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Atterrissage difficile
 
- P2-A2, cria-t-elle presque, enclenche les séquences de test de l’ensemble des circuits et signale-moi la moindre anomalie.
Le droïde émit quelques sons.
- Je sais, ça va pomper quelques cycles, mais ça ne devrait pas altérer le contrôle de l’hyperdrive. Je veux savoir s’il y a quelque part une source d’énergie qui ne devrait pas être là ! Moi, je vais fouiller ce vaisseau de fond en comble.
Les recherches commencèrent. Que cherchait-elle, elle ne le savait pas. Elle fouilla consciencieusement la soute, les cabines, les passages de câbles, les armoires électriques, les coffrets électroniques.
- Je ne trouverai rien, se dit-elle en son for intérieur. J’ai juste fait un mauvais rêve. Isil, ma fille, tu es folle.
L’intercom grésilla et une série de bip se fit entendre. La jeune fille interrompit ses recherches et se précipita vers la console principale à laquelle le petit robot était connecté grâce à son interface d’accouplement.
- Où ? demanda-t-elle en appuyant sur quelques boutons qui firent clignoter des voyants de contrôle.
Pointant du doigt un indicateur de charge, elle s’exclama.
- Là ! Cette infime variation… tu as raison, c’est peut-être pas normal ! Faut que j’aille voir.
Courant presque, elle descendit dans les coursives du pont inférieur jusqu’à une trappe qu’elle ouvrit fébrilement. Elle s’aida d’une étroite échelle pour descendre dans un méandre de circuits et de sondes électroniques, regardant à droite et à gauche.
- Ici ! s’exclama-t-elle tout haut.
Connecté au module du compensateur inertiel, elle aperçut un boîtier inconnu. Retenant sa respiration, elle le palpa du bout de ses doigts avant d’en soulever le couvercle. Un petit afficheur digital laissait entrevoir une séquence de chiffres qui affichaient la vitesse du vaisseau. Le fond de la boite était occupé par une charge explosive d’un concentré de X20 de forte puissance. Il était clair que la bombe avait été activée lors du passage en hyperespace et devait normalement exploser au moment de la décélération.
Elle frissonna à l’idée de l’explosion qui s’en serait suivie. Quelqu’un avait dû s’introduire dans le vaisseau à l’occasion de la maintenance effectuée dans le spatioport de Coruscant. Fermant les yeux, elle reprit sa concentration pour évacuer toute émotion en elle. Froidement elle étudia le dispositif pour en déduire l’ordre qu’il lui fallait suivre pour le désamorcer. La présence d’un minuteur et d’un clavier à touches semblait indiquer que la détonation ne devrait pas être instantanée, sans doute pour laisser le temps à quelqu’un connaissant le code de neutraliser l’engin en cas de nécessité. Malheureusement, elle ne connaissait ni le code, ni le temps dont elle disposerait pour se débarrasser de l’engin une fois déconnecté du compensateur inertiel.
Un par un, elle débrancha les circuits de dérivation greffés sur le module. Soudain, l’engin produisit une série de bips et son panneau d’affichage se mit à clignoter avant de se figer sur le chiffre « un » suivi de deux zéros. Isil retint son souffle en déconnectant le dernier câble. Les bips cessèrent, mais l’afficheur s’anima et commença ce qui ne pouvait qu’être un compte à rebours d’une minute. Cinquante neuf… cinquante huit…
Sans perdre une seconde, la jeune fille se précipita vers l’échelle pour remonter du puits avant de courir dans la coursive qui menait à la soute. Quarante… trente neuf… Elle appuya sur le bouton d’un autre intercom.
- P2-A2, ouvre la porte intérieure du sas d’évacuation des déchets !
Une nouvelle série de sons lui répondit tandis qu’elle ouvrait l’écoutille étanche de la soute. Vingt-trois… vingt-deux… Traversant à toute vitesse, elle se précipita vers la porte du sas qui s’ouvrait lentement. Se glissant par-dessous, elle déposa l’engin au milieu de la zone et repassa de l’autre côté. Quinze… quatorze…
- Ferme la porte intérieure et ouvre le sas ! hurla-t-elle dans l’intercom le plus proche.
Le droïde répondit quelque chose. Onze… dix… neuf…
- Je sais qu’on est en hyperespace… je l’ai jamais fait non plus… vas-y ou on est morts de toute façon !
La porte du sas se referma. Six… cinq… Le temps parut des siècles à Isil tandis que très lentement la porte extérieure s’entrouvrait. Trois… deux… un… L’air se mit à siffler en partant dans le vide, entraînant avec lui la bombe qui explosa au moment précis où elle passait l’ouverture dans l’oxygène résiduel. Le vaisseau fit une violente embardée. Un container se décrocha de la paroi et frappa la jeune fille à la tête. Elle s’écroula.
Quand elle revint à elle, une alarme résonnait dans les haut-parleurs du système de communication.
- Ouille… ma tête ! gémit-elle en se relevant, agrippée à un tuyau. Mais qu’est-ce que…
Reprenant ses sens, elle revint précipitamment vers le cockpit pour regagner sa place et analyser la situation.
- P2-A2, nous avons dévié de notre trajectoire ! L’explosion semble avoir affecté la sécurité de l’hyperdrive. Il nous faut sortir de l’hyperespace avant de risquer une collision ! Assure-toi que les compensateurs inertiels fonctionnent !
