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Ho-D’Oacr’. En bothan : le Port de la Perle. La poésie du nom ne présentait dès lors aucune espèce de rapport avec la réalité de l’endroit, à savoir un chantier spatial demeuré secret, constitué de plusieurs complexes robotisés en orbite autour d’une planète classée invivable en dépit de ses couleurs pastel.

Ho-D’Oacr’. Le point de départ de l’offensive finale, celle qui mènerait la Flotte bothane aux portes de Coruscant – et mettrait du même coup fin à la guerre.

Ho-D’Oacr’. Lieu de résidence du capitaine Kre’fey depuis déjà un bon moment. Mais, il le savait, cela ne durerait pas longtemps. La Flotte combinée allait bientôt amorcer son trajet hyperspatial jusqu'au Centre impérial. Et alors…

- Générateurs hyperdrives parés, répéta une fois de plus l’un des membres de l’équipage.

Debout sur la passerelle de commandement du croiseur Ca’rix, Kre’fey se contenta de hocher la tête à l’adresse de l’officier de bord. Il n’y avait plus qu’un ordre à donner. Un seul. Mais il fallait attendre que les autorités supérieures se bougent le cul.

En remerciement de ses bons et loyaux services, l’amiral Khi’mel, lequel dirigeait la Flotte à partir du croiseur Thei’pel en compagnie du Conseiller Mek’Thra, avait nommé Kre’fey à la tête d’un croiseur de combat. C’était très aimable de sa part, d’autant que Kre’fey n’avait jamais véritablement commandé de vaisseau lourd jusque là, sinon en qualité d’adjoint ou de concepteur de plans stratégiques – signe de promotion imminente. Si tout se passait comme prévu, si Coruscant tombait, Kre’fey grimperait les échelons de la hiérarchie à la vitesse luminique.

Bon sang, mais qu’attendaient-ils pour donner l’ordre ?





- Ackbar devrait bientôt arriver à Naboo, estima Mek’Thra en consultant son chrono.
- Et nos agents nous contacter, ajouta Khi’mel, assis sur son fauteuil de commandement.

Derrière eux, l’équipage s’affairait, anxieux sans le montrer, tout entier soumis à l’idée, celle de l’offensive imminente. Ils se préparaient depuis des mois à entrer en action – et on leur avait dit que cette action ramènerait la paix dans la galaxie !

Mek’Thra et Khi’mel attendaient avec une impatience mal contenue le message que Nesta devait leur envoyer. Un message qui signifiait que le coup d’Etat était en route et allait permettre au Grand Moff d’éliminer les dernières résistances à la grande opération. Une quinzaine de vaisseaux bothans, croiseurs et destroyers Katana, avait été réunie dans ce but.

Mais le message ne venait toujours pas.

Un officier bothan rejoignit les deux leaders sur la passerelle de commandement.

- Message des services de renseignements ! clama-t-il en transmettant la datacarte à l’amiral Khi’mel.
- Donnez moi ça, intervint Mek’Thra avec aigreur.

Tandis que l’officier se retirait, le Conseiller l’inséra dans son databloc portatif, lut les données qui s’y inscrivaient.

- Qu’est-ce que… laissa-t-il échapper.

Khi’mel s’aperçut que son supérieur était comme sous le choc.

- Qu’y a-t-il ? demanda l’amiral, suspicieux.

Mek’Thra ne répondit rien. Il resta là, immobile, comme tétanisé.

- Conseiller… ?

Khi’mel se leva, mais un autre officier de bord s’était amené sur la passerelle, l’air pas très confiant.

- Amiral, le réseau Holonet de Coruscant vient de diffuser une allocution du Gouvernement impérial. Nous l’avons enregistrée.
- Diffusez-là.
- A vos ordres.

L’officier eut un geste à destination de la fosse d’équipage. Khi’mel activa son lecteur holo.

« Une minuscule clique d’officiers et d’administrateurs stupides, ambitieux et sans scrupules a comploté d’anéantir le Gouvernement impérial par un coup d’Etat d’une ampleur inégalée. Leur échec est à la hauteur de la trahison dont ils se sont rendus coupables envers l’Empire. L’ordre a pu être restauré sans difficulté au Centre impérial. Les traîtres ont été arrêtés et emprisonnés. Ils paieront cher pour cette félonie. Malheureusement, une partie de leurs effroyables desseins s’est réalisée. Une bombe installée dans la salle du Grand Conseil Impérial a explosé alors que se tenait une réunion au sommet de notre Etat-Major et des Gouverneurs Principaux. Il n’y a eu malheureusement aucun survivant… »

Ce n’était pas Nesta qui disait ça. Non, c’était un général, que Khi’mel ne connaissait pas, un général entouré de deux autres types du même genre.

