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L'Ordre Nouveau: Soldats
Prologue
 
Incident : T - 01 : 00 : 00 ; base militaire impériale. 5e planète du système Ouranos

« Hé ! Dekar, réveille-toi ! »
Le technicien finit par ouvrir les yeux, bien décidé à expliquer à son collègue que la sieste est un moment sacré... Surtout quand on se trouve affecté au central de communication de la garnison impériale d'une planète désertique et inhabitée - à l'exception de la mission archéologique mandatée par l'Empereur Palpatine en personne. Dekar tourna donc la tête vers l'autre technicien, mais avant même de pouvoir ouvrir la bouche, ce dernier déclara :
« Ça vient du camp des archéologues ; on dirait bien qu'ils ont fini par trouver quelque chose.
- Ok, je la prends... maugréa Dekar tout en portant le micro à ses lèvres.
- Ici Contrôle garnison, j'écoute.
- Ici Archos 1, salut Dekar ! répondit la voix déformée par la transmission radio des scientifiques. La première équipe vient de tomber sur un sacré truc, on ne sait pas encore ce que c'est mais le directeur pense que le temple que nous avons fouillé jusqu'ici serait en fait l'antichambre d'un complexe beaucoup plus grand. De toutes façons, on devrait en avoir le cœur net : la deuxième équipe se prépare à y rentrer, continua t-il. »
Dekar plissa le front, il n'avait jamais vraiment porté attention aux rapports de ces scientifiques mais il se souvenait d'une photo de la grande salle à colonnes du temple. C'était déjà assez impressionnant et pourtant les historiens n'étaient pas vraiment enthousiastes. En fait, on aurait dit que le bâtiment lui-même ne les intéressait pas, mais plutôt les artefacts qu'il contenait ; ce qui différait grandement de ce que Dekar savait des archéologues en général, à savoir que tout témoin du passé est important et que l'architecture des civilisations disparues est souvent le plus important de ces témoins. « Et bien, se dit-il, si cette fois ils sont si excités, c'est que ça doit vraiment être important. »
« Bien compris Archos 1, répondit-il. Il marqua une brève pause avant d'enchaîner : désirez-vous que j'alerte le général ?
- Oui, nous pensons qu'il serait intéressé par la visite et nous pourrions avoir besoin de son avis sur certains points. Pouvez-vous aussi consigner la transmission dans le journal de bord de la base ? demanda le radio depuis son poste à une centaine de kilomètres au sud, derrière les montagnes.
- Affirmatif, répondit Dekar sans hésiter. Désirez-vous autre chose, Monseigneur ? railla t-il. »
La réponse vint immédiatement :
« Oui, si vous pouviez nous dégoter une caisse de champagne alderaanien et des petits fours... » ; bien que le radio des archéologues sache pertinemment que l'armée impériale prohibait l'alcool. Les lèvres de Dekar esquissèrent un sourire avant de conclure :
« Je vais voir ce qu'on peut faire, Archos 1 ; bonne chance pour l'équipe. Contrôle garnison, terminé. »
Il attendit qu’Archos 1 ait aussi coupé la transmission avant de se tourner vers son collègue :
« Bon, tu as entendu : va archiver tout ça ; moi je m'occupe d'avertir le général. »
Le second technicien manifesta vivement son désaccord mais se rappela que Dekar avait été nommé à ce poste avant lui et bénéficiait à ce titre du privilège de l'ancienneté. Il se dirigea donc vers la porte et failli télescoper un homme en armure de combat blanche et arborant une épaulette jaune. Bien que l'homme ne portait pas de casque et n'était pas armé, le technicien s'excusa prestement et s'éloigna le plus vite possible du Stormtrooper. Quand il fut parti, le soldat éclata de rire et lança à Dekar :
« Tu devrais arrêter de maltraiter tes subordonnés Dekar, ça ne te va pas du tout !
Dekar sourit malicieusement avant de répondre :
- Désolé lieutenant mais on dirait que c'est vous qui l'avez effrayé.
- Moi ? Mais je ne ferais jamais de mal à un Bantha ! déclara l'officier en prenant un air faussement indigné. »
Cette fois, ce fut au tour de Dekar d'éclater de rire avant de se reprendre et de déclarer :
« Les sorciers du passé ont appelé et ils voudraient transmettre ça au général », tout en tendant la transcription de l'échange avec Archos 1 à l'officier. Le lieutenant prit la datacarte et commença à se retirer. Avant de sortir de la pièce, il lança :
« Je vais aller le voir. Si d'autres messages arrivent, viens directement au bureau du général et... essaie de ne pas t'endormir. »
Dekar soupira intérieurement et se résigna à reprendre la veille radio en espérant que l'heure du changement d'équipe arrive rapidement.


