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Fey’lya avait réactivé les droïds médicaux de la Lambda, se démenant comme un beau diable pour soigner les Bothans récupérés. Piggy semblait piloter n’importe comment, mais le Conseiller devinait qu’il essayait de sortir de la zone des combats.

Le pilote gamorréen (!) lui avait transmis la plus déprimantes des informations : chaque chantier spatial d’Ho-d’Oacr’ avait été passé à la moulinette. Il n’en restait plus un seul. Et les trois croiseurs de Kre’fey (re-!) devaient se farcir trois destroyers impériaux d’allure imposante…

S’il s’en sortait, Fey’lya se jura de… non… Kre’fey pouvait toujours courir !

- Eh, les gars, s’exclama un Bothan en matant la bataille via l’un des hublots. Regardez !

Fey’lya se précipita vers un autre hublot, manqua de pousser un cri d’horreur. Deux des croiseurs Katana allaient longer deux destroyers impériaux, mais ces derniers, en restant groupés, les avaient obligés à se séparer… Leur feu était plus dense, plus nourri, donc plus meurtrier… Curieusement, le croiseur de Kre’fey avait ralenti la marche.





Pellaeon ne comprenait que trop bien la tactique de ce fieffé salopard de commandant bothan. Les Katana étaient bien connus pour leur armement sophistiqué, et l’autre voulait mettre le paquet à courte distance… Il avait même vraisemblablement pigé que les destroyers impériaux n’étaient pas des plus opérationnels.

- Commandant, lui déclara le lieutenant Tnod. Le Judicator et le Bellicose signalent être au contact de l’ennemi.

C’était visible. Désormais, tout se réglerait comme à la parade. Le Judicator et le Bellicose étaient entourés par deux croiseurs bothans, lesquels se trouvaient globalement proches d’eux, si proches en fait que l’on ne faisait plus la moindre différence entre les rayons laser de chaque vaisseau. A ce stade, les faisceaux ioniques étaient dépourvus d’utilité.

- Combien nous reste-t-il de missiles ? interrogea Pellaeon.
- Aucun, Commandant, répondit Tnod. Et nos réserves en munitions sont réduites à 10 % de notre potentiel de départ.

C’est pas vrai… Quoique paniqué, Pellaeon n’en laissa pas rien paraître – du moins s’y efforça-t-il. Tnod sembla le regarder bizarrement…

- Nous ne tenons en réserve d’intervention, lui révéla le capitaine. Nous ne pouvons plus nous permettre un barrage d’artillerie. Pas tant que j’ignore ce qu’attend leur troisième croiseur, là-bas…





- Commandant, le Sor’yu et le Zuik’aku signalent être en contact avec l’ennemi.
- Très bien, fit Kre’fey négligemment. Le Chimaera a-t-il poursuivi le mouvement ?
- Non, Commandant. Il se tient en réserve.
- Excellent. Notre dernière escadrille d’Ailes Y est toujours disponible ?
- Elle attend vos ordres de décollage, Commandant.
- Alors qu’elle parte exécuter les instructions reçues.
- Et nous, Commandant ?

Kre’fey se rassit sur son fauteuil de commandement.

- Vitesse échelonnée du degré 06 à 03, sur cinq minutes. Vecteur centre ML-7.

Une voix hésitante lui répondit. « Je vous demande pardon, Commandant ? »

Kre’fey se tourna vers l’officier de pont. Le visage souriait mais le regard était dur.

- Vous m’avez parfaitement compris. Vitesse échelonnée du degré 06 à 03, sur cinq minutes. Vecteur centre ML-7. Et amenez moi une tasse de thé, je vous prie.
- Euh… à vos ordres, Commandant !

Kre’fey, face à la bataille, croisa les bras, posture martiale. On verrait bien qui l’emporterait, là…





- Commandant ! brailla l’officier des senseurs. Le croiseur Ca’rix a repris son avance et…

Pellaeon se racla la gorge, fou d’angoisse. « Et ? »

- … il… Sa trajectoire va… Il va entrer en collision avec le Judicator et le Bellicose…
- Bon sang ! grogna Pellaeon. Vite, qu’ils se dégagent de là !

Les deux destroyers impériaux n’avaient certes pas attendu son ordre, le premier amorçant une manœuvre d’évitement par la gauche, le second par la droite… Mais ils avaient du renforcer l’énergie de leurs générateurs, leur artillerie en avait perdu en précision et surtout en puissance... Du coup, les Katana, qui occupaient des positions parallèles à eux, faisaient un carton…

Quant au Ca’rix, il allait tout simplement se frayer un chemin entre le Judicator et le Bellicose !





