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Chapitre 12. Bienvenue
 
En dépit de l’uniforme, le contrôleur qui les attendait au sas de sortie du vaisseau n’avait pas l’air bien dangereux – un type à deux jours de la retraite, sans aucun doute. Non, il était à ce point sympa…

- Major Doclianas ? Tout est en règle, vous pouvez passer.

… qu’il s’y était laissé prendre. L’identification de Lando était conforme, et il ne transportait rien de nature à porter une atteinte excessive et irrémédiable à la sûreté de l’Etat. Après tout, il s’était farci le voyage dans une authentique navette impériale servie par d’authentiques enfoirés de pilotes impériaux, se faisant passer pour un major de l’armée d’occupation d’une planète sans importance, en permission à Coruscant après trois ans de bons et loyaux services à surveiller et massacrer de l’esclave. Major Sarin Doclianas, donc. Acritt ne s’était vraiment pas foulé, pour la fausse identité...

- Ouais, d’accord, Sarin Doclianas, Lando Calrissian… Bon, c’est tellement chié qu’ils ne feront même pas attention… Vous en faites pas, Calrissian, ils sont tellement débordés, de nos jours, dans l’administration locale…

Connard, songea Lando à destination d’Acritt.

Il adressa un sourire crispé au contrôleur et sortit de la navette, avalant une bouffée d’air frais de Coruscant… avant de réprimer une quinte de toux.

- Bon sang, qu’est-ce qui se passe, ici ? s’exclama-t-il.
- Voyez, dit Flim en tendant le bras vers…

… les immeubles.

C’était habituellement ce qui éclatait au regard, dès l’atterrissage. Les immeubles. Les griffe-ciels, ou gratte-ciels, ou HLM – Habitations pour Leaders Mégalos. La surface de Corus’ était tapissée de géants architecturaux. Visiblement, l’’intégralité des constructeurs frustrés s’étaient donnés rendez-vous ici… Et depuis la dernière fois, l’endroit n’avait pas franchement évolué.

Si l’on faisait exception des incendies qui consumaient certains griffe-ciels. D’où l’odeur. D’où la toux.

- C’est vraiment le début de la fin, commenta Flim à voix basse.

Le soleil transparaissait au delà de la nuée de vaisseaux militaires qui occupaient le ciel. Un beau temps, donc. Enfin presque… Spectacle curieux, une énorme bestiole s’était fichue au sommet de l’un des plus hauts gratte-ciels et ses longs bras gesticulaient pour écraser les chasseurs TIE qui le survolaient en lui décochant quelques tirs de laser.

- Un Rancor s’est échappé du zoo impérial, baragouina un mécanicien qui se rendait à la navette. Il a grimpé sur une tour et occasionne quelques dégâts mineurs. Les autorités prévoient de l’endormir pour le ramener au zoo.

Un Rancor, en effet. Très con, ça, un Rancor. Mais celui-là se débrouillait bien contre les chasseurs TIE…

Lando se tourna vers son destin, à savoir un énième poste de contrôle, juste à l’entrée du bâtiment… Gardé, cette fois, par deux braves types en uniforme et trois Soldats de Choc. Une importante queue s’était formée devant ce poste – ils n’étaient pas les seuls à avoir atterri ici…

- Saloperie de bureaucratie, pesta Flim, à côté. Ca va prendre des heures, maintenant…
- Cela n’a jamais vraiment changé, si je ne m’abuse, fit valoir Lando.

Le comédien lui adressa un clin d’œil.

- Non, mais au moins, avant, on ne vivait pas dans le risque permanent…

Vous êtes le meilleur, lui avait dit Acritt. Pour la mission ? Ou pour rencontrer son contact, ce fameux agent-double de l’Ubiqtorate ? A cette pensée, il se mordit la lèvre.

- Que voulez-vous que je vous dise ? Oui, vous êtes un héros, mais désolé, vous êtes le seul à aussi bien maîtriser les mille et un aspects de cette planète de dingues !

Acritt avait raison. Il était l’homme pour cette mission.

- J’ai besoin de votre identification, lui déclara l’un des officiers du troisième contrôle.

Merde, il y était déjà arrivé ! Fou ce qu’il pensait lentement…

- Voici ma carte, dit-il en leur tendant le précieux document.

