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Ils couraient à travers les couloirs. Des couloirs innombrables qui ne menaient nulle part. Ce qui était toujours mieux que la mort, non ?

Ils s’étaient barrés de la grande salle, revêtus, pour la plupart, d’uniformes de Soldats de Choc – à l’exception de Konga, définitivement pas sortable. Lando transportait Nora, elle-même habillée façon Stormtrooper – ce qui lui évitait de ressentir la froideur de son corps… Quant à Boba Fett et Nesta, ils encadraient solidement Isard, à qui l’on avait laissé l’uniforme rouge.

Les Soldats de Choc avaient joué à merveille leur rôle de méchants crétins de SF : ils avaient complètement accroché à l’histoire que leur avait servie Lando. Des prisonniers s’étaient révoltés, des coups de feu avaient été échangés, Isard était secouée, on avait capturé le Hutt, fallait se barrer d’ici en envoyant une brigade mettre en pièces ces salopards de Rebelles. Le petit groupe d’évadés, pas franchement reconnaissable derrière leurs casques – en particulier Boba Fett, qui possédait indubitablement le physique de l’emploi – se dirigeait dès lors vers le hangar d’embarquement, tout en croisant la route de quelques dizaines de soldats impériaux rameutés pour ramener l’ordre.

Ca aurait pu marcher, s’irrita Lando en repensant au déroulement de son plan. Si seulement Isard n’avait pas endormi la méfiance de Nesta et – plus surprenant – de Fett, si seulement elle ne s’était pas débarrassée d’eux à l’improviste à l’aide de quelques prises bien placées, si seulement Tierce n’avait pas rôdé dans les parages… Ils avaient depuis dû renoncer au hangar et s’enfuyaient comme des rats quittant le navire, évoluant au gré de la configuration architecturale de l’endroit.

- On est mal, s’inquiéta Nesta, qui ployait sous l’effort. D’après mon comlink, plusieurs unités convergent vers nous…

Les couloirs en question n’étaient pas vides. Plusieurs droïds et gars en civils se collaient au mur à leur passage, stupéfaits par cette scène aussi fréquente ici que le passage d’un rancor à la bouffe végétarienne. Une désertion ?

Ils couraient à travers les couloirs. Des couloirs innombrables qui ne menaient nulle part. Nulle part ailleurs que la mort.




Grodin Tierce n’avait guère fréquenté Isard – un Garde impérial ne servait que l’Empereur, son but dans la vie et son désir dans la mort – mais il se doutait bien que la crise de rage de Madame le Directeur devait battre des records.

Ils s’étaient rendus à l’intérieur du périmètre de surveillance, un bureau mal éclairé où l’on pouvait avoir accès aux images enregistrées par les caméras greffées à chaque couloir. Les membres de l’équipe locale n’avaient pas l’air très réveillés, mais l’apparition de Cœur de Glace les avait comme ragaillardis – ou épouvantés, c’était selon.

- Ils détruisent toutes les caméras qu’ils rencontrent, regretta l’un des gars.
- Ca nous permet de les tracer, se consola un collègue.

Sur un autre holo-écran, Isard pouvait assister aux recherches effectuées par les Stormtroopers. L’ordinateur avait calculé, en fonction des images captées et des pulvérisations de caméras, le trajet suivi par Calrissian et ses potes. Et Isard se prit à sourire lorsqu’elle réalisa que ce trajet rencontrerait inévitablement celui des flics impériaux – dans à peine quelques minutes.

- Nous les tenons, déclara-t-elle, voix basse et accent de triomphe.
- Je vais moi-même les appréhender, ajouta Tierce en sortant.




- Ils sont très proches, à présent ! les avertit l’ex-Grand Moff.

Lando, le corps tendu par l’effort, ne se résolvait pas à laisser tomber Nora – il ne la laisserait pas ici. Et leur arrestation était passée de « probable » à « imminente ».

- Eh ! Vous !

Une voix, devant eux. Un type en civil. Jeune. Maigrichon. Expression du visage frustrée. Il s’amenait vers eux.

- Bon sang, mais qu’est-ce que vous foutiez ? On n’attendait plus que vous !

