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Chapitre 22. Attentes
 
- En effet, le spectacle présente de l’intérêt, reconnut Grodin Tierce.

Camouflés dans les broussailles, ils ne perdaient pas une miette de la zone qui s’étendait sous leurs yeux, par macrolunettes interposées. Oui, vraiment, Tierce devait avouer que la trouvaille était d’importance…

Une petite base militaire, édifiée dans la forêt d’Endor. Sans doute un point fortifié impérial déserté par ses occupants suite à la destruction de l’Etoile noire et au repli de la Flotte. Ledit point fortifié impérial comprenait, aux dires de Joric, un hangar où l’on pouvait dénicher quelques appareils, genre TIE ou navette Lambda. Tierce repéra le bâtiment, sorte de bâtisse rectangulaire de hauteur moyenne, au centre de la base.

- Vous avez trouvé ça comment ? demanda Tierce, impressionné.
- On ne l’a pas trouvé, c’est ici qu’on a atterri, rectifia Joric. Depuis, une escouade rebelle l’occupe. Ces fumiers n’y sont pas très nombreux. M’est avis qu’ils vont prendre congé de cette planète. C’est pourquoi il faut agir vite.
- Tu es sûr que le hangar comprend encore des vaisseaux ?
- C’est un risque à courir. Je ne sais pas pour toi, mais au point où nous en sommes, Guzmann et moi…

Et au fond de lui-même, Tierce devait reconnaître qu’il n’avait pas tort.

Guzmann fut pris d’une quinte de toux qui dura plus longtemps que la dernière fois. Joric lui jeta un coup d’œil, et se tourna vers Tierce sans mot dire. Un simple échange de regard.

Leur état s’était aggravé d’heure en heure. Guzmann ne cessait de tousser comme un malpropre, ce qui signifiait qu’il ne tarderait pas à toucher le fond – un Garde impérial avait été formé pour résister le plus longtemps possible aux pires douleurs imaginables. Son visage était passé du jaune au blanc, une blancheur qui rappela à Tierce la peau ravagée de l’Empereur…

Pourtant, ils avaient tous les deux obstinément refusé d’en dire plus sur le pourquoi de leur présence ici. Tierce avait insisté – ils n’avaient rien voulu entendre, Joric se contentant de l’envoyer balader avec un « Plus tard… » de circonstance… Tout aussi surprenant : Tierce, bien que les ayant approchés, voire touchés, ne ressentait aucun symptôme particulier.

- Les Rebelles doivent être une petite centaine, estima Joric. L’endroit n’est pas très bien protégé. Quelques miradors, sans plus. Mais des grillages avec champs d’énergie insérés…
- Et tu as une idée pour entrer là dedans ? s’enquit Tierce.
- C’est toi le génie des Gardes pourpres, non ? sourit Joric. A toi de trouver le plan…
- Très bien, alors suivez-moi.

Ils se retirèrent prestement. Guzmann se remit à tousser.

- Ca va ? dit Tierce.
- Fous-moi la paix, répliqua Guzmann, haletant.

Sa main s’était portée à sa bouche. Pendant un bref instant, il sembla à Tierce qu’elle était maculée de sang…

- Au fait, Garde impérial Tierce, fit Joric. Tu penses à quoi ?
- A ça, répondit Tierce en désignant un petit groupes de Rebelles qui s’enfonçait dans la forêt.
- Je t’avouerai que ça me manquait…





Ils les filèrent. Ils les dépassèrent. Ils se terrèrent, à l’abri des fourrés et des broussailles, ne faisant plus qu’un avec les buissons et les arbres. Ils les attendirent. Attendirent l’ennemi. Qui s’approchait.

L’ennemi plaisantait. L’ennemi riait. L’ennemi se laissait bercer par l’euphorie de sa très récente victoire. Mais l’ennemi allait à leur rencontre. L’ennemi marchait à la mort le sourire aux lèvres.

Les Rebelles, reconnaissables à leur longs casques effilés et leurs uniformes brunâtres, étaient peu nombreux : une patrouille de six hommes en tout, marchant en file indienne. Ils étaient trop éloignés de la base pour pouvoir appeler à l’aide. Et dans la forêt, face à trois Gardes impériaux, ils n’avaient aucune chance.

