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Décomposé, livide, Takel resta à genoux, incapable de bouger, incapable de se lever, incapable de… tout… Il se sentait aspiré dans un gouffre sans fin.

Ses lèvres frémissaient. Mais aucun son n’en sortit.

Plus loin, le capitaine de l’Epouvante n’osa pas intervenir. Il admettait certes que l’atomisation du Cannibale était une catastrophe, mais de là à perdre les pédales…

La perte du second supercroiseur avait mis un terme à la supériorité impériale. Les destroyers qui subsistaient étaient certes encore assez nombreux – de l’ordre d’une dizaine – mais ils s’étaient dispersés aux quatre coins du champ de bataille. Il n’était plus possible de reconstituer un dispositif digne de ce nom.

Et si le capitaine de l’Epouvante le savait, Takel ne l’ignorait pas davantage.

Le Grand Amiral se releva, allure digne, quoique ayant perdu de son éclat. D’une voix terne, il demanda à être mis en communication avec l’amiral Hiffrig. La silhouette de ce dernier apparut peu après sur sa console d’holocom.

- Excellence, amiral Hiffrig au rapport ! clama-t-il.
- Rompez, amiral, ordonna Takel sans conviction. Quel est l’état de vos vaisseaux ?

Il connaissait la réponse, mais visiblement, il avait besoin de recevoir une confirmation orale. Hiffrig parut hésiter, avant de se lancer :

- Le moral est excellent, nos hommes accomplissent leur devoir avec une foi ardente dans la victoire, mais…
- … mais ?

Nouvelle hésitation d’Hiffrig, qui marqua une pause, puis reprit :

- Au vu des récents développements, et de l’état d’usure de nos destroyers, je crains que cette foi ne repose sur des bases fragiles.
- Est-ce là votre vision de la situation, amiral ?
- Je… oui, Excellence.

Takel se frictionna les paupières, se passa la main sur son visage, le regard perdu…

- Vous êtes un excellent officier, déclara-t-il d’une voix sourde. Votre vision de la situation est assez exacte, quoique entachée d’optimisme.

Hiffrig, de l’autre côté de la vision holocom, parut se détendre.

- Vous allez rappeler les TIE et coordonner la retraite de nos vaisseaux jusqu’au secteur de Coruscant, ajouta Takel. Les bâtiments trop endommagés seront déviés sur les bases les plus proches.

Un silence de mort accueillit ces paroles. On en était donc arrivé là…

L’Empire, comme à Endor, avait été vaincu. L’Empire, comme à Endor, devait battre en retraite. L’amiral Hiffrig afficha une moue désolée.

- A vos ordres, Excellence, mais… vous…
- L’Epouvante couvrira votre manœuvre ! lui garantit le Grand Amiral, ce qui ne fut pas pour rassurer le capitaine. Des questions ?
- Non, Excellence, soupira Hiffrig.
- Parfait. Mes ordres entrent en vigueur à partir de maintenant.

Fin de communication.

Quelques secondes plus tard, ce fut au tour d’Isard de se faire connaître par le biais de la retranscription holographique.

- Vous avec cherché à me joindre, Excellence ? fit-elle en veillant à révéler ses nouvelles prérogatives.
- Je vous informe, proclama Takel, que la Flotte, au terme d’une lutte courageuse, s’avère dans l’incapacité de venir à bout des escadres rebelles. J’ai en conséquence donné l’ordre de repli, afin de couvrir Coruscant en cas d’incursion ennemie.
- Je transmettrai l’information au Conseil provisoire, répondit simplement Isard.

Euphémisme et laconisme…

- Qu’en est-il de la phase ultime de la directive « Expiation » ? ajouta calmement le Directeur de l’Ubiqtorate.

Cette question produisit son effet sur le Grand Amiral. Une faible lueur se raviva dans son regard.

- Il ne me paraît pas nécessaire de l’exécuter, Madame.

Takel s’attendait à ce qu’Isard se cambrât de surprise – mais si sa remarque l’avait étonnée, elle n’en montra rien.

