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Chapitre 14. Réunions
 
- Si vous voulez vous asseoir, le Directeur va vous recevoir.

Kutchann et Wetzel saluèrent l’ordonnance d’un signe de tête, et ce dernier se rassit à son bureau, crispé. Après tout, les visiteurs n’étaient autres qu’un général et un colonel. Et pas n’importe quel général. Wetzel en ressentit quelque fierté. Le pouvoir… Le pouvoir était tout, offrait tout, permettait tout.

Enfin presque. Les fauteuils n’étaient pas confortables. Evidemment… Isard tenait toujours à mettre mal à l’aise ses visiteurs. Aucun risque qu’elle n’encourût la colère d’un supérieur, car son seul supérieur avait été l’Empereur, et c’était à ses sujets de se déplacer pour le voir…

La déco de la pièce était réduite à sa plus simple expression. Devant la lourde porte d’entrée, deux Gardes impériaux à la carrure imposante demeuraient en faction, immobiles. En face de Wetzel, scellé au mur, un portait holographique du Directeur. Le portrait d’une femme très belle. Uniforme rouge, visage racé, longs cheveux noirs encadrant des mèches argentées. Seuls les yeux d’Isard, à la rigueur l’uniforme, rappelaient qu’il ne s’agissait pas simplement d’une femme, mais du Directeur de l’Ubiqtorate : deux yeux, l’un bleu, l’autre rouge, brûlant d’une ambition dévorante. Son absence totale de scrupules lui avait valu un surnom : Cœur de Glace.

Ce n’était pas la première fois que Wetzel se rendait chez Ysanne Isard, en compagnie de Kutchann – des visites qu’il ressentait comme une profonde humiliation. Il avait toujours pensé qu’Isard ne méritait pas ce poste. Elle n’était qu’une parvenue, une garce qui n’avait fait que gravir les marches du pouvoir en se tapant tous les hommes qui pouvaient lui rendre service. Ce n’était pas pour rien qu’on lui prêtait une liaison avec Palpatine – à dire vrai, cette liaison expliquait bien des choses. Le fait que ce fût elle qui succédât à son père Armand Isard à la tête de l’Ubiqtorate, par exemple, alors que Kutchann était le candidat désigné par tous. Mais Ysanne avait réussi à prouver que papa Armand avait trempé dans le vol des plans de la première Etoile noire – et alors que le père était supprimé, la fille s’emparait du pouvoir…

Cela dit, Isard méritait sa réputation terroriste. Elle avait repris à son compte la fameuse doctrine Tarkin, selon laquelle seule la peur était capable de baîllonner les systèmes séditieux. Les tortures et les lavages de cerveau pratiqués à bord du Lusankya, son vaisseau-prison, étaient connus de tous, même si l’on en ignorait le détail. Et il y avait eu toutes ces épurations qu’elle avait personnellement commanditées et dirigées au sein de l’armée et des services secrets. Combien de valeureux officiers et agents avaient été sacrifiés au nom de son insatiable soif de pouvoir ? Ysanne Isard avait été jusqu’à commettre le parricide : le monstre avait goûté au sang du père et l’avait assimilé au plus fin des nectars.

Le regard du portrait se fit trop insistant. Dégoûté, Wetzel détourna les yeux.

Au même moment, la porte d’entrée du bureau personnel d’Isard coulissa. Un homme en sortit – uniforme de haut-gradé. A la vue de Kutchann, son visage se contracta – bref salut militaire, mais le visiteur n’interrompit pas sa marche.

- Le général Carvin ? murmura Wetzel à destination de Kutchann.
- En effet, répondit ce dernier. Il fallait bien s’y attendre.

L’officier d’ordonnance leur annonça qu’Isard était disposée à les recevoir. Kutchann et Wetzel se levèrent.

Le bureau d’Isard n’en était pas vraiment un. Elle possédait de nombreuses « salles de réflexion », et celle-ci était d’un genre plutôt particulier. Les murs tout de métal faits étaient constellés d’écrans et de cadrans. Au sommet, un dôme de verre strié de poutres de plastacier, reflétant le temps gris de Coruscant – car il pleuvait, hélas. Wetzel remarqua, à proximité, quatre Gardes impériaux, vêtus de leur traditionnelle toge pourpre. Et au centre de la pièce, Isard, revêtue d’un tee-shirt et d’un pantalon-sport, gants de boxe enfoncés sur les mains, s’ingéniait à abreuver de coups un droïd de combat.

