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Duel de Soldats
III-Les Mentors
 
La neige tombait à gros flocons sur les ruines de la capitale Nolvanienne. La blancheur de l'hiver tentait d'atténuer la noirceur de la guerre en recouvrant ses stigmates les plus profonds. Le ciel était d'un gris très clair, presque blanc et l'on entendait aucun son : aucun bruit d'armes, aucun sifflement, aucun bruit de turbine. Ce paysage hivernal avait le don d'apaiser les âmes ou tout du moins, il tranquillisait provisoirement celle d’Endrik Sel.

***

J'aimais la neige, je l'avais toujours aimé car, petit déjà, je m'amusais à me rouler dedans et à faire des batailles de boules avec mes voisins. C'était comme si, de voir ces flocons tomber lentement sur la capitale, me replongeait dans mes souvenirs. De bons souvenirs. Tout cela semblait si lointain à présent, comme si ma planète était en guerre depuis des siècles. La violence des affrontements et l'enfermement psychologique qu'ils provoquaient inéluctablement pouvaient donner cette impression. Personne ne semblait voir le bout du tunnel et personne ne pouvait entrevoir une issue à ce conflit. Nombreux étaient ceux d'ailleurs à douter de la nécessité de prolonger ce combat alors qu'il n'y avait pratiquement plus rien à défendre, à part des ruines et des cadavres.

Je n'étais pas de ceux là. Trop de sacrifices avaient déjà été consentis, trop de Nolvaniens étaient déjà morts pour pouvoir reculer à présent. Je continuais de me battre parce que je croyais encore en la victoire, parce que c'était la seule chose qu’il me restait. Espérer. Au fil des jours, tous mes amis étaient décédés les uns après les autres : certains au combat, d'autres dans des bombardements, d'autres encore tués par des balles perdues. La guerre a cette effrayante faculté : vous enlever les êtres proches, ceux qui comptent vraiment pour vous.

***

J'étais adossé à la façade d'une vieille maison abandonnée au toit arraché et je regardais avec un mélange de nostalgie et de tristesse la neige recouvrir progressivement d'un blanc manteau la ville. Mon fusil était tout prêt de moi, adossé lui aussi au mur fissuré. J'entendis alors Tomek s'approcher bien que ses pas fussent étouffés par la petite couche de poudreuse. Tomek me regarda, se passa la main dans ses cheveux ébouriffés et me dit :
- "Il voudrait te voir."
- "Je n'ai pas envie de lui parler."
- "Mais lui insiste. N'oublie pas tout ce qu'il représente pour nous ! Pour Nolvana."
- "Je n'oublie rien. Mais je n'ai pas envie qu'il utilise mes 'exploits', comme il dit, à des fins personnelles."
- "Endrik, sans lui nous ne serions rien, sans lui nous aurions déjà perdu cette guerre. Il est le seul à pouvoir nous mener à la victoire, tu ne peux pas lui tourner le dos quand cela te chante."
- "Je sais."
Il y eut un silence que Tomek rompit très vite :
- "Ecoute. Tu as un don, un don hors du commun. Je n'ai jamais vu quelqu'un tirer aussi bien et aussi vite que toi. Si Zelekyn veut utiliser ton efficacité pour galvaniser le moral des troupes, je ne vois pas pourquoi on l'en empêcherait !"
- "Parce que je suis ne pas sûr que cela soit la bonne solution...", fis-je
- "Comment ça 'pas la bonne solution' ?"
- "Que se passera t-il si je meurs ? Si un meilleur tireur que moi me supprime ? Hein ? Qu'adviendra t-il du moral de nos soldats ?"
Tomek ne répondit rien. Puis il sembla réfléchir avant de reprendre :
- "Tu sais, les gens comme moi ont besoin d'espoir. C'est tout ce qu'il me reste, je n'ai plus de famille, plus de maison. Et si l'on ne gagne pas cette guerre, je n'aurai même plus ma liberté."
Je regardai Tomek dans les yeux. Il semblait perturbé. Il fallait avouer qu'il y avait de quoi, sa maison avait été rasée par un droid scarabée de la République et sa famille avait mystérieusement disparu le même jour. Personne ne savait ce qu'il était advenu d'elle mais une chose était certaine, on n'avait toujours pas retrouvé les corps. Je compris alors que pour ce jeune garçon, j'étais tout ce qui lui restait. Au fil du temps, je n'étais pas devenu qu'un simple compagnon d'arme pour lui, j'étais devenu un symbole. Et le général Zelekyn avait contribué à cette légende...
- "Très bien, je vais aller lui parler."
Un léger sourire s'afficha sur le visage de Tomek qui répondit:
- "Tu as fait le bon choix. Personne ne s'oppose à Zelekyn, pas même un symbole..."