- Grand Amiral, je crois que vous avez mal compris la pertinence de ma question, précisa-t-elle sur ce même ton polaire qu’elle utilisait depuis le début de leur « entretien ». La phase finale d’« Expiation » n’a pas à vous paraître nécessaire ou non : elle résulte d’un plan avalisé par le Grand Conseil Impérial, autrement dit constitue, dans la situation présente, ce que d’aucuns appellent couramment un « ordre ».

Le Grand Amiral hocha légèrement la tête.

- Madame, je suis au contraire parfaitement conscient de la pertinence de votre question initiale. Cela étant dit, étant donné que je suis seul à même de juger la « situation présente » du fait de ma présence sur le champ de bataille, j’estime qu’il est de mon devoir de vous le dire nettement : la phase finale d’« Expiation » me paraît relever de la boucherie inutile, c’est pourquoi je refuse de la mettre en œuvre.

Les yeux d’Isard se plissèrent, un voile d’hostilité lui recouvrant le visage.

- Je viens d’apprendre que votre fils a été tué dans le cadre de cette bataille, Grand Amiral, finit-elle par déclarer. Croyez que votre deuil est aussi le mien. Néanmoins, en dépit de cette tragédie, vous ne devez pas perdre de vue la sauvegarde de l’Ordre Nouveau.
- Je ne suis pas certain de me solidariser plus longtemps avec certaines méthodes présentées comme devant servir cet objectif, répliqua Takel tout aussi calmement. Appliquer la phase finale d’« Expiation » à cette planète ne me semble plus posséder le facteur d’utilité que je lui reconnaissais antérieurement.

L’hostilité devint haine.

- Vous déclarez donc désapprouver cette directive ? l’interrogea-t-elle, tendue.
- Je déclare que non seulement je n’exécuterai pas cette directive, mais qu’encore je m’opposerai avec la dernière énergie à son éventuelle exécution.
- Je présume que vous ne reviendrez pas sur votre décision…
- Le sang n’a que trop coulé.

Isard haussa les épaules, ses lèvres formant une moue dubitative.

- Je vous remercie pour votre franchise, Grand Amiral, dit-elle. Je n’en attendais pas tant de votre part. (son regard quitta Takel, sembla se porter sur quelqu’un d’autre) Colonel Rylos, c’est à vous.

Takel fronça les sourcils – ce fut son dernier geste d’être vivant. L’arrière de son crâne se volatilisa sous une turgescence rouge, pulvérisé par le tir de blaster que lui avait décoché Keel Rylos derrière lui. Le cadavre du Grand Amiral n’avait pas encore touché terre que Rylos braquait tranquillement son arme sur le capitaine de l’Epouvante.

- Quelle rapidité, général Rylos, sourit Isard avec un amusement visible. Je vous charge en la présente de l’exécution de la phase finale de la directive « Expiation » : à cet effet, l’équipage de l’Epouvante se mettra à votre disposition pour vous faciliter la tâche. Les ordres de repli donnés par le Grand Amiral Takel peu avant sa mutinerie sont confirmés.
- A vos ordres, Madame, dit Rylos sur un ton mécanique.
- A… à vos ordres, Madame, bredouilla le capitaine de l’Epouvante, dont le regard visait le corps étendu à terre, l’uniforme blanc trempé de sang, du défunt Grand Amiral Takel.

Rylos prit sur lui de mettre fin à la communication.

- Il était prévu d’amorcer un compte à rebours d’une demi-heure, rappela-t-il au capitaine, qui ne quittait pas le cadavre de Takel des yeux. Nous n’avons plus le temps d’attendre : je réduis ce compte à rebours à une minute. Capitaine, vous m’écoutez ?
- Euh… Oui, balbutia l’officier impérial en revenant à lui. Oui, c’est évident.

Rylos esquissa un sourire inclassable.

- Calmez-vous, capitaine. On dirait que vous n’avez jamais vu de sang de toute votre vie…

Le capitaine eut un geste nerveux de la tête, et partit exécuter les ordres qu’il venait de recevoir. Pour plus de sûreté, une escouade de Soldats de Choc avait investi le pont – indéniable, ça en jetait toujours, au vu de la tronche qu’alignaient les membres de la fosse d’équipage.

Le compte à rebours se déclencha quelques secondes plus tard.