Le droïde s’affaira devant la console principale avant d’émettre des sons rassurants.
- D’accord, je coupe l’hyper !
Le vaisseau se mit à trembler comme une feuille lorsqu’il revint dans l’espace standard. Il s'en allait temps. Devant lui se trouvait une planète toute proche. L’instant d’après il entrait dans l’atmosphère. Tout se mit à vibrer fortement à l’intérieur. Isil était tellement secouée qu’elle avait du mal à pousser les interrupteurs de son cockpit.
- Inverse la poussée, cria-t-elle à l’adresse de son robot dans le brouhaha ambiant, ou on va partir en fumée !
La température s’éleva fortement dans le vaisseau, due au frottement contre l’atmosphère.
- Boucliers thermiques au maximum ! cria encore la jeune fille en essayant de maîtriser le manche qui bougeait follement.
Des voyants rouges se mirent à clignoter un peu partout dans la cabine de pilotage qui s’illumina comme un sapin de Noël et les alarmes sonores retentirent ça et là, ajoutant au tintamarre. Petit à petit le vaisseau perdit de la vitesse. Il sortit de la couche nuageuse. Au dessous d’eux s’étendait une longue plaine verte et on pouvait distinguer en fond les contours d’une grande ville.
- Accroche-toi, cria Isil à son droïde, je vais essayer de limiter les dégâts !
Poussant à fond sur la manette des retro-réacteurs elle s’arcbouta sur son fauteuil lorsque le vaisseau se posa lourdement dans la prairie, tremblant une dernière fois avant de s’immobiliser. Isil poussa une série d’interrupteurs et de boutons puis les alarmes se turent, plongeant le cockpit dans un silence assourdissant. Elle souffla fortement.
- Pffiou ! Il était moins une. Un peu plus et on s’écrasait sur cette planète qui nous aurait réduits à l’état de neutrons comme ça !
Elle claqua des doigts pour illustrer son propos. Le droïde lui répondit avec une série de sons qui allèrent décrescendo.
- Comme tu dis, confirma-t-elle, c’eût été dommage ! Voyons où nous sommes tombés… je n’ai pas l’impression que ce soit Alderaan… la déviation engendrée par l’explosion a du nous faire rater notre destination pendant que j’étais dans les vapes !
Quelques secondes plus tard, une image se formait sur un moniteur et un nom apparut.
- Balmorra ! s’exclama-t-elle, nous avons atterri sur Balmorra !
Balmorra était une planète proche du noyau qui avait été colonisée lors de la grande expansion de la République. Elle était spécialisée dans la production de technologies de pointe et la fabrication des armes de guerre. Convoitée par les Sith qui avaient tenté de l’annexer, elle fut un temps défendue par la République. Mais après le traité de Coruscant, ce soutien s’estompa et les balmoréens furent abandonnés à leur sort. Depuis peu, quelques troupes envoyées par le Sénat avaient repris pied sur son sol, mais l’Empire Sith avait également accru sa présence sur la planète, rendant la situation pour le moins explosive.
Isil se leva et gagna la sortie du vaisseau. Une fois dehors, elle se livra à une rapide inspection des dommages.
- Plus de peur que de mal, conclut-elle à l’égard de son droïde. Mais pas question de repartir pour le moment. Ça tombe mal pour ma mission !
Elle regarda la ville au loin. On pouvait apercevoir des vaisseaux qui s’en approchaient et qui la quittaient. Le trafic paraissait important.
- En tout cas, continua-t-elle, il y a forcément un spatioport là-bas et donc des ateliers de réparation. Je vais aller chercher de l’aide. Toi tu restes là et tu commences à réparer ce que tu peux.
Le droïde se plaignit en bipant. Isil lui tapota le sommet de ce qui lui servait de tête.
- Mais non, je ne t’abandonne pas.
Elle regarda aux alentours. Les environs étaient calmes et semblaient paisibles.
- Tu ne crains rien ici ! Dans une heure ou deux tu auras des renforts pour remettre ce rafiot en état de repartir… même si à mon avis, il va falloir plusieurs jours pour le rafistoler !
Avec une moue de dépit, elle se mit en marche à travers la prairie en direction de la ville.
Une bonne heure plus tard, elle sillonnait les abords du spatioport qu’elle avait subodoré et trouva ce qu’elle cherchait : un atelier de réparation capable de lui fournir des pièces de rechanges pour son vaisseau. À l’aide de son comlink, elle laissa des instructions à P2-A2 ainsi qu’au responsable de l’atelier appâté par une coquette somme de crédits républicains. Puis elle se dirigea vers les hangars à la recherche d’un vaisseau pour Alderaan, mais elle n’en trouva point. Il y avait un peu plus loin dans un hangar désert un vaisseau de type YT qui semblait convenir parfaitement.
D’un pas décidé, elle se dirigea dans sa direction. Quitte à faire un excès d’autorité, elle semblait disposée à tout faire pour obliger son pilote à l’emmener sur Alderaan, au besoin, sous la contrainte. Un Jedi en mission avait tout les droits ou presque, se disait-elle en apercevant un homme grand et bien bâti, aux cheveux courts en bataille vers lequel elle marcha en sortant son arme de l’étui.
- Tant pis, pensa-t-elle, celui-là, je lui laisse pas le choix.
Mettant en joue le pilote qui lui tournait le dos elle prononça d’une voix mal assurée.
- J’ai besoin de votre vaisseau !
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