Bonjour à tous
Impossible de passer à côté de l'événement de la semaine, que dis-je, du mois ! Non, je ne vous parle pas de la semaine spéciale consacrée aux 20 ans de L'Attaque des Clones mais bien de l'arrivée imminente de la série télévisée Kenobi sur Disney+ ce vendredi ! Et pour l'occasion, quoi de mieux pour Panini Comics pour cette publication un peu particulière : Le journal d'Obi-Wan Kenobi ?
Mais d'où vient ce fameux journal ? Petit souvenir en arrière : nous sommes en 2015, et Marvel lance en fanfares la première série régulière de comics Star Wars depuis le rachat de la licence par Disney. Et dès son premier arc, le scénariste Jason Aaron fait en sorte que Luke Skywalker, alors de passage sur Tatooine, mette la main sur ce fameux journal manuscrit, écrit de la main d'Obi-Wan lui-même pendant ses presque 20 années de surveillance active du jeune Skywalker. A intervalle régulier, Luke lira des passages de ce journal, l'occasion pour le scénariste de nous narrer quelques unes des aventures que ce bon vieux "Ben" a pu vivre.
L'éditeur a donc eu l'idée de collecter l'ensemble de ces récits, certes publiés déjà à de très nombreuses reprises ici ou là, mais avec une couverture pour le moins originale, puisqu'elle reprend ni plus ni moins que la couverture du journal in-universe. Et honnêtement, elle est assez classe !
Je vous propose donc de redécouvrir (une dernière fois ?) les critiques de ces récits, réalisées par le vétéran Lain-Anksoo, après un bref rappel de la couverture justement, du synopsis et des informations éditoriales utiles :
LE JOURNAL D'OBI-WAN KENOBI
Alors que la série Kenobi s'annonce sur Disney+, découvrez le journal d'Obi-Wan. Cet album sous forme de journal intime recueille les épisodes de la première série Star Wars de Jason Aaron qui donnent la vedette au Maître Jedi avant les événements d'Un nouvel espoir.
Contient : Star Wars (2015) #07, 15, 20, 26 à 30 et 37 (extrait), HORS COLLECTION, 192 pages, 28 €
Les critiques de Lain-Anksoo
(Star Wars #07)
I) Dessins
Alors tout d'abord, bonjour à Simone Bianchi sur Star Wars. Je dois dire que j'ai été séduit par plusieurs scènes et moins par d'autres. En général, les auteurs qui ont un style très statique, à la Cassaday, sans grand dynamisme, sont doués pour faire des décors et surtout, ce qui nous intéresse dans Star Wars, des véhicules. Je dis ça car Bianchi n'a pas un style statique, on lit le mouvement dans ses dessins… et pourtant les décors et les speeders sont pour moi excellemment bien réalisés.
Donc à mon avis, Bianchi a plusieurs fusils sur son épaule. De même, je trouve son style assez proche de certains artistes de l'époque Legends grâce à ça et de par mes lectures précédentes, j'étais dans l'ambiance, c'est parfait !
Bianchi est très doué pour dessiner des personnages de près. Il fait des dessins très travaillés, très détaillés dès qu'on a un gros plan ou une vision globale, entière d'un personnage.
Mais, il y a toujours un mais, dès qu'il doit placer une personne dans l'arrière plan, ou tout simplement s'il y a un personnage dans le lointain ou dans un plan large, celui-ci correspond tout au plus à une tache flou. Ça m'a très déçu car en effet en général pour les auteurs c'est le dessin "zoom" qui est dur à faire (coucou Larroca) mais là il est maîtrisé, alors pourquoi ne pas s'appliquer autant pour le reste ?
C'était presque ça, d'autant plus que j'adore ce style "brouillon" aux contours abondants, et aux couleurs dégradés… dommage.
38/50
II) Scénario
Alors je ne vais pas en parler pendant dix pages, c'est court, trop court. En effet il aurait fallu, pour un one-shot, une version augmentée. Là ça fait que l'histoire tient en vingt pages, mais elle reste trop anecdotique et surtout use de ficelles un peu trop grosses.
En effet, il aurait été plus intéressant de faire réagir Kenobi à la situation de crise de Tatooine sans faire intervenir Luke. Ses états d'âme auraient été plus intéressants s'il hésitait à intervenir pour un autre enfant… mais avec Luke la question ne se pose même pas.
Après, toutes les allusions à Luke et les projets qu'avait Ben pour lui sont un très bon point. C'est intéressant de voir ce qu'il avait en tête quand il a atterri sur la planète aux deux soleils à la fin de l'Episode III, même si à terme il ne mènera pas ses projets à bien...