Tierce fut le premier à faire irruption des buissons, sans proférer un seul cri ni un seul mot, couteau au poing. Le Rebelle qui fermait la marche ne le sentit pas venir, ne réagit pas davantage lorsque la main gauche de Tierce lui attrapa la mâchoire par derrière tandis que l’autre lui enfonçait profondément le couteau dans le cœur.

Les autres Rebelles, alertés, se retournèrent. Ce fut alors que Joric, à son tour, surgit des fourrés, fondant sur les deux soldats de tête, machette brandie. Un flot de sang gicla de leurs gorges tranchées. Guzmann fit à son tour connaître sa présence, son poignard volant fendant les airs avant de se ficher dans le dos d’un Rebelle. Tierce fut devant l’avant-dernier de la colonne, qui alignait déjà son blaster sur Joric, lui agrippa le cou pour le briser en un claquement sec. Tierce le projeta sur le côté, ce pour constater que l’ultime survivant le tenait en joue avec son blaster.

Confrontation qui dura…

… une seconde…

… une vie…

… Le visage de ce Rebelle est bien…

La lame acérée du poignard de Joric dessina un fin trait rouge sur la gorge du Rebelle, trait rouge d’où jaillit du sang par saccades.

… jeune…

Les trois Gardes accordèrent un dernier regard aux six cadavres qui jonchaient le sol.

- Y a pas à dire, remarqua Joric. Pour des malades, on ne s’en tire pas trop mal…
- On verra, le coupa Tierce. Allez, au travail. On n’a pas de temps à perdre.

Ils commencèrent à dévêtir trois des Rebelles…

Ensuite, ils enterreraient les corps. Effaceraient les traces.





Guzmann était vraiment très lourd… Mais à deux, ils n’avaient pas vraiment de peine à le porter à bout de bras.

- Avoue que ça t’arrange, hein ? le railla Joric.
- Boucle-là, répondit Guzmann en redémarrant une crise de toux.
- Enfin, laisse-moi te dire que tu es très chouette en Rebelle…

Tout de « salopard de Rebelle » vêtus, ils marchaient vers la base ex-impériale, néo-traître, en se donnant l’air le plus mal en point possible, ce qui, pour deux d’entre eux, ne posait aucune difficulté. L’une des règles d’or des Gardes impériaux n’était-elle pas de faire d’un inconvénient un appoint ?

Ca y est, ils arrivaient à l’entrée.

- HALTE !

Ils étaient à l’entrée. Deux miradors peuplés d’une mitrailleuse laser lourde, un portail activé. Et devant eux, cinq Rebelles.

- Identification et mot de passe !
- Sergent Dolz, Patrouille Deux Zébra, répondit Tierce, remerciant le Ciel d’avoir pu dénicher les datacartes correspondantes. Mot de passe… bordel, on s’est fait agresser par des Impériaux, merde ! Trois de mes hommes sont morts ! Les deux qui sont avec moi sont blessés. Y’m’faut une assistance médicale, d’urgence !

Le Rebelle qui leur avait demandé de se présenter eut l’air gêné. A la vue de la substance qui s’échappa de Guzmann, lequel ne cessait de tousser, il fit une grimace.

- J’ai besoin du mot de passe…
- Fais pas chier, voyons, le temps presse, pleurnicha Tierce. Ils ont utilisé contre nous une espèce de gaz toxique, regarde dans quel état ça nous a mis…
- C’est que… hésita le Rebelle, c’est que je ne vous connais pas…

Tierce confia Guzmann à Joric, marcha à pas rapides vers le type, l’œil furibond.

- Ecoute-moi bien, espèce de sale petite fouille-merde de bleusaille ! lui gueula-t-il, les yeux dans les yeux. Tu vois cet insigne sur le revers de ce putain d’uniforme ? Ca signifie que je me suis farci Yavin et Hoth. Tu sais ce que c’est, Hoth ? Imagine l’hiver le plus froid que tu aies connu, rapproche les températures du zéro absolu, et tu auras une idée de ce que c’est que combattre dans ces conditions. En attendant, ne viens pas m’emmerder avec ces saloperies de foutaises bureaucratiques !
- Il vous suffit… il vous suffit de me donner le mot de passe ! trembla le Rebelle.

Tierce, éructant, se tourna vers Joric. Puis revint au Rebelle.

- Fait chier ! grommela-t-il. Il n’y a pas de mot de passe !