Avec satisfaction, Kre’fey assista à la réaction désordonnée des destroyers impériaux, ce qui ne les rendit que plus vulnérables encore aux tirs des Katana. Le Ca’rix, en quelques minutes, s’était démesurément rapproché des vaisseaux ennemis, et atteindrait bientôt un point où il pourrait observer jusqu’à la dentition des équipages.

Les Ailes Y avaient décollé du croiseur et se dirigeaient vers la zone convenue – la couverture TIE était pour ainsi dire inexistante…

Les superstructures des destroyers étaient vraiment très proches, maintenant. Kre’fey, assis sur son fauteuil de commandement, se contenta de boire le thé qu’une enseigne venait de lui servir d’une main tremblante.





Bingo. Le Ca’rix avait percé les lignes impériales, et passait à présent entre les deux destroyers impériaux, qui avaient déjà à endurer de plein fouet les ravages des batteries adverses.

A cet instant, le croiseur bothan déchaîna le feu sur les flancs du Judicator et du Bellicose. Une série d’explosions ébranla la coque des destroyers.

- Commandant, nous avons sélectionné la cible, l’avertit Tnod.

Ce fumier de Bothan allait payer… Pellaeon réprima un tic qui devait lui faire cligner de l’œil, puis, d’une voix posée, ordonna d’ouvrir le feu.

Ce fut alors que se déclencha le séisme…





Les Ailes Y de réserve avaient plongé sur le Chimaera, larguant tous leurs projectiles en même temps, recouvrant le destroyer amiral d’un torrent de feu… Kre’fey se demanda brièvement si le vaisseau s’en tirerait, mais revint très vite à ce qui se passait autour de lui. A savoir un échange de tirs à courte portée, de tous les canons disponibles. Le Ca’rix serait privé de munitions dans trois ou quatre minutes, mais…

… cela valait la peine d’essayer.

La passerelle de commandement fut soudainement agité de vibrations. Un raz-de-marée de rayons s’abattit sur les boucliers de pont… La tasse de Kre’fey glissa de son support, amorça sa chute vers le sol…

Commandant, nous avons perdu nos boucliers latéraux…

… la tasse heurta le sol…

Commandant, nos générateurs ont été touchés…

… se volatilisa…

Commandant, nos munitions s’épuisent…

Les Ailes Y s’étaient cassées. Encore quelques secondes, et le Ca’rix quitterait la zone des tempêtes. Kre’fey s’accrocha à son siège, de toutes ses forces, serra les dents… Les éclairs tombaient de tous les côtés… Allez…





L’enfer s’appelait Endor. L’enfer s’appelait Ho-D’Oacr’. L’enfer était rouge…

… non, c’est l’éclairage de secours…

Pellaeon, le front douloureux… il y a eu ce choc je suis tombé je me suis cogné… ouvrit les yeux… La première chose qu’il vit fut le visage figé de Tnod, le nez ridiculement collé au sol… comme le reste de son corps. Le corps de Tnod ne bougeait plus. Le corps de Tnod était raide. Les yeux de Tnod ne reflétaient plus rien… de vivant…

Pellaeon se releva péniblement… Une odeur de fumée, de brûlé s’insinua dans ses narines… Titubant, il se dirigea vers la fosse d’équipage où régnait la plus grande… agitation… Des cris, des gémissements… Des flammes couraient sur certains claviers, certains moniteurs… Des corps, au sol… D’autres étaient couverts de sang… D’autres se traînaient pour quitter… cet enfer… Mais que foutaient les équipes d’infirmiers ?

… orgueil, Flotte…

… tout est mort…

… non…

Non ! Des Impériaux étaient restés à leur poste, vissés sur leur siège. Pellaeon, le regard flou, s’approcha de plus près pour les examiner… Les Impériaux continuaient leur travail sans sourciller, sans… bouger. Et ils ne bougeraient plus, désormais. Ils ne bougeraient plus jamais… Pellaeon venait de remarquer leurs blessures, leurs brûlures, nombreuses, trop nombreuses… Ils ne quitteraient pas leurs postes – oh que non – car ils étaient tout simplement morts.





Le Ca’rix s’éloigna des destroyers impériaux, de même que les deux croiseurs Katana, l’escadre virant vers bâbord pour éviter le Chimaera. Mais ce dernier, comme Kre’fey l’avait prévu, ne réagit point. Au mieux, il aurait du être détruit, et au pire, provisoirement hors de combat, du moins déconcentré.

