Bien le bonjour tout le monde !
La sortie de The Living Force, nouveau roman de John Jackson Miller qui promet d'explorer le rôle du conseil Jedi à l'aube de la Menace Fantôme, est imminente, puisqu'il est prévu dans les pays anglophones pour le 9 avril !
Si vous trépignez d'impatience en attendant de vous plonger dans les mots familiers de JJM, voici un bref extrait du roman, juste assez pour donner l'eau à la bouche avec un aperçu de la relation Maître/Padawan entre Qui-Gon et Obi-Wan !
Evidemment, cet extrait contient de très légers spoilers si vous ne voulez rien connaître du roman avant de vous y plonger.
La date de sortie française n'est pas encore connue, mais pour le moment, découvrez cet extrait dans une traduction réalisée par les soins de votre serviteur, après un rappel de la (superbe !) couverture.
Par le passé, Qui-Gon Jinn encourageait son Padawan à profiter des moments les plus calmes de leurs voyages pour aller à la rencontre des gens. Le jeune homme n'avait pas de difficulté à ses faire des amis - Obi-Wan y démontrait même un don naturel. Mais les structures qui transformaient les Novices en Chevaliers Jedi avaient tendance à les isoler, leur donnant ainsi une mauvaise image de leur place dans la Galaxie. C'est la raison pour laquelle Qui-Gon choisissait souvent de voyager à bord de transports commerciaux, comme le mal-nommé Zephyr Royal, l'un des rares vaisseaux pour passagers desservant l'Ootmian Pabol, qui fut autrefois une des routes majeures reliant la Tranche et Coruscant. Un vol interminable à bord d'un vaisseau dont l'odeur rappelait celle d'un compacteur à ordures était à la fois humble, et porteur d'une certaine leçon d'humilité.
A droite de Qui-Gon, des portes s'ouvrirent. Obi-Wan et lui virent un homme hagard entrer depuis les cuisines, portant dans chaque bras un enfant qui se tortillait. Ignorant les deux Jedi alors qu'il passait péniblement devant eux, l'homme s'approcha d'une femme avec laquelle Obi-Wan avait parlé plus tôt. Après lui avoir passé un des gamins, il sortit une pochette de nourriture, une des maigres rations offertes par le concessionaire des cuisines. La famille semblait épuisée et affamée. Ils déchirèrent la pochette et la vidèrent en quelques secondes.Qui-Gon traversa l'allée et s'approcha des jeunes parents. Il sortit une paire de tickets d'un pli de sa cape, et attira leur attention.
— Excusez-moi. Vous avez fait tomber vos bons de repas.
— Ils sont pas à moi, dit l'homme en le regardant. Je viens d'utiliser notre dernier.
— Alors ils ont dûs se coller sous votre chaussure. Ce sont des choses qui arrivent, par ici.Il jeta un oeil aux enfants affamés, et reporta son attention sur les parents.
— S'il vous plaît. Il ne faudrait pas les gaspiller.
La mère méfiante les fixa un moment, avant de prendre les tickets. Elle se leva. Sa fille sur la hanche, elle trotina vers les cuisines. Qui-Gon se retira à sa place.
Obi-Wan afficha un sourire narquois.
— Nous sauterons le petit-déjeuner, dans ce cas.
— Tu ne l'aurais pas apprécié.
— Vous avez sûrement raison, répondit-il en scrutant les visages maussade autour de la cabine. J'ai peur de manquer encore de ce contact ordinaire, Maître.
— Toujours à ressasser cette phrase, lança Qui-Gon en secouant la tête. Chaque être est ton supérieur, Obi-Wan. Souviens-t-en, et rendre service deviendra une seconde nature.
— Je ne me lasse jamais de l'entendre, répliqua-t-il en repérant un autre siège libre, plus près de l'endroit où se tenait les deux Jedi. Retour dans la mêlée, dit-il en se redressant.
— Essaye d'y mettre un peu plus d'énergie cette fois. Les cuisines sont à court de caf.
— C'est comme si c'était fait !Qui-Gon observa son apprenti s'avancer vaillamment et s'asseoir à côté d'une grande silhouette recroquevillée. Le Maître Jedi l'avait repéré plus tôt, un Houk massif, avec une peau parcheminée bleue, et ni nez ni oreilles apparents. Tout cela n'était plus visible désormais, le passager s'étant enveloppé dans une cape et un capuchon – un choix étrange, compte tenu de la chaleur qui régnait dans la cabine.