L’officier l’inséra dans un databloc portatif, tandis que Lando devait passer son visage au scan’ facial, la procédure hélas plus qu’habituelle : traditionnelle. De ce côté, rien à signaler – merci, capitaine Acritt. Le sac fut scanné, fouillé, re-scanné : rien à signaler – merci encore, capitaine Acritt. En attendant le retour de sa carte, Lando tapota le sol du pied droit, histoire de montrer qu’il était pressé.

- Quel est l’objet de votre séjour à Coruscant ? demanda l’officier.
- J’y grille ma permission.

L’officier eut une moue compréhensive… qui ne dura point.

- Il y a quelque chose qui ne va pas… dit-il en redressant la tête, l’air soucieux.

Lando haussa les sourcils. Un Stormtrooper le dévisageait.

- Quoi donc ? Dites-moi, ne pourrait pas accélérer la procédure, ça fait un bail que je n’ai pas mis les pieds ici.
- Oui, s’excusa piteusement l’officier, j’ai fait une fausse manœuvre.

Il lui rendit la carte.

- Major Doclianas… Vous venez de Wrag-Ne ? ajouta-t-il.
- C’est exact, répondit Lando du tac au tac. Vous connaissez ?
- J’y ai en effet servi, aux douanes locales, sourit l’officier. Jusqu’au mois dernier. C’est bizarre, je ne me souviens pas vous avoir…
- Moi non plus, répliqua ironiquement Lando. Mais alors, seriez-vous par hasard… un agent ennemi ?

L’officier éclata de rire. Ca pouvait faire du bien, de tomber sur des clients sympas.

- La capitale, Gidefries, est un véritable trou, précisa Lando. Vous avez eu de la chance de partir de là-bas.
- Ne m’en parlez pas. Bon séjour sur Coruscant !
- Merci. Oh…

Tout le monde s’était retourné. Le Rancor perché sur l’immeuble venait de perdre l’équilibre et avait lâché prise.

- Pauvre bête, dit quelqu’un.

Les TIE tournaient encore autour de la tour. La chute allait être terrible…

Lando reprit son sac et fit un salut d’adieu à Monsieur Flim, qui lui répondit pareillement avec un grand sourire. Puis il s’engagea dans le couloir qui menait au hall de sortie pour le personnel militaire. C’était là que devait l’attendre l’agent.

Rien que d’y penser, il en frissonnait encore. Serait-il capable de la revoir ? Comment allait-il réagir ? La dernière fois qu’ils s’étaient revus… Mon Dieu, c’était sur Bespin, évidemment. Comment avait-il pu oublier ça ? C’était pour elle qu’il avait trahi Solo, pour elle qu’il avait laissé son meilleur ami aux mains de cette monstruosité qu’était Vador.

Pour elle.

Et il allait la revoir.

Le couloir – en fait, un tapis roulant assez démodé, preuve du manque d’imagination des concepteurs – était parsemé d’images numérisées représentant quelques uns des plus fameux engagements militaires de l’Empire. La bataille de Korpzy, la bataille de Ramun, la bataille d’Unak-Tyl, la bataille de Hoth… Mais curieusement, pas Yavin. Quant à Endor, ce n’était même pas la peine d’y songer…

Ca y est, le hall. Pas de fenêtre, pas d’accès au ciel, simplement du ferrobéton – normal, pour une installation militaire. De larges écrans télévisés affichaient les nouvelles du jour en relief. La qualité de l’image restait excellente. On pouvait presque voir les larmes que versaient ces non-humains rosâtres au long nez, adultes, vieillards, gamins, mâles et femelles, que des Stormtroopers menaient vers une fosse commune dans laquelle en gisait déjà un sacré paquet…

Quoi ?!?

Lando s’arrêta net. Ses yeux ne quittaient pas les images. En effet des non-humains rosâtres au long nez, adultes, vieillards, gamins, mâles et femelles étaient conduits par des Stormtroopers vers une fosse commune dans laquelle en gisait déjà un sacré paquet… De nombreux militaires regardaient l’un des écrans, cet écran là en particulier.