60… 59… 58…





Ce qui pouvait au départ s’avérer un espoir se mua en confirmation : les Impériaux se repliaient. A l’abri de couvertures formées par quelques escadrons de TIE jusque là tenus en réserve, les destroyers impériaux se retiraient pesamment du champ de bataille, amorçant l’un après l’autre leur saut dans l’hyperespace. Enfin, pas tous…

Un destroyer Imperator, pas plus intact que les autres, demeurait presque en faction, comme pour couvrir ceux qui s’enfuyaient – pardon, qui effectuaient une « retraite stratégique ». Ni une, ni deux, les Ailes se jetèrent sur lui. Problème : il était encore bien protégé par une DCA 100 % opérationnelle et plusieurs dizaines de TIE.

- Pas question que les copains se démerdent tous seuls, opina Cocktail.
- Bien dit, approuva Kir. Mais je n’ai plus de munitions.
- On s’en fout, tu as le meilleur des Môdjô : la Force ! contra Cocktail.
- C’est vrai ça baby… se plut à répondre l’Ewok.
- Allez, une dernière fois : wazaaaaaaa !!! beugla Whisky.
- Wazaaaaaaa !!!
- Wazaaaaaaa, yub yub, et vivent les moules-frites !

Les mains collées aux manettes, Whisky transféra l’énergie vers les générateurs, histoire de pousser la vitesse au maximum illégalement autorisé. Il vérifia l’état de ses munitions, constata qu’il ne lui restait plus qu’une torpille. Mouais. Il n’irait pas loin avec ça.

- Tonneau à gauche ! glapit Cocktail.
- Putain mais c’est fini oui ? protesta Whisky.
- Ne discute pas mes ordres où je te castre, répliqua sèchement la Twileck.

Gloups…

Les trois Ailes X se dirigèrent à vive allure vers le destroyer, constamment survolé de traceuses et de chasseurs de tous les modèles.





Oui, ce monde me manquera beaucoup… radota Keel Rylos en admirant la grisante beauté de cette planète bleue. A l’occasion, quelques chasseurs ennemis passaient près de la passerelle, talonnés par des Intercepteurs TIE… Vraiment obstinés, ces Rebelles – mais ils perdaient leur temps, accessoirement la vie.

Et si les membres de l’équipage de l’Epouvante voulaient protester, ils gardèrent leurs récriminations pour eux – les Stormtroopers constituaient encore les plus efficaces garants de la discipline.

46… 45… 44…





Le Faucon Millenium traversa le nuage de débris qu’avait formé l’explosion d’un TIE abattu quelques secondes plus tôt. Luke avait enfin rejoint la cabine de pilotage, l’esprit encore agité par le souvenir de Gaeriel Captison, mais Chewie se démerdait fort bien, tandis que Yan et Leia se fossilisaient à l’intérieur de leurs bulles d’artillerie antiaérienne.

Bon, OK, si je dois simplement jouer le rôle de figurant… Luke s’assit et bouda sur son siège. C3PO, lui, s’était auto-désactivé pour manifester son désaccord avec les manœuvres trop audacieuses du pilote wookie.





Les Ailes X de l’Escadron Sobre – du moins ce qu’il en restait – plongèrent à 45° sur le bâtiment impérial, lequel devenait, au fur et à mesure de leur approche, de plus en plus imposant. De plus en plus « destroyer impérial », en fait.

- Punaise, pesta Kir, j’ai été touché par un de ces fumiers, mes ailes ont morflé, faut que je me dégage sous peine de tout bousiller…
- Fais-le vite, lui recommanda Cocktail. Pas la peine de faire l’idiot, à présent que la victoire est acquise.

Alors que l’Aile X du pilote ewok quittait la formation, Whisky se cala sur son siège, armant sa torpille. Il comptait la mettre au but, en plein sur la passerelle, histoire de tuer le salopard de commandant en chef de ce destroyer.





La voix parfaitement neutre d’un officier impérial retentit de la fosse :

- Compte à rebours : 30 secondes.

Keel Rylos se mit à tapoter nerveusement le sol du bout du pied. Un tir laser rebondit sur le bouclier du pont, devant les hublots. Trop habitué à la violence des combats, Rylos resta de marbre.

