Bonjour à tous !
Bien que nous soyons face à un épisode de transition, le visionnage reste fort agréable ! La série prend son temps, développe ses personnages, ce qui, à la veille d'un casse, pourra se révéler utile. Car de l'engagement émotionnel... il y en a ! Que ce soit pour Cassian/Kassa/Clem, Vel et sa troupe de révolutionnaires peu expérimentés, Mon Mothma et sa famille bancale ou Luthen et la pression qu'il a sur les épaules... Et cet engagement pourra très bien se révéler profitable lors du prochain épisode quand les jeux seront faits.
Ainsi, je vous propose de nouveau cette semaine une critique aussi spoilante que subjective et toujours aussi enthousiaste !
Avant de vous laisser à la lecture de mon avis, je vous invite chaudement à découvrir la liste de tous les clins d'oeil de l'épisode précédent réalisée par mon camarade Dago juste ici !
Bonne lecture !
Des arcs de trois épisodes ... une bonne idée ?
Oui.
Pas besoin d'action non-stop, pas besoin de violence accrue, de dynamisme constant ici. Ce n'est pas le but de cette histoire. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : l'action n'est pas un mal en soi, loin de là. Mais ici, maintenant que nous sommes quasiment à mi-saison, la proposition est très claire : Andor nous narre la vie quotidienne de personnes convaincues ou presque de la nécessité d'agir face à un régime totalitaire.
Cette vie quotidienne est donc ponctuée de crainte, d'effroi, de stress, de doutes ... D'humanité en somme. Pour que nous soyons investis dans le parcours de ces personnages, il nous faut passer du temps avec eux. Comprendre d'où ils viennent, ce qu'ils ont traversé, qui ils aiment, ce en quoi ils croient. Et la série prend ce temps : l'un a perdu un frère, l'autre une épouse, un suivant vient d'une famille très stricte et encore un autre ne peut pas compter sur le soutien de son époux, etc.
Introduction, développement, conclusion. Bien que scolaire, cette façon de dérouler un argumentaire, une histoire fonctionne face à l'enjeu qui est de nous investir dans le parcours émotionnel des personnages. Les épisodes 4 et 5 sont donc les fondations sur lesquelles se construit la conclusion de l'épisode 6. Hâte de le découvrir !
La révolution est politique
Oui de nouveau le gros mot. Mais quelle surprise encore une fois de plonger tête première dans la construction d'une révolution. Car sans oppression pas de révolte mais sans idées sur lesquelles la construire point de lendemains qui chantent non plus.
Vous allez me dire que c'est un sujet vu et revu dans Star Wars, qu'on a fait le tour de la période impériale, qu'on a compris cette histoire de rébellion. D'un côté vous avez raison, Star Wars est suffisamment large pour nous proposer des histoires dans des lieux et époques différentes avec des personnages inconnus. Mais quelle surpise de constater que malgré le conformisme de l'époque choisie, le propos et le traitement soit si neuf.
Pour utiliser à nouveau un gros mot, l'angle est très clair : celui du matérialisme. Une révolution s'explique par les conditions matérielles, concrètes d'existence des individus. Pour qu'elle puisse émerger il faut une oppression politique et économique. En bref, le contexte favorable à l'émergence de ces phénomènes est éminemment complexe mais surtout politique.
Quel plaisir donc de voir la série commencer à poser les jalons de cet aspect avec le personnage de Karis Nemik qui explique être en train d'écrire un "manifeste" (le mot ne peut pas avoir été choisi au hasard !) pour donner une direction politique claire basée sur des droits humains fondamentaux.
Car il est narrativement intéressant de suivre un combat contre le fascisme mais ce genre d'histoire a tendance à oublier le "après". Se battre contre l'Empire, certes, mais pour construire quoi ?
J'ai l'impression que la série va nous offrir un traitement de ce questionnement que je trouve fascinant car, après tout, nous savons déjà que Cassian va pleinement embrasser les idéaux de la Rébellion.
Le Tie Fighter
Encore une fois, quel traitement de l'Empire ! Nous n'avons pas de clones ou de troopers sans âmes mais des êtres de chair et de sang, galvanisés par la domination et donc le pouvoir que l'Empire leur donne sur les populations locales.
C'est pourquoi la scène du Tie Fighter qui aperçoit les bergers/révolutionnaires m'a marqué. En dehors du bruit horrible et de la peur que les protagonistes ressentent à la fois face à l'Empire et pour leur santé auditive il y a le comportement odieux du pilote. Simple, efficace et terriblement intelligent.
Cassian, mercenaire et tombeur
Entre dragouille mal amenée, mais qui participe à la caractérisation du personnage (on a déjà plusieurs fois entendu parler de ses histoires amoureuses apparement nombreuses et compliquées), et expérience de la rue, Cassian Andor aka Clem s'étoffe d'épisode en épisode.
Calmement, l'épisode nous montre donc les doutes de ses camarades de révolte sur les raisons de sa présence ici. Petit à petit, malgré ces suspicions, Cassian apparaît comme un atout, permettant de combler rapidement certaines failles du plan initial. Mais, en apprenant que l'homme est en réalité payé et donc un mercenaire, le reste de la troupe en est estomaquée.
Le traitement reste donc réaliste et intéressant. Comment réagir quand on a la pureté idélogique d'un Karis Nemik face au paiement d'un soldat ? Comment faire confiance à quelqu'un qui n'est en réalité là que pour l'argent ? Nous savons que Cassian finira par adhérer totalement à la Rébellion, mais ses camarades de lutte eux l'ignorent.
