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Une rencontre inattendue
 
Ce n’était pas tant l’œil noir du pistolet laser qui avait convaincu Hiivsha de l’attention qu’il devait accorder à cette jeune fille, que ses grands yeux d’un bleu profond, abysses insondables aux reflets de l’océan. Observant sa tenue et la capuche qu’elle venait de rejeter sur ses épaules, dégageant ainsi ses longs cheveux bouclés, il déduisit se trouver en présence d’une Jedi ou d’une apprentie Jedi, une Padawan comme ils disaient dans leur jargon. Gouailleur, il répondit en appuyant sa phrase d’un geste du pouce droit tendu vers l’arrière, vers le centre du hangar.
- C’est Choupy qui vous intéresse ?
Elle avait haussé un sourcil interrogateur sans rien bouger d’autre.
- Choupy ? Qui est-ce ?
- Ben… lui… là, derrière moi… mon vaisseau !
- Votre… vaisseau s’appelle Choupy ?
Le ton moqueur le blessa presque. Elle avait joliment penché la tête vers la gauche faisant ondoyer sa chevelure blonde. Un sourire s’était dessiné aux coins de ses lèvres et le canon de l’arme s’abaissa, comme décontenancée par l’ingénuité du propos. De sa main libre elle se gratta légèrement la tête.
- Drôle de nom ma foi !
- Pourquoi ? Moi j’aime bien, contesta Hiivsha.
- Après tout, pourquoi pas, si ça vous plait, admit comme à regret la Padawan. Bien que ça fasse plutôt animal… j’ai connu sur la lune d’Endor un bordok qui répondait à ce nom. Mais un vaisseau spatial avec un nom aussi…
- Ridicule, dites-le ! protesta le contrebandier.
- … pas ridicule, non, hésita la jeune fille en retenant un nouveau sourire... surprenant, voilà tout… mais peu m’importe le nom de votre vaisseau. J’ai besoin que vous m’emmeniez sur Alderaan au plus vite !
- Alderaan ?
Il n’avait pu retenir un léger cri de surprise.
- Alderaan n’est pas un de mes objectifs actuels et…
- Elle pourrait le devenir, objecta la jeune fille et puis je ne vous donne pas le choix.
Le canon de l’arme se releva.
- Mais je suis venu sur Balmorra pour… affaires et je…
- Des affaires ? persiffla la Padawan. Dites tout de suite que vous faites de la contrebande d’armes ce sera plus franc.
- De la contrebande ? s’exclama Hiivsha. Je proteste… je… j’aide les partisans qui se dressent contre l’Empire en aidant un ami balmorréen à… exporter des objets de sa fabrication de façon… discrète.
- Des objets ?
- Des drones d’observation parfaitement inoffensifs.
- Rien de ce qui sert à faire la guerre n’est inoffensif !
L’homme souffla bruyamment.
- Vous voulez vraiment avoir le dernier mot à tout, mademoiselle…
- Je m’appelle Isil… et que voulez-vous, je suis une femme.
Les yeux de son interlocuteur la déshabillèrent ostensiblement du regard, de la tête aux pieds d’une façon provocatrice, s’attardant sur les rondeurs évidentes de sa poitrine que mettait en valeur une tenue moulante.
- Faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer, maugréa-t-il. Y’aurait-il dans cette caboche blonde une tête de linotte ? Je vous dis que j’ai à faire ici. Je ne partirai pas sans avoir traité avec mon ami.
- C’est une question de vie ou de mort, une mission de la plus haute importance… je suis Jedi consulaire en mission… je vous demande de me faire confiance et de m’aider…
Elle jeta un coup d’œil rapide derrière elle.
- Je crois qu’on est sur mes traces… je ne peux risquer de prendre un transport et mon astronef a été saboté… je ne peux pas attendre qu’il soit réparé.
- Qu’est-ce que ça me rapporte tout ça ? Ce ne sont pas mes affaires !
- Il en va de l’intérêt de la République ! Cela ne compte pas pour vous ?
- La République ne me fait pas vivre.
- Je n’ai pas d’argent sur moi, mais si vous m’emmenez sur Alderaan, je me débrouillerai pour vous dédommager pour la course.
- Pas d’argent, pas de transport ! s’entêta-t-il, plus pour la contrarier que par nécessité.
- Je n’en ai pas ! cria-t-elle presque en frappant du pied par terre.
À son tour il sourit devant le geste rageur quasi juvénile de la jeune fille. Il songea qu’elle était tout aussi séduisante en colère qu’au naturel et se demanda jusqu’où il pouvait pousser le bouchon.
- Vous êtes sûre que vous êtes Jedi ? continua-t-il de son ton provocateur. Vous ne pouvez pas faire un truc de Jedi pour me forcer à vous obéir ?