Hein ? Lando aimait assez la logique. Et là, ça virait à l’inattendu total. Le type les fusilla du regard.

- Suivez-moi, je vais vous mener sur le plateau…

Le casque de Lando pivota vers celui de Boba Fett. Vers celui de Nesta. Vers la crête suante de Konga. Un hochement de tête suffit.

- Attendez, fit le type en désignant le corps de Nora affalé sur le dos de Calrissian. Il souffre de quoi, vot’copain ?
- Evanouissement passager, répondit Nesta, ce qui ne fit qu’accroître la haine de Lando.

Le regard du type ne parut pas le moins du monde surpris. De toutes façons, pas le temps de penser à autre chose : ils le suivirent. Ce dernier tabula un code d’entrée inséré à la droite d’une porte d’accès. La porte d’accès siffla. La porte d’accès se scinda en deux parties qui s’éloignèrent l’une de l’autre. La porte d’accès venait de s’ouvrir.

La salle en question était assez mal rangée. Des câbles, des holo-caméras traînaient en compagnie de caisses bourrées à ras bords de casques impériaux, de plastrons, de pantalons corelliens, et autres babioles vestimentaires. L’endroit était particulièrement agité, au vu des civils et des robots qui allaient et venaient dans tous les sens en braillant comme des malades…

A ce stade, Lando n’avait pas encore compris. Mais il ne tarda pas à tout saisir lorsque leur petit groupe déboucha sur…

… non…

… pas ça…

Le Gouffre de Carkoon.

Ils venaient de débarquer dans le désert de Tatooine, à l’endroit exact où Lando, aidé de Luke, Leia, Chewie et les droïds, avait délivré Yan des griffes de Jabba…

Le ciel était toujours aussi vide de nuage, son bleu se teintant de clarté au fur et à mesure qu’il se rapprochait du sol… Le sable paraissait rayonner d’une chaleur aussi infernale que celle d’un four. Une immense barge d’acier se suspendait au dessus de ce qui ressemblait à un puits creusé dans le sol désertique, un puits que Lando ne connaissait que trop bien. Et pas que lui, d’ailleurs.

- Le Sarlacc ! maugréa Boba Fett en réprimant un tic dorsal.
- C’est bien fichu, hein ? approuva le type qui les guidait à travers ce dédale. Not’réalisateur en avait marre des écrans bleus et du numérique, c’est un accro aux décors grandeur nature, comme il y a quelques siècles. Y paraît que ça renforce le « sentiment de gigantisme », comme il dit. M’enfin c’est pas tout ça, faut que vous vous débarrassiez de vos fringues, vous jouerez cette fois des gardiens de la bande à Jabba…

Un film… C’était un film. Le Retour du Sith. La guerre civile revue et corrigée par la propagande de l’Empire.

- Et moi, je joue quel rôle, déjà ? hasarda Konga.
- Z’avez oublié ? se fâcha le type. Vous êtes la doublure du Parrain. Allez vous préparer, en vitesse !

Le type les fit traverser le plateau de tournage, où régnait une activité véritablement industrielle, et leur désigna du doigt une porte qui ouvrait sur ce qu’il appelait La Case des Acteurs…

Et ce qui devait arriver arriva : ils y entrèrent.

Vision merveilleuse. Ce fut comme si le Paradis s’étendait à leurs pieds, sous leurs yeux. Pas Le Paradis du Fruit, non, mais plutôt Le Pied du Brocanteur.

Ils n’avaient jamais vu autant de fringues, gadgets, (faux) blasters, masques, combinaisons et autres conneries. Seule ombre au tableau : des humains étaient en train de revêtir des hardes de guerriers de Tatooine.

Boba Fett eut un pressentiment… Il s’avança vers les vestiaires, les caisses, les tas de costumes éparpillés sur le sol… Son regard fouilla chaque recoin de la – vaste – pièce.

Ses yeux s’arrêtèrent quelques secondes plus tard. Ils avaient trouvé ce qu’ils cherchaient.