Dans le genre ficelles trop grosses, à part Luke, on a aussi une certaine scène pendant laquelle les pouvoirs de Ben auraient vraiment du être démasqués, mais personne ne semble noter l'évidence.
Finalement le gros problème actuel qu'on retrouve pour ainsi dire partout, en roman ou comics : une résolution trop facile/rapide. Plus personne ne prend le temps de conclure ou de trouver des explications plausibles, c'est une déception que j'ai eu pour l'instant avec toutes les œuvres du nouveau canon, sauf le premier arc de Darth Vader.
32/50
Note : 70 %
Extrait du journal du vieux Ben Kenobi
(Star Wars #15)
Deuxième one-shot sur Obi-Wan pendant son exil sur Tatooine, signé aujourd'hui par Mike Mayhew avec au scénario toujours Jason Aaron.
Suite du précédent, mais surtout prélude au suivant, que nous réserve t-il ?
I/ Dessin
J'ai déjà parlé du style réaliste dont je ne suis pas toujours satisfait, surtout quand il est hyper réaliste. En effet, on prendrait presque les images pour des photos, ce qui peut être désagréable et qu'on ne s'attend pas toujours à retrouver dans un comics. La parade ? Être réaliste et stylisé !
Souvent, un bon moyen d'y arriver est la colorisation qui ne doit pas être trop artificielle mais plus naturelle ou artistique (pastel, aquarelle, crayonnée etc).
Ici on est à la limite de ce que je peux supporter en terme de dessins réalistes, ils le sont tellement par moment que ça peut être de trop. Heureusement la colorisation "crayon de couleur" arrive à point nommé et sauve la situation.
Après ce comics nous offre des personnages connus qui ne ressemblent pas forcement à ce qu'on a pu voir d'eux dans les films ! Ce qui est parfait puisque ça se passe à mi-chemin entre deux films, à un moment où on ne sait pas à quoi ressemblent nos héros.
Mention spéciale à un sublime Obi-Wan :
...Et bémol pour Luke qui aurait bien besoin de voir à la fois un orthodentiste, un dermatologue et un coiffeur :
35/50
II/ Scénario
Un an après le précédent one-shot, attendez-vous, pour votre plus grand plaisir, à voir d'avantage Luke Sky-et-Walker dans ce comics (blague qui marchera que pour la version anglaise de cette BD).
Imaginez, Luke découvre ces histoires de son passé et se rend compte que dans celles-ci était présent son futur mentor, qui d'une certaine manière l'était déjà, sans qu'à l'époque il s'en soit rendu compte. La mise en abîme de ces récits, lus à la fois par Luke et par nous, est à savourer !
Mais surtout lisez-le pour les états d'âme d'Obi-Wan qui le rattrapent et le hantent toujours après toutes ces années. Mais ce qui donne surtout du plaisir à la lecture c'est qu'il a beau être sur Tatooine il n'en oublie pas son passé en tant que maître d'Anakin, avec l'ombre qu'est Luke, et surtout en tant que Jedi en continuant à servir les plus faibles et les plus démunis.
Ensuite c'est toujours agréable de découvrir le passé de personnages importants mais ayant trop peu de présence d'écran, comme Owen et Beru.
Pour finir ce one-shot a beau en être un, il ouvre la porte à une suite qu'on attendra avec impatience puisqu'on y verra un personnage agressif de la série Dark Vador ... mais chut ;)
41/50
Pour conclure, des dessins qui en tant que performance artistique sont impressionnants mais en tant qu'illustration me gêneraient presque, avec une histoire à découvrir et bientôt à suivre…
Note : 76 %
Extrait du journal du vieux Ben Kenobi, deuxième partie
(Star Wars #20)
Troisième one shot sur Obi-Wan, celui-ci, contrairement au second, est la suite directe du précédent ! On commence donc avec un enlèvement, ce qui induit un « Obi-Wan Kenobi, vous êtes mon seul espoir ! ». Verdict !
Scénario
Comme d’habitude, c’est court, trop court mais ça je l’ai déjà dit ; comme d’habitude ça va vite, trop vite, mais ça vient du fait que c’est trop court, comme d’habitude on passe des choses sous silence, trop de choses ou on prend des raccourcis, trop de raccourcis mais encore une fois ça découle des points précédents… Mais oui, si on dit que c’est trop court c’est pour une raison ! On ne le dit pas car on en veut plus, on le dit car ça vient entâcher l’histoire. Pour vous donner un exemple sans spoiler, il y a un sauvetage à la fin qui n’aurait pas été possible car le moyen de locomotion choisi n’aurait jamais pu être utilisé dans le temps imparti. Bref, facilité scénaristique…
Pour le reste, comme on le suppose ce comics peut servir d’origine story au Wookiee chasseur de primes (non je ne me tenterai pas à écrire son nom), ce qui est pas plus mal et apporte du background à un personnage que l’on revoit des années plus tard dans la série Dark Vador !