***
Je prenais donc mon arme et me dirigeais vers l'imposant bâtiment qui trônait au milieu de la plus grande place de la ville. Je regardais pendant quelques secondes ce qu'il restait du Palais Gouvernemental, jadis un joyau architectural de Nolvana. La structure avait été sérieusement ébranlée en de multiples endroits, les piliers massifs qui soutenaient la construction étaient fissurés ou même arrachés parfois, les murs étaient criblés d'impacts d'obus et de shrapnels divers, quant aux fenêtres, la plupart avait déjà été réparées un si grand nombre de fois que l'on avait cessé de les compter.
Le Palais Gouvernemental était très certainement le lieu sur la planète qui grouillait le plus d'activité. Dans ce même bâtiment, on retrouvait l'Etat Major des Forces Armées ainsi que les membres les plus influents du gouvernement, ou tout du moins ceux qui n'étaient pas morts durant les multiples assauts ennemis. Autour du bâtiment, de nombreux soldats exténués discutaient ou s'affalaient dans la neige pour tenter de prendre un peu de repos. Un grand feu avait été allumé afin de réchauffer les âmes et les corps. Enfin, je pouvais distinguer les tourelles anti-aériennes qui étaient astucieusement dispersées aux quatre coins de la place afin de protéger le Palais Gouvernemental d'un bombardement massif. Le bâtiment était haut de deux étages, mais les civils réfugiés dès le début de la guerre à l'intérieur avaient élu domicile dans les sous-sols, allant même jusqu'à les agrandir. Ces civils là se croyaient chanceux car ils se trouvaient au cœur de la plus grande concentration de militaires de Nolvana. Personne n'avait osé leur dire qu'en cas d'attaque majeure, ils seraient fatalement tués lors des combats.

Je grimpai agilement la dizaine de marche qui me séparait de la grande porte sculptée du bâtiment et pénétrai dans le palais, ma respiration faisant toujours un petit nuage devant moi. Il faut dire que cela faisait longtemps que l'armée avait renoncé à chauffer le bâtiment et la coupure générale d'électricité n'avait rien arrangé à ce problème. On avait toutefois réussi à amasser un stock impressionnant de couvertures que l'on avait distribué aux civils les plus nécessiteux. En clair, dire que le Palais était ouvert aux quatre vents n'aurait pas été tant exagéré que ça.

Le sol sur lequel je marchais était froid et sale, ce qui n'empêchait pourtant pas certains soldats de dormir à même dessus, trop fatigués pour se soucier de leur hygiène, de toute façon déjà déplorable. Au milieu de la grande salle, trônait une impressionnante table en bois. Des cartes, des rapports et des filmplasts la recouvraient presque en partie, preuve qu'elle était le lieu de décision stratégique des forces Nolvaniennes. Un homme grand et massif était penché dessus et semblait réfléchir en se caressant pensivement sa longue barbe tressée.

Je m'arrêtais à deux mètres derrière lui et attendais, bien droit, qu'il daigne s'intéresser à moi. Enfin, il se retourna et me dévisagea pendant quelques secondes. Le général Zelekyn était un homme au visage fermé, au regard agressif et aux traits marqués. Une longue cicatrice serpentait le long de sa tempe droite et sa lèvre supérieure avait été en partie arrachée lors d'une explosion. Sa longue chevelure blonde et son impressionnante barbe de la même couleur, concourait à lui donner une apparence effrayante. Zelekyn portait une lourde armure aux teintes rouge et grise et possédait deux vibro-épée et une vibro-hache comme armes de combat. Avant le début de la guerre, il était déjà une légende, célèbre pour ses exploits mais aussi pour la férocité dont il pouvait faire preuve. On racontait même qu'il avait une force surhumaine, capable d'arracher à mains nues le bras d'un adversaire. Je n'y croyais pas beaucoup, mais ce dont j'étais sûr, c'est qu'il était un valeureux guerrier, un de ceux qui survit à toutes les guerres en envoyant le maximum d'ennemis dans la mort.

