Le module 32X pour Megadrive, gros bloc noir assez disgracieux, fut une invention ingénieuse : pas besoin de sortir une nouvelle console, insérez simplement le module dans le slot jeu de la console, et les jeux 32bits en 3D texturés sont enfin à portée de main : 32000 couleurs, 50000 polygones texturés par secondes. Nintendo préférera insérer une nouvelle puce dans ses cartouches pour obtenir des résultats similaires. Star Wars Arcade fut l'un des jeux de lancement de cette extension, vendu en même temps que le module. C'est un portage de la (fort rare) borne d'arcade Sega du même nom. Techniquement, c'est honnête, mais pas à la hauteur d'un X-Wing sur PC sorti l'année précédente. Essentiellement, il s'agit de combat spatial contre des TIE fighters avec quelques objectifs intéressants : détruire les deux Etoiles de la Mort et une Supercroiseur Impérial, le tout en 3D. Mais quelques défauts gâchent ce bel ensemble...

Réminiscence du jeu préhistorique sur Atari 2600 et reprenant exactement la même structure scénaristique, le jeu est avant tout un shoot 'em up assez bien fichu. De qualité moyenne pour un non-fan, il est un régal à l'époque pour les fans de Star Wars assoiffés de combats spatiaux haletants et ne possédant pas encore les (très coûteux) PC disponibles au début des années 90.

Un ou deux joueurs peuvent s'attaquer à ce jeu, tout comme sur la borne d'arcade : un X-Wing pour un joueur qui devient à la fois pilote et tireur, ou un Y-Wing pour deux avec un pilote et un canonnier. Le jeu se découpe en missions selon deux versions : la version Arcade (reprenant le jeu de la borne) ou une version spécifique 32X avec de nouvelles missions originales. Les missions commencent avec une image de l'amiral Ackbar donnant ses instructions à la flotte et précisant le nombre de TIE à détruire le cas échéant. Dans certaines missions, il importe peu de détruire les TIE mais il faut finir le parcours pour détruire l'objectif.

Les missions commencent simplement dans un champ d'astéroïdes où tournent des TIE (Standard et Bombers) faciles à descendre dans les premiers niveaux de difficulté. Puis les choses se corsent un peu : il s'agit d'attaquer toute une formation Impériale en tournant autour des croiseurs et en évitant leurs tirs. Puis vient l'attaque de l'Etoile Noire (version épisode IV) avec une séquence en surface (préfigurant pas mal de futurs jeux comme Rogue Leader) où les TIE et les turbolasers volent bas. Détruire l'Etoile Noire ne pose pas de problème particulier car le vaisseau du joueur dispose de torpilles à proton qui se régénèrent en cours de jeu.

Détruire l'Etoile de la Mort (version épisode VI) est plus complexe : il faut parcourir le tunnel pour atteindre le réacteur central tout en descendant les intercepteurs TIE qui infestent l'endroit. Une fois dans la salle du réacteur, soigneusement reproduite, quelques torpilles font l'affaire et le jeu reprend, dans la difficulté supérieure : les TIE sont de plus en plus difficile à descendrent. Un autre niveau très similaire est celui du Supercroiseur : le but est de parcourir un tunnel à l'intérieur du vaisseau impérial pour parvenir au cœur de celui-ci et le détruire.

Autre aspect : le minutage. Chaque niveau est minuté par un compteur, ce qui accroît encore la difficulté. Il est possible de jouer selon 2 vues : cockpit et vue extérieure. Le vaisseau possède des boucliers en nombre limité, alors attention aux TIE qui tirent souvent par derrière, les bougres ! Lorsque les boucliers sont HS, tout se met à clignoter et la fin est proche. On peut entendre le cri de détresse de R2-D2 qui retentit.

D'ordre scénaristique, le plus gros défaut de ce jeu, à mon sens, est de ne pas identifier le joueur. D'autres jeux vidéo du même style permettent au joueur d'incarner Luke ou au moins Rookie One, bref, d'être quelqu'un. Dans SWA 32X, le joueur est un pilote lambda, noyé dans la masse des autres chasseurs. Il est en fait le pilote X qui se crash à la surface de l'Etoile Noire pendant que Luke fait tout le boulot. Dommage. De plus, il n'y a pas d''“histoire”, pas de scénario particulier, rien que des missions de destruction massive. Là encore, dommage. En fait, la conversion du jeu n'a pas profité. Certes, un jeu comme celui-ci, tel quel, fonctionne bien dans une borne d'arcade dont le but est de faire de l'argent en procurant un maximum de sensation au joueur. Mais une transposition sur console aurait gagné à ajouter quelques éléments.