— Salut à toi ! lui adressa Obi-Wan en adoptant un sourire facécieux, après avoir vérifié que le Houk ne s'était pas assoupi.
Ses yeux jaunes perçants s’écarquillèrent. Le colosse grogna et se releva brusquement, dominant Obi-Wan par sa stature imposante. Le Houk jeta sa cape pour révéler un blaster sanglé sur son torse.
Les yeux d'Obi-Wan s'écarquillèrent.— Si vous vouliez que je vous laisse traquille, vous n'aviez qu'à le dire.
— Silence ! cria le Houk en se tournant pour faire face au reste de la cabine. Maintenant !Deux autres passagers encapuchonés se levèrent et se débarassèrent de leurs déguisements. Un Kaltooinien au visage barré d'une cicatrice et un Dévaronien cornu attrapèrent leurs armes. Ce dernier eut son blaster en main en premier.
— Personne ne bouge ! cria-t-il dans un éclat de ses yeux dorés et de ses crocs acérés.
Qui-Gon vit Obi-Wan commencer à se redresser, puis se raviser. Son Padawan le regarda. Qui-Gon porta sa main près de son sabre laser, toujours caché sous sa tunique, mais lui aussi marqua une pause. Il lança un coup d'oeil, et savait que son élève en comprendrait le sens. Pas d'effusion de sang. Pas avec autant d'innocents autour, n'ayant nul part où se réfugier.
— Qu'est-ce que ça signifie ? demanda un vieux passager.
— Permettez-moi de me présenter, dit le Dévaronien en secouant son blaster. Je suis le Lambin. Eh oui, ce Lambin là. Ce vaisseau est désormais sous le contrôle du Vil.Le Vil. Qui-Gon en avait entendu parler comme étant l'un des nombreux gangs interstellaires actifs dans la Tranche, l'étendue triangulaire colossale de systèmes qui s'étendait des Mondes du Noyau jusquà la Bordure Extérieure. Ce n'était pas un groupe dont beaucoup de gens sur Coruscant avaient entendu parler, et ce n'était sans doute pas le meilleur nom pour engager de nouvelles recrues. Mais les passagers semblaient savoir clairement de quoi il en retournait, au vue de leurs réactions angoissées.
Le nom sembla perturber quelqu'un d'autre.
— Le Vil ? demanda le Houk qui se tenait près d'Obi-Wan. Je croyais qu'on faisait ça pour les Crânes !
— Les Crânes ? grogna le Klatooinien à voix basse. On en a déjà parlé, Ghor. Le gang des Crédits Sales payera plus que ces deux là.
— La ferme Wungo ! cracha Lambin en pointant son blaster vers le Klatooininen. Garde ça jusqu'à ce qu'on en ait terminé.Les Crânes Fracassés. Les Crédits Sales. Qui-Gon connaissait ces noms. Des opérations d'une pègre régionale qui agissait de plus en plus à découvert. Il déplaça subrepticement la malette métallique avec laquelle il voyageait sous le siège voisin. Il y avait une ouverture ici, le Maître Jedi le savait. Il lui suffisait juste de la trouver.
— C'est de la folie ! déclara le jeune père en serrant son fils en pleurs contre lui. Nous n'avons rien à voler !
— C'est assez évident, oui, lança Lambin en agitant son blaster vers le plafond. Nous volons le vaisseau. Ghor, tu sais quoi faire, ajouta-t-il en pointant le Houk.Ghor attrapa un sac en toile vide sous son siège et se dirigea vers l'allée.
— Toutes les armes vont là-dedans.
Il s'était détourné d'Obi-Wan. C'était une opportunité, pensa Qui-Gon, mais il était encore trop tôt pour agir. Wungo le Klatooinien se déplaçait aussi, avec son propre sac, récupérant les objets de valeur.
— Vous venez de dire que vous ne vouliez que le vaisseau ! rugit un passager Rodien.
— La ferme ! aboya Wungo.
— Qu... que va-t-il nous arriver ? se lamenta un vieux passager.
— On va vous déposer à l'arrêt le plus proche, ricana Lambin.
— Où ça ? Qu'est-ce qu'il y aura là-bas ? demanda le jeune père.