- Ca vient d’où, ce machin ? demanda-t-il aux gars qui s’habillaient.
- Le costume et le propulseur ? fit l’un d’entre eux, négligemment. On vient de les recevoir aujourd’hui. Paraît que ça a réellement appartenu à Boba Fett. Fêlures 100 % authentiques.

Boba Fett saisit le casque. Pas de doute, c’était bien son casque. Il le connaissait par cœur, était à même de situer chaque cicatrice les yeux fermés, et d’en retracer l’historique. Instant magique.

- Elle est chouette, cette armure… commenta-t-il à l’adresse des figurants. Je peux l’emprunter ?




Tierce déboula sur le plateau de tournage, suivi de plusieurs paquets de Soldats de Choc, le tout avec cette élégance naturelle propre aux troupes d’assaut impériales. Le type qui avait reçu Lando et ses complices courut à leur rencontre, cheveux hirsutes, yeux furibards, lèvres frémissantes.

- Non mais dites donc, vous avez vu le bordel que vous semez ? leur gueula-t-il. Le plateau est interdit aux fans, quels qu’ils soient !

La fureur du type en avait suffisamment imposé pour clouer sur place les Stormtroopers. Tierce lui adressa un clin d’œil méprisant :

- Vous, l’impresario de mes deux, vous dégagez.

Tierce aurait-il promis l’éradication totale de la famille du susnommé en braquant un gros calibre sur sa tronche que le résultat eût été probablement le même. Le type ne se laissa pas démonter.

- Arrêtez avec votre « sécurité impériale » à la con ! cria-t-il. Ici, c’est le tournage du Retour du Sith, pas d’Ennemi d’Etat ! On s’est suffisamment fait chier à limiter les spoilers et multiplier les révélations foireuses aux fans pour ne pas endurer la présence de la 501e Legion !

La 501e Légion, c’était presque un mythe. Devant le succès des Guerres Stellaires, plusieurs Soldats de Choc et autres militaires avaient décidé de fonder une association de fans suffisamment originale et conforme à l’Ordre Nouveau pour être acceptée par le régime en place. Le modèle de l’assoce avait été calqué sur l’organigramme et l’activité d’une légion impériale. D’où le nom.

Et d’ailleurs…

- T’as vu, on dirait Tatooine ! murmura un Soldat de Choc, plus loin derrière Tierce, en désignant le décor de sable.
- Ca confirme les infos du Clan Sith, lui répondit à voix basse un autre Stormtrooper. Le début du Retour du Sith doit prendre place dans l’antre de Jabba. Visiblement, c’est un peu ça.
- Vous avez pas vu Ari Zonphord ? demanda un troisième. Non parce qu’il y a des rumeurs comme quoi il ne ferait pas partie du film et que l’on se contenterait de sa réplique en carbonite.
- Déconne pas, l’interrompit un autre. J’ai vu les dernières infos de l’holo-site univers-des-guerres-stellaires.com, il fait partie du casting.
- Et il se fait enfin Leia ? s’incrusta un cinquième.
- Attends, calme toi, paraît que c’est encore pire que ça : Leia et Luke seraient frère et sœur !
- Pas possible ! maugréa un septième.
- C’est vrai qu’en revoyant certains détails…
- Moi je pense que Tarkin et Dark Maul ressuscitent et prêtent enfin main forte à Vador…

A ce mot, plusieurs Storms se hérissèrent. Car ils avaient vu…

… ce colosse tout de noir fripé… le crâne protégé d’un casque hideux… une cape volant derrière lui…

« Dark Vador », assis sur un fauteuil d’acteur, lisait tranquillement un journal en se grillant une clope – il inhalait la came via le respirateur bien connu que l’on avait inséré à son casque. Des Stormtroopers rappliquèrent, agenda et stylolaser à la main…

- Tiens, c’est journée « portes ouvertes » ? demanda « Vador » à la vue de ces Soldats de Choc qui l’entouraient.
- Dites-moi, ça fait quoi de jouer le plus grand Sith de la galaxie – après l’Empereur ? s’enquit un Impérial.
- Ca fait que j’étouffe sous ce casque en attendant la prise suivante, répondit « Vador », quelque peu agacé.
- EH ! gueula une voix tonitruante. Mais qu’est-ce que c’est que ce cirque ?