Le Rebelle parut le dévisager. Tierce serra les dents, plus que jamais. A côté d’eux, les sentinelles semblaient attendre.

- Vous voyez… sourit timidement le Rebelle. Je fais appeler les médics.
- Et préparez une patrouille pour écumer les bois environnants, ajouta Tierce. J’amène mes gars à l’hosto.
- Bien, je vous y mène.
- Pas la peine, soldat, je sais où ça se trouve.
- Non, j’insiste. Je vais vous aider à transporter votre copain.

Tierce laissa faire. Ca ne changerait rien au résultat final.

- Très bien, répondit-il, merci pour votre aide.

Le Rebelle donna un ordre dans son comlink. Le portail s’ouvrit instantanément. Guzmann ne s’était pas retenu de tousser de tout « l’entretien » – et Tierce savait bien qu’il ne simulait pas.

Le Rebelle les invita à les suivre. Tierce et Joric emportèrent donc Guzmann avec eux. Ce dernier crachait sang et bile comme jamais…

Crétins de Rebelles…

- Je me demande si on ne devrait pas mieux le leur laisser, chuchota Joric à l’adresse de Tierce.
- Non, on l’embarque avec nous…

La base rebelle n’était pas des plus animées. Tous les insignes et logos impériaux n’avaient point encore été effacés. Quelques Rebelles armés s’aventuraient ça et là. Apparemment, la découverte de l’endroit était pour eux encore récente. Quelques traces de combat : murs troués au blasters, bâtiments incinérés… A côté de l’un deux, Tierce aperçut quelques bâches recouvrant… des corps ?

- Vous êtes tombés sur quoi, exactement ? demanda le Rebelle qui les menait à l’infirmerie.
- Des Impériaux complètement malades, répondit Tierce en prenant une allure terrifiée. Il en reste encore plein dans la forêt…

Le Rebelle transmettait les informations au fur et à mesure dans son comlink. Quelques soldats, au loin, se rassemblèrent, certains enfourchèrent des moto-speeders impériales, ils quittèrent la base – sans doute partis… à leur recherche…

Crétins de Rebelles…

- Ils ont mis le paquet, poursuivit Tierce. Blasters, gaz, poignards… On aurait cru Dark Vador revenu de l’Enfer…
- Les salopards… On pensait les avoir tous capturés et tués, mais non, il en reste encore… C’est étrange, d’ailleurs. Les Ewoks nous ont révélé hier qu’un monstre avait tué pas mal des leurs, ces derniers jours.
- C’est tout sauf une coïncidence, à mon avis, opina Tierce en se marrant intérieurement.
- Peut-être… Tenez, c’est là, dit le Rebelle en désignant une bâtisse.
- On sait, menti Tierce. Au fait, le hangar comprend-il encore des vaisseaux ?
- Bien sûr, répondit le Rebelle en affichant une moue étonnée. Vous ne le sav…

Il s’interrompit lorsqu’il vit le blaster que pointait Joric sur lui, camouflé qu’il était par le corps de Guzmann.

- Nous aimerons simplement y faire un tour, sourit Tierce.
- J’insiste, renchérit Joric.

Le visage du Rebelle devint aussi blême que celui de Guzmann.

- Mais… mais…
- Tu es jeune, et je suppose que tu n’as pas envie de finir bêtement ici, comme les autres, n’est-ce pas ? reprit Joric, une trace d’impatience dans la voix. Alors mène-nous à ce putain de hangar !

Le Rebelle demeura immobile, interdit. Tierce se demanda si Joric allait le flinguer à bout portant.

- B… Bien… trembla le Rebelle.

Ils ne devaient pas perdre de temps. S’emparer d’un vaisseau et fuir, sans laisser le temps aux crétins de réaliser ce qui se passait.

- Mais votre copain n’y arrivera pas vivant, ajouta le Rebelle.
- C’est notre affaire, rétorqua Joric. Maintenant, retourne-toi, souris, et avance.

Le Rebelle pivota lentement, se dirigeant vers le hangar, la démarche raide.

