageuse ! Aussi pour te punir je ne vais pas te tuer… juste t’infliger ce que tu mérites.
Dal-Karven tendit ses mains devant lui et délivra une redoutable décharge électrique qui fouetta l’air en craquant. Isil riposta les paumes en avant et tenta de contrer le flux d’énergie qui venait vers elle. Un instant elle y parvint et une boule bleuté se forma à mi-chemin entre les deux adversaires. La jeune fille serra les dents et se concentra sur l’énergie qu’elle devait canaliser pour stopper l’attaque du Sith. Elle sentait progressivement l’électricité s’emparer de son corps et ses muscles se tétaniser douloureusement. Son visage grimaçait sous l’effort tandis que les yeux du Sith brillaient de façon plus intense. Un rire de satisfaction s’échappa de sa gorge alors qu’il accentuait encore la pression de son attaque. Soudain Isil s’effondra en hurlant de douleur. Le flux d’électricité venait de la transpercer de toutes parts. Elle tomba sur le sol, agitée par de violents spasmes. Son corps se tordait et tressautait au rythme des décharges que le Seigneur Sith lui infligeait, comme celui d’un pantin désarticulé. La tétanie des muscles que provoquaient les ondes bleues était insoutenable et la vrillait de partout tandis qu'elle sentait une douleur aiguë serrer son cœur comme sous l'effet d'un coup de poignard. La Padawan ouvrait sa bouche déformée par un rictus pour essayer d'insuffler un peu d'air dans ses poumons complètement contractés.
Soudain, le Sith s’arrêta et regarda sa victime grimaçante qui rouvrait les yeux péniblement.
- Je peux te faire devenir bien plus puissante ma jeune et jolie Jedi… il te suffit de le vouloir et je t’enseignerais la vraie puissance de la Force !
Surmontant sa douleur, elle parvint à articuler faiblement.
- Jamais !
Dal-Karven se mit à rire.
- Lorsque tu seras entre les mains du professeur Xandor, tu viendras me supplier de te prendre comme apprentie pour fuir ses… expériences !
Isil se releva péniblement en soutenant le regard de son adversaire.
- Mes pouvoirs de Jedi sont assez forts pour résister à tout ce qu’on pourra me faire pour basculer comme vous dites du côté obscur dont vous aimez tant vous repaître.
- Tu crois ça, cracha le Sith en la plaquant d’une main par la gorge contre la cloison.
Sa force était telle qu’elle ne touchait plus le sol que par la pointe des pieds. De ses deux mains elle essayait en vain de desserrer l’étau des doigts crochus. Le visage de Dal-Karven était à deux centimètres du sien. Elle détourna la tête avec répulsion.
- La Force ne te protègera pas de ce qu’on peut faire endurer aux humains !
Ses yeux brillèrent tandis qu’il lui caressait la joue. Isil grimaça, essayant de faire refluer le dégoût et la peur qui s’emparait d’elle.
- Tu fanfaronneras moins dans quelques mois lorsque le professeur Xandor aura appliqué son programme de conversion… ou de réhabilitation comme il aime à l'appeler. La Force ne pourra rien pour toi ! Mais tu peux encore y échapper : dis-moi qui est au courant de notre petit secret et viens à moi !
Il sortit une longue langue frétillante et bleutée qu’il agita devant ses lèvres.
- Je serais un bon maître pour toi et tu seras mon esclave !
À moitié asphyxiée, elle ne put se retenir de lever violemment un genou dans l’entrejambe du Sith. Retenant un cri, il accusa le coup et la lâcha en se reculant d’un pas. Puis, libérant un cri rageur, il lui asséna au visage un puissant revers de main qui l’expédia violemment contre la cloison sur laquelle elle rebondit avant de tomber à terre.
- Misérable Jedi arrogante ! s’emporta-t-il, comment oses-tu porter la main sur moi !
Allongée sur le sol, Isil passa ses doigts sur ses lèvres ensanglantées. Au travers de ses cheveux en bataille qui lui masquaient une partie du visage, elle lui lança un regard de défi.
- Et vous, Sith abject, comment osez-vous me toucher avec vos sales pattes ?
Une nouvelle fois elle se releva lentement, essayant de retrouver la sérénité qui selon Maître Beno devait l’accompagner quelles que soient les épreuves rencontrées.
- Je préfère souffrir mille tourments plutôt que de vous sentir contre moi, dit-elle froidement en le fixant de ses prunelles bleu acier.
Curieusement, un imperceptible sourire se dessina sur les lèvres fines du Sith, découvrant ses dents jaunies.
- Tu en auras l’occasion, jolie Padawan… Nous verrons alors si la Force te sert encore de bouclier mental… nous verrons !
Soudainement, il se retourna et sortit de la cellule. Le panneau coulissant de la porte se referma en claquant.
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