« Voilà comment périssent les traîtres à l’Empire ! beuglait une voix de commentateur sur un ton plein de fougue. Naboo s’est révolté, Naboo périra ! Les combattants gungans et humains, oui, humains, sont impitoyablement exécutés après avoir tenté de trahir au profit des criminels qui dirigent l’Alliance rebelle à sa perte ! Craignez le juste courroux de nos forces armées ! Rien ne pourra arrêter notre marche vers le bonheur ! L’Ordre nouveau, plus qu’un espoir, une réalité ! »

Et les Stormtroopers de fusiller à bout portant les non-humains, et ceux-ci de s’écraser sur les autres corps de la fosse…

Lando en était muet de stupéfaction et d’horreur. Certes, ce n’était pas la destruction d’une planète en un quart de secondes, sur le mode Alderaan. Certes, ce n’était pas les tempêtes de feu de Caamas. Non, en fait, c’était simplement le retour aux bonnes vieilles méthodes artisanales : l’usage d’unités mobiles de tuerie qui parcouraient la campagne à la recherche d’un village en vue de l’éradiquer, et ainsi de suite pendant des jours, un peu à la manière des premières… hem… « exactions » de ce que l’on appelait alors la Grande Armée de la République, qui allait bientôt devenir l’armée impériale.

D’autres images apparurent à l’écran, tournées sans doute sous un océan quelconque. L’eau recouvrait tout, mais l’on avait un très bon aperçu du paysage. Une cité en ruines, en fait, une cité sous-marine qui avait cessé d’exister, comme saccagée, foulée au pied par un géant.

« Constatez l’efficacité des batteries lourdes de nos super-destroyers ! La puissance de feu de notre Flotte a pulvérisé cette base gungan aussi facilement qu’un château de sable ! Plus rares sans doute se feront les inconscients qui daigneront ne serait-ce que contredire les volontés du Grand Conseil impérial ! »

La voix-off du commentateur était toujours aussi stridente, insupportable. Lando ne souhaitait pas rester ici un instant de plus. Il en avait vu, des saloperies, mais là, il en avait la nausée. Et ce putain de masque…

- Vous, là…

Deux officiers impériaux s’approchaient de lui à pas cadencé. Deux types à tronche de tueurs. Trop tard pour fuir.

Lando ne s’arrêta pas. Les deux Impériaux étaient sur lui, prêts à…

… le ceinturer, le plaquer à terre, le rouer de coups…

… ils le contournèrent, chacun de leur côté.

- Monsieur Flim ? dit l’un d’eux.

Lando se retourna. Le comédien venait d’arriver dans le hall, à son tour. Les deux types en uniforme l’abordèrent.

- Nous sommes enchantés de faire votre connaissance, ajouta l’autre.
- Vous voulez un autographe, c’est ça ? demanda Flim, le sourire narquois.
- Ce serait avec plaisir, mais nous devons vous conduire au Ministère.
- Ah ? Parfait.

Lando ne tenait pas à rester là, entre ces holo-informations qui sabotaient le moral et ces Impériaux qui pullulaient. Il n’avait jamais vu autant d’uniformes verts de gris et d’armures blanches. Sauf à Bespin, évidemment.

Sauf à Bespin.

- Major Sarin Doclianas ?

La voix possédait un timbre étrange, presque humain… mais qui, justement, n’était pas humain. Cette voix, il l’aurait reconnue entre mille. Même s’il ne l’avait pas entendu depuis longtemps, trop longtemps, sans doute.

- Cela fait un bail, déclara Lando à l’adresse du droïd qui approchait de lui.
- Vous savez, major, nous autres droïds n’avons pas la même conception du temps que vous autres humains. En fait, pour tout vous dire, nous n’avons même pas de conception du temps.

Lando fixa le robot – un droïd de protocole qui devait dater de l’avant-guerre des Clones, mais qui était déjà à l’époque un modèle assez avancé, et qui, de nos jours, restait assez perfectionné.

- Comment vas-tu ? demanda Calrissian, qui en souriait d’émotion.

Le droïd leva les bras au ciel. En dépit de l’absence totale d’expression faciale sur son visage, Lando crut y déceler certaine… joie.

- Ré-vo-lu-tion-naire ! épela-t-il. Vous vous inquiétez enfin pour ma santé !
- J’ai beaucoup changé, tu sais… plaisanta Lando.
- Je vais aussi bien qu’un air-speeder limousine sans cesse entretenu par son propriétaire, si vous voulez savoir. Aussi bien qu’on puisse aller dans un monde où les institutions et la police s’écroulent.
- On peut en reparler ? s’impatienta Lando. Je ne suis pas certain de désirer rester une minute de plus ici.
- Je vous comprends bien, major.