Et ça s’annonçait mal. Très mal.

Khi’mel, plus que perplexe, très perplexe donc, se tourna vers Mek’Thra, lequel n’avait pas proféré un mot.

- Conseiller ? Pourriez-vous m’expliquer ?
- Qu’y a-t-il à expliquer ?

Le ton de la voix surprit l’amiral. Mek’Thra s’était comme soudainement vidé de toute assurance, de toute espérance.

- Nos agents nous confirment qu’Isard a pris les commandes, poursuivit le Conseiller, dont les épaules s’étaient affaissées. Nesta a échoué.
- Echoué ?

Khi’mel n’en croyait pas ses oreilles. Echoué ? Une opération aussi bien montée avait donc échoué ?

- C’est impossible, se récria Khi’mel. Nous pouvons encore attaquer. Nos renseignements concordent, l’escadre d’Hiffrig est partie pour Naboo, il ne reste que les boucliers déflecteurs… Une action commando et…
- Nous n’avons pas les moyens de nous en prendre à l’ordinateur central, répliqua mollement Mek’Thra. Seul Nesta…

A cet instant, le sang de l’amiral se glaça. Si le complot avait été vaincu, si Nesta avait été mis hors de combat… S’il avait… parlé…

- Conseiller, êtes-vous en train de me confirmer que l’offensive est annulée ?

Mek’Thra contemplait l’espace qui s’étendait au-devant d’eux, au-delà de la baie vitrée. Les vaisseaux Katana et les chantiers qui parsemaient la zone. Cette Flotte qui aurait pu s’emparer du cœur de la galaxie.

- Conseiller ?

Isard. Cette miss connasse avait réussi… Cette… En dépit de tous ses efforts, en dépit de tous leurs efforts… Le plan s’effondrait.

- Conseiller, il me faut vous avertir que notre base spatiale court dès lors un grave danger !

Mek’Thra ne répondit rien. Mek’Thra ne répondait rien. Mek’Thra était anéanti.

L’amiral Khi’mel serra les dents. De toute évidence, on ne pouvait plus compter sur lui.

- Que la Flotte se mette en état d’alerte défensif, stade 5. Des vaisseaux impériaux vont sans aucun doute lancer une attaque. Que les personnels des chantiers évacuent vers le secteur GF-13.

Une série de « A vos ordres » retentit.

- Amiral !

Khi’mel se retourna, fou de rage. Dévisagea l’importun qui venait de l’appeler de sa console.

- Nous ne sommes pas sur le marché aux bestiaux de Shaum Hii, lieutenant Leh’st, dit-il enfin, d’une voix calme et glacée. Nous sommes sur la passerelle de commandement d’un croiseur de la Flotte bothane. On ne doit jamais – je répète : on ne doit jamais – crier une information de service dans la direction approximative de celui à laquelle elle est destinée. Est-ce bien clair ?

Leh’st déglutit avec peine.

- Oui, amiral, mais… Nous venons de recevoir un message du Conseiller Fey’lya. Il exige d’être mis en communication avec le Conseiller Mek’Thra et vous-même, amiral !

Ce fut au tour de Khi’mel de déglutir. Fey’lya ? Ici ? Mais comment avait-il su… Comment…

- Il ne manquait plus que lui, persifla Mek’Thra, qui avait repris du poil de la bête.

« N’est-ce pas ! » confirma le Conseiller bothan à la peau claire dès que sa forme apparut sur le lecteur holographique de l’amiral.





Le ton employé par Fey’lya était du genre : « Alors, connard, qui a finalement baisé la gueule de l’autre ? » Il avait particulièrement mijoté son entrée en matière et au vu de la surprise qui s’étalait sur le faciès de ses deux interlocuteurs, il sut qu’il avait mis dans le mille.

- Le vaisseau Thei’pel ne semble pas encore très disposé à nous dresser le tapis rouge, fit savoir le pilote de la navette qui transportait Fey’lya.
- Aucune importance ! sourit le Bothan. Ils seront bien obligés de nous accueillir.

Le pilote se le tint pour dit. Un bon élément, songea Fey’lya, doublé d’un physique surprenant. Ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait dénicher des Gamorréens pilotes, non ? Et c’était en vertu de ce physique pas franchement accueillant que le zigue avait hérité du surnom de « Piggy ».