Isil le regarda d’un regard irrité. Cet homme la décontenançait. Il était séduisant, d’une apparence un peu rebelle, à la fois rustre et douce, l’œil ironique et cordial à la fois, les lèvres sensuelles et moqueuses soulignées par une fossette lorsqu’il souriait d’une façon impertinente totalement exaspérante. Il semblait avoir une bonne trentaine bien sonnée, était mal rasé, mal coiffé et avait des allures de mauvais garçon qui la mettait hors d’elle sans bien même qu’elle sache pourquoi. Visiblement, il n’était pas du tout intimidé par le blaster qu’elle pointait sur lui et paraissait prendre tout cela comme un simple jeu. Elle inspira profondément pour calmer ses sentiments.
- Je ne me sers pas de la Force lorsqu’il n’est pas nécessaire de faire appel à Elle. Vous voulez quoi pour m’emmener à Alderaan ?
Ses yeux marron bordés d’un vert sombre la fixèrent avec une lueur maligne et un sourire en coin se dessina sur ses lèvres lorsqu’il répondit.
- Je veux… un baiser.
Elle écarquilla les yeux et resta un instant bouchée bée en cherchant ses mots.
- Un quoi ! s’exclama-t-elle, non… mais… vous… je… vous… mais quel toupet !
Il leva les yeux au ciel ce qui sembla accentuer sa fureur. Il insista.
- Juste un petit baiser… trois fois rien pour vous !
Le bras qui tenait l’arme s’abaissa, comme vaincu. Les yeux de la Padawan brillèrent encore un instant, puis la colère qui les avait illuminés disparut. Elle ressentit soudainement un grand trouble dont elle ne put parvenir à discerner l’origine. Était-ce l’assurance de l’homme qui la troublait ainsi ou autre chose, comme la sensation d’un danger imminent ? Elle pinça les lèvres.
- Très bien. Vous voulez juste un baiser… c’est tout ce que vous aurez, monsieur le contrebandier.
- Je m’appelle Hiivsha… mais attention, pas d’entourloupe hein ! Quand je dis un baiser, je parle d’un vrai baiser, avec vous dans mes bras, la musique d’ambiance et tout et tout… ne comptez pas vous en tirer avec un simple baiser furtif.
Elle hésita un instant puis fit un pas vers lui.
- C’est d’accord, vous l’aurez le baiser dans vos bras ! C’est un manque total de savoir-vivre, mais je n’ai pas le choix vu la tête de mule que vous semblez être et si je veux arriver au plus tôt à Alde…
- Attention ! cria Hiivsha en se jetant sur elle.
Au même moment elle poussa un cri et s’effondra dans ses bras avant qu’ils ne roulent à terre derrière une caisse de matériel qui se trouvait tout proche. Gêné par son fardeau il mit quelques secondes à dégainer son arme tandis qu’un autre tir fusait à quelques centimètres de leur abri improvisé. Risquant une tête, il put entrapercevoir dans l’ombre d’une porte donnant sur le hangar une silhouette noire. Instinctivement il tira dans sa direction. Un nouveau tir lui répondit tandis qu’il se rebaissait à l’abri de la caisse. Derrière lui un conduit de vapeur explosa sous l’impact.
- Raté ! pensa-t-il.
Il baissa les yeux vers la jeune Jedi qui restait inerte sur le sol, les paupières fermées. Un instant il pensa qu’elle était morte et son cœur se serra. Rageusement, il lâcha une série de tirs vers l’endroit où se tenait l’agresseur. Puis il entendit des bruits de pas rapides décroissants. Sans plus hésiter, il se rua à la poursuite de l’assassin, franchit la porte et aperçut la silhouette qui tournait au fond d’un long couloir mal éclairé. Il hésita. Devait-il laisser la jeune fille seule ? Était-elle encore vivante ? Y’avait-il d’autres agresseurs susceptibles d’achever le travail si nécessaire ? Il entendit le bruit caractéristique d’une motojet qui démarrait en trombe. Voilà qui réglait le problème !
Prudemment, il revint sur ses pas, prêt à parer à toute éventualité. Scrutant chaque recoin d’ombre, il retourna vers le corps inanimé. Le hangar était calme, désert. Il rengaina son arme et ramassa celle de la jeune fille pour la passer à sa ceinture avant de s’accroupir pour examiner la victime. Comme elle était belle ! On aurait dit un ange endormi. Il la retourna et examina son dos. Aucune trace de brûlure. Écartant ses cheveux rabattus sur son visage, il constata que le coup l’avait frôlé à la tempe laissant une traînée sanguinolente. Collant son oreille contre sa poitrine, il vérifia que le cœur battait normalement. Rassuré, il la prit dans ses bras et l’amena sans effort apparent vers son vaisseau. Il fallait des soins à la jeune fille commotionnée et il trouverait de l’aide discrète chez l’ami qu’il était venu voir. Installé dans son cockpit après avoir étendu Isil sur une couchette, il alluma les moteurs et quitta lentement le hangar. Il lui fallait moins de dix minutes pour arriver sur l’aire d’atterrissage de la grande maison de Babur Hatar qui dirigeait une des nombreuses entreprises d’armements de Balmorra.