Cependant, il arrive à les rassurer, du moins en apparence, à quelques heures du casse. Nous verrons si cette cassure dans la confiance globale va se ressentir dans l'épisode suivant.
Mais surtout... quelle partie du plan vous prendre en charge les femmes du groupe ? Intriguant !
Luthen Rael et l'euphytose
S'il y en a un de stressé dans cette histoire en plus de l'équipe d'Aldhani c'est évidemment le donneur d'ordre : Luthen Rael. Nous ne l'apercevons qu'à la toute fin de l'épisode et son masque de gentil notable affable est tombé. Luthen est obnubilé par son appareil de communication et effrayé à l'idée que quelque chose tourne mal lors du casse. Son assistante est même plus pragmatique que lui : soit ça passe soit ça casse. Mais cela Luthen le sait. Le problème alors ? Cassian pourrait le compromettre car il est le seul lien direct entre Rael et les révolutionnaires.
Ce passage m'a étrangement marqué. Cet homme qui nous est présenté comme froid, méthodique, capable de changer d'apparence et de gestuelle pour faire face au monde et à l'Empire reste un homme comme un autre. Il peut être brisé. Il n'est pas sur Aldhani mais les risques qu'il a pris sont au niveau ou même plus élevés que ceux des rebelles. La profondeur qui sort de ce personnage est clairement un des points forts de la série.
Mon Mothma et sa famille
L'épisode est aussi l'occasion d'entrer dans la vie privée de Mon Mothma. Seule dans sa lutte officielle contre l'Empire, elle l'est également au sein de sa famille. Son mari et elle ne sont pas sur la même longueur d'onde, celui-ci étant parfaitement à l'aise et désirant participer à des mondanités avec des sommités impériales. Sa fille n'est pas un soutien non plus, cette dernière semble accuser Mon Mothma ne pas jouer son rôle de mère comme il faut. La sénatrice apparaît donc comme absente, déconnectée de sa vie de famille et totalement aliénée par sa lutte contre l'Empire.
A période difficile, vie difficile...
L'obsession de Syril pour Cassian
Tout en mangeant ses Nesquik, Syril se ramasse les réflexions de sa mère. Celle-ci semble avoir une idée très précise de la réussite sociale et son affection ne doit être donnée qu'à condition d'atteindre un certain niveau hiérarchique. Ainsi, un oncle est appelé à l'aide pour remettre Syril en scène. Au BSI ? Je prends le pari que oui !
On notera les détails qui approfondisse le personnage ici aussi. Les figurines de clones dans sa chambre qui sont donc son modèle de réussite. Sa droiture, son exigence, son amour pour l'ordre lui proviennent donc de son contexte familial particulier et de son adoration pour les soldats de la défunte République et donc probablement pour ses troopers actuels.
Son obsession pour Cassian est intacte et même renforcée. A des hauteurs de Coruscant qu'il juge indigne de son potentiel, Syril lâche une larme car la perte de sa fonction d'officier corpo est une blessure profonde. Le coupable ? Lui et ses collègues qui se sont jetés dans toute leur arrogance dans les quartiers ouvriers de Ferrix ? Non. C'est Andor le coupable (selon lui).
On sent donc que Syril cultive sa haine pour lui... vivement qu'ils se recroisent non ?
Conclusion
Un épisode, vous l'aurez compris, qui m'enthousiasme tout autant que les précédents. Je n'y vois pas de défauts particulièrement gênant, j'y trouve tout ce que je cherche dans une série Star Wars.
C'est simple, je n'ai pas ressenti cette excitation face à un nouvel épisode ni un empressement à découvrir le suivant depuis la découverte de The Mandalorian. Ce qui est bon signe !
Cette proposition est exactement ce que j'attendais. Encore bravo et on se retrouve pour le final que j'espère explosif de ce nouvel arc !
NOTE : 100 %
Points positifs (majeurs) :
- Développement de personnages (leurs émotions, buts, blessures...).
- Luthen Rael (plus de scènes avec lui svp !)
- Les décors somptueux d'Aldhani (vivement qu'on assiste à ce fameux Oeil !) et de Coruscant (mention spéciale pour l'appartement de Mon Mothma)
- Le traitement de cette cellule rebelle qui n'a pas peur d'évoquer la Politique.
Oh et au fait :
link224 a écrit:En parlant de ton accroche Arno, le site off vient de partager la recette des céréales de Syril Karn : https://twitter.com/starwars/status/1578088130963308544
https://www.starwars.com/news/syrils-cereal-bars-recipe
Mon Dieu la cuisine américaine
Adanedhel a écrit:C'est d'ailleurs l'information la plus importante et intéressante de cet épisode : sur Corsucant on met le lait bleu après les céréalesDark Stratis 23 a écrit:(je pense aux céréales Nesquik tachetés de bleus, comme quoi, quand c'est bleu, c'est SW ).
ashlack a écrit:Pas trop fan en revanche des théories du gamin. Les premières ok, je trouvait rigolo cette projection de notre monde dans Star Wars, mais ça vient vite lourd. Ils en font trop, manquait plus qu'une référence environnementale et on avait le parfait militant altermondialiste. Dommage, mais c'est un détail (et il va sûrement mourir en premier de toutes façons ).
ashlack a écrit:Les gens normaux mettent le lait après les céréales, quelle qu'en soit la couleur, et quelle que soit la planète
Dark Reemus a écrit:ashlack a écrit:Les gens normaux mettent le lait après les céréales, quelle qu'en soit la couleur, et quelle que soit la planète
Telle est la voie