Bonjour à tous,
Il y a un peu moins de trois semaines, les éditions Pocket ont publié en France le roman Poe Dameron – Chute libre, d'Alex Segura. Catalogué comme « Young Adult » aux Etats-Unis, ce roman se concentre, comme son nom l'indique, sur le personnage de Poe Dameron alors âgé de seize ans et sur les liens qu'il va établir avec les Passeurs d’Épice de Kijimi, qu'il retrouvera bien des années plus tard à l'occasion des événements de L'Ascension de Skywalker. Mais nous n'en sommes pas encore là !;-)
Je vous propose donc ma critique basée sur l'exemplaire VF du roman, un exemplaire offert par Pocket que j'en profite pour remercier chaleureusement au passage.
Mais d'abord, un rappel de la couverture et du synopsis !
Depuis tout petit, Poe Dameron rêve de voler parmi les étoiles. Sa mère, pilote d'A-Wing pendant la Rébellion, était plus qu'heureuse de transmettre à son fils tout ce qu'elle savait. Mais lorsqu'elle est fauchée par une mort prématurée, Poe se retrouve seul avec son père. Submergé par lui aussi par le chagrin, Kes Dameron s'efforce tant bien que mal de veiller sur son fils. Mais Poe aspire à plus ! Il s'ennuie sur Yavin 4 et souhaiterait partir à l'aventure.
Lorsqu'il rencontre un groupe de contrebandiers à la recherche d'un pilote, Poe y voit une formidable opportunité qu'il ne peut refuser. Au cours de ce voyage initatique, son chemin croisera celui des Passeurs d’Épice de Kijimi, de la mystérieuse Zorii Bliss et de l'attachant Babu Frik...
Mais est-ce bien la vie que Poe souhaite mener ? Il lui faudra répondre à cette question s'il veut découvrir quel genre d'homme il est destiné à devenir.
Pocket, 352 pages, 9,50 €
La critique de L2-D2
Souvenez-vous : au cours du film L'Ascension de Skywalker, Poe Dameron révèle qu'il a été Passeur d’Épice, ce qui conduit nos héros sur Kijimi à la rencontre de Babu Frik, attachante petite créature qui va tenter tant bien que mal de débloquer les programmes mémoriels de C-3PO afin qu'il puisse énoncer à haute vois le langage Sith. C'est également sur Kijimi qu'il retrouve Zorii Bliss avec qui, très clairement, il a eu une histoire pour le moins compliqué. Chute libre est donc l'occasion de revenir sur cette période de la vie de Poe !
L'insertion dans l'Univers Officiel
On a pu discuter, notamment sur le forum, du passé de Poe Dameron, et en quoi faire de lui un Passeur d'Epice pourrait rendre caduque son passé tel qu'il était développé dans l'Univers Officiel. Le film, d'ailleurs, donnait l'impression que tout cela s'était déroulé quelques années plus tôt. C'est e réalité plus compliqué que cela.
Car Alex Segura (et le Story Group derrière lui ?) a décidé de placer le roman 18 ans après la Bataille de Yavin, ce qui fait que Poe Dameron a 16 ans lorsque le roman commence... et 17 ans lorsqu'il se termine. Il va encore s'écouler 15 ans avant que L'Ascension de Skywalker ne débute. Autrement dit, dans ce contexte, Poe peut très bien s'être faits les dents avec les Passeurs d’Épice (comme le dit Zorii elle-même dans le roman) avant d’intégrer l'Académie puis la flotte de la Nouvelle République (et l'Escadron Rapier, comme on peut le voir dans les Star Wars Adventures de IDW) avant d'être débauché par la Générale Leia Organa (le récit issu de Avant le Réveil) pour finalement être à la tête de l'Escadron Black au sein de la Résistance (les comics Poe Dameron, la série TV Resistance). Mission accomplie, la continuité est sauve !
Poe Dameron ou Han Solo ?
Dans les derniers films de la saga, Poe Dameron est un homme arrogant, qui repose sur l'humour et qui a une confiance excessive bien que justifiée en ses talents de pilote. Bref, c'est Han Solo mais à bord d'un X-Wing... et c'est le cas ici. Le duo Poe Dameron – Zorii Bliss fait, peut-être un peu trop d'ailleurs, penser au binôme Han et Qi'ra dans Morts ou vifs, roman lui aussi pour jeunes adultes sorti un an plus tôt. La mort de sa mère est omniprésente dans son esprit, sans que pour autant elle ne nous soit narrée en détail : elle est survenue bien longtemps avant le début du roman, et jamais les différents personnages n'en parleront, ne nous expliqueront ce qu'il lui est exactement arrivé. C'est dommage.
A l'inverse, Zorii Bliss est beaucoup plus construite, et la jeune femme est la grande gagnante du roman. Mention spéciale à Babu Frik également, qui n'apparaît que dans un nombre de pages assez réduit et qui donne le sourire à chacune de ses répliques. Le personnage était une réussite dans L'Ascension de Skywalker, c'est aussi le cas ici.
Des Passeurs d’Épice, vraiment ?
