Sur la borne d'arcade, le jeu commence par un titre sur fond de zone de jeu. Les ordinateurs auront droit à des écrans de présentation tous plus jolis les uns que les autres. Un petite démo explique au joueur ce qu'il aura à faire et l'invite à glisser une pièce dans la fente (on se souvient avec tendresse du fameux "insert coin" qu'on prononçait volontiers à la française "insère coin", comme coin-coin.) Puis le jeu démarre. On a une jolie vue de l'Executor qui arrive au-dessus d'Endor, et on entend la voix sinistre de Vador qui dit "Leave it to me", sous-entendu "s'occuper des rebelles"...

Partie 1 :

Il s'agit là de "guider la Princesse Leia à travers la forêt d'Endor" juchée sur un speeder bike. Il suffit de suivre la piste bordée d'arbres, direz-vous. Mais celle-ci est encombrée d'arbres, de speeder-bikes impériaux et d'ingénieux pièges ewoks destinés à stopper les engins (cordes tendues entre deux arbres, billots de bois qui écrase les véhicules…) Les impériaux, qui plus est, ne se gênent pas pour tirer sur la Princesse. Le joueur doit donc dans l'ordre éviter les arbres, éviter les tirs impériaux et éviter les pièges ewoks tout en s'arrangeant pour que ses poursuivants tombent dedans. Il est également possible de tirer soi-même si on arrive à se placer derrière un impérial, mais tirer correctement et piloter en même temps relève de l'exploit. Enfin, le joueur peut heurter les speeder-bikes impériaux et les envoyer dans le décor. Dans les vagues suivantes, on peut même passer dans des troncs d'arbres évidés, les impériaux n'y arrivent pas et se mangent le décor, quels ballots ! Une fois arrivée au Village Ewok, la princesse est accueillie par C-3PO et R2-D2 et quelques ewoks.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas facile. La manette de jeu de la borne d'arcade, une sorte de volant analogique à retour de force, permet beaucoup de précision dans les commandes, mais demande beaucoup d'adresse pour réussir a éviter les arbre et les tirs ennemis. En effet, le scrolling est très rapide. En émulation, il faut un stick analogique, sans quoi c'est injouable. Et ce n'est que la première vague. Dans les vagues suivantes, il faut parcourir le même tableau avec des difficultés supplémentaires : plus d'arbres, plus d'impériaux qui tirent plus, plus de pièges ewoks… bref, de quoi dépenser rapidement ses trois pauvres vies et devoir mettre une nouvelle pièce dans la machine.

Partie 2 :

C'est un tableau double. En effet, il alterne entre Endor et l'espace. Voyons ça. Nous y voyons dans un premier temps notre ami Chewbacca s'emparer d'un AT-ST avec lequel il doit remonter la piste (cette fois représentée dans l'autre sens) vers la base impériale pour détruire l'écran de protection de l'Étoile de la Mort. La piste est jonchée de tas de bois qu'il faut bien sur éviter (le scrolling est automatique et rapide) et en plus, pour ne rien arranger, des billes de bois dévalent la piste. Il faut les détruire en tirant dessus. Enfin, d'autres AT-ST attendent le joueur au tournant.

Pendant ce tableau (le changement se fait sans avertissement) on passe à l'espace au-dessus d'Endor, où le Faucon Millenium, accompagné de deux X-Wings, remonte la flotte impériale en direction de l'Étoile de la Mort. On entend des communications encourageant le joueur à faire vite pour détruire le champ de protection, sans quoi… Évidemment, des TIE attaquent le Faucon, et il faut s'en occuper, ainsi que les tourelles laser des stardestroyers.  Puis on revient sans crier gare sur Endor, où Chewie pilote toujours son AT-ST. Une fois qu'il a atteint la base impériale après avoir traversé pas mal d'embûches, celle-ci explose, et le Faucon peut attaquer à son tour.

Là encore, c'est à peu près facile au début mais ça devient vite très difficile au fil des vagues.

Partie 3 :

C'est enfin l'attaque de l'Étoile de la Mort. Les X-Wing se détachent du Faucon, et celui-ci pénètre dans la superstructure de la base impériale. Ce n'est qu'un (simple) tunnel à remonter jusqu'au réacteur, toujours en scrolling automatique et rapide, mais celui-ci est lui aussi semé d'embûches : il faut franchir des "portes", et certaines présentent des obstacles qui se referment sur le Faucon au passage. Le moindre contact avec les murs et c'est la fin. Pour ne rien arranger, des TIE interceptors remontent eux aussi le tunnel pour bien nous embêter. Avec les vagues successives, la difficulté augmente : plus de portes de plus en plus étroites, plus d'obstacles, plus de TIE, et surtout un tunnel qui se rétrécit, bien entendu. Une fois parvenu au réacteur, il faut le détruire en tirant dessus et faire demi-tour.

Parce que ce n'est pas fini : il faut refaire le même chemin en marche arrière, talonné par la vague de feu de l'explosion du réacteur. Le même chemin, avec les mêmes obstacles, les mêmes murs et les mêmes portes qu'on a eu du mal à passer à l'aller. Si toutefois on passe, le Faucon sort de l'Étoile de la Mort et on droit à une explosion plutôt minable…

Et le jeu reprend au début, mais en plus dur. Voilà.

Un jeu typique de ce qui se faisait sur les bornes d'arcade au début des années 80. Le truc pour faire les poches de joueurs, autrement dit, avec la promesse d'émotions fortes, qui, avouons-le, était quand même présentes la plupart du temps, du moins au début. C'était rapide, c'était frustrant et ça ne pardonnait pas.

Les portages du jeu sur ordinateur n'ont pas changé d'un iota le gameplay. J'y ai pas mal joué sur Atari ST, c'est tout aussi difficile, sauf que le jeu est graphiquement plus réussi sur Atari et Amiga que sur la borne. Pour l'anecdote, le jeu est sorti en URSS sur l'ordinateur Elektronika BK, dans une version très simplifiée, sans couleurs et au design assez particulier.