Bonjour à tous,
Sorti il y a un peu plus de trois semaines, le roman jeune adulte Horizon funèbre, signé Daniel José Older marque la fin de la première phase du vaste projet éditorial qu’est la Haute République pour de nombreux personnages. Mais seront-ils tous présents jusqu’à la fin, au vu du carnage qui a lieu lors de cette troisième vague de publications ? Seule votre lecture du roman vous le dira ! ;-)
Je vous propose donc ma critique basée sur l'exemplaire VF du roman, un exemplaire offert par Pocket que j'en profite pour remercier chaleureusement au passage.
Mais d'abord, un rappel de la couverture, du synopsis et des informations éditoriales !
HORIZON FUNEBRE
Troisième tome des romans jeune adulte de " La Haute République ", le nouveau grand projet cross-media Star Wars situé 200 ans avant les films !
Après avoir subi des pertes catastrophiques, la République semble enfin avoir mis en fuite les cruels Nihil, et une lueur apparaît au bout du tunnel. Un espoir brutalement douché par les échos d'une attaque nihil sur le monde cosmopolite et industriel de Corellia, au cœur du Noyau.
Les Maîtres Jedi Cohmac Vitus et Kantam Sy, ainsi que les Padawans Reath Silas et Ram Jomaram sont envoyés sur place pour enquêter. Or ce qu'ils découvrent sur Corellia semble faire partie d'un plan plus vaste qui pourrait conduire l'Ordre Jedi à sa plus cuisante défaite…
Pocket, 480 pages, 9,50 €
La critique de L2-D2
La Haute République, c’est la nouvelle ère éditoriale de la saga. Se déroulant 200 ans avant les événements de La Menace Fantôme, cette nouvelle aventure est découpée en phases, chacune d’elles étant constituées de plusieurs vagues de publications.
Horizon funèbre est le roman jeune adulte de la troisième et dernière vague de publications de la première phase. C’est aussi, chronologiquement, le dernier roman de cette Phase 1 !
Une interconnexion appréciable...
Horizon funèbre est écrit par Daniel José Older, le scénariste du titre La Haute République – Les Aventures. C’est donc tout naturellement que le roman va mettre en scène un binôme issu des précédents romans jeunes adultes (Reath Silas et Cohmac Vitus) ainsi que des personnages issus de la propre série de l’auteur (Kantam Sy, Ram Jomaram, Lula, Zeen, Krix Kamarat, Sabata Krill principalement). Et c’est une idée absolument géniale, un peu à la manière de ce qui avait été fait dans la première vague, lorsque le roman La Lumière des Jedi avait mis en vedette Avar Kriss… pour que le personnage, finalement, devienne une héroïne du comics et disparaisse des romans. Sur le papier, c’est génial, cela permet un développement considérable des personnages, de faire le lien entre les séries et, on commence à en avoir l’habitude avec cette troisième vague, l’idée est que certains personnages connus des lecteurs soient coincés sur le Flambeau Stellaire… sans qu’on ne sache ce qui les attend, sans doute faudra-t-il lire le comics pour cela !
… mais qui très vite, montre ses failles !
sans doute faudra-t-il lire le comics, ai-je dit ? Ah, pas la peine : le sort des membres de la série La Haute République – Les Aventures qui se trouvaient sur le Flambeau vous sera allègrement dévoilé par l’auteur lui-même dans les dernières pages du roman ! Mais là non ! Juste non ! Ce n’est pas possible de faire ça ! Quel intérêt de nous dévoiler le sort de Farzala ou de Qort, quasiment absents du roman ? Quel intérêt, vraiment ? Je ne comprends pas ce concept de l’interconnectivité des titres, destiné à donner envie au lecteur de tout lire (et franchement, avec la chute du Flambeau Stellaire et la rupture des communications au sein de la station, le lecteur ne peut qu’avoir envie de lire!)… et dévoiler, comme ça, le sort de tous les autres personnages d’Older. C’est nul. Ça se veut crossover, c’est décevant.
En parlant de crossover : le roman est la suite directe du comics… à moins qu’il n’adapte certains épisodes ? Ou l’inverse ? Les quelques scènes impliquant Krix sont assez ridicules et incompréhensibles pour qui n’a pas lu la série. Le retour d’un personnage iconique dans les 20 dernières pages est un deus ex machina comme j’en ai rarement vu d’aussi grossier : qu’a-t-il fait, qu’a-t-il vu, qui est avec lui ? L’un des autres personnages vous dira que l’heure n’est pas aux questions, et basta. Paye ton mystère mystérieux, tiens...
Jeune adulte ou jeunesse ?
Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis posé la question.
Le concept d’un roman jeune adulte, c’est évidemment que les personnages principaux doivent être… de jeunes adultes, et qu’ils doivent donc avoir, allez, entre 15 et 20 ans. Il faut donc les rendre intéressants, leur donner une fonction, quelque chose, en tenant compte de leur âge mais en n’étant pas bloqué par celui-ci. Bon. D’accord. Alors peut-on m’expliquer pourquoi Daniel José Older a cru bon de nous montrer des personnages qui sont à la limite des adolescents attardés ? Désolé, mais Ram, j’aimais bien le personnage dans La Tour des Trompe-la-mort (du même Older, pourtant), mais là, avec ces « SORCIER ! » qu’il crie régulièrement, j’ai eu envie qu’il se taise. Et ça, il ne le faisait pas dans le roman jeunesse ! Ni dans le comics ! Mais quel mouche a piqué l’auteur ?