Incident : T + 05 : 00 :00 ; base impériale. Ouranos V

« ... J'espère que cette transmission arrivera à destination. Dekar Looban, technicien de première classe. 27e régiment d'infanterie de forteresse sur Ouranos V. Terminé. »
Dekar arrêta l'enregistrement et en fit deux copies ; il posa la première sur une étagère et prit la seconde avec lui avant de se tourner vers le lieutenant. Celui-ci avait bien changé depuis leur dernière rencontre il y a quelques heures : l'armure habituellement d'un blanc immaculé était couverte de poussière et comportait plusieurs traces de brûlures. Le visage du lieutenant n'allait pas mieux : il saignait du nez et avait la lèvre inférieure éclatée.
Ils étaient cinq : Dekar, le lieutenant et trois Stormtroopers. Tous étaient épuisés, tous ressentaient l'angoisse due à leur situation désespérée.
« Respire fort et calme-toi, le dernier acte va bientôt commencer » se dit Dekar en se forçant à ralentir le rythme auquel sa poitrine se soulevait. Il finit enfin par annoncer aux autres qu'il était prêt.
« Très bien, répondit le lieutenant, répétons une dernière fois le plan, continua t-il en se tournant vers ses hommes.
- Nous couvrons Dekar jusqu'à la trappe d'accès aux toits de la base. Là, Dekar, vous courez jusqu'à l'antenne de communication, vous la réalignez au moyen du panneau de commande et vous envoyez votre message à la base la plus proche. Compris ? »
Tous les quatre hochèrent la tête silencieusement. Dekar ajusta le sac contenant son matériel sur son dos et suivit les soldats. Un Stormtrooper ouvrait la marche suivi du lieutenant et de Dekar, les deux derniers hommes fermant la marche.
Ils arrivèrent miraculeusement sans encombre à la trappe d'accès menant aux toits. Dehors, la nuit était tombée et l'unique satellite naturel de la planète éclairait la scène d'une lueur blafarde.
« Allez-y Dekar ! » cria le lieutenant. A peine le technicien avait-il quitté la pièce qu'ils entendirent un bruit de pas. Les soldats se résignèrent à se sacrifier pour permettre au technicien d'accomplir sa mission et se mirent en position défensive. Dekar grimpa à l'échelle et courut à perdre haleine jusqu'au pied de l'antenne. Là, il ouvrit un panneau d'accès et commença à sortir son matériel. C'est alors qu'il entendit un bruit de fusillade : les soldats venaient d'ouvrir le feu pour lui donner du temps mais rapidement les tirs de blasters furent remplacés par des cris humains. Une dernière rafale et le silence se fit. Dekar savait qu'il n'avait pas beaucoup de temps et s'affaira fébrilement à remettre l'antenne en position. Une minute plus tard, elle commença à pivoter pour s'aligner sur le relais de transmission hyperspatiale situé en orbite.
Il se permit un soupir de soulagement vite perturbé par un bruit métallique sur sa droite. Il sortit aussitôt son pistolet blaster et tira en direction de la source du bruit. L'antenne avait maintenant achevé sa rotation et Dekar se précipita vers le panneau de commandes pour démarrer la transmission. Il se rendit compte de son erreur quand un trait de blaster lui déchira la poitrine. Il tomba en arrière et son crâne frappa violemment le sol de permabéton. La vision de Dekar s'obscurcit alors qu'il contemplait calmement les étoiles prenant conscience de son échec. Il avait déjà perdu connaissance quand un deuxième coup de blaster l'acheva.


Incident : T - 00 : 05 :00 ; système de Chorax

Les personnes voyageant dans le secteur du Noyau entre les systèmes de Rachuk et Morobe passent généralement à proximité de Chorax. C'est un monde brumeux à forte gravité ne disposant d'aucune ressource commercialement intéressante, raison pour laquelle il est inhabité et ignoré par les vaisseaux en transit dans la région.
Pourtant, un cargo léger venait de sortir de l'hyperespace et se dirigeait vers la sphère nuageuse. A son bord, les six passagers espéraient enfin être hors de danger mais rien ne pouvait ôter de leurs esprits un sentiment de péril imminent. Sentiment qui finit par se concrétiser sous la forme de deux destroyers de classe Venator qui surgirent de l'hyperespace et se dirigèrent à toute allure vers le cargo. Immédiatement, celui-ci accéléra tandis qu'une salve de semonce passait au-dessus des regards des passagers. La console de communications s'alluma et une voix au ton militaire annonça :
« Attention, destroyer impérial Leviathan à vaisseau non identifié, coupez immédiatement vos moteurs et préparez-vous à être abordés. Je répète... »
L'un des passagers du cargo coupa la transmission tandis que le pilote augmenta la vitesse du vaisseau et modifia son cap.

