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Chapitre 27. Guérilla
 
L’Invisec – le Secteur Invisible – était la zone de Corus’ où étaient parqués tous ceux dont la société souhaitait dénier l’existence. Non-humains, esclaves, miséreux, délinquants et criminels la remplissaient et y pullulaient. L’Invisec, c’était la gangrène et la putréfaction réunies. Tout y était pourri, habitants et habitations – quand il y en avait. Un véritable enfer de paradis artificiels, royaume de la came et de la prostitution, du coup de couteau dans le dos et du tabassage de sans-abris, de l’exploitation des ouvriers et de la déliquescence des esprits, le tout baignant dans la radioactivité et les nuées cancérigènes, les épidémies et la fange, la boue et la merde, partout, à tous les coins, à tous les niveaux. S’y était développée une faune sauvage que les pires cauchemars n’étaient même pas en mesure d’imaginer… Au fond, c’était très simple : Mos Eisley se comparait à Nar Shaddaa, et Nar Shaddaa se comparait à l’Invisec. L’horreur avait sa propre hiérarchie.

C’était pourquoi, officiellement, l’Invisec n’existait pas. Et aujourd’hui, l’Empire avait visiblement décidé qu’il n’existerait plus.

- C’est pas vrai… marmonna Lando, le souffle coupé.

Le spectacle n’était déjà pas franchement joyeux. Mais avec la pluie, il virait totalement à la tragédie.

Nora agrippa la manche de Lando.

- Il faut qu’on se tire d’ici, lui dit-elle.
- Ca risque d’être un peu dur, pour le moment, répondit-il en jaugeant la situation.
- La mission l’exige… répliqua Nora sans conviction.

Plusieurs explosions secouèrent le bâtiment. Konga, Lando, Nora et les Gamorréens se dirigèrent vers une tranchée improvisée, rejoignant quelques uns des membres de l’armée personnelle du Hutt.

- Comment se présente la situation ? demanda ce dernier à un de ses gars.
- Ils nous ont pris par surprise, expliqua le type, un Twi’leck armé d’un bazooka laser. Apparemment pas aussi nombreux que nous mais ils possèdent du matériel lourd.
- Chié.

Des Résistants armés de blasters, le corps couverts de chargeurs, plongèrent dans les différents trous creusés par les tirs lasers impériaux, se terrant derrière les barricades improvisées qu’étaient les ruines et les machines d’outillage rouillées… Partout fuyaient des civils, la banderole anti-impériale à la main… Les bipodes impériaux ne faisaient pas de quartier parmi la foule de manifestants.

De l’endroit d’où ils étaient, Lando réalisa que la situation était similaire sur les autres immeubles et terrasses. Oui, à n’en pas douter, l’Empire se lançait dans une opération d’envergure contre l’Invisec…





Le colonel Wetzel descendit de la navette pour se diriger droit vers le général de la police qui coordonnait la Grande Action contre l’Invisec. Le QG avait été installé au sommet d’un immeuble voisin, assez haut pour dominer la scène du « nettoyage ».

Le général, un vieux de la vieille des forces de police, l’accueillit avec un grand sourire.

- Colonel ! Je vous attendais… Venez près de moi, vous serez aux premières loges. Admirez comment la police va mettre fin à la rébellion de l’Invisec, pour des siècles et des siècles.
- Je ne m’intéresse pas à vos professions de foi, répliqua sans ménagement Wetzel. Je suis mandaté par la Direction supérieure de l’Ubiqtorate pour appréhender des agents ennemis infiltrés dans la Cité impériale.
- Il serait vraiment étonnant que vous les dénichiez dans ce chaos, se contenta de répondre le général en haussant les épaules.

Par la fenêtre en transpacier, Wetzel, macrolunettes collées aux yeux, ne perdait pas une miette du spectacle.

C’était presque une vision d’apocalypse. Sur des kilomètres et des kilomètres, les immeubles flambaient, dégageant une épaisse fumée noirâtre. Des bipodes et des tétrapodes zébraient de laser les foules hurlantes, écrasaient les corps, les piétinaient sans ménagement, gros engins de guerre métalliques massacrant des fourmis. De rares bombardiers TIE larguaient leurs bombes sur les points les plus fortifiés. Des navettes Lambda et des canonnières allaient et venaient, déposaient des troupes, en emportaient d’autres vers les secteurs les plus menacés.