Le droïd, visiblement, perdait déjà pied. Il ne parvenait plus à parer l’ouragan de coups que lui portait Cœur de Glace. Il fut progressivement acculé jusqu’au mur, et… un dernier direct d’Isard lui éclata la tête… Le droïd s’écroula, demanda grâce. Isard se contenta de le désactiver.

- Magnifique prestation, sourit Kutchann.
- Il me faudra changer de droïd, rétorqua Isard en ôtant ses gants. Heureuse de vour voir, Monsieur le Directeur-Adjoint.

Son corps n’était pas ruisselant de sueur – l’habitude de la cogne, sans doute. Elle se dirigea vers une table à répulseur sur laquelle avaient été installés quelques rafraîchissements. Se servit un verre. Leur fit signe de s’approcher.

- Je vous en prie, servez-vous…

Wetzel en était presque surpris, aux limites de l’inquiétude. Jamais Isard n’était aussi aimable, d’habitude – quoique Kutchann eût droit à certains égards, compte tenu de ses relations avec Palpatine.

- Non merci, Ysanne, dit Kutchann, sur ce ton courtois qu’il se plaisait à adopter.

Isard porta le verre à ses lèvres – pendant un instant, son regard fusilla le général, mais pendant un instant seulement. Même devant elle, il se permettait de l’appeler par son prénom. Et elle s’écrasait.

- Quel est l’objet de notre visite ? demanda-t-il.

Isard déposa son verre. S’empara d’une télécommande. Visa un dispositif holographique, qui s’alluma. Apparut alors l’image d’un Sate Pestage bienveillant saluant des foules qui s’étaient amassées pour l’acclamer.

- Il est parti voici trois jours, déclara Isard, nuance d’irritation dans la voix.
- Bien sûr, nous le savons tous, répondit Kutchann. Nos secteurs ont bien besoin que le successeur de Palpatine aille leur rendre visite.
- Le successeur, dites-vous ?

Isard éclata de rire. Kutchann afficha un air faussement étonné.

- Aucun texte constitutionnel ne prévoyait ce cas de figure, dit-elle.
- Je m’étonne de vous entendre, vous, me parler de constitutionnalité, rétorqua le général.
- Telle est pourtant la situation. Le trône est à l’heure actuelle un fauteuil vide. Pestage n’a de Chancelier que le titre – un titre qui ne vaut plus rien depuis des décennies. Et vous savez que Pestage n’a pas l’envergure d’un dirigeant.

Kutchann croisa ses bras, redressant le menton. Il ne s’était pas départi de son sourire.

- Parce que vous prétendez posséder cette envergure, Ysanne ?
- Je ne le prétends pas, non.

Mais elle n’en pense pas moins, songea Wetzel. Et pas besoin de le prétendre : elle saurait se débrouiller pour instaurer sa dictature personnelle. Et à ce moment là, même un Kutchann ne serait pas en mesure de l’arrêter.

Par contre, si les Bothans s’emparaient de Coruscant…

- Le problème n’est pas là, dit Isard. Le problème est que nous avons perdu toute trace de Pestage.
- Si vous voulez savoir où il se trouve, ne comptez pas sur moi, Ysanne. Mes propres agents ont été incapables de le filer. L’homme change de navette à chaque escale, tout en réservant plusieurs vaisseaux à l’escale suivante et en en choissant un au dernier moment.
- Je voudrais simplement avoir l’assurance que le Chancelier impérial a conscience des devoirs qui pèsent sur sa charge.
- Je croyais que cette charge ne représentait aucun pouvoir ?

Ils se dévisagèrent. L’œil bleu, clair, glaciaire, associé à l’œil rouge, volcanique, ciblaient le regard de Kutchann.

- Veillez simplement à ne pas miser sur le mauvais speeder, murmura-t-elle, lugubre.

Les yeux de Kutchann ne dévièrent pas.

