Un soir que je rentrais du boulot en cherchant un raccourci que jamais je ne trouvai, je reçus la visite de G.L. notre Grand Leader descendu des cieux, lequel baignait dans une aura de lumière phosphorescente, entouré de deux séraphins. Et Il me dit de sa voix caverneuse : « Dark Cador, tu as bien trop péché ! Cesse donc de te lamenter sur ta – il est vrai – minable condition d’étudiant stagiaire et mets-toi au boulot ! Tu écriras – entends-tu, petit porcelet – oui tu écriras La Doctrine Tarkin ! ». Je compris à cet instant que peu m’importait cette saleté de raccourci, que ma vie venait de prendre un tournant vers une voie toute tracée : publier un pavé sur SWU.
Bon, plus sérieusement : ayant redécouvert l’UE de Star Wars au cours de l’été 2002 en dévorant La Main de Thrawn, je me suis retrouvé dans un tel état de manque (en dépit des nombreux autres bouquins et fanfics lus par la suite) que j’ai été plus que jamais tenté par l’exercice délicat de la fanfiction. D’où cette histoire fortement axée sur l’envers du décor, le camp de ceux ordinairement désignés sous le vocable de « Méchants », à savoir l’Empire et la manière dont ce dernier a vécu les jours et les semaines suivant la bataille d’Endor – puisque ces épisodes chaotiques ne sont, à ma connaissance, pas réellement traités par les romans et les comics. J’ai essayé d’introduire certains éléments bien connus de l’Univers Etendu (tel le fameux « Document de Caamas », dont il sera beaucoup question ici, ou de nombreux personnages surgis des autres bouquins et BD, tel « Tope-là », le droïd de L’Ombre du Chasseur, ou encore le futur capitaine Sarin Virgilio de La bataille des Jedi) pour élaborer une intrigue s’éloignant le moins possible des données officielles existantes. Ce qui ne m’a pas empêché de vouloir jeter une autre lumière sur divers événements majeurs de cette immense saga, des véritables raisons qui ont pu pousser Lando Calrissian à trahir Yan Solo sur Bespin à certains mystères entourant la victoire rebelle à Endor, sans oublier cette coïncidence temporelle remarquable que constitue l’invasion ssi-ruuvi au moment même où l’Empereur est anéanti par un Dark Vador revenu du Côté obscur…
L’Empire est omniprésent dans ces pages – qu’il soit ennemi, ami, système politique, mode de vie, tyrannie à la dérive ou dernière planche de salut pour les admirateurs du défunt Empereur (on le retrouvera même dans les cauchemars et les flash-backs de certains protagonistes). J’avoue, j’ai toujours été davantage intéressé par les Impériaux – des Méchants parfaitement réussis (et l’on connaît la phrase d’Hitchcock à propos des Méchants réussis) – de préférence à ces « salopards de Rebelles » trop chanceux, trop beaux, trop mièvres presque… Rhâââ… Euh, je m’égare. Car pour tout dire, il m’intéressait également de décrire l’effondrement d’un régime privé de son leader charismatique et de son bras armé, ravagé par les guerres de succession, déchiré par les insurrections populaires, lesquelles sont à la fois attisées et désapprouvées par une Rébellion provisoirement incapable de leur venir en aide, faute de moyens. Cet instant rare où la dictature est encore debout mais, se sachant condamnée à plus ou moins brève échéance, devient comme folle, pulvérise les records de barbarie tandis que ceux et celles qui avaient juré de la servir jouent leur propre jeu au nom d’inavouables desseins. Un contexte apocalyptique, qui oblige chacun à affronter ses propres choix et à prendre en main sa destinée.
Je n’ai cependant pas voulu sombrer dans le manichéisme pur. Chaque personnage évolue en fonction de sa personnalité propre, des circonstances présentes, de ses actions passées. L’on verra par exemple qu’il sera beaucoup question de trahison dans cette fanfiction, mais cette trahison revêt plusieurs formes, découle de plusieurs motifs, aboutit à des résultats parfois surprenants – et validant l’aphorisme selon lequel « trahison jamais ne prospère, car si elle prospère, nul ne la nomme trahison ». En outre, l’intrigue, axée sur l’existence d’une vaste conspiration, s’acharne à brouiller les pistes et densifie par conséquent le funeste brouillard régnant aux frontières du bien et du mal – punaise, faut que je la conserve, celle-là, attendez… Euh, bref. Sans verser dans le cynisme le plus abject – quoique –, j’ai essayé de conserver certaines distances avec divers clichés de la saga (les rigides et stupides Impériaux, les Hutts fourbes et sournois, les sanguinaires chasseurs de primes, les héros infaillibles). Plus fun, je n’ai parfois pas pu m’empêcher de faire preuve de certaine tendresse (!) à l’égard de ces infortunés Stormtroopers si maltraités par les Rebelles…
Ce qui m’amène à dire que j’ai également laissé libre cours à mon humour foireux sur certains chapitres, en particulier ceux touchant à certain escadron de pilotes rebelles et autres Interludes, pour ne citer que ces passages… Histoire de diversifier les degrés de lecture pour rappeler au lecteur que La Doctrine Tarkin demeure d’abord et avant tout un gros délire à ne (surtout) pas prendre au sérieux. Car au final, il s’agit d’une FF bien longue : deux volumes, dont le premier ici présent, d’à peu près trente chapitres chacun. Un machin qui se veut une espèce d’hommage pitoyable à cette œuvre géniale que constituent les films de George Lucas et l’Univers Etendu qui en a découlé.
Ouais, je m’arrête là. Ca fait déjà beaucoup, pour un simple mot. Faudrait que j’apprenne à synthétiser, moi…
J’aimerais remercier mes parents car s’ils n’avaient pas existé, je ne serais tout simplement pas là pour les remercier. J’ajoute à cette vaste liste ma propre personne, pour ses nombreuses et patientes relectures de ce pavé, et enfin, [i]last but not least[/i], Cesba, Darth Kith et Twin Sun Leader, pour leurs critiques et leurs encouragements, lesquels m’ont particulièrement motivé et apporté bien plus de réconfort qu’ils ne le croiront jamais – si, si, c’est pas des blagues ! Cesba, j’oubliais : puisses-tu être béni et exonéré d’impôts à vie pour avoir mis en ligne ce bestiau ! (quoi ? Il y en a d’autres ? Bon, faut que je débourse combien ?)
Lando Calrissian, Garde impérial Grodin Tierce, Grand Chancelier Sate Pestage, Mara Jade, Major Nora Reeze, Colonel Yohanz Wetzel, Grand Moff Nesta, Conseiller Mek’Thra, Directeur Ysanne Isard, Général Kutchann, Capitaine Acritt, Lieutenant Sarin Virgilio (et son escadron…), Droïd 36FS-18Q surnommé « Tope-là », Conseiller Borsk Fey’lya, Grand Amiral Takel, Konga le Hutt, Boba Fett, Capitaine Traest Kre’fey, Capitaine Gilad Pellaeon, Amiral Ackbar.