- Continuez de survoler leur croiseur, monsieur SaBinring ! ordonna le Conseiller hors holocom. En attendant que leur avis évolue.
- C’est vous qui voyez, obtempéra le pilote.

Fey’lya retourna à la liaison holocom, laquelle était absolument parfaite.

- C’est un honneur pour nous, Conseiller ! déclara hypocritement l’amiral Khi’mel.
- Et pour moi donc, répondit Fey’lya. Amiral, quoi que vous entrepreniez, vous devez tout arrêter. En vertu de l’ordonnance n° 0022549 de Mon Mothma, que vos services de décryptage viennent probablement de recevoir, l’entière Flotte d’Ho-D’Oacr’ passe sous mon commandement. Vos vaisseaux devront quitter la base spatiale pour se rendre au point dont je vous livre actuellement les coordonnées, et ce le plus rapidement possible.

En face de lui, personne ne moufta.

- Me suis-je bien fait comprendre ?

Toujours aucune réponse.

- Me suis-je bien fait comprendre ?

Ce fut Mek’Thra qui se lâcha le premier.

- Conseiller Fey’lya, vous semblez ignorer que la Flotte impériale peut nous tomber dessus d’un instant à l’autre.
- C’est précisément pour cette raison que je vous intime l’ordre, à vous, à la Flotte et aux personnels des chantiers, d’évacuer instamment la zone. La Flotte, pour sa part, devra rejoindre le point indiqué.
- Comment ? protesta Khi’mel. Mais…
- L’Alliance comptait avant Endor sur de nombreuses bases secrètes, rappela sèchement Fey’lya. La chute de l’Empire nous amène encore plus de chantiers et d’arsenaux. La perte d’Ho-D’Oacr’ est ainsi apparue au Conseil de Guerre de l’Alliance comme des plus négligeables. Par contre, vaisseaux, personnel et équipages possèdent une toute autre valeur. C’est pourquoi je répète cet ordre pour les malcomprenants que vous êtes : organisez l’évacuation de la base et envoyez la Flotte aux coordonnées indiquées.

L’œil aguerri de Fey’lya scrutait la moindre des réactions faciales de ses deux compatriotes. Le visage de Khi’mel était comme figé, celui de Mek’Thra tremblait de fureur.

- J’ajoute, reprit Fey’lya, que je relève l’amiral Khi’mel de ses fonctions, pour désobéissance aux ordres et rétention d’informations au détriment de l’Alliance.
- Quoi ? Mais vous êtes complètement malade !

Le cri du cœur, pour Khi’mel.

- Je crains que le Conseiller Fey’lya n’ait nullement réalisé toute la portée de ses actes, déclara sinistrement Mek’Thra. Qu’il ne se laisse emporter par son ambition dévorante pour commettre des abus de pouvoir indignes d’un officier membre de l’Alliance…

Cette menace à peine voilée fit sourire Fey’lya. Evidemment, le croiseur pouvait lui tirer dessus, mais il savait – ou espérait – qu’ils n’en feraient rien…

- Votre conception de la dignité et du devoir de loyauté est bien étrange, mon cher Mek’Thra, dit-il avec une pointe d’ironie méchante dans la voix. Je ne crois pas me souvenir avoir aidé l’Empereur à exterminer le peuple caamasi, moi.

Devant lui, son pilote poussa un cri de surprise. Des murmures, des éclats de voix résonnèrent sur son lecteur vocal relié à l’holocom – le Conseiller en déduisit que cela venait de la salle d’équipage.

- Le Conseiller Mek’Thra est mis en état d’arrestation, ajouta Fey’lya. Pour crime contre la civilisation et haute trahison caractérisée par l’intelligence avec l’ennemi.

L’hologramme de Mek’Thra resta immobile quelques secondes, le temps de digérer la nouvelle qui lui tombait dessus comme la foudre. Le regard de Fey’lya se riva à celui, haineux et incertain, de son confrère.

- C’est fini pour toi… maugréa Fey’lya sur un ton chucknorriste.

La mâchoire de Mek’Thra laissa apparaître des dents serrées, serrées de rage, de colère.

- Vous n’avez pas la moindre preuve contre moi ! explosa-t-il subitement. Cette accusation insensée et infondée vous coûtera très cher, Fey’lya, je vous le garantis !
- J’ai la déposition de l’ex-Moff Ciercecca, qui témoignera de l’existence d’un accord et d’un partenariat de longue durée existant entre vous et le Grand Moff Nesta, partenariat qui vous a amené à coordonner le sabotage des boucliers de Caamas il y a plus de vingt ans, et qui vous a conduit à vouloir lancer récemment une offensive hasardeuse sur Coruscant…
- Le Moff Ciercecca ? Le Moff Ciercecca ? (Mek’Thra éclata de rire, il en bavait presque) Un Impérial ? Franchement, vous me décevez… Est-ce là tout ce que vous avez ? Auquel cas je vous briserai, Fey’lya, m’entendez-vous ? Je vous briserai !