- Dites-moi que je rêve, Ysanne : ce ne peut être une menace…
- Voyons, mon cher général, vous savez bien que je n’ai pas besoin de menacer…

Un bref silence, mortuaire. Puis Kutchann ajouta :

- Je ne fais que servir l’Empire. Je m’y efforce, du moins. Tout comme vous.

Elle éteignit le poste. Appela un Garde pour qu’il lui amenât son uniforme rouge.

- Puisque vous servez l’Empire, avez-vous retrouvé le Document de Caamas ? lâcha-t-elle.

Cette question était censée prendre Kutchann au dépourvu – mais ce fut sur Wetzel que le regard d’Isard se planta. Il devait s’y attendre : comment tenir secrète pareille opération concernant Caamas ? On avait tout essayé, pourtant. Les archives avaient disparu. Les témoins avaient disparu. Tu parles d’une efficacité ! Nesta et sa paranoïa s’étaient vraiment plantés… Et ça finirait par lui péter à la gueule. D’ailleurs, ça venait de lui péter à la gueule.

- Je suis surpris, Ysanne, déclara Kutchann avec une tendresse toute… paternelle. Vous vous intéressez à des événements vieux de plus de vingt ans ?
- Je m’intéresse à un document qui faisait partie des archives personnelles de l’Empereur, document qui a mystérieusement disparu depuis quelques jours. Qu’avez-vous à me dire à ce sujet ?
- Je ne voulais pas vous inquiéter outre mesure pour une question de détail, Ysanne. Croyez-le : vous voir débordée de travail à la fois me peine et me comble d’admiration. Je n’ai pas souhaité vous surcharger.
- Votre sollicitude me touche, général, dit-elle en laissant éclater sa mauvaise humeur. Mais ce que vous venez d’accomplir s’appelle rien moins que de la rétention d’information.
- Comme pour les plans de la première Etoile noire, je présume ?

Un moment, Wetzel se demanda si Isard n’allait pas ordonner à ses Gardes de décapiter le Directeur-Adjoint. Elle sembla bouillir sur place – spectacle qui contrastait avec la froideur permanente matinée d’ironie de Kutchann. Mais elle se contenta de rabattre une de ses mèches blanches en arrière.

- Il est pourtant vital que nous retrouvions ces datacartes, général. Leur matériau est tel qu’il est impossible de les copier. L’Empereur a dû conserver deux ou trois exemplaires de ce document, réalisés voici plus de vingt ans. Et le seul qui nous soit connu vient de s’évanouir dans Coruscant. Inutile de vous rappeler que son intérêt n’est pas simplement historique.
- Je retrouverai ce document, Ysanne : n’ayez aucune inquiétude à ce sujet. Mon adjoint ici présent est chargé de l’enquête.

Wetzel inclina la tête respectueusement à destination d’Isard. Cette dernière ne le regarda même pas. Salope !

- Je suis donc rassurée, général. Vous n’avez pas perdu de temps.
- Ni vous non plus, fit Kutchann d’un air entendu. A ce propos, comment va le général Carvin ?

Ce fut au tour d’Isard de sourire.

- Disons que le général Carvin est conscient des devoirs qui pèsent sur sa charge…

Les yeux de Kutchann se plissèrent.

- Je dois vous laisser Ysanne. Nous avons, comme vous le savez, beaucoup de travail à accomplir.

Il fit demi-tour, Wetzel sur ses talons.

- J’espère que vous en avez vous aussi conscience, général ! lui dit Isard, de loin, juste avant qu’il ne sorte.

Mais cette fois, le général ne proféra aucune réponse.







* * *






Le Conseiller Mek’Thra se passa la main sur son visage et se tourna vers les autres Bothans présents dans la même pièce du vaisseau que lui, soit près d’une douzaine de personnes. Il avait été décidé que la réunion prendrait place au sein du Nejial, qui se trouvait en orbite autour de Neemaï I. Officiellement, les pontes bothans devaient perpétuer la nouvelle amitié existant entre l’Alliance rebelle et le système ex-impérial de Neemaï. Le prétexte n’était pas des plus crédibles, mais Mek’Thra avait eu à convoquer ses invités en urgence.