C’était Tierce. De mauvais gré, les Soldats de Choc regagnèrent les rangs. Quant à l’impresario, il bouillonnait, façon Ta reume et le chaudron magique. Toute une politique de mensonges et de dissimulation, de secrets et de manipulation venait d’être réduite à néant par la faute de ce crétin de Garde impérial…

- Nous ne sommes pas des fans, balança Tierce, cash. Nous sommes à la recherche de terroristes qui se sont rendus par ici.
- Des terroristes ? geignit le type. C’est vous qui terrorisez les gens, ici !

Tierce n’y tint plus. Sa main fondit sur la gorge de l’impresario, le ramenant à lui. Ses yeux atomisèrent celui de son interlocuteur.

- Ecoute-moi bien, face d’huître ! grogna-t-il, froidement. Encore un mot de trop, et je te coule, toi, ton film, ton putain de réalisateur, ainsi que tes potes producteurs. Alors pour la dernière fois : fous-nous la paix !

L’impresario se racla la gorge. Il hocha la tête d’une manière qui fit comprendre à Tierce que point n’était besoin d’insister. Mais à peine le Garde impérial l’avait-il lâché qu’il aperçut enfin, à une vingtaine de mètres…

… ce Hutt… ce séduisant moustachu…

C’était eux, à n’en pas douter. Tierce jeta un ordre, les Stormtroopers foncèrent vers les types en question – un Hutt, oui, et l’autre, qui ne pouvait être que…

- Lando Calrissian ! déclara fièrement le Garde en s’approchant de lui, une fois les deux gars encerclés par les Soldats de Choc.

Ils n’avaient pas cherché à fuir. Leurs visages affichaient une moue de stupéfaction pure. En particulier le faciès du Hutt : ses yeux jaunâtres d’insecte rapace scintillaient d’une lueur apeurée.

- C’est à quel sujet ? interrogea-t-il, pas rassuré.

Tierce éclata de rire. Les Stormtroopers, intimidés, l’imitèrent.

- Ne faites pas le bête, « Seigneur » Konga, lui dit Tierce, tout sourire flippant. Vous avez fait preuve de certaine habileté dans votre évasion, je le reconnais, alors ne gâchez pas tout, soyez plus inspiré, que diable… Oh mais d’ailleurs, où se trouvent vos complices, Messieurs Fett et Nesta ?
- Fett ? objecta le Hutt.
- Nesta, le Gouverneur de Cor… du Centre impérial ? fit « Lando ».

Tierce avait interrogé – avec tout ce que ce terme impliquait – des dizaines de terroristes, de rebelles et autres opposants, mais il n’avait jamais vu un tel talent pour la comédie de la part de ses victimes. Ces deux là paraissaient tout ignorer de ce qui venait de leur tomber dessus.

- Ecoutez, temporisa le Hutt. Moi, je ne suis qu’un acteur, un des rares acteurs non-humains à avoir percé dans l’industrie de l’holo-cinéma, cinéma cinéma tchi-tcha… Deniroh le Hutt, connaissez pas ? Vous n’avez jamais vu la trilogie du Filleul du Parrain, ou encore Speeder-Driver ?

Le pressentiment qui venait de prendre naissance dans l’esprit de Tierce était en train de se confirmer à vitesse grand V. Il se tourna vers « Lando ».

- Mon nom est Flim et je suis une des vedettes du film, déclara le moustachu qui, effectivement, présentait une troublante ressemblance avec le traître Calrissian. Je joue le contrebandier qui doit sauver Solo de l’ignoble Jabba, lâchement tué par la Princesse cocaïnomane Leia…
- Vous n’êtes donc pas Lando Calrissian ? l’interrompit Tierce, en proie à la pire des anxiétés.

Le Hutt et « Lando » se regardèrent. Explosèrent de rire.

