- Titre original Marvel Star Wars #67 à 72
- Genre Comic-Book
- Série Classic Star Wars - Marvel US (Vol. 30)
- Univers Legends
- Scénariste(s) David Michelinie & Mary Jo Duffy
- Dessins Ron Frenz & Gene Day
- Encrage Tom Palmer
- Couleurs Christie Scheele
- Couverture Tom Palmer
- Note du staff SWU
- Note des internautes
Cette fois, Luke, Leia et leurs amis ont enfin des pistes sérieuses pouvant les conduire à Han Solo. En préambule, Chewbacca et les droïdes doivent mettre hors d’état de nuire une menace dont ils sont les seuls à avoir conscience, puis le groupe se sépare. Tandis que Leia explore une piste qui la mène à la rencontre de survivants mandaloriens et d’esclavagistes au service de l’Empire, Luke se rend en terrain connu avec Lando. Sur les lieux d’une ancienne mission avec Han, Lando et Luke renouent les liens avec d’anciennes connaissances qui, à l’image des autochtones, n’ont pas gardé que des atomes crochus avec les héros rebelles.
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- Avis des internautes
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#67 : The Darker
Titre original Français : "Le maléfique"
Scénario : David Michelinie
Dessins : Ron Frenz
Encrage : Tom Palmer
Couleurs : Glynis Wein
Couverture : Tom Palmer
Cet épisode est une feinte extraordinaire pour le lecteur. Les premières pages s’avèrent des plus excitantes puisque enfin, on va en savoir plus sur le destin de Han Solo, et sur le mystérieux Boba Fett. Mais passé cette entame alléchante, l’action se réoriente complètement vers un épisode fill-in. La dégringolade est dure pour le lecteur. Cependant, en faisant le dos rond à ces contingences, on peut reconnaître que cet épisode offre des passages intéressants. Tout d’abord, il met en vedette C3PO et Chewbacca en jouant sur l’opposition comique des deux personnages qui avait bien fonctionné dans l’Empire Contre-Attaque. Et c’est le Wookie, rarement mis en avant dans la série, qui est cette fois à l’honneur. Cette aventure est l’occasion pour le scénariste de montrer la force de caractère de Chewie. Et si l’histoire manque de subtilité, au moins elle rend bien hommage au personnage.
Ron Frenz fait sa première incursion dans l’univers Star Wars avec ce numéro. C’est un dessinateur que j’apprécie même si son style est beaucoup plus conventionnel que celui de Simonson, son prédécesseur, ce qui ne l’empêchera de faire une très belle carrière. L’encrage bien lourd de Palmer assure, à tort ou à raison, une transition tout en douceur. Ceci mis à part, le design de ce numéro n’a rien d’exceptionnel. Le look du méchant est très banal, les droïdes sont classiques, par contre Chewbacca est plutôt réussi. A ce niveau là on peut saluer Palmer qui est bon sur Chewbacca depuis qu’il a rejoint la série. Par comparaison avec l’ère Infantino et les truffes de chiens sur le visage du Wookie… La couverture a le mérite de bien représenter le contenu du numéro, et surtout de mettre en avant les droïdes et Chewbacca seuls, ce qui n’arrive pas si souvent non plus.
En conclusion, on a un numéro qui lance les recherches de Han Solo. Le principal souci, c’est vraiment la prise à contre-pied du lecteur. Sinon, l’histoire en elle-même est moyenne. Elle souffre du même défaut que de trop nombreuses aventures dans cette série : ne pas faire vraiment du Star Wars. Cette fois-ci, c’est une histoire plutôt fantastique. A croire que les auteurs s’échinent à éviter le space opera.