Apparemment, les autres n’avaient rien remarqué et continuaient de vaquer à leurs occupations. Le moral, chez eux, paraissait particulièrement élevé. Tierce en eut presque la nausée…

- Essaie d’avoir l’air moins coincé, intima Joric au Rebelle. Et…

Sa phrase s’acheva dans une violente quinte de toux. Le Rebelle n’en eut cure. Ce crétin de traître allait les faire repérer…

Le hangar était vraiment proche, à présent. Tierce constata avec bonheur qu’il comprenait encore plusieurs vaisseaux à l’intérieur. Dont une navette Lambda.

Allez, fallait se magner…

Chose étonnante, Guzmann ne toussait plus.

- Eh, toi là bas…

Ca venait d’une escouade de soldats qui allait à leur rencontre. Quatre hommes. L’un d’eux s’était adressé au Rebelle qui guidait les trois Gardes.

- Que fais-tu ici ? demanda le soldat. Tu es censé être de faction à l’entrée.
- Je… bredouilla le Rebelle… Je devais emmener ces trois blessés… au… au hangar… Il faut les… évacuer…

Les soldats leur jetèrent un œil soupçonneux.

- Ils sont passés à l’infirmerie ?
- Je…
- On en revient, le devança Tierce. On manque de bacta et de produits de première nécessité. Et vous, caporal, vous ne saluez plus les sergents ?

Le ton de Tierce fleurait bon l’autorité. Le caporal se planta au garde-à-vous, comme les autres.

- Oui, sergent ! Mes excuses, sergent !
- Rompez. Nous avons été attaqué par des Impériaux et nous faisons évacuer les blessés vers une frégate-hôpital. A moins que vous n’y voyez une objection ?
- Absolument pas, mon sergent ! aboya le caporal. Cependant, vous n’ignorez pas que l’emprunt d’un vaisseau nécessite un accord du QG. Puis-je voir votre autorisation de vol ?
- Mon autorisation de…

Le Rebelle s’était mis à trembler comme jamais. Les autres le regardèrent bizarrement.

- Votre autorisation de vol, sergent, réitéra le caporal, un accent étrange dans la voix.

Tierce renonça à lui jouer la comédie du vétéran outragé.

- J’ai mon autorisation de vol, évidemment, baratina Tierce en confiant le corps de Guzmann à Joric. Laissez-moi chercher…

Il fit mine de farfouiller dans son uniforme. Le corps du Rebelle était comme secoué de spasmes. Les moues de ses congénères étaient cette fois passées de la compassion la plus franche à la méfiance absolue.

- Bon sang, où ai-je pu la foutre ?

Le Rebelle… mince, le Rebelle se pissait dessus…

- Qu’est-ce qui t’arrive ? lui demanda l’un des soldats, plus que perplexe.
- Je l’ignore, répondit Tierce, l’air étonné. Ah, ça y est…

Sa main sortit un blaster de son uniforme. Avant que les autres n’aient eu le temps de réagir, deux rayons explosèrent la tête du Rebelle et du caporal. Leurs corps s’écroulèrent comme des loques.

Joric avait ouvert le feu à son tour, vidant son blaster sur les trois autres soldats, qui plongèrent arrière, s’écrasant lourdement sur le dos, morts avant d’avoir touché le sol.

- Amène Guzmann à la Lambda ! cria Tierce à Joric. Je te couvre.

D’autres Rebelles accouraient, blaster au poing, leur décochaient des tirs laser. Tierce sortit un autre blaster, ouvrit le feu au hasard, à s’en vider les chargeurs. Une sirène d’alerte retentit, lent et sinistre mugissement destiné à réveiller toute cette foutue base. La navette Lambda n’était plus qu’à quelques mètres, et Joric avait dardé de tirs les mécaniciens de l’endroit, qui se barrèrent précipitamment. Des corps tombèrent.

Mais les Gardes impériaux restaient à découvert. Reculant pas à pas, Tierce ne cessait d’abreuver les Rebelles de tirs, un blaster à chaque main, les groupant, les croisant, les séparant. Un land-speeder bondé de mitrailleurs fonçait vers lui, turbos hurlants. Tierce n’eut qu’une demi-seconde pour viser – c’était déjà trop long. Un laser ricocha sur le pare-brise, Tierce se jeta à plat ventre. Le land-speeder ne ralentit pas, allait lui passer dessus et…

… se désintégra en plusieurs milliers de morceaux…

Joric…

Ce dernier avait mis en batterie une mitrailleuse lourde modèle impérial, devant la Lambda. La rampe d’accès s’était abaissée. Guzmann l’escaladait péniblement.