- Ben dites donc, fit l’humain en se tapant les cuisses. Je savais que je jouais bien, mais à ce point là…

Pas le temps d’achever la phrase. Tierce l’avait chopé par la gorge, sa main agrippant la moustache brune qui faisait désormais partie du personnage…

… oh non…

… la moustache…

… oh non…

… se détacha du visage de « Lando »… la moustache resta collée aux doigts du Garde impérial…

- Une moustache postiche ! balbutia l’un des Soldats de Choc, comme pour en rajouter à l’humiliation.
- Et que voulez-vous que ce soit ? se mit à hurler Flim en arrachant la contrefaçon des mains de Tierce. Vous n’avez tout de même pas cru que j’étais vraiment Lando Calrissian ? Savez pas faire la différence, tas de crétins ? Je suis un artiste, môa, j’exerce mon talent en vertu des aléas poétiques des aléas politiques, môa… Je n’ai rien à voir avec cet odieux personnage qui a trahi son meilleur ami et se targue pourtant de s’être réconcilié avec lui en tuant au passage des milliers de nos soldats, môa !

Le visage de Tierce avait viré au livide. Sa mâchoire demeurait obstinément soudée. Il venait de réaliser… l’ampleur de sa gaffe…

- Si vous cherchez les doublures, fit un ingénieur du son en sifflotant, les mains dans les poches, elles sont parties par là.

Il désignait une porte de sortie, à plusieurs mètres d’eux.

Le temps de rejoindre l’endroit indiqué, le temps d’ouvrir cette satanée porte, le temps de regarder de gauche à droite, Tierce ne pouvait que se rendre à l’évidence : ces minables s’étaient une nouvelle fois évanouis dans la nature.




Tout allait pour le mieux. Leur petit groupe s’était débarrassé de leurs désormais encombrantes armures de Soldats de Choc, et Boba Fett avait même récupéré la totalité de son illustrissime appareil vestimentaire – blaster excepté. Konga avait « emprunté » un plan du bâtiment dans la Case et ils savaient enfin où aller pour trouver un véhicule qui les expédierait loin d’ici… Lando portait toujours Nora, mais l’espoir lui permettait de soutenir l’effort…

Ils couraient à travers les couloirs. Des couloirs innombrables, mais qui cette fois menaient à la liberté…

- SSSSSSTOP !

Le cri – guttural, militaire – les avait littéralement glacés. Cela venait de derrière eux. Boba Fett fut à un doigt de se retourner, mais… une rafale de blaster tirée au plafond l’en dissuada.

La voix énonça l’habituel discours du membre des forces de l’ordre trop heureux de saisir une telle prise. En premier lieu, faire oublier qu’on était soi-même un crétin :

- Pas de blague ! poursuivit la voix.

Puis, les exigences :

- Lâchez vos armes et posez lentement vos mains sur la tête…

Pour finir sur le fondement de l’ultimatum :

- … sinon je vous grille !

La trinité habituelle, quoi. Agrémentée de diverses phrases du style :

- Restez où vous êtes !

Ou encore, la fameuse faille logique :

- Ne bougez pas !
- Je croyais qu’on devait lâcher nos armes ? demanda Nesta, peut-être ulcéré d’avoir eu à commander de tels gars par le passé.

Lando esquissa une grimace. C’était pas vrai, ils allaient s’en sortir… Et voilà qu’un pauvre tocard isolé leur tombait sur le dos… La faute à pas d’chance, vraiment…

Une seconde déflagration leur déchira les tympans. Lando, instinctivement, ferma les yeux. Les rouvrit au bout d’un moment qui lui parut éternel.

Il ne ressentait aucune douleur, il se tenait toujours debout, il était encore en vie, et indemne. Il pivota la tête… Nesta n’avait rien… Konga n’avait rien… Boba Fett n’avait rien…

Lando se retourna entièrement – pareil que les autres. L’Impérial qui les avait tenus en joue gisait au sol, face contre terre, un trou fumant creusé entre les omoplates.

Et derrière lui, une image surréaliste : debout, allure neutre, Tope-là les dévisageait, blaster à la main.

- Longue vie à l’Alliance ! s’exclama-t-il sans vouloir paraître sérieux. Et maintenant, quittons ce lieu de perdition !
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