Venons-en au principal reproche qu'on peut faire au roman : il ne met que rarement Poe face à ses contradictions. Le voilà qui intègre une organisation redoutable et redoutée, dont la réputation va grandissante... mais jamais il ne se salira les mains, et jamais il ne sera impliqué dans des affaires trop louches. Passeurs d'Epice ? A aucun moment on ne le voit être impliqué dans une telle activité. De la contrebande ? Son groupe et lui en font. Des rendez-vous, des accords à passer ? Pas de problèmes. Mais faire passer de l'épice, donc de la drogue. Jamais. Des magouilles, des trafics, okay, mais la drogue, c'est mal... et donc, ça devient un problème lorsqu'on veut nous expliquer que Poe a travaillé dans ce milieu, et qu'on bâtit un roman sur le sujet.
Le point positif de ce reproche, finalement, c'est qu'il justifie pourquoi Poe ne rentre pas dès que possible chez son père. Finalement, il ne fait rien de trop grave, il est plus ou moins tombé amoureux de Zorii, il s'est lié d'amitié avec une droïde et il pilote.
Une conclusion décevante
Parce qu'il faut bien en parler, tout de même. Il est difficile de croire que Poe décide de quitter l'organisation à l'instant précis où il le fait. Après tout, à plusieurs reprises il explique être resté pour Zorii... et il l'abandonnerait dans cette posture, vraiment ? Cet acte va à l'encontre de tout ce que le personnage a défendu comme valeurs au cours du roman. Et Alex Segura ne se mouillera pas plus pour toute la suite : aucune scène de retrouvailles finale entre Poe et son père alors même que le roman est bâti sur l'absence de dialogues entre le père et le fils, ce que tous deux se reprochent intérieurement d'ailleurs. Le bon point, en revanche, ce sont finalement les deux dernières pages du roman, qui lancent Poe vers son avenir tel que le spectateur des films le connaît.
Bilan
Loin d'être un roman raté, Poe Dameron – Chute libre a cependant le principal défaut d'être construit pour justifier une phrase d'un film, ce qui donne tout du produit de commande. Parfois redondant dans sa construction scénaristique, le roman réussit cependant à faire vivre le personnage de Poe Dameron sous nos yeux. L'auteur a su capter l'essence du personnage, ce qui saura satisfaire tous les amoureux du meilleur pilote de la Résistance !
NOTE : 70 %
A noter que le roman porte le numéro 180 !
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé du roman en vous rendant sur sa fiche ou bien sur le topic du forum !
Encore merci aux éditions Pocket pour l'exemplaire offert pour la critique, et on se retrouve dans quelques semaines pour parler du prochain roman à sortir de ce côté de l’Atlantique, le deuxième tome de L'Escadron Alphabet intitulé Où l'ombre s'abat. Tout un programme, non ?
L'auteur a su capter l'essence du personnage
Cet acte va à l'encontre de tout ce que le personnage a défendu comme valeurs au cours du roman
link224 a écrit:
Bah au contraire, l'acte est parfaitement logique. C'est exactement au moment où on retrouve le vrai Poe des films. Le mec intègre qui se bat pour le bien. Parce que Segura s'est rendu compte qu'il avait fait de la daube pendant 300 pages, fallait bien que lors des 10 dernières pages, il fasse retomber le personnage sur ses pattes
link224 a écrit:T'es réellement sérieux quand tu dis ça ? Donc tu cautionnes que l'essence de Poe, c'est d'être un abruti fini ? Vu que c'est ce qui est montré dans le roman... alors que c'est totalement à l'opposé du personnage présenté dans la postlogie![]()
link224 a écrit:Bah au contraire, l'acte est parfaitement logique. C'est exactement au moment où on retrouve le vrai Poe des films. Le mec intègre qui se bat pour le bien. Parce que Segura s'est rendu compte qu'il avait fait de la daube pendant 300 pages, fallait bien que lors des 10 dernières pages, il fasse retomber le personnage sur ses pattes
Louve a écrit:Poe a 16 ans. Ce n'est pas franchement l'âge de la maturité...
Louve a écrit:Poe a 16 ans. Ce n'est pas franchement l'âge de la maturité...
Dark Servatos a écrit:Poe a 16 ans dans le roman et comme beaucoup d'ado il pense avec son entre jambe, et reste par amitié, dans un sens on retrouve le Poe des films qui est fidèle.
L2-D2 a écrit:lorsqu'il commence à se rendre compte qu'il a peut-être tapé à côté, ses sentiments pour Zorii sont trop présents
L2-D2 a écrit:Poe qui abandonne une amie, une alliée, celle qui l'a motivée à rester ? Non, ça pour le coup, je n'y adhère pas.
link224 a écrit:Non mais ça je sais, sauf que justement, s'il avait été intelligent (comme dans les films), il se serait barré dès le début... vu que très peu de temps après qu'il les ait rejoints, il se rend compte que ce sont des pourritures
Là, le côté "ado débile qui ne pense qu'aux meufs", il est poussé beaucoup trop loin par rapport à ce que l'on connaît du Poe des films (et des comics, d'ailleurs).
L2-D2 a écrit:Ce sont des trafiquants, des magouilleurs, mais le roman ne les montre à aucun moment dealer ou passer de l'épice.
L2-D2 a écrit:Il "ne pense pas qu'aux meufs"
Jedi.Niluje a écrit:Ensuite je trouve dans les critiques que Chris Terrio a bon dos, Alex Segura est aussi responsable de son roman routinier qui n'arrive jamais à rendre son héros consitant ou au moins attachant.