— Arrêtez de geindre ! lança le Dévaronien en élevant la voix, visiblement agité. Vous avez de la chance qu'on vous balance pas tous par le sas !Qui-Gon en avait vu et entendu assez. Les pirates n'avaient aucun plan, ni aucune idée de qui était leur commanditaire. L'amateurisme était souvent synonyme d'imprudence, et amènerait des blessés, s'il n'agissait pas vite et intelligemment. Il lança un nouveau coup d'oeil vers son Padawan et fit un pas pour s'éloigner de la cloison.
— Mes amis, tout cela n'est pas nécessaire, déclara-t-il calmement, en plaçant ses mains ouvertes face à lui.
— T'es qui, toi ? lança Lambin en lui lançant un regard noir.
— Juste un passager qui aspire à un voyage plaisant, répondit-il en croisant les bras. Je ne veux voir personne être blessé.
— La seule personne qui sera blessée, c'est toi !
— Très bien, héros. Où est ton blaster ? demanda Ghor en pointant son arme vers Qui-Gon.
— Je fais généralement sans.
— T'es si fort que ça, hein ? s'esclaffa le colosse.
— Donne une bonne leçon au grand héros, grogna Lambin, et rejoins le cockpit.
— Mais c'est toi qui sait comment piloter, dit Ghor.
— Contente-toi d'obéir.Les compagnons de Lambin avait commencé à s'approcher de Qui-Gon lorsque les portes des cuisines derrière lui s'ouvrirent. Il jeta un regard en arrière et vit la mère tenant son enfant agité. Elle avança de trois pas avant de voir les blasters se tourner dans sa direction.
— Leerah, vas-t-en ! cria son mari.
Prise de panique, elle trébucha sur le seuil et perdit l'équilibre. Sa fille glissa de ses bras et tomba vers le pont métallique. La femme hurla.
Elle se redressa rapidement, et regarda avec émerveillement ce qui était arrivé à sa progéniture. La fillette était suspendue la tête en bas, flottant dans les airs, si près du sol que ses cheveux le frôlaient.
— C'est une habitude de laisser tomber ses affaires, par ici, dit Qui-Gon, une main tendue face à lui.
La petite fille ria aux éclats jusqu'à ce que sa mère la prenne dans ses bras.
Tous les autres dans la cabine fixaient la scène, comme envoûtés, mais les plus captivés étaient indénaiblement les pirates.
— C'est un Jedi ! lacha Lambin, bouche bée.
— En réalité, c'est même un Maître Jedi, lança Obi-Wan en se levant de son siège. Et pas n'importe quel Maître Jedi. On lui a déjà proposé de siéger au Conseil Jedi. Vous savez ce que ça implique ?Son froncement de sourcils indiqua qu'il le savait en effet.
— Ce sont les meilleurs... les boss.
— Alors qu'est-ce qu'il fiche ici ? demanda Ghor en fixant Qui-Gon.
— Il a refusé, répondit Obi-Wan. Il pensait que ça l'éloignerait de sa principale activité.
— Qui est... ?
— La sécurité des aéronefs commerciales. Il n'y a jamais eu un seul détournement sous sa garde.
— La sécurité ? grogna Ghor. Les Jedi ne font pas ce genre de choses. Ils ne le font pas , n'est-ce pas ? demanda-t-il en se tournant vers le Dévaronien.
— Bien sûr que non, ricana Lambin. Les Jedi se préoccupent à peine de cette route ces derniers temps.
— Et pourtant, nous sommes là, dit Qui-Gon.
— Vous avez vu comment il l'a faite flotter ? bafouilla Wungo alors que ses yeux passaient de Qui-Gon à la fillette qu'il avait sauvée. Je ne savais pas qu'ils pouvaient faire ça.
— Les Jedi sont rarement très démonstratifs, dit Obi-Wan en avançant d'un pas. Mais les nouvelles circulent vite. Je suis sûr que vous avez entendu les rumeurs.
— Quelle rumeurs ? demanda Lambin, perplexe.
— Celles qui parlent des pouvoires secrets des Jedi. Certains sont assez incroyables. Ils peuvent vous débarasser de votre arme en à peine quelques mots, par exemple.
— Ah bon ? grogna Ghor en resserrant sa poigne sur son blaster.
— Je n'en ferai rien, annonça Qui-Gon en secouant la tête. Ni ça, ni rien de plus... tape-à-l'oeil.
— Comme quoi ? s'interrogea Wungo.