L’insistance pesante du droïd sur le terme « major » était volontairement ironique – et commençait à le lourder sévère. Il n’avait jamais oublié à quel point Tope-là – car ainsi s’appelait-il – pouvait s’avérer… irritant. Sympa, mais irritant.

- Elle vous attend dehors, annonça le droïd.

Un frisson lui parcourut l’échine. OK. Bon, conduisons-nous en gentleman, et tout ira bien. Le droïd à ses côtés, il s’engagea vers la sortie.

- Couloir de sortie IV-B, précisa Tope-là.

Ils traversèrent un corridor de verre en transpacier qui flottait dans le vide. Lando jaugeait les possibilités de fuite. C’est pas vrai, il y avait vraiment beaucoup d’Impériaux. Certaines étaient même mignonnes…

Le corridor débouchait sur une terrasse où les attendait un air-speeder de grande classe, brillance noire, toit fermé, vitres teintées et sans doute blindées.

- Je présume… présuma Lando en désignant le véhicule.
- Vous présumez juste, reconnut Tope-là.
- Tout de même, un modèle de luxe… admira sincèrement Lando. Zundyel XI, dernier modèle. Le nec plus ultra de la technologie élitiste.
- En effet, approuva Tope-là. Servir l’Empire apporte quelques bienfaits matériels.
- … à défaut de la liberté de conscience.
- Les droïds ont-ils une conscience, major ?

Voilà bien une question à laquelle Lando, s’il y avait déjà songé, n’avait jamais pu trouver de réponse. Des années plus tôt, il s’était pourtant farci une marée d’aventures délirantes avec un droïd qui, pour un temps, s’était avéré son meilleur ami.

Jusqu’à Yan.

Et jusqu’à elle. Mais elle, c’était encore autre chose.

La portière arrière s’ouvrit silencieusement. Lando hésita un bref instant, puis pénétra dans le speeder. Et…

- Bienvenue sur Coruscant, Lando. Je t’ai manqué ?

Cette voix…

Il s’assit, la gorge nouée.

La dévisagea.

Ce visage… ces cheveux…

Pandalagl.

La jeune femme blonde qui se trouvait à ses côtés et le fixait d’un air grave était la plus belle de toutes. Pas une des filles que Lando avait eu l’occasion de fréquenter au cours de son odyssée galactique ne lui était arrivée à la cheville, en ce sens qu’aucune d’entre elles ne suscitait chez lui cette trop fameuse fracture coronarienne qu’il aurait mille fois préféré oublier à jamais.

Elle avait pour nom Nora Reeze. Officier de l’Ubiqtorate, bureau du contre-espionnage, vétéran de la section « Contrebande », et accessoirement agent de la Rébellion. Le fameux agent dont lui avait parlé Acritt avec son faux air de conspirateur.

- Tu n’as pas été absente suffisamment longtemps pour me manquer, grommela Lando.
- Alors en route, dit-elle au chauffeur, qui s’avérait être Tope-là.

La Zundyel démarra doucement.

- Et… où va-t-on ? demanda Calrissian, loin d’être rassuré, et presque annihilé.

Ils étaient déjà sur un boulevard aérien – la Zundyel prit alors de la vitesse.

- Ne t’inquiète pas Lando, nous ne travaillons pas pour l’Empire… déclara posément Nora. J’ai simplement pensé que te faire embarquer dans une Zundyel des hauts échelons de la Sécurité te rappellerait l’ambiance qui règne ici. .

Lando prit un air faussement amusé.

- Merci, mais je crois que j’en connais un bout…

Il s’efforçait de ne pas la regarder. Ses yeux ciblaient les immeubles, dehors, ces immeubles si haut, si nombreux. Lando pouvait même apercevoir l’immense masse du Palais impérial qui surplombait la Capitale. Mais il revenait toujours sur elle. Oh, un rien, juste un dixième de seconde… C’était déjà ça, pourtant.

A tout prendre, il aurait encore préféré revivre l’attaque de l’Etoile noire à Endor…

- Il n’y a pas que ça, chérie… dit Lando sur un ton ironique. Tu as voulu me rappeler les bons moments…
- J’ai pensé que Tope-là réveillerait en toi des souvenirs…
- Tu parles.