A bord du Leviathan, l'officier responsable des détecteurs annonça au capitaine du vaisseau que la cible prenait de la vitesse. Le capitaine se dirigea alors vers l'homme qui se tenait devant la baie vitrée.
Enfin, si on pouvait toujours le qualifier ainsi.
Deux mètres de haut, bipède, revêtu d'un uniforme blindé noir et d'une cape - noire elle aussi. Le bruit émis par le masque respiratoire intégré au casque avait la régularité d'un métronome et était tout aussi redouté que l'être protégé par cette armure. Ayant rassemblé son courage, l'officier annonça :
« Monseigneur, la cible a ignoré nos appels et essaye de passer de l'autre côté de la planète pour fuir.
- J'en suis bien conscient, capitaine », rétorqua le Seigneur Sith. Il marqua une pause avant de poursuivre :
- Que les canons à ions ouvrent le feu dès que nous serons à portée et préparez les rayons tracteurs : je veux les occupants de ce vaisseau. Vivants
- Oui Monseigneur, répondit l'officier avant d'aller donner les ordres nécessaires. »
A bord du cargo, les occupants avaient compris depuis longtemps à qui ils avaient affaire. Ils remarquèrent aussi que les destroyers se séparaient - certainement pour les prendre en tenaille de l'autre côté de Chorax. Pendant plusieurs minutes la poursuite continua jusqu'à ce que le détecteur de menaces du cargo se mette à biper furieusement Un tir de canons à ions atteignit le vaisseau et fit disjoncter les systèmes électroniques le rendant aussi impuissant qu'un Hutt largué dans l'espace. Les occupants tentèrent de redémarrer les moteurs ; mais rien à faire : ils étaient fichus.
Cependant, ce tir venait de la surface de la planète et non pas des vaisseaux impériaux.
A bord du Leviathan, on avait aussi remarqué cela. Vador sentit une sensation de danger grandir dans son esprit. Instinctivement, il ordonna au capitaine d'augmenter encore la vitesse et de faire décoller la chasse pour protéger leur proie contre tout intrus.
Alors que l'équipage du destroyer exécutait les ordres du Seigneur Sith, un vaisseau surgit de la face cachée de la planète, activa des rayons tracteurs et commença à amener le cargo impuissant dans son hangar. Le destroyer impérial était encore trop loin pour intervenir et tout ce que les chasseurs TIE purent faire fut de brûler la peinture du vaisseau avant qu'il ne prenne la fuite.
Sur la passerelle du Leviathan, Dark Vador écumait de rage. Qui avait osé ? ! Seuls lui et l'Empereur étaient au courant de la route de ce cargo ainsi que de la nature de ses passagers ! Le capitaine s'approcha de lui, craignant - à juste titre - pour sa vie.
« "Heu... Monseigneur... avança t-il timidement, nous avons pu établir que le vaisseau qui a... capturé le cargo est un paquebot spatial construit par les chantiers Rendili et re-caréné en vaisseau de guerre.
- Aucune marque d'identification, je suppose ?
- Aucune, Seigneur Vador.
- Dans ce cas, capitaine, établissez un cap pour le Centre Impérial, je dois m'entretenir avec l'Empereur de toute urgence. Et ordonnez au capitaine du Hadès d'enquêter sur l'origine de ce tir de canon à ions. Il ne devra rapporter ses conclusions qu'à moi-même et faites-lui comprendre que je ne tolérerai aucune erreur.
- A vos ordres Monseigneur ! répondit l'officier, trop heureux d'avoir sauvé sa vie. »
Tandis que le Leviathan se préparait au saut hyperspatial, Vador regagnait ses appartements et songea que ces mystérieux adversaires n'étaient pas de simples chasseurs de primes désirant faire leur fortune en offrant des Jedi au Seigneur Noir des Sith mais plutôt un groupe bien organisé, déterminé et surtout ayant un objectif bien précis. Quel était-il, il ne pouvait le deviner mais il savait qu'il entendrait bientôt reparler d'eux...
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