#68 : The Search Begin
Titre original Français : "Les recherches commencent"
Scénario : David Michelinie
Dessins : Gene Day
Encrage : Tom Palmer
Couleurs : Glynis Wein
Couverture : Gene Day
La recherche débute. « Enfin ! » a-t-on envie de dire. Leia a hérité de la piste qui mène à Dengar. Elle passe par la planète Mandalore, le monde d’origine du peuple de Boba Fett. Sur cette base, le numéro joue crescendo en terme d’intensité puisque Leia va devoir affronter coup sur coup des négriers puis carrément Boba Fett. Ou du moins c’est ce qu’on croit… Ces rebondissements rythment la première partie du numéro avant que l’on aborde un passage plus calme où l’on en apprend plus sur le personnage principal de ce numéro : Fenn Shysa. L’homme se révèle assez subtil, et avec un certain potentiel pour les numéros à venir, ce qui n’est pas le cas de Leia qui se ridiculise.
Si dans le style, Gene Day ne m’attire pas du tout, il y a un énorme effort de mise en page dans ce numéro que j’ai beaucoup apprécié. Les dessins de la série étaient un peu monotones et Day leur apporte un vent de fraîcheur avec de l’originalité au niveau du découpage des planches. De surcroît, ce découpage épouse assez bien la narration de Michelinie en accompagnant les changements de rythme. Dommage qu’au milieu de ce numéro, on ait une double page consacrée à la cité du groupe de Shysa dont le design est un peu bidon. La page en question est visible dans la galerie, mais pour vous donner un élément de comparaison, disons que mêmes les maisons des Ewoks sont plus sophistiquées… Quant à la couverture, c’est la pin-up absolue chargée d’attirer le lecteur, et elle remplie bien son rôle.
Un numéro extrêmement satisfaisant. D’abord parce qu’on exploite enfin les perches lancées à la fin de l’Empire Contre-Attaque à travers le sort de Han Solo et le personnage très populaire et mystérieux de Boba Fett. Lorsque l’on regarde le nombre de numéros nous séparant du Retour du Jedi, on se rend compte qu’on est plus prêt de lui que du précédent film. Cela a éventuellement débloqué des éléments relatifs au scénario du film, ce qui permet au scénariste du comic d’exploiter certains personnages du film sans craindre d’être contredit par Lucas. Malgré quelques niaiseries dans la mise en scène, ces développements s’accompagnent d’une partie graphique de qualité, ce qui suffit à mon bonheur.
#69 : Death in the City of Bone
Titre original Français : "La cité des os"
Scénario : David Michelinie
Dessins : Gene Day
Encrage : Tom Palmer
Couleurs : Glynis Wein
Couverture : Gene Day
Leia paye le prix de son idiotie du numéro précédent. Embarquée par les Impériaux, elle découvre que ceux-ci sont associés aux esclavagistes. L’idée est immédiatement choquante pour elle, ce qui interpellera n’importe quel lecteur aujourd’hui car il est acquis de longue date que l’Empire de Palpatine pratiquait l’esclavage à l’échelle galactique. Passé ça, on a le droit à la scène de rescousse la plus invraisemblable jamais vue. Ici, Michelinie est selon moi bien au-delà du second degré. La scène en question (et il faudra le lire pour rigoler vous aussi) est un véritable défi à l’intelligence de son éditeur. Il aurait voulu prouver qu’il était capable de faire passer n’importe quelle ânerie, il ne s’y serait pas pris autrement. On conclut sur quelques scènes vraiment plus intéressantes comme celle entre Tobbie et le Suprema, ou celle où Shysa nous montre un côté Jack Bauer non déplaisant. Comme d’habitude, le méchant à un look ridicule, mais en dépit de cela il arrive à garder son sérieux.
La Cité des Os est censée être glauque, c’est le principal atout de ce numéro. Et clairement, c’est aussi son principal échec. Gene Day n’arrive pas vraiment à la rendre effrayante. Son style très clair rend la cité plutôt amusante aux yeux du lecteur, ce qui la met en décalage total avec l’effroi de Leia. A part ça, on poursuit avec une mise en scène aussi sympa qu’au numéro précédent. Gene Day réussit même une scène de fuite plutôt bien foutue assortie d’une belle explosion du crâne-base. On notera aussi que Palmer impose déjà plus son style que sur le premier numéro, espérons que Gene Day ne s’effacera pas complètement par la suite. Enfin, la couverture est passablement ratée.