Et Crash. Nouvelle-venue dans le roman, le personnage a un potentiel certain. Mais à un moment, nous la vendre comme la plus professionnelle dans le monde de la protection rapprochée depuis des années alors qu’elle a 17 ans (17 ANS!!!), c’est trop. La voir en faire des caisses sur ses doutes, ses méfiances, ses traumas, prendre de haut ses concurrents (17 ANS!!), sortir des plans alambiqués, déguiser ses employés, là encore, on a envie qu’elle se taise et qu’on passe à autre chose, vite. Très vite.
Des Jedi et des intrigues pour le moins discutables
Sauf que le roman fait plus de 450 pages, et qu’il faut bien une intrigue là-dedans. Et, ma foi, le départ est intrigant : une présence Nihil est repérée sur Corellia, monde du Noyau, et les Jedi se doivent donc de mener l’enquête. Ce postulat de départ va traîner, et traîner, et traîner en longueur, avec des personnages qui vont se séparer pour remplir de petites missions inintéressantes en attendant que l’auteur se décide à faire avancer les choses. Et au milieu de tout cela, on apprendra pêle-mêle que l’enclave Jedi de Corellia ne peut mener l’enquête car tous ses membres sont sur une des lunes de la planète pour négocier lors d’un conflit syndical massif. Tous ? Et aucun ne revient pour accueillir les Jedi venus enquêter sur une présence Nihil ? Plaît-il ?
Mais bref. Pour occuper les pages, Daniel José Older s’est dit que ce serait sans doute intéressant de donner des romances à quasiment tous les personnages. Y compris les Jedi, bien sûr, sinon ce n’est pas drôle. Et donc voilà que le bon Reath est attiré à un moment où à un autre par tous les personnages féminins (on a eu Nan auparavant, il nous parle de Vernestra, et il y a Crash donc), on a Lula et Zeen (mais que c’est mièvre), Kantam Sy (dont l’histoire a en plus le mauvais goût d’être le fil rouge du développement du personnage), Crash et sa starlette… Non mais c’est trop. Qu’il y ait un couple ou deux, admettons, que tous les personnages semblent davantage se préoccuper de leur situation amoureuse ou de leur passé amoureux que de la menace Nihil, j’ai du mal à le concevoir.
N’empêche qu’ils sont beaux, les Jedi de la Haute République. L’âge d’or des Jedi, hein ? Ma foi, le concept selon lequel « il n’y a pas d’attachement » a de quoi être retravaillé !
Des Nihil, vous êtes sûrs ?
Évidemment, la menace Nihil va s’avérer réelle. Et là, miracle, le roman se réveille et s’agite. Oh, juste un peu, et là encore dans une facilité scénaristique déconcertante malgré un début prometteur : Sabata Krill est redoutable dans les deux premiers Chapitres… et disparaît, ne réapparaissant qu’au détour de quelques pages, histoire de faire coucou. Voilà. Il n’y a donc aucun véritable antagoniste, pas de Maître-Tempête, aucun Chapitre du point du camp adverse, rien que des Nihil qui se sont infiltrés dans un but bien précis… un but que Marchion Ro lui-même leur a pourtant interdit de faire !
Si, si : relisez La Chute de l’Étoile. Marchion Ro interdit aux Nihil de se rendre auprès du Flambeau pour semer la destruction et le chaos… soit l’exact contraire de ce qu’ils veulent faire. Ils sont en surnombre, sortent d’on ne sait où, et en fait on s’en fiche. Si vous avez réussi à comprendre s’ils ont réussi à fuir Corellia d’ailleurs, vous êtes fort. La mini-série L’Oeil du Cyclone semble indiquer que cette opération est un franc succès, ce n’est clairement pas ce qui ressort à la lecture du roman.
Bilan
Horizon funèbre était bien trop long pour ce qu’il raconte. Plus intéressé à l’idée de faire vivre ses personnages sur le papier plutôt qu’à les développer et les impliquer dans une intrigue, Daniel José Older s’est une nouvelle fois pris les pieds dans le tapis après le catastrophique Baroud d’Honneur. Décevant sur tous les plans, le roman laisse le lecteur dans une certaine frustration à l’idée que c’était ça, la dernière œuvre en prose de la Phase 1 de la Haute République même si, une poignée de lignes à la toute fin de l’œuvre laisse entendre l’intérêt de la Phase 2...
NOTE : 55 %
A noter que le roman porte le numéro 189 !
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé du roman en vous rendant sur sa fiche ou bien sur le topic du forum !
Encore merci aux éditions Pocket pour l'exemplaire offert pour la critique, et on se fin octobre pour le prochain roman proposé par l’éditeur : Le péril de la Reine, de E.K. Johnston !
L2-D2 a écrit:A mon tour de vous proposer ma critique !
Critique pour le moins mitigée, donc. Je vais me méfier d'Older en roman désormais.
Jos Vondar a écrit:En effet, d'accord avec L2. C'est d'autant plus dommage que le reste des romans étaient jusque la très bons, nous faisant découvrir un ère nouvelles avec des personnages forts et une vraie menace.
Espérons que la phase 2 commence mieux que la phase 1 n'a finie.
Cobb Vanth a écrit:Comme tu dis j'espère que la Phase 2 commencera mieux que la Phase 1 finit, et que Charles Soule va vite revenir car c'est lui le roi de cette ère
Jos Vondar a écrit:Géode je suis toujours circonspect mais rien que l'idée de ce personnage me fait bien marrer.