Enfin, l’histoire, bien que plaisante à lire, est un chouia gâchée par une résolution du conflit trop peu réaliste et bisounours mais qui n'est surtout absolument pas plausible. En effet normalement, un chasseur de primes qui apprend qu’un Jedi se cache sur Tatooine appelle immédiatement l’Empire mais là… pouf.
28/50
Dessins
Mike Mayhew est de retour, on retrouve toujours son style photo-réaliste qui, encore une fois nous offre un sublime Obi-Wan Kenobi entre McGregor et Guinness mais surtout nous le met davantage en action. Tout son combat avec le Wookiee est parfaitement bien dessiné et orchestré ; surtout qu’avec son style ça donne l’impression de regarder un film ! Sublime !
Moins de ratés sur les personnages, on reconnait parfaitement bien Owen et Beru et il y a eu du progrès sur Luke !
Par contre il y a une chose que je n’ai pas compris, autant presque toutes ses planches ressemblent à des photos et sont proches de la perfection en guise de dessins photo-réalistes, autant des fois il y a des cases où on dirait un dessin de livre pour enfant. Vous savez avec ce côté un peu pastel, avec des traits brouillons aux contours peu ou pas définis et un flou ambiant. Je ne saurais dire pourquoi, d’autant plus que c’est vraiment dommage.
40/50
Note : 68 %
(Star Wars #26 à 30)
Une fois la lecture de cet arc « Yoda » achevée, une rétrospective de la série Star Wars me semble nécessaire. Mais surtout une question m’habite : de mauvais dessins nous font ils percevoir l’histoire différemment ? On a démarré tranquillement cette série avec un Cassaday moyen et une histoire tout aussi moyenne, s’en suit Immonen, on a aimé Immonen et ce second arc tout autant, on passe le crossover dont nous ne parlerons pas (car Larroca, on y reviendra), Prison Rebelle avec un Yu bancal tout comme l’histoire et enfin la catastrophe Molina pour l’histoire désastreuse de l’Harbinger. Tout semble coller, je me demande donc si les dessins sont un prisme de la qualité de l’œuvre ou s’ils en déforment le contenu.
Dessins : l’avocat du diable ne saurait les défendre
Larroca, je t’ai laissé le bénéfice du doute plus d’une fois, j’ai été le premier à saluer ton travail quand il s’améliorait, à te chercher des excuses quand tu retombais dans tes anciens travers, mais il arrive un moment, un moment où plus rien n’est défendable, où je dois admettre que ce que tu nous as fourni est une catastrophe.
Je n’ai même pas besoin de faire une liste des défauts que tu montres dans cette BD : tu as réussi à faire une compilation de tous ceux dont tu fais preuve d’habitude. Les proportions et les lignes de fuites sont ignobles, Yoda qui est sur un perchoir surélevé semble en contrebas, tous tes personnages filmiques sont recopiés à partir de ton téléviseur que tu as mis en pause, tes contours sont aberrants et ta profondeur de champ, mon dieu, ta profondeur… Et on ne parlera pas de Delgado ton coloriste, si ce garçon a du talent, il lui faudra un autre dessinateur pour le montrer car à part un jaune et un bleu uni il n’y a rien là-dedans, pas de dégradés, pas de jeu de lumière, rien. Plus d’une fois j’avais l’impression en tournant les pages qu’on me livrait un infâme porridge sans âme, sans consistance et sans saveur.
Je finirai avec un nouveau défaut : d’une case à une autre des objets se déplacent ou disparaissent ! Oui oui, quand quelqu’un se fait poignarder l’épaule gauche, ne soyez pas surpris de retrouver la case d’après le poignard au milieu du dos… Il arrive un moment où, à vouloir sortir ces ignominies trop rapidement, on laisse passer des erreurs grossières au milieu de dessins tout aussi grossiers.
Je sais que Larroca est un gage de rapidité mais moi la prochaines fois qu’il nous fait un arc complet je vous ferai ma critique rapidement pour le jour même sans me relire car si lui ne se donne pas la peine de le faire, je ne vois pas pourquoi je le ferai !
(Je ne vous ferrais pas l’affront de joindre une horreur signée Salvador Larroca, y a assez de preuve de son absence de talent sur cet arc dans les previews.)