Mais les chasseurs adverses avaient l’air particulièrement motivés par l’idée de détruire l’Epouvante. De pauvres psychopathes, sûrement – et Rylos s’y connaissait – ou bien des types assoiffés de médailles ou de fric…

24… 23… 22…





Un TIE s’était inséré dans leur sillage – le rascal. Cocktail effectua un tonneau à gauche, fidèle à sa tactique glorieusement éprouvée, de manière à piéger ce gêneur. Whisky, imperturbable, gardait le cap stable : tout droit, jusqu’au pont.

Il ramena à lui son dispositif de visée, le programma de manière à obtenir la meilleure résolution possible.

Surtout, rester zen.

Plus personne devant : rien que ce foutu destroyer de chiotte.





Rylos n’eut pas besoin du cri poussé par l’officier des senseurs pour apercevoir, de loin, cette Aile X qui rappliquait dare-dare sur eux. L’écran déflecteur avait perdu de sa viabilité, et il se demanda soudain si… enfin quoi, si ce pilote rebelle n’allait pas…

- Renforcez le feu des postes avancés ! gueula le capitaine de l’Epouvante.

13… 12…11…





- Merde… grommela Whisky. M’ont repéré…

Les batteries antiaériennes du bâtiment convergèrent de manière à l’encadrer dans un déluge de rayons laser. Ce ne fut bientôt qu’un fouillis de traits verts…

La passerelle de commandement allait bientôt être à sa portée… Il allait survoler la coque du destroyer… Il allait…





Rylos, la mâchoire serrée, faisait face à l’Aile X. Il savait comment avait fini l’Executor, mais n’était pas disposé à s’enfuir. Il avait reçu des ordres et devait s’y tenir.

… 6…

… 5…





… Whisky, totalement collé à son siège, le regard fou, les mains serrant le manche, ne sentait plus son corps… Tout son être n’était plus préoccupé que par une seule pensée – une obsession : foncer ; foncer ; foncer. Il n’était plus possible de se barrer, la DCA ne le louperait pas… Whisky devait poursuivre tout droit, sans ralentir…





- Amène-toi, marmonna Keel Rylos, les joues empourprées, les mains moites. Amène-toi…

… 4…





… il survolait le destroyer… la proue, d’abord, puis…





… ce chasseur rebelle était déjà au milieu du pont, constata Rylos non sans appréhension…

… 3…





Whisky avala sa salive. Son réticule de visée avait viré au jaune.





Bordel, la DCA avait loupé son coup ! Impossible, se récria Rylos, impossible… Il allait passer, l’enfoiré !

… 2…





Le pouce de Whisky enfonça le bouton de mise à feu…

… et une nuée blanche l’envahit…

Il ne faisait plus qu’un avec le cosmos…



Cette fois, Keel ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de recul, se protégeant le visage des deux bras. Mais rien ne vint.

… 1…

Il ouvrit les yeux.

L’Aile X s’était désintégrée à quelques dizaines de mètres des hublots de la passerelle – impressionnant. Un rayon perdu et bang ! Des débris se heurtèrent sourdement à la baie vitrée…

Au même moment, le compte à rebours s’acheva.





Le dispositif nucléaire entreposé dans un sous-sol de Theed attendait depuis déjà plusieurs heures d’entrer en action. Le message radio-électrique transmis par le destroyer Epouvante lui parvint en quelques dixièmes de secondes, ce qui activa le mécanisme de mise à feu.

Une lueur aveuglante d’un éclat rose-blanc embrasa le ciel et la terre, suivie d’une terrifiante déflagration qui déboucha sur une onde de chaleur indicible portée par un ouragan d’apocalypse dévastant tout sur son passage. Ce qui n’avait pas été purement et simplement désintégré par la foudre atomique fut littéralement applati par le souffle de l’explosion. La boule de feu enfla démesurément, atteignant une température de plusieurs milliers de degrés, faisant fondre jusqu’à la roche, et commença à s’élever vers le ciel qui avait été comme troué par un éclair d’une puissance fantastique. Tout ce qui vivait dans un rayon de dix kilomètres à partir du point zéro fut réduit en cendres, ou à défaut éclaté par la force de frappe issue de la fission nucléaire. Les cascades, les rivières, furent vaporisées, portées à un intolérable niveau d’ébullition.