Fey’lya se renversa sur son siège. C’était le moment où jamais.

- Attention où vous mettez les pieds, Conseiller, reprit Mek’Thra.
- Les pieds, je les mets où je veux, répondit le Bothan. Et là, c’est dans ta gueule.
- Comment ? éructa son adversaire.
- Outre votre ignominie sur Caamas et votre « excès de zèle » concernant Coruscant, vous avez livré des informations à l’ennemi, lesquelles lui ont failli permettre de capturer des agents mandatés par la Rébellion sur le Centre impérial.
- Failli ?
- Failli. Ces agents ont pu s’emparer d’un document impérial confidentiel, un document nous livrant la liste des Bothans impliqués dans la commission de ce crime odieux qu’a été le génocide caamasi.
- Vous… vous mentez ! (de la bave, qu’on vous dit) Vous mentez !
- L’on y trouve des noms fort connus, dites-moi, sourit Fey’lya. Votre nom, évidemment. Et également celui de l’amiral Khi’mel.

Nouveau silence. Le silence du choc absolu. Fey’lya bluffait, mais il savait qu’il avait gagné lorsqu’il vit Khi’mel perdre toute contenance et s’affaler sur son fauteuil de commandement.

Et l’arrestation de ces deux pontes valait très bien l’acquisition du Document de Caamas. A la pensée que ces chiens allaient enfin payer, le sourire de Fey’lya s’élargit.

- Amiral ! cria Mek’Thra, définitivement hors de lui. Ouvrez le feu sur la navette du Conseiller ! De toute évidence, il est passé du côté impérial et vise à désorganiser nos défenses !

Pas de réponse. Khi’mel, la bouche ouverte, semblait plongé dans une étrange léthargie.

- Amiral !

Piggy fit un signe à Fey’lya.

- Conseiller, le commandant Cy’glia, de la 2e escadre d’Ho-D’Oacr’, vous signale qu’il se range sous vos ordres et que ses vaisseaux sont en train de modifier leurs objectifs hyperspatiaux.

Bien, se félicita Fey’lya. La moitié de la Flotte combinée venait de rallier sa cause – donc, celle de l’Alliance.

- Dites-leur d’amorcer leur trajet dès que possible.
- Le commandant Cy’glia nous répond que ce n’est qu’une question de minutes.

Devant lui, Mek’Thra essayait vainement de raisonner Khi’mel. Mais ce dernier s’était littéralement statufié. Un dernier regard de Mek’Thra à destination de Fey’lya, et ce fut tout. La communication fut instantanément coupée.

- Conseiller, avertit Piggy. Message du capitaine Kre’fey, du croiseur Ca’rix. Les autres commandants de la 1ère escadre vous informent par son biais qu’ils vous reconnaissent comme commandant en chef et se préparent également à sélectionner leur nouveau point de saut.

Kre’fey, hein… Que faisait donc le « cher cousin » dans ce nid de vipères ?

- Parfait, constata Fey’lya. Dites-leur de se maintenir en état d’alerte défensive, afin de couvrir l’évacuation des chantiers. Êtes-vous toujours en communication avec le croiseur Thei’pel ?

La voix de Piggy était peu confiante.

- Je ne sais pas ce qui se passe, Conseiller.

Au dehors, les différents chantiers spatiaux voyaient divers vaisseaux de petit tonnage les quitter pour rallier une destination plus sûre. De toutes façons, se dit Fey’lya, Ho-D’Oacr’ n’était pas un modèle de haute-technologie. Question machines et ports spatiaux, l’Alliance, comme il l’avait déjà dit, en avait gagné pas mal… Militairement causant, le Port de la Perle n’était pas du genre défendable. Bien caché, certes, mais pas un bastion.

Le croiseur Thei’pel pivota vers bâbord, vers la navette de Fey’lya en fait. Le Conseiller ne savait ce qui se préparait.

Et commença à éprouver de l’inquiétude.