La mitrailleuse lourde aspergea la zone de tirs laser – pôm pôm pôm pôm pôm… Les Rebelles se planquèrent derrière les obstacles qu’ils purent dénicher. A peine l’un d’eux avait-il la mauvaise idée de montrer sa tête que Joric la lui pulvérisait.

- Magne !!! hurla Joric à destination de Tierce.

Pôm pôm pôm pôm pôm…

Guzmann était déjà dans la navette. Tierce se releva, ouvrit le feu une nouvelle fois, reculant vers le hangar. D’autres land-speeders arrivaient, débarquant des Rebelles qui installèrent des mitrailleuses en batterie.

Tierce atteignit la rampe d’accès. De la vapeur se dégagea des circuits de la navette, dont les moteurs s’étaient mis à ronronner. Guzmann avait du trouver la force de la faire démarrer.

Pôm pôm pôm pôm pôm…

Joric était toujours agrippé à sa mitrailleuse, le regard halluciné.

- Je les retiens, Garde impérial Tierce ! lâcha-t-il. Vas-y pendant qu’il en est encore temps !

Les tirs rebelles se multipliaient… Pôm pôm pôm pôm pôm… Mitrailleuses…

Tierce sortit deux autres blasters, dérobés aux crétins, eux aussi, et de la rampe, décocha quelques tirs à l’adresse des Rebelles.

- Pas question que je te laisse, répliqua-t-il à Joric.
- Fait chier…

Des éclairs zébrèrent la rampe d’accès, obligeant Tierce à se réfugier dans le vaisseau, qui s’apprêtait à décoller. Par les caries de Bail Organa, ça tirait vraiment de partout !

- Joric !

Joric se leva précipitamment, sous les lasers ennemis, se rua vers la rampe d’accès, allait l’atteindre…

… Un rayon bleu lui traversa l’épaule gauche…

… Il trébucha…

… Un autre lui percuta le genou droit…

… Un troisième lui lacéra la jambe gauche…

… Joric s’aplatit sur la rampe en poussant un terrible rugissement de fauve blessé…

… Un dernier rayon le frappa dans le dos.

Tierce descendit, lui tendit la main. La rampe se redressait.

- Joric !

Le corps de Joric se déplaçait encore – il bougeait encore ! – vers lui, vers Tierce. Joric rassembla son énergie… Sa tête se redressa… Son regard éternellement moqueur… Son bras droit grimpa vers Tierce… Vers la main de Tierce… Tierce allait lui prendre la main, leurs mains allaient se serrer, il pourrait ramener Joric à la navette… Ils s’échapperaient ensemble…

Le bras de Joric retomba. Inerte.

Sa tête reposait près de la rampe, les yeux éteints.

La rampe se leva, se rabattit sur le sas d’entrée, protégeant Tierce des tirs laser. Ce dernier courut vers le cockpit, tomba sur un Guzmann plus mort que vif, effondré sur les commandes de pilotage. Il avait pu enclencher le programme de décollage de la navette Lambda. Tierce le dégagea avec douceur, le déposa délicatement sur le siège du copilote.

- Bien joué, camarade… le félicita Tierce en se calant dans le siège du pilote.
- Où… est… Joric… balbutia Guzmann…
- Mort, dit brutalement Tierce. Et on le sera aussi si on reste là.

La navette dégagea de la vapeur comme jamais, ses ailes se déplièrent, elle se souleva. Par la vitre du cockpit, Tierce crut distinguer un mortier lourd servi par les Rebelles… Fallait vraiment faire vite. Les laser rebelles frappaient le vaisseau sans discontinuer. Il ne tiendrait pas longtemps.

Tierce tabula à toute vitesse sur les consoles, et écrasa la manette de contrôle. La navette vogua vers les Rebelles, et une fois hors du hangar, s’éleva vers les cieux, vitesse maximale. Tierce sentit la poussée du vaisseau, propulsé à pleine puissance vers l’espace intersidéral qui symbolisait à ses yeux une nouvelle liberté chèrement acquise.

Il regarda Guzmann, lui sourit. Et – miracle ou potentiel du Garde impérial standard – Guzmann lui rendit son sourire.

Un sourire qui ne leur faisait pas oublier les gars qu’ils avaient laissé là-bas.
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