Malgré lui, Kre’fey se prit d’admiration pour la solidité des destroyers de l’Empire. Ils avaient tout enduré, et ils tenaient encore le coup. Aucun d’entre eux n’avait été détruit, au contraire des vaisseaux Katana, dont quatre avaient explosé. Les cinq vaisseaux impériaux étaient encore capables de se mouvoir, quoique fortement affaiblis.

De même que les trois croiseurs bothans – mais Kre’fey n’avait plus aucune munitions, et ne serait pas en mesure de tenter un vol hyperspatial…

Tout dépendait de la manière dont réagirait le commandant ennemi. Et Kre’fey n’aimait pas dépendre d’éléments incontrôlables…








* * *














Pestage ne pouvait plus bouger. Ses membres refusaient de lui obéir. Son cerveau était paralysé – saturé par deux seules pensées…

… Les Noghris sont morts…

… Mara Jade est morte…

Le Grand Chancelier eut un mouvement de recul quand il sentit le regard de C’Baoth se poser sur lui.

- Admire l’ironie, suprême porcelet ! proclama le Jedi fou. Tu es le plus faible de tous ces combattants et tu es le dernier à rester en vie.

Oh non… Il se rapproche… Pestage tomba à genoux, le visage cireux… Son regard se porta sur le sable de cette cité de tarés… cette planète de tarés…

Il entendit C’Baoth susciter une décharge d’éclairs autour de son bras. Ainsi donc il allait mourir. Cette vie de fourberies et de trahisons, de compromissions et de mensonges allait s’éteindre. Mais cette pensée s’effaça bientôt devant cet amer regret de n’avoir pas pu accomplir les volontés de l’Empereur. Oui, c’était peut-être ça le plus horrible. Il avait échoué.

- J’aurais pu conquérir ton âme, lui dit C’Baoth avec mépris. Mais tu ne le mérites pas. Tu es pire qu’inutile : tu es un parasite. Et les parasites n’ont pas leur place ici.

Pestage, la tête lourde, ferma les yeux… attendit le coup imminent que le Maître allait lui décocher… sentit l’ombre de C’Baoth le subermerger… Il pouvait presque l’imaginer lever le bras pour abattre la puissance de la foudre sith… Le bras…

- Attends !

L’éclat de voix avait résonné comme un tonnerre. Pestage rouvrit les yeux, redressa la tête. C’Baoth s’était arrêté. C’Baoth s’était retourné. C’Baoth était…

… surpris…

Le Maître Jedi ressentait un mélange de rage et d’étonnement. Rage d’avoir été dérangé au moment où il allait achever cette hyène. Etonnement au son de cette voix qu’il ne connaissait que trop bien – et qui pourtant paraissait curieusement déformée… sourde…

… non…

… non, pas elle !

Mara Jade (non non non non non) s’était – non sans mal – remise debout…

… c’est absurde…

… ce qui permit à C’Baoth de constater les ravages qu’il avait exercés sur son corps, parsemé d’ecchymoses et de brûlures. Par bonheur, son visage, hormis quelques traces de poussière de sable, était toujours aussi sublime.

… absurde !...

Mais il y avait en elle quelque chose de changé… Ses yeux, C’Baoth contempla ses yeux… Ses yeux avaient perdu de leur éclat, de leur couleur… Ses yeux étaient luisants de…

… haine pure…

- C’est incroyable ! balbutia C’Baoth, bouleversé. Tu étais morte, je l’ai senti. Tu étais morte ! Tu étais morte !
- Je suis à l’image du Côté obscur, répondit Mara sur un ton étrangement amusé. Je ne suis jamais en manque de mauvaises surprises…

Et d’un geste de la main, elle projeta des milliers d’éclairs d’énergie qui s’abattirent sur C’Baoth… Le choc et la douleur furent tels qu’il en fut propulsé quelques mètres plus loin, s’écrasant au sol comme un aéronef ratant son atterrissage…

Faisant appel à la Force pour comprimer cette souffrance inattendue, C’Baoth afficha une moue de pure stupéfaction. La rapidité et la puissance dégagée par cette attaque l’avaient véritablement pris par surprise, il n’avait pas été en mesure de la repousser, et il avait été balayé. Camouflant ses appréhensions, C’Baoth se releva, considérant Mara Jade qui éclata de rire.