- Nous y avons mis le paquet, déclara le général avec la fierté du boucher qui se donnait des allures de génie militaire. Quatre divisions aidées de trois brigades cuirassées ! Les autres fronts en manqueront cruellement, mais ces bâtards de non-humains vont apprendre ce qu’il en coûte de nous défier.
- Très impressionnant, reconnut Wetzel en reposant les macrolunettes sur son torse.





Les rayons frappaient partout. Pas un endroit où trouver abri. Des types armés tentaient de sortir des trous où ils s’étaient réfugiés, se prenant automatiquement un laser en pleine tronche. Les bipodes TR-TT piétinaient joyeusement les ruines du bâtiment et accessoirement les cadavres, abreuvant de tirs laser les poches de résistance formées par quelques braves – ou tout simplement la foule de non-humains, hommes, femmes et enfants, qui s’enfuyaient en poussant des hurlements de terreur.

- Bordel, ils ont ajouté des tétrapodes… grommela Konga en contemplant sur son visioportable l’image que lui renvoyaient les rares caméras de surveillance restées en service.
- Alors ça fait pas un pli, conclut l’un des non-humains armés qui faisait partie du lot. Ils vont nous écraser.

Konga le regarda d’un drôle d’air. Puis sa queue remua, et d’un coup, elle s’enroula autour du zigue et l’expédia hors de la tranchée. Un long cri, et puis plus rien. Le choc des explosions, qui secouaient le sol tant et plus, avait absorbé le bruit de sa chute.

- Pas de loser dans mon équipe, expliqua Konga, la voix orageuse, avant de gueuler des milliers d’ordres dans son comlink.

Lando s’empara d’un fusil laser longue portée que lui tendait un Rodien, de même que Nora.

- L’endroit est constitué d’un réseau de terrasses et d’usines, sans compter les zones d’habitations qui se trouvent en dessous, lui rappela Konga. Je n’ai pas l’impression qu’ils aient suivi un angle d’attaque précis. L’offensive est menée partout, comme si leur but était de…





- … les détruire, mais pas tous, vous comprenez : il s’agit là d’une main d’œuvre bon marché. C’est pourquoi nous chargeons d’un peu partout, notamment là où ils fabriquent leurs armes. De toutes façons, ils n’ont pas les moyens de s’opposer à une armée blindée comme la nôtre.

Wetzel se moquait des motivations du général. Et l’assurance de ce dernier ne l’impressionna nullement.

- A Endor, nos meilleures légions ont été balayées par des boules de poils qui vivaient encore à l’âge de la Préhistoire galactique, fit-il remarquer avec une pointe d’ironie désagréable dans la voix. Ici, vous vous attaquez à des individus armés de blasters.

Le général se laissa aller à un rire sonore.

- Je n’étais pas à Endor, colonel, répondit-il, fier de sa réplique. C’est pourquoi ces légions y ont été battues.

Non, tu n’y étais pas, songea Wetzel en esquissant un sourire sinistre que l’autre dut prendre pour de la sympathie. Y aurais-tu participé que cela n’aurait rien changé au résultat final…





- Ce doit être Hadelayd aux commandes, estima Konga en rechargeant ses blasters.
- Qui ça ? demanda Lando.
- Un pauvre con d’humain en uniforme de général, poursuivit Konga. C’est lui qui dirige, j’en mettrais ma queue à couper…
- Et comment le sais-tu ?
- Chapitre 7, paragraphe 15 : « comprenez l’art d’une race, c’est la race que vous comprenez ».

Konga sortit une datacarte de l’un des milliers de plis de sa chair visqueuse – bon sang, c’étaient de véritables poches… Lando lut rapidement l’intitulé. La guerre des Gohls, par le contre-amiral Thrawn.

- Le général Hadelayd est un fervent admirateur de la période vermillon destructurée de Corellia, milieu du XVIe siècle… précisa Konga, avant de traduire : le genre à disperser ses efforts quand on y regarde de près. C’est là notre chance…
- Ils nous sous-estiment, comprit Nora sans cesser de viser/tuer les Impériaux qui s’amenaient – les sots – dans sa ligne de mire.
- Et Thrawn, c’est quoi ?
- Leur meilleur officier, rigola Konga. Et un non-humain, de surcroît ! Arf ! L’ironie du sort sait parfois faire preuve d’ironie, n’est-ce pas ? D’après lui, une fois que l’on connaît les intérêts artistiques de chaque ennemi, l’on parvient à pénétrer dans les arcanes de son esprit.
- Fascinant, grimaça Lando.