Après quelques secondes, le général Zelekyn, le véritable chef de Nolvana en ces temps troublés, me dit de sa voix grave et caverneuse:
- "Approche Endrik, je dois te parler !"
- "J'avoue avoir hésité à venir vous voir Général !"
- "Et pourquoi ça ?" me demanda t-il aussitôt
- "Je sais... Je sais très bien que vous voulez faire de moi un héros ! Mais je n'en suis pas un, je suis un simple soldat qui combat ces ordures de clone ! Mais tous les autres soldats de Nolvana font la même chose."
- "Non, tu te trompes !"
Je ne répondis rien, attendant que Zelekyn continue :
- "Les autres ne tuent pas autant que toi. Et ne le font pas avec la même efficacité. Et les autres ne survivent pas au combat, ils finissent immanquablement par mourir. Mais pas toi ! Tu es bien en face de moi à cet instant précis, n'est ce pas ?"
- "Oui..." murmurai-je.
Zelekyn s'approcha de moi, me dominant de toute sa hauteur. Il n'y avait pas à dire, sa stature était tout bonnement impressionnante et intimidante.
- "Endrik, cette guerre épuise moralement nos soldats. Nous avons donc besoin de personnes capable de les galvaniser, et toi seul peut le faire. Regarde autour de toi, tous les soldats que tu vois là, vivent au rythme de tes exploits. Tu leur donnes la force de continuer le combat et surtout, tu leur donnes l'espoir qu'un jour, nous vaincrons cette République, maudite soit-elle !"
- "Je comprends..."
- "Bien, bien... Alors j'aimerai que ce soir, tu passes voir les petits groupes de soldats et que tu discutes avec eux. Cela leur fera du bien. Car après demain, j'aurai une mission importante à vous confier."
- "Quelle est-elle ?" demandai-je aussitôt
- "Tu as toujours été très curieux Endrik. Tu verras bien, mais je peux t'assurer qu'elle sera déterminante pour l'avenir de notre peuple. Une fois de plus, nous n'aurons pas le droit à l'échec."

Echec... Ce mot résonnait étrangement en moi. Peut-être parce qu'il ne seyait pas à un personnage comme Kellias Zelekyn. Cet homme avait connu toutes les crises possibles et imaginables et à chaque fois, il en était sorti vainqueur. La plus importante avait été très certainement l'insurrection Indépendantiste qui avait plongé Nolvana dans un an de guerre civile, il y a 20 ans de cela. A l'époque, Zelekyn était déjà général et le gouvernement avait fait appel à lui pour régler ce conflit. Zelekyn n'avait pas hésité à réprimer l'insurrection dans le sang, au nom de la stabilité de Nolvana. Mais cette contre-attaque loyaliste avait fait de nombreuses victimes collatérales, parmi lesquelles mes propres parents...
J'étais trop jeune pour m'en souvenir mais je me remémorais par contre parfaitement mes premières années à l'école militaire, une fois que Zelekyn m'eut recueilli après la mort de mes parents. Quand je fus plus grand, le général me raconta les circonstances de leurs assassinats : une prise d'otage qui tourna mal, les indépendantistes tentant de s'en sortir en échangeant la vie de mes parents contre leur liberté. Les négociations échouèrent... Depuis lors, Kellias Zelekyn avait veillé sur moi, encadrant même parfois lui même ma formation. En fait, au fil du temps, il était devenu mon mentor.

- "Je ferai ce que vous m'avez demandé Général !" finis-je par déclarer.
- "Bien, je n'en attendais pas moins de toi. Tu ne m'as jamais déçu Endrik, je savais que tu ne commencerais pas aujourd'hui !"

***

Dans le camp Républicain, une certaine lassitude régnait, comme si tout le monde avait compris à présent qu'ils allaient encore s'embourber sur cette planète maudite pendant de longues semaines. Un clone ne pense jamais au futur, pour la bonne et simple raison qu'il ne conçoit pas cette notion : tout ce qu'il vit, il le vit au présent, dans l'instant immédiat. Se projeter dans le futur, c'est cesser d'être attentif à ce qui se déroule maintenant ! Et c'est potentiellement mortel. Pourtant, les clones aspiraient à partir de Nolvana, car cette bataille mettait leur moral et leur entraînement à rudes épreuves. C'est peut-être étrange à concevoir, mais les clones étaient prêts à échanger cette guerre contre une autre, sur une planète et dans des circonstances différentes. Tout était bon pour quitter Nolvana et ses champs de cadavres.