L’onde de choc se propagea sur plusieurs dizaines de kilomètres, écrasant ou consumant les civils, balayant les immeubles, les maisons, les infrastructures… Le Palais principal avait été annihilé lorsque son socle rocheux se détacha, se scindant sinistrement du plateau auquel il se rattachait, dévalant le précipice, arrachant encore plus de rochers, pour se fracasser quelques centaines de mètres plus bas, sur la plaine environnante, soufflant d’un coup les incendies qui la ravageaient.

Il n’y avait plus aucun survivant pour contempler, au bout de quelques minutes, le titanesque champignon de fumée qui bourgeonnait majestueusement dans l’atmosphère…

Et ce spectacle se répéta partout sur Naboo, au même instant, près de six-cents fois… Aucune Bombe n’avait dysfonctionné. Des recherches effectuées après coup établirent que 90 % des 600 millions d’habitants de cette planète moururent, soit à l’occasion des massacres antérieurs, soit au cours de la liquidation nucléaire, soit des suites de la radioactivité dans les heures, jours, semaines, mois et années qui suivirent. « Expiation », phase finale, était sur ce plan une réussite totale.





Cocktail ignorait encore tout du sort de Whisky lorsque quelque chose, sur sa droite, attira son regard. Un point blanc, extrêmement lumineux, presque un éclair, venait de percer les couches nuageuses de Naboo.

Et il n’y en avait pas qu’un seul.... D’autres points blancs tapissèrent la surface de la planète, des dizaines, des centaines, dissipant les nuages, illuminant l’espace… Des centaines d’éclairs… Des centaines d’immenses éclairs…

Cocktail en resta bouche bée. La surprise, jointe à l’horreur, bloquait net ses pensées. L’incrédulité aussi, peut-être.

Les lueurs blanches se dissipèrent lentement, très lentement, se colorant en jaune, en orange, en rouge… De vastes tâches pourpres s’étendaient sur ce qui avait été Naboo… De vastes tâches de sang qui s’élargissaient… Une véritable hémorragie qui se comptait en millions, non… en dizaines de millions de morts.

Cocktail détourna la tête, anéantie…





Raidie sur son siège dans la soute antiaérienne du Faucon, Leia, hallucinée, sentait le sang battre ses tempes façon marteau. Elle avait déjà assisté à cette scène, des années plus tôt – quatre ans, en fait. Elle se retrouva dans la salle de commandement de l’Etoile Noire, interrogée par Tarkin, en compagnie de Vador – son père ! – pour permettre à l’Empire de localiser la base rebelle. Tarkin menaçait de rayer Alderaan de la carte… Elle avouait… Dantooine… Et Tarkin la toisait de son regard ironiquement méprisant… Donnait l’ordre de mise à feu… Alderaan…

Et l’Histoire se répétait. Et elle n’était pas parvenue à l’empêcher. Naboo avait été détruite. Définitivement.

C’en était trop. Usée, elle sentit que tout s’écroulait autour d’elle… et perdit connaissance.

Dans le cockpit du Faucon, Luke gisait à terre, balayé par cette catastrophe qui avait troublé la Force…





Quoique sidéré par l’ampleur de la catastrophe qui avait supprimé Naboo, Keel Rylos, sans mot dire, tourna le dos à la baie vitrée et marcha le long des deux fosses d’équipage pour gagner la sortie, suivi d’un pas martial par les Soldats de Choc de faction, laissant le capitaine de l’Epouvante sélectionner les points de saut.

Quelques membres de l’équipage avaient baissé la tête, accablés. D’autres jetèrent un regard craintif à Rylos tandis que ce dernier s’éloignait. Pas un mot n’était échangé. Seuls dominaient le carillon des moniteurs et le doux ronronnement des filtres à air.

Bientôt, autour d’eux, le cosmos se métamorphosa en pluie de lumières… L’Epouvante venait de gagner l’hyperespace. Dans quelques heures, il serait de nouveau en orbite au-dessus du Centre impérial.
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