Un Sullustéen surgit tout à coup d’un trou d’explosion noyé dans la boue, lance-missile aux bras, de derrière un bipode, fit feu… L’engin mécanisé vola en éclats, projetant deux corps de pilotes dévorés par les flammes. Peu à peu, la résistance commençait à s’organiser. Des rafales de rayons se mirent à pleuvoir sur les soldats en armure blanche qui suivaient de près les véhicules blindés, eux-mêmes cibles des explosifs de tous les types, de la grenade thermique au cocktail Pestage, sorte de récipient rempli de liquide inflammable dans lequel l’on introduisait un torchon enflammé. Bientôt, quelques bipodes gisaient à terre, encore fumants et hors de combat.

Mais les turbolaser des Walkers pulvérisaient chaque position dans un concert tonitruant d’explosions qui faisaient trembler les structures de ferrobéton sur leurs bases.

- Ils sont vraiment nombreux, grommela Lando, qui venait d’abattre de loin un Stormtrooper imprudent.
- L’ennui, fit Konga en se baissant pour éviter le souffle d’une explosion, ce sont leurs tétrapodes. Deux en face de nous, une bonne quinzaine au total pour l’Invisec. En fait, nous avons droit au traitement de faveur.
- Très flattée, sourit Nora en bondissant de la tranchée.

Lando n’avait pas eu le temps de l’arrêter. Il s’éjecta à son tour de l’abri, partit à sa poursuite quand un éclair frappa à quelques mètres, l’envoyant bouler dans une mare d’eau, près des épaves des machines de fabrication. Il n’était pas suffisamment assommé pour ne pas la voir avancer vers l’ennemi, petit à petit, s’abritant derrière chaque obstacle, y compris les cadavres. Elle n’avait pas son fusil, simplement un blaster et une espèce de sac sur le dos…

Merde, que pouvait-il bien y avoir dans ce sac ?

- On la couvre ! beugla Konga, qui, de toute évidence, avait pigé la manœuvre.

Et à cet ordre, une pluie de laser s’abattit sur l’infanterie impériale et les bipodes.

- Elle a du cran, cette petite, murmura le Hutt.





Le général Hadelayd n’avait pas l’air inquiet, mais Wetzel sentait qu’il ne vivait pas là une partie de plaisir.

- Tout va bien ? demanda-t-il.

L’autre s’abstint de répondre, tout entier à son comlink où déferlaient les derniers rapports.

- … Résistance plus dure que prévue… marmonna-t-il à lui-même.

Mais Wetzel l’avait entendu.

- Que les bombardiers TIE concentrent leurs tirs sur les immeubles X et XII… ordonna bruyamment le général.
- A vos ordres ! glapit un officier d’ordonnance qui venait à peine d’arriver.
- Ils vont voir de quel bois je me chauffe, ricana sournoisement Hadelayd.





Des bruits sourds… Au loin. Pas des Walkers, pas des bipodes. Non… Une longue plainte suraiguë, puis un coup de grosse caisse… Tout en se relevant en souffrant le martyre, Lando reconnut le son produit par les bombardiers TIE. Ils n’avaient pas encore attaqué ici, mais ne ménageaient pas les autres zones.

Nora s’était réfugiée dans une tranchée très avancée. Quelques dizaines de mètres plus loin, les fantassins impériaux avaient ralenti la cadence, afin d’échapper aux tirs de plus en précis des Résistants non-humains. Les bipodes étaient dispersés, préoccupés par le massacre des innombrables civils qui fuyaient.

Seuls les deux TB-TT avançaient à pas régulier, véritables monstres d’acier à la démarche de zombies. Leurs lourdes pattes grisâtres broyaient les débris et les corps qui se trouvaient sur leur chemin en une symphonie de percussions lentes. Leurs têtes bardées d’obusiers réduisaient au silence les nids de résistance formés par quelques inconscients.

Et ils se rapprochaient dangereusement de Nora… Qui se trouvait bien trop près, en effet. Elle semblait les attendre, d’ailleurs.

Ce fut alors qu’un puissant sentiment d’horreur transperça le cœur de Lando.