Installé sous une des plus grandes tentes du campement, je tentais de me divertir avec Getro en jouant à l'un de ces jeux dont les habitants de la galaxie raffolaient : le jeu de Destitution, qui consistait à cerner un Empereur par ses propres forces, de sorte qu'il n'ait plus aucune échappatoire possible. Le jeu se déroulait sur un plateau fait de cases. A l'origine, les pièces devaient être holo-projetées mais l'exemplaire que nous avions retrouvé sur Nolvana était ancien et se jouait encore avec des pièces sculptées à la main. J'aimais ce jeu, peut-être parce qu'il me permettait de penser à autre chose qu'à la guerre.
Une faible agitation régnait sous la tente qui abritait pourtant une quinzaine de couches et deux grandes tables servant à la prise des repas. Mais nous n'étions plus quinze dans la tente depuis que quatre de nos anciens camarades avaient succombé à un redoutable sniper ennemi. Je jetai un coup d'œil au dehors et regardais pendant quelques secondes la neige s'abattre sur le campement, recouvrant les tentes d'un blanc manteau. Comme ce paysage était apaisant. Je n'avais jusque là jamais vu la neige et je devais admettre que cette vue me remplissait de joie. Je me demandai soudainement si un clone était censé s'émerveiller devant une futilité comme des flocons...

- "Bon alors tu joues ?", s'écria Getro en face de moi.
Je relevai la tête et dévisageais mon ami. Je m'étais habitué à ce qu'il ait le même visage que moi, toutefois, je persistais à croire qu'il n'avait pas les mêmes expressions faciales.
- "Si tu veux..."
Je réfléchissais quelques instants avant de me saisir d'un de mes canonniers et de le poster dans la diagonale de l’Empereur de Getro.
- "Destitution !", m'écriais-je avec un petit sourire
Getro ronchonna et réfléchit à son tour, il fut obligé de déplacer son Empereur mais le mit dans une position inconfortable. Je sautais sur l'occasion en me saisissant de mon Impératrice et en la disposant de façon à bloquer toute échappatoire à son adversaire. Je ne pus m'empêcher de jubiler:
- "Destitution Totale ! J'ai gagné !"
- "Et merde...", maugréa Getro en acceptant sa défaite.

C'est à cet instant qu'un soldat entra dans la tente, le casque sous le bras, me mit une main sur l'épaule droite et me dit :
- "Le général Tuul veut te voir."
-" Maintenant ?"
- "Maintenant !"
- "Bon..."
Je me levai de ma chaise bancale, me saisis de mon arme que je ne quittais jamais et sortis de la tente non sans avoir crié à Getro :
- "A mon retour, je te laisserai une chance de te rattraper !"
- "Monsieur est trop bon..."

Je traversais le campement sans me presser, savourant le contact des flocons sur ma peau, admirant la faculté de la neige à transformer un paysage jusque là dévasté, meurtri. J'arrivai enfin au niveau de la tente de l'Etat-major, qui n'était en fait qu'une simple grande bâche, tendue entre quatre poteaux plus ou moins solides. Sous cet abri de fortune, trois hommes discutaient en se passant des documents et des cartes. Je m'arrêtais à bonne distance, attendant qu'on m'invite à approcher. J'avais toujours eu une très grande admiration pour les Jedi : peut-être était-ce parce que j'avais toujours combattu à leurs côtés et que j'avais pu admirer leur sens stratégique et leur grande aptitude au combat. Je ne pouvais comprendre leurs tours de passe-passe avec leur Force mais je savais les apprécier lorsqu'ils nous permettaient de sortir d'une situation en apparence inextricable. En fait, je considérais le fait de servir sous les ordres des Jedi comme un honneur. Au fil du temps, j'avais appris à les considérer comme mes mentors.