- C’est impossible ! bredouilla le Maître. Tu étais morte !
- Le disque est rayé, ricana Mara avant de lui jeter une décharge d’énergie sith supplémentaire.

Cette fois, il la repoussa – mais là encore, non sans peine… Les rayons d’électricité furent déviés de leur trajectoire, se heurtèrent à une maison alentours, la réduisirent en cendres… Mais d’où tenait-elle cette force ? D’où venait cette puissance de combat, chez cette personne qui avait été vaincue quelques minutes plus tôt ? L’avait-il à ce point sous-estimée ? S’était-il trompé ?

- Bien ! savoura Mara d’un ton docte. Je me demandais si tu avais perdu de ta vigueur, avec le temps.

La lueur haineuse n’avait point disparu de ses pupilles – une lueur qui suscita l’effroi chez C’Baoth. Car il l’avait déjà vue, cette lueur, il y a longtemps, si longtemps…

… Je te connais…

- Bien sûr, que tu me connais, Joruus, répliqua Mara sans se départir de son ironie. Mais je te connais aussi, hélas. Et tu vas payer cher ta trahison…

Une énergie incommensurable se dégageait de Mara Jade – C’Baoth la percevait sans difficulté, tant elle était immense… Une énergie noire, maléfique, ignoble… Une énergie qu’il avait déjà ressentie par le passé…

- Non ! grogna C’Baoth, l’angoisse lui rongeant le cerveau. Ce ne peut être vrai !
- Et pourtant… sourit Mara Jade.

Mais ce n’était pas elle. Ce n’était pas sa voix. Ce n’était pas son regard. Ce n’était pas Mara Jade.

Le visage tétanisé, les yeux écarquillés, la mâchoire serrée, C’Baoth réalisa que…

… ce formidable pouvoir ne peut provenir que de…

… non non non non non…

- Vous êtes morts ! gémit le Jedi, comme dans un rêve. Vous êtes tous morts !

Ce n’était pas possible. Mais s’imposait à son esprit la seule solution logique : il faisait face à…

… SIDIOUS ?!

- Heureux de voir que tu n’a rien perdu de ton acuité intellectuelle ! le tança « Mara Jade ».
- Toi aussi, tu es mort ! lui hurla C’Baoth.
- Comme tu l’as dit, le Côté obscur a fini par acquérir son autonomie ! répliqua son adversaire. Et puisqu’il n’existe pas, il est impossible de le tuer.

Cette phrase laissa le Maître pantois.

- Toi aussi, tu connaissais la vérité, n’est-ce pas ? lui lança le Jedi. Tu savais…

« Mara » lui adressa un clin d’œil lourd de perversité.

- Le Côté obscur m’a permis de recruter quelques élèves, répondit-« elle ». Je n’allais pas tuer la poule aux œufs d’aurodium… Cette théorie Jedi a d’ailleurs fini par devenir loi scientifique : pourquoi se priver ?

Ses deux mains s’élevèrent vers C’Baoth.

- Mais tu es malheureusement au courant de ce petit « détail », prononça lentement la voix de « Mara ». Et je vais devoir supprimer le dernier témoin.
- En t’emparant du corps de cette fille ? rétorqua perfidement C’Baoth. Laisse-moi rire.

Le visage de « Mara » afficha une expression faussement embarrassée.

- Tu me déçois, Joruus… Sincèrement. Ce qui m’amène à te dire que je n’ai plus de temps à perdre avec toi.

A cette seconde, un terrifiant faisceau de lumière jaillit des mains de la jeune apprentie, fonçant sur C’Baoth à une vitesse phénoménale. Il n’eut que quelques dixièmes de seconde pour brandir ses bras vers « Mara Jade », et projeter à son tour une décharge qu’il espérait être d’une puissance équivalente…

… whâââmmmm !!!

Le choc des deux forces fut indecriptible…

Pestage et les autres guerriers de Wayland furent soufflés par la déflagration, se retrouvèrent plusieurs dizaines de mètres en arrière, les quatre fers en l’air… En reprenant conscience, le Grand Chancelier réalisa avec épouvante que les deux faisceaux d’énergie s’étaient mutuellement stoppés à mi-parcours, de manière à former une somptueuse sphère de lumière à leur point de contact, entre les deux adversaires… Mais ces derniers n’en maintenaient pas moins leur incroyable pression…

La mort frapperait celui qui faiblirait le premier. Si elle n’avait pas frappé Wayland d’ici là.
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