Elle fit mine d’être choquée.

- Voyons, le gentleman contrebandier ne s’exprimerait jamais ainsi…
- Peut-être aurait-il fallu que…

Ses yeux revinrent sur elle – là encore, ça ne devait pas durer, mais… merde, elle avait surpris son regard ! L’horreur… Cette fois, il tint le choc. Par les cheveux de Lobot !

- … tu évites de t’en aller sans rien dire, acheva-t-il.

Un silence poignant suivit ces fières paroles.

- Et je ne parlerai pas de Bespin, ajouta-t-il.
- Tu m’en veux encore, murmura Nora Reeze dans un souffle.
- A peine.
- Je ne voudrais pas m’interposer dans votre si charmante discussion d’amoureux, s’interposa Tope-là, mais il y a encore un barrage aérien… Messieurs-dames, veuillez sortir vos cartes…

Et Lando qui allait se débarrasser de son masque ! L’annonce de Tope-là l’avait stoppé dans son élan. Bon sang, avec ce visage de bureaucrate, il ne ressemblait à rien ! Où était donc sa légendaire moustache – un peu archaïque de nos jours, mais qui avait tant plu à ses conquêtes ? Il s’était battu pour la garder, par delà le masque – quitte à en être encore plus gêné. Et ses yeux noirs qui avaient viré au bleu ! Enfin, il avait pu conserver sa superbe peau si sombre…

Pourtant, Nora l’avait instantanément reconnu : sans doute avait-elle eu connaissance de son nouveau portrait. Elle n’en semblait pas le moins du monde gênée. De toutes façons, Lando devait changer plusieurs fois d’identité au cours de son séjour, prévu pour être aussi court que possible. D’abord, s’infiltrer à Coruscant. Ensuite, s’enterrer. Puis agir au bon moment. Et enfin…

- Bonjour messieurs-dames, vos pièces d’identité s’il vous plaît…

Et cela débité sur le ton mécanique et glacial de rigueur. Plusieurs air-speeders peuplés de Stormtroopers rôdaient autour des véhicules aériens, émettant un sifflement presque semblable au hurlement des chasseurs TIE. Du coup, la vitesse d’écoulement des artères principales s’en trouvait ralentie. Certains Impériaux portaient des propulseurs – ainsi celui qui leur avait adressé ces si réconfortantes paroles. Avec leurs casques et leur armure, ils rappelaient quelqu’un à Lando…

… surtout lorsqu’un des véhicules tenta de s’arracher de l’endroit. Visiblement, son conducteur ne tenait pas à ce que l’on fouille son véhicule de trop près – mal lui en prit. Lando, de sa vitre, assista au massacre : plusieurs tirs laser eurent raison du bonhomme. Le sang avait giclé de partout, salopant toute la bagnole qui, conformément à son logiciel, n’avait pas piqué dans le vide.

Au loin, de gigantesques holos publicitaires et vantant les mérites de l’armée impériale se trémoussaient. L’Empire a besoin de VOUS… Pour remplacer votre bras, contactez OCP !… Nouvelles promotions : pour quatre droïds achetés, un offert !… Vachement original.

- Sans doute un de ces insurgés, fit Tope-là négligemment en désignant l’air-speeder criblé de tirs.
- Ils n’ont aucune chance de s’infiltrer dans la capitale, répondit le Stormtrooper. Nous avons déjà repris le contrôle des zones périphériques.
- La reconquête est allée vite, ajouta Nora.
- En effet. Mais ce sont des civils. (il consulta la dernière datacarte) Bien tout est en règle…

Le Stormtrooper leur restitua les cartes.

- Allez, circulez…

Lando rangea sa carte soigneusement. La Zundyel reprit vie, et accessoirement sa route. En se retournant, Lando put s’apercevoir que des corps étaient suspendus par la taille, au moyen de câbles, à certains air-speeders impériaux. Bon sang… Suspendus dans le vide. Au moins, il ne leur prendrait pas l’envie de s’échapper. Très peu d’entre eux se débattaient, d’ailleurs…

- Ne regarde pas…

C’était Nora.

- Pourquoi ?
- Parce que tu ne peux plus rien pour eux.
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