Ils avaient accepté le marché que leur proposait Nesta – même si quelques hésitations s’étaient faites sentir. La reddition offerte sur un plateau de Neemaï, dont la perte, en termes d’économie et de géostratégie, était un coup très dur pour l’Empire, avait pu les convaincre.

- Et vous avez confiance en ce pervers de Nesta ? grogna un général bothan à l’adresse de Mek’Thra.
- Non, répondit le Conseiller. Mais il sait que s’il nous trompe, nous enverrons à ses trousses les meilleurs chasseurs de primes de la galaxie. Nous avons réussi à nous offrir ses services pour les plans de l’Etoile noire. Tout Impérial est corruptible, gardes du corps inclus, et il le sait. D’ailleurs, s’il voulait vraiment nous piéger, il n’aurait pas sacrifié un système planétaire comme Neemaï. Et notre chantier spatial d’Ho D’Oacr aurait été pris d’assaut. Je le crois sincère.
- Vous le connaissez bien, n’est-ce pas ? ajouta perfidement le général.

Mek’Thra haussa les épaules.

- Il était mon officier traitant lorsque j’ai… lorsque nous avons organisé l’opération d’infiltration sur Caamas.

A ce nom, plusieurs Bothans se hérissèrent. C’était il y a plus de vingt ans, mais les souvenirs de cette catastrophe demeuraient encore vivaces. Tous, à des degrés divers mais malgré tout importants, avaient participé à cette opération. Des années plus tard, avec l’âge et le tour pris par les événements, ils en éprouvaient des regrets, mais le contexte de l’époque exigeait cette intervention. L’Empire venait d’être instauré et l’armée gouvernementale avait fait montre de sa puissance de feu lors de la Guerre des Clones. Si Bothawui fut globalement épargnée par les atrocités commanditées par ce cinglé de Palpatine, c’était d’abord et avant tout grâce à ce regrettable mais nécessaire coup de main sur Caamas. Et si les Impériaux avaient pu exercer ce chantage sur certains Bothans, les mêmes Bothans avaient pu faire de même à l’encontre des Impériaux. Le secret avait été mutuellement gardé – et les contacts au sein des allées du pouvoir à Coruscant maintenus, ce qui avait présenté quelque utilité lors de la dérobade des plans de l’Etoile noire…

En somme, songeait Mek’Thra – et sans doute les autres –, il n’était pas exagéré de dire que Caamas avait assuré la victoire future de la Rébellion… Mais ces crétins droit-de-l’individuistes ne comprendraient jamais les subtilités du monde de l’espionnage. La guerre, c’était d’abord la gestion des profits et des pertes. Qu’était la destruction d’une planète à l’échelle de la galaxie ?

Oui, c’était une excuse si belle, en fait. Alors pourquoi ne les convainquait-elle pas ? Peut-être parce que la véritable motivation de ces Bothans avait consisté en une promesse de Palpatine de leur accorder des concessions commerciales qu’à cette époque personne n’eût osé rêver ?

- Il n’est pas dans nos habitudes de nous lancer dans une opération aussi risquée que celle que vous nous avez proposée, intervint un autre amiral bothan.
- C’est possible, répondit Mek’Thra, mais nous n’avons pas le choix. Ce document sera rendu public si nous refusons le marché. L’Empire y perdra en popularité et un certain nombre de personnes supplémentaires en voudront au Grand Moff Nesta, mais il est prêt à courir ce risque. En vérité je vous le dis : pour lui, comme pour nous, mieux vaut suivre son plan à la lettre. Le départ de l’escadre de protection de Coruscant constituera la première phase – notre Flotte sautera dans l’hyperespace une fois les boucliers de Coruscant abaissés et la plupart des installations militaires tombées aux mains de la Résistance. Inutile de vous rappeler que nos agents observent la situation et contrôlent les mouvements des autres escadres. Pas une ne sera en mesure, au jour dit, de nous empêcher de libérer cette planète.
- Et où ira cette « escadre de protection » ? demanda l’amiral.
- A Naboo.

Quelques murmures de protestation parcoururent l’assemblée.