— Ne vous en faites pas pour ça, répondait Qui-Gon en joignant ses mains. Quelle est le nom de la planète où vous comptiez débarquer tout le monde ?
— Randon, répondit lambin.
— Formidable. Je m'assurerai que le pilote s'y arrête. Vous y débarquerez tous les trois, et vous y trouverez un moyen de retourner là d'où vous venez. Dans un vaisseau sur lequel vous avez la permission d'embarquer, ajouta-t-il en levant un sourcil.
— Débarquer ? répéta Lambin.
— Ca veut dire foutez le camps, lança Obi-Wan.
— Je sais ce que... commença le Dévaronien avant de s'interrompre et de s'esclaffer. On ne quittera pas de ce vaisseau.
— Oh je pense que vous voudrez le quitter.
— Et si on reste ?
— Ce serait une alternative... fâcheuse, dit Qui-Gon. Mon collègue peut en attester, ajoutat-t-il en se tournant vers Obi-Wan.
— Vous êtes collègues ? demanda Ghor en suivant le regard de Qui-Gon.Obi-Wan s'inclina.
— Un autre Chevalier Jedi ? demanda Lambin.
— En quelques sortes, répondi- Obi-Wan en agitant sa tresse de Padawan. C'est compliqué.Lambin jura en regardant autour de lui.
— Génial. Il y en a d'autres comme ça ?
— Oublie ça, le coupa Wungo. Je veux en savoir plus sur cette "alternative fâcheuse".
— Je n'en suis pas si sûr, répondit Obi-Wan avec une appréhension manifeste. Maître, dites moi qui vous n'envisagez pas de faire ce que je crois ? Je n'ai pas envie de devoir nettoyer ensuite, ajouta-t-il en grimaçant et frissonant.
— Je n'ai pas dit que c'était quelque chose dont j'avais envie, dit Qui-Gon en secouant la tête. C'est un dernier recours.
— Un autre tour secret des Jedi ? s'interrogea Lambin. Pourquoi est-ce que je n'en ai jamais entendu parler ?
— Excellente question ! dit Obi-Wan. Quelles seraient les raisons pour que tu n'en ai jamais entendu parler ?
— Il n'existe pas !
— Ou bien... ?Les trois pirates mirent un moment à cogiter. Wungo assembla les pièces en premier.
— Personne n'y a jamais survécu ?
— Certainement. Je devrais même dire, assurément, ajouta Qui-Gon en lançant à Obi-Wan un regard inquiet.
— Et même si vous y surviviez... je ne souhaite vraiment ça à personne, murmura Obi-Wan dans un haut-le-coeur.
— C'est bon, je me tire, lança Wungo en baissant son blaster.
— Ouais, continua Ghor en suivant le mouvement. J'arrête là.
— Mais de quoi est-ce que vous parlez ? hurla Lambin, hors de lui. Vous bossez pour moi. On a qu'à les buter !
— Ou alors on te bute toi, aboya Ghor en levant à nouveau son blaster, cette fois vers Lambin. Qui a décidé que ce serait toi le chef, d'abord ?
— Il n'y a pas besoin d'en arriver là, l'interrompit Qui-Gon en levant les mains. Il y a un autre moyen.
— Pour commencer, nous aurons besoin de ces armes, ajouta Obi-Wan en tendant une main vers Ghor. Pour les mettre sous bonne garde.
Un extrait présentant donc une forme de complicité Maître/Padawan, où les deux Jedi se jouent d'un piètre groupe de pirates, cherchant à les intimider plutôt que de provoquer un bain de sang... la caractérisation très calme de Qui-Gon et celle plus espiègle d'un jeune Obi-Wan me semblent très bien retranscrites, ça fait toujours plaisir de voir ces deux là interagir, mais j'avoue que le roman m'attire davantage pour les membres du Conseil Jedi !
(on remarquera en revanche qu'avec le temps, Obi-Wan a un peu oublié les enseignements de son maître... "Pas d'effusion de sang. Pas avec autant d'innocents autour, n'ayant nul part où se réfugier", il prendra pas autant de précaution quand il s'agira de découper des bras au beau milieu d'une cantina, en pleine période d'occupation impériale...)
Rendez-vous sur le forum pour discuter de ce futur roman, et à très bientôt !
GTZL1 a écrit:Merci pour la trad . Juste un détail : aéronef ? Je dirais plutôt astronef dans SW, non ?