C’était vraiment dingue, en vérité. Le capitaine Kre’fey s’était pris la tête à une vitesse subluminique pour pondre des plans destinés à s’emparer de Coruscant, en pure perte évidemment, et voilà que non content de ramener sa fraise, le « cher cousin » Conseiller prenait le commandement de la Flotte – tout en accusant les patrons d’avoir trempé dans le génocide caamasi !? La vie réservait décidément son lot de surprises.

Et vu l’habituelle prudence tordue de Fey’lya, ces accusations ne devaient pas être infondées. D’ailleurs, Kre’fey n’avait jamais pu capter Mek’Thra – un Conseiller aussi ambitieux que le « cher cousin », mais à la fois beaucoup plus secret et médiatique, cultivant le paradoxe et le goût de l’intrigue avec une aisance de prince.

- Commandant, la 2e escadre vient de partir dans l’hyperespace, le prévint une enseigne.
- L’évacuation se poursuit-elle ?
- Oui, commandant. Tout devrait être achevé avant une heure.
- Bien.

En y réfléchissant, c’était cette accusation de génocide – et la pitoyable réaction de Khi’mel – qui avait entraîné le ralliement des capitaines de vaisseaux autour de Fey’lya. Que des Bothans aient pu se laisser corrompre par Palpatine et participer à l’une des pires atrocités de l’Histoire, voilà qui jetterait un terrible voile d’opprobre sur Bothawui. Il fallait réparer. Mettre hors d’état de nuire ces ordures de traîtres. Et passer par des preuves de solide attachement aux idéaux défendus par l’Alliance.

- Commandant, il semble que le Thei’pel se soit mis en position d’attaque et cible la navette personnelle du Conseiller Fey’lya.
- Les imbéciles, pesta Kre’fey. Que notre vaisseau se mette lui aussi en position d’attaque, vecteur LK-16.

L’enseigne afficha une moue de surprise.

- Nous ciblons le Thei’pel, Commandant ?
- Parfaitement, répondit Kre’fey entre ses dents. Il s’agit de déjouer une tentative de mutinerie.
- A… à vos ordres ! glapit l’enseigne, hésitante.

L’on frôlait le ridicule, là. En temps de guerre, l’on ne pouvait se permettre ce genre de dérive hallucinatoire…

- Commandant !

Le cri avait été strident. Kre’fey y lut de la surprise – et de la peur, de la terreur… Il ne comprit pas tout de suite. Se retourna vers la baie vitrée, vers le cosmos.

C’était tout simple, en fait. Tout con, même.

Cinq destroyers impériaux venaient de surgir de l’hyperespace.





- Commandant, notre attaque surprise a réussi.

Le capitaine Pellaeon se contenta d’approuver de la tête, se passant très bien de cette remarque purement protocolaire. Devant lui s’étendait la base ennemie qu’Ysanne Isard lui avait ordonné, il y a peu de temps, de réduire en cendres. Et il devrait remporter la victoire avec cinq destroyers péniblement rafistolés dont il se demandait encore comment ils avaient pu franchir l’hyperespace. « Vous êtes notre dernière réserve opérationnelle ! » lui avait dit Cœur de Glace.

Pellaeon avait obéi – il avait été formé en ce but.

- Les senseurs identifient une quinzaine de stations spatiales de réparation, modèle Carrier II, ajouta une enseigne de la fosse bâbord. Ainsi que sept vaisseaux, trois croiseurs et quatre destroyers modèle Katana.

Sept vaisseaux contre cinq destroyers de l’Empire. Jouable. Et même mieux que ça… D’autant que Pellaeon pouvait compter sur l’effet de surprise… Le calcul d’Isard n’était peut-être pas si hasardeux, en fin de compte.

- Sélection des cibles et ouverture de feu à mon ordre dans une minute, déclara froidement Pellaeon.

… pas si hasardeux…

- Faites décoller la première vague de chasseurs, reprit-il.
- A vos ordres, aboya un officier.
- Et n’oubliez pas…
- Quoi donc, Commandant ?

Pellaeon lui jeta un regard sinistre.

- Dites aux pilotes que la vengeance d’Endor débutera ici.

L’officier, les yeux brillants, salua militairement et partit en courant distribuer les instructions reçues. Pellaeon se mordit la lèvre et attendit le lent décompte des secondes…

On l’avait envoyé à Ho-D’Oacr’ pour y déchaîner l’enfer. Et c’était exactement ce qu’il allait faire.

… bientôt…

… très bientôt…

… maintenant.

… un ordre…

… un mot…

Et l’espace fut submergé d’éclairs de lumière…

Au loin, un croiseur bothan prit feu.

La bataille d’Ho-D’Oacr’ venait de commencer.
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