Le Général Jedi Essyen Tuul releva enfin la tête et me fit aussitôt signe de m'avancer tout en déclarant :
- "Vous êtes le fameux Epsilon n'est ce pas ?"
- "Je ne sais pas si je suis 'fameux', mais oui je suis Epsilon."
- "J'avais oublié que les clones étaient modestes", fit Tuul avec un sourire las.
Le Jedi était un humain d'une cinquantaine d'années, les cheveux grisonnants, les traits tirés par la fatigue. Sa bure était sale et chiffonnée et il ne pouvait s'empêcher de bailler régulièrement. Malgré cela, une impression de puissance, de calme et de détermination s'échappait du Général. Celui-ci poursuivit :
- "On m'a pourtant dit le plus grand bien de vous et de vos capacités de tireur d'élite."
- "Je suis en effet un sniper mais sans l'aide de mes camarades, je..."
- "On ne vous parle pas de vos compagnons d'arme, on vous parle de vous !" tonna l'autre Jedi qui se tenait à proximité de Tuul.
Celui-ci jeta un coup d'œil réprobateur à son padawan et s'exclama :
- "Ce qu'essaye de dire Garek avec autant de conviction, c'est que nous sommes ici pour vous confier une mission, une mission de la plus haute importance. Et cette fois ci, vous ne pourrez compter que sur vous-même."
Je ne répondis rien, attendant la suite des événements. Le dénommé Garek semblait passablement énervé car il ne cessait de gigoter, passant d'un pied sur l'autre et me dévisageait avec insistance. En fait, je perçus tout de suite chez lui une grande lassitude morale, due à l'intensité et à la violence des combats. Mais qui pouvait lui en vouloir ? Il était plus jeune que moi et n'avait probablement pas été formé pour affronter un tel conflit.

A mon grand étonnement, ce ne fut pas Tuul qui reprit la parole mais le troisième homme présent : le commandant clone Taylor qui était chargé de faire la liaison entre le général Jedi et nous autres, les soldats. Taylor me dit, sans qu'aucune émotion n'apparaisse sur son visage si familier :
- "J'ai moi-même pensé à vous pour cette mission car vous êtes le seul à pouvoir la mener à bien. Nous savons tous ici que vous êtes notre meilleur tireur."
- "A vrai dire, je suis le dernier sniper encore en vie sur cette planète..."
- "Peut-être, mais cela montre justement qu'en plus d'être bon, vous avez l'instinct de survie. Exactement ce qu'il nous faut !"
Tuul reprit enfin la parole et me demanda d'une voix chaleureuse :
- "Connaissez-vous cet homme ?"
Il me donna alors une photo représentant un jeune homme aux yeux verts et aux cheveux bruns qui brandissait un lourd fusil Nolvanien. Bien que la photo soit de piètre qualité, on pouvait discerner les traits de l'individu :
- "Non...je devrais ?"
- "En fait... Non ! Mais je suis certain que vous avez entendu parler de ses exploits !"
- "Je ne comprends pas...", assurai-je
Ce fut Garek qui continua :
- "On estime que ce type a tué plus d'une centaine de nos soldats depuis le début de cette guerre. C'est visiblement un tireur d'exception !"
Tuul enchaîna aussitôt :
- "D'après nos informations, il se nomme Endrik Sel et est Lieutenant dans les Forces de Sécurité Nolvaniennes."
Je commençais enfin à comprendre où l'Etat Major voulait en venir.
- "Effectivement, j'ai entendu parler de ce gars, il parait même que les Nolvaniens en ont fait leur héros, le symbole de leur... Résistance !"
- "C'est exact. J'ai réussi à obtenir pas mal d'informations sur cet Endrik et ce que j'ai appris est tout à fait intéressant, jugez par vous-même."
Tuul me tendit un dossier peu épais que je feuilletais rapidement, m'arrêtant sur un détail :
- "Est-il au courant pour ses parents ?"
- "Je pense que non... Sinon, il ne se battrait pas aussi farouchement !"
- "Cela pourrait nous servir à un moment où à un autre..."
Le commandant Taylor prit une nouvelle fois la parole et lança tout en s'approchant de moi :
- "Cet homme est l'un de nos plus dangereux adversaires, c'est le genre de gars qui peut faire pencher l'issue d'une bataille. On ne peut se permettre de le laisser agir plus longtemps. Sa disparition aurait un double avantage : d'abord nos ennemis y perdraient un de leurs meilleurs éléments et ensuite