Il avait compris où elle voulait en venir…

Et se précipita vers elle.





- Dites-moi, remarqua Wetzel. Il me semble que vos deux tétrapodes, là bas, sont un peu trop avancés, non ?

Le général Hadelayd chercha à l’aide des macrolunettes la zone désignée par le colonel.

- En effet, l’infanterie me paraît clouée sur place, grogna le général. Tas de trouillards ! Ils préfèrent laisser l’arme lourde agir à leur place ! Je vais les faire bouger, vous allez voir…





Non, Nora, ne fais pas ça… Mais elle avait déjà sorti son lance-câble. Le Walker était sur elle… Nora plongea pour éviter de se faire écraser par l’énorme patte du géant et, une fois ce péril éloigné, pressa la détente de son arme.

Un long filin bondit vers le ventre du Walker, se colla près de l’amorce de la quatrième jambe. Elle se laissa ensuite remonter jusqu’en haut. Quelques Impériaux l’avaient vue et lui tiraient dessus, mais durent s’arrêter pour ne pas toucher la machine de guerre.

Les jambes de Lando battirent des records de vitesse.

Nora, toujours suspendue dans les airs par son mince filin, parvint à coller quelques explosifs sur l’engin… Il ne lui restait plus que quelques secondes, il fallait carrément…

… prendre le risque de la chute libre.

Le corps de Nora se laissa tomber au sol, évitant les laser. Au dernier moment, elle se rattrapa, puis se posa délicatement à terre et courut se mettre à l’abri.

Au même moment, les explosions se déclenchèrent. Lando vit le TB-TT pris d’un léger spasme, un éclair lui ayant ébranlé l’une de ses pattes arrière. Le Walker hésita, interrompit sa marche, puis pencha vers la gauche et s’affala sur le cul en faisant un boucan de tous les diables. Quelques lueurs très brèves illuminèrent le poste de commandement, puis…

… le souffle de la désintégration balaya tout sur son passage, sur plusieurs dizaines de mètres…





- Joli, fit Wetzel, sincèrement admiratif.
- Malédiction… soupira rageusement Hadelayd. Si mes gars avaient ne serait-ce qu’une seule des couilles du type qui m’a fait ça…
- En effet…

Brusquement, Wetzel s’interrompit. Un pressentiment venait de lui traverser l’esprit.

- Mon général, je demande la permission de me rendre sur les lieux, déclara-t-il soudainement d’une voix froide.

Hadelayd le regarda sans comprendre.

- La vue est pourtant imprenable, d’ici, objecta-t-il.
- Pas autant qu’en bas, rétorqua Wetzel en se dirigeant vers une canonnière de combat qui embarquait quelques Stormtroopers.
- Et qu’est-ce qui vous pousse à y aller ? maugréa le général.
- Mon petit doigt, répondit le colonel en s’installant dans le vaisseau de transport armé.





Une immense clameur avait retenti suite à l’anéantissement d’un des deux tétrapodes. Le feu des Résistants n’en fut que plus nourri, fauchant les Impériaux les uns après les autres.

Lando courait vers le cadavre du TB-TT, près de l’endroit où avait atterri Nora… Mais où pouvait-elle être ?

Il la cherchait des yeux, hagard… Puis…

… il aperçut une forme – un corps, oui, un corps ! Cette combinaison, oui, ce ne pouvait être qu’elle…

Nora Reeze était couchée à plat ventre, comme inanimée. Lando n’avait pas ralenti, les dents serrés comme jamais. Enfer ! Des Impériaux rappliquaient… Lando dégaina, tira au hasard… Des armures blanches s’écroulèrent. Il tira à en vider le blaster, en poussant des cris sauvages, façon Wookie.

Il était près d’elle, il la toucha, la retourna sur le dos, haletant, elle ne se réveillait pas.

- Nora, ne me lâche pas maintenant… Pas maintenant…

Mais rien à faire. Son visage restait désespérément fermé, muré, les paupières retombées. Lando tâta son pouls, la respiration suspendue, faisant le vide dans sa tête.

Rien…

… rien…

… Si… Des battements… Les battements de son cœur… Seigneur des Jeux de Hasard, ou qui que Vous soyez, je vous jure que j’arrêterai de tricher au sabaac.