- Alors nos soupçons étaient bel et bien fondés, soupira l’amiral. L’Empire attend que nous intervenions à Naboo pour mieux nous prendre au piège.
- Pas nous, amiral : la Flotte de l’Alliance.
- Vous avez une manière étrange de jouer sur les mots, Mek’Thra.
- Peut-être. En attendant, Nesta m’a révélé ce plan, et force est d’admettre qu’il correspond à ce que nous savons de l’escadre chargée de la protection de Coruscant.
- Nous devons en avertir l’Alliance ! lança un autre officier bothan.

La réponse de Mek’Thra tomba, brutale.

- Non.

Et les murmures devinrent tempête.

- Pourquoi ? explosa l’amiral. Si l’Alliance envoie la Flotte là-bas et qu’elle s’y fait détruire, que nous restera-t-il ?
- Il me semble, répondit posément Mek’Thra, que vous sous-estimez la puissance de combat de l’Alliance et l’intelligence de ses dirigeants militaires. J’ai discuté avec certains de ces officiers supérieurs. Pas un n’ignore qu’il s’agit là d’un piège. Et pourtant une intervention est inévitable. Le Conseil de Guerre de l’Alliance va se réunir sous peu pour confirmer cette option. Fey’lya s’y opposera, naturellement et pour le principe, mais il devra se soumettre. Je compte sur l’amiral Ackbar pour prendre toutes les mesures voulues.
- C’est de la pure démence ! s’inquiéta un général bothan. Vous ne faites là que spéculer…
- Ackbar a vaincu à Endor, alors qu’il se battait à un contre dix, répliqua Mek’Thra. Depuis Endor, l’équilibre des forces s’est stabilisé et tend à nous être favorable. J’ose ajouter que la libération de Coruscant achèvera de déconsidérer l’Empire, ce qui ne pourra que faciliter la tâche de l’Alliance à Naboo.
- C’est un Grand Amiral qui dirigera la Flotte impériale à Naboo, reprit le général. Un Grand Amiral ! Sans parler de leurs vaisseaux…
- Je ne vois pas où est le problème.
- Vous ne voyez pas le problème ? cria le général. Ce sont nos alliés, nos partenaires, nos associés qui vont affronter les Impériaux. Et parmi eux, des pilotes bothans ! Des officiers bothans ! Des soldats bothans ! Et nous n’alerterions pas l’Alliance ?
- Pour qu’elle renonce à libérer Naboo ? rétorqua le Conseiller. Navré, mais il nous est interdit de prendre des risques supplémentaires ou de perdre du temps.
- Je crois qu’il y a autre chose, sourit un énième gradé qui avait l’air moins inquiet. Votre calcul est des plus tordus. L’Alliance est vaincue à Naboo : Bothawui sauve l’honneur et la situation en libérant Coruscant. L’Alliance gagne à Naboo : sa flotte est trop affaiblie et Bothawui remporte malgré tout la victoire décisive en libérant Coruscant. Dans l’un et l’autre cas, nous serons en position de force…
- En effet, acquiesça froidement Mek’Thra. Que la Flotte de l’Alliance l’emporte ou soit battue à Naboo ne changera rien au résultat final, à savoir la destruction de l’Empire par la chute de son centre administratif. Dans tous les cas de figure, nous l’emportons. Les Bothans deviendront la figure de proue de la Nouvelle République. Et Caamas sera définitivement oublié. Personne ne pourra plus rien contre nous…
- Et que ferez-vous de Fey’lya ? s’enquit un autre hiérarque.

Le front de Mek’Thra se plissa.

- Je ne vous cacherai pas que ses soupçons sont toujours aussi tenaces, répondit-il. Fey’lya compte sur moi pour faire la lumière sur le vol des plans de l’Etoile noire et la prétendue manipulation de l’Empereur.
- Il veut vous mettre à l’épreuve, constata l’officier.
- En effet… Le fait que l’enquête interne sur Caamas n’ait pas abouti pourrait nous porter préjudice. Si l’enquête que je mène sur l’Etoile noire n’aboutit pas, et je vous donne ma parole qu’elle n’aboutira pas, ses soupçons seront confirmés. Aussi devons-nous nous emparer de Coruscant le plus tôt possible.
- Et ensuite ?

Mek’Thra haussa les épaules, presque machinalement.

- Ensuite ? fit-il, la voix tranquille. Fey’lya disparaîtra.
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