8/50
Scénario : je peux sous-traiter ma critique à un stagiaire ?
Vous vous souvenez cette petite question que je me posais en début de critique ? Objectivement je me souviens avoir déjà mal noté un dessin et bien noter un scénario, l’inverse est plus difficile, des beaux dessins tendent en effet à faire passer la pilule de l’histoire (cf Obi-Wan & Anakin par exemple)… Mais ici on s’en fout, les dessins sont imbuvables ! Jugeons donc le scénario !
Ah Yoda, des comics, ou des histoires sur ce maître Jedi sont rares ! D’autant plus qu’il s’agit ici de la première histoire sur ce personnage en Univers Officiel ! Réjouissez-vous les fans ! C’est incroyablement stupéfiant à quel point c’est mauvais !
En fait je pense qu’Aaron, pour préparer son histoire, est parti de l’Episode V (ce qui donne au passage à la toute fin de cet arc la seule bonne scène du comics) et dans ce film il n’a retenu qu’une phrase « size matters not » (en VF « la taille importe peu »). De cette phrase il s’est dit « Yoda soulève un X-Wing, facile ! Des rochers, encore plus facile ! Un énorme pilier, de la rigolade ! La moitié du Sénat ? Pas assez spectaculaire ! Moi je vais lui faire soulever une montagne !!!! ». Et voilà on a le synopsis de cet arc « Yoda soulève une montagne », littéralement (dans le tome 2 il bougera des planètes je vous dis).
Et s’il n’y avait que ça… Aaron est parti dans un mélange des genres avec une pseudo histoire fantastico-tribale, sur des pouvoirs mystiques (pas la Force c’est trop facile), des cailloux qui brillent, des rochers qui parlent et des enfants tribaux à poil qui se font la guerre. On comprend rien on tourne les pages sans se rendre compte qu’on passe de Luke à Obi-Wan puis à Yoda et quand à la fin, on espère une ouverture vers le futur crossover avec la série Aphra, on trouve juste Luke qui va faire un massage cardiaque à une montagne (no joke).
Un point est respecté ceci dit, Yoda est toujours appelé « le maître Jedi » donc Luke ne connais pas son nom … Ouf !
10/50
Yoda l’a dit « fais ou ne le fais pas, il n’y a pas d’essai », clairement Aaron et Larroca n’ont pas essayé de faire quelque chose de bien, ils ne l’ont juste pas fait.
Dernière planche avec Yoda
Cohérence respectée
Oublions très vite cette histoire, elle n’a jamais existé
Ce n’est pas ce comics que vous recherchez
Les auteurs, rentrez chez vous et réfléchissez à votre avenir
Note : 18 %
(Star Wars #37, récit de complément)
La critique de L2-D2
Un nouvel extrait du journal du vieux Ben Kenobi, qui relate comment il est venu en aide à un jeune pillard Tusken peu de temps avant la bataille de Yavin.
Ultime prestation de Jason Aaron sur la série Star Wars (et d'aucun diront « il était temps ! »), ce court récit ne se distingue non pas par son contenu somme toute classique mais bien par son dessinateur italien (que l'on a pu apprécié notamment sur la série Green Arrow à l'époque des New 52 de DC Comics) à la mise en scène sublime et extrêmement dynamique. Et le fait de donner un coup de projecteur au peuple Tusken est toujours appréciable, voilà un complément réussi au roman Légendes Kenobi !
Avec Le sable pourvoira, Jason Aaron signe un ultime récit réussi et assez émouvant... mais qui ne fera pas oublier la semi-déception qu'a pu représenter le run du pourtant si doué scénariste. Profitons donc de ces dernières pages !
Note : 70%
Vous l'aurez compris, il est regrettable que le plat de résistance de ce Journal d'Obi-Wan Kenobi soit aussi indigeste (ce soir, c'est Top Chef !). Mais on ne peut que saluer l'initiative de mettre à la disposion du public "profane", qui vient juste de regarder la mini-série sur Disney+ et qui n'est pas au fait des nombreuses années de publication de la saga, un album finalement parfaitement accessible et qui lui permettra de retrouver ce cher Obi-Wan dans ses mésaventures Tatooinesques !
N'hésitez pas à venir nous dire ce que vous avez pensé des différents récits de ce recueil, en vous rendant sur leurs fiches ou bien directement sur le forum !
Et à bientôt pour une prochaine publication littéraire ! :-)
Jagged Fela a écrit:Il faut ajouter aussi l'annual 4
Jagged Fela a écrit:Ça devrait faire plus dans les 270 pages environ.