Elle vivait, mais le choc de l’explosion avait du la secouer. Lando la souleva à bout de bras, la mit sur son dos, et la transporta, marchant à pas rapides vers les lignes amies, sous le feu adverse. Par les puces de Chewie, ils vont faire un carton…

Des rayons laser de toutes les couleurs fendaient l’air, dans tous les sens. Fallait éviter de se faire buter par les gars de son camp. L’autre tétrapode avait poursuivi son chemin, imperturbable, décochant salves sur salves à l’adresse des Résistants. L’un d’entre eux avait eu la même idée que Nora mais s’était fait descendre, et son corps suspendu par un câble au ventre du TB-TT se balançait ridiculement de gauche à droite…

Lando, lui, tenait ferme, courant à vive allure en dépit de sa fatigue croissante…

- Je ne te lâche pas, jura-t-il entre deux souffles. Je ne te lâche pas…

Je ne te lâche pas, je ne te lâche pas, je ne te lâche pas…





La canonnière atterrit sur la ligne de front, c’est à dire sous le feu ennemi. Un Stormtrooper plaqua Wetzel derrière un tas de gravats surmonté d’un cadavre de… Bothan.

Le colonel rit intérieurement de cette coïncidence, alors que la canonnière décollait dans un nuage de poussière.

- Ces connards se battent bien, mon colonel, affirma le Stormtrooper.
- C’est également mon impression, admit Wetzel.

Quelques Résistants non-humains bondissaient de trous d’obus en trous d’obus, histoire de créer des postes avancés en reconstituant une ligne de défense digne de ce nom. L’ancienne caserne du Hutt se prêtait admirablement à la guérilla urbaine – et pas qu’elle, l’intégralité du territoire de l’Invisec, en fait… Les bombardements effectués par les TIE, pour meurtriers qu’ils fussent, avaient semé les ruines, et donc autant d’obstacles à la progression des troupes impériales.

Le TB-TT avait du ralentir, pour permettre à l’infanterie de le rejoindre, en dépit des appuis-feux adverses qui les prenaient en enfilade et à revers. Les bipodes se regroupaient, également. Le tiers d’entre eux reposait au sol, carcasses de métal fondu et déchiré…

Brusquement surgirent de terre huit cadavres, armés de lance-missiles. Non, pas des cadavres… De vrais combattants, qui s’étaient camouflés au cours de l’assaut impérial et qui avaient attendu le Walker…

Huit missiles foncèrent vers le géant blindé, le frappèrent de point fouet du côté droit – chocs assourdissants. Le tétrapode tangua, déséquilibré, faillit se viander, mais tint le choc. Un épais nuage de fumée se dégagea du flanc droit du mastodonte, qui reprit sa marche, mais encore un peu plus lentement, cette fois, tandis que les auteurs de ce coup manqué s’efforçaient, avec plus ou moins de bonheur, de regagner leurs lignes.

Le regard de Wetzel se promena sur l’étendue sinistrée, un paysage urbain ravagé par les calamités de la guerre. Ruines, débris, vestiges tordus d’une industrialisation poussée à toute vapeur et matraqués par l’artillerie impériale…

Et un type qui transportait quelqu’un sur son dos…

Un humain. Qui transportait un autre humain sur son dos.

Deux humains dans l’Invisec…

Sans prendre garde aux avertissements du Stormtrooper, qui lui criait de rester assis, Wetzel se leva et, dégainant son blaster, marcha à leur rencontre, certain que l’un de ces deux personnages était l’un des types qu’il recherchait…

Il y aurait joué plus que sa main : ses galons.





Lando allait y arriver. Il pouvait voir Konga qui lui faisait des signes de la… ben, de la main…

Nora émit un son… Comme une plainte…

- Lando… je… t’…
- Pas maintenant, chérie, nous n’y sommes pas encore…

Je ne te lâche pas…

- Vous, là bas ! cria une voix – une voix que Lando reconnut immédiatement.

Je ne te lâche pas…

Lando ne se retourna pas, accélérant la cadence…





- Vous, là bas ! avait crié Wetzel.

L’autre ne s’était pas arrêté. Bien sûr… Le stupide espoir d’arriver sain et sauf chez ses merdeux…

Le colonel dégaina son blaster et les mit en joue. Ils n’étaient pas à côté, mais même à cette distance, il ne pourrait pas les rater…

Lequel des deux aurait l’honneur du premier tir ? Wetzel fit son choix et…

… pressa la détente…
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