Cette première partie de la recherche de Han Solo a donné lieu à la fois à un rapprochement par rapport aux films, et à une bonne histoire. Le lecteur en ressort vraiment gagnant. Même le nombre de scènes où Leia passe pour une conne est relativement limité (pour une fois). Espérons que la suite continue sur cette bonne lancée.
#70 : The Stenax Shuffle
Titre original Français : "Flash-back"
Scénario : Mary Jo Duffy
Dessins : Kerry Gammill, Ron Frenz
Encrage : Tom Palmer
Couleurs : Christine Scheele
Couverture : Tom Palmer
Cet épisode utilise le principe du flashback. Comme dans le numéro 50, on peut facilement imaginer que cela n’a qu’un objectif : faire apparaître Han Solo qui est autrement hors de portée, congelé dans la carbonite. A mon sens, le procédé n’apporte que peu de choses. Certes, il permet de présenter au lecteur la planète, ses autochtones, ainsi que les nouveaux copains de Luke et Lando. Mais hormis cela, le flashback ne présente pas une histoire qui se suffit à elle-même. L’histoire est purement fonctionnelle, elle n’a pas de vrai enjeu et apporte peu à nos héros. Au final, le numéro introduit un nouveau groupe de personnages assez cools, un peu le reflet canaille de Luke, Han et Leia. Encore que Han n’ait vraiment rien à leur envier. La conclusion de cette aventure fonctionne un peu mieux dans le sens où elle fera passer un frisson dans le dos du lecteur qui, pour peu qu’ils soit un peu habitué aux procédés d’écriture, se doute bien qu’il va recroiser Rik, Dani et Chihdo.
Frenz et Gammil se partagent les dessins. Certainement pour démarquer les flashbacks du récit principal. A ce niveau là c’est un échec, la majeure partie des dessinateurs arrivant seuls à créer une coupure plus nette que ce que l’on voit là. Le rendu final est assez bancal, les dessins de Gammil étant mous. Heureusement, le look des personnages a été soigné. En temps normal, c’est un point que l’on devrait à peine remarquer, or dans cette série c’est un peu devenu un problème incontournable. En 70 épisodes, Luke a du connaître 3 tenues, la Princesse Leia à peine plus. Cette fois, on a un changement et il est plutôt bien orchestré. Mais on en profitera plus dans le numéro suivant. Un mot sur la couverture qui, à l’image du flashback, est très mollassonne.
En conclusion, l’équipe créative aurait certainement pu se passer d’un tel numéro introductif. Un scénario où la narration principale aurait été entrecoupée de multiples petits flashbacks nous permettant de découvrir la première rencontre entre nos héros et le groupe de Rik aurait été beaucoup plus intéressant. Peut-être que l’on estimait ça trop osé pour l’époque ? Peut-être que Michelinie n’avait pas non plus suffisamment de matière pour l’alimenter vu la platitude du flashback…
#71 : Return to Stenos
Titre original Français : "Retour à Stenos"
Scénario : Mary Jo Duffy
Dessins : Ron Frenz
Encrage : Tom Palmer
Couleurs : Christine Scheele
Couverture : Tom Palmer, Ron Frenz
Le contexte planétaire ayant déjà été exposé, on rentre rapidement dans le vif du sujet, à savoir la poursuite de Boba Fett et Han Solo. Une grande partie du numéro est tout de même dédiée aux différences par rapport au dernier passage de Luke. C’est franchement assez plat, d’autant plus que les éléments les plus intéressants sur les Sténaxes n’ont sans doute pas encore été révélés. Cependant, entre une bagarre de cantina, grand classique starwarsien, une course poursuite et le retour de visages connus, l’histoire devient rapidement plus dynamique. Avec comme point d’orgue un superbe retournement de situation qui a du prendre de court plus d’un lecteur.
Ron Frenz est seul aux dessins avec un style plus personnel que lors de son premier numéro. Les lecteurs familiers de son style retrouveront des expressions et des poses habituels chez ses personnages, ce qui n’est pas pour me déplaire. En effet, Frenz a un coup de crayon que l’on peut qualifier de traditionnel aujourd’hui, mais qui a des qualités incontournables selon moi : il est très sûr (comprendre par là très régulier), à l’aise dans toutes les situations, et surtout il ne vieillit pas ! Ces dessins sont aussi plaisants aujourd’hui qu’il y a 25 ans. Visuellement, le dessinateur se permet aussi quelques cabrioles qui correspondent totalement au personnage de Luke et à ses capacités physiques. S’il avait conu les capacités réelles des Jedi à l’époque, il se serait même permis bien plus. Mais c’est une autre histoire… Un petit coup de gueule à propos de la colorisation qui la plupart du temps n’apporte rien (on pense ici aux « flashs » de Luke), soit est carrément ratée comme sur la page d’ouverture. La couverture est aussi réussie que la précédente était ratée et elle doit beaucoup à la pose choisie par Ron Frenz et au suspense énorme suscité par la présence de ce qui semble être un bloc de carbonite.
Le développement est bien meilleur que ce que l’introduction laissait supposer. De nouveaux personnages sont introduits et ils apportent un côté un peu inconvenant à une série qui manquait de légèreté avec l’absence de Solo. Ils créent aussi des interactions nouvelles (Luke-Dani). Espérons donc que ces personnages s’installent dans la durée. Espérons aussi que la conclusion saura élever l’intérêt de l’histoire un cran plus haut afin de terminer sur une excellente note.
#72 : Fool's Bounty
Titre original Français : "Chasse à la prime"
Scénario : Mary Jo Duffy
Dessins : Ron Frenz
Encrage : Tom Palmer
Couleurs : Stan Goldberg
Couverture : Tom Palmer
Mary Jo Duffy conclut cette aventure sur un numéro rempli d’action. Ca bouge beaucoup, tous les personnages sont concernés, et on n’oublie pas quelques passages humoristiques. Le scénariste joue aussi beaucoup la carte de la menace carbonite pour faire peur au lecteur. A l’époque, ça fonctionnait peut-être, aujourd’hui beaucoup moins. Autre élément finalement peu exploité : les Sténaxes. Ils ont une sale gueule, ils ne sont pas commodes, mais à part ça ils n’influent pas vraiment dans les péripéties de nos héros.
Graphiquement, Frenz impose sa touche et ce n’est pas pour me déplaire. Les planches sont beaucoup plus découpées qu’auparavant, les plans sur les personnages sont plus éloignés. Avec le recul, on s’aperçoit aussi qu’un personnage comme Bossk est complètement raté. Globalement ça reste très dynamique, surtout dans l’action. En fait, le point faible de ce numéro vient de l’encrage (un peu) et des couleurs (beaucoup). L’encrage de Palmer me semble un peu grossier. Habituellement, il est plus fin que dans ce numéro où il assombrit beaucoup les crayonnées de Frenz. Mais cette sensation désagréable est surtout renforcée par les couleurs carrément brouillonnes qui dégradent la lisibilité. A contrario, j’ai apprécié la bonne idée pour la scène de couverture.
On conclut une des meilleures histoires post Empire Contre-Attaque. J’ai une petite préférence pour le story-arc sur Shira Brie un peu plus original, et avec des idées un peu mieux exploitées. Ici, Michelinie, Duffy et leurs éditeurs auraient pu pousser le bouchon un peu plus loin. Finalement, on a énormément de teasing pour peu de vrais évènements qui surviennent. C’est le statut quo parfait même si l’on s’est un peu rapproché de la continuité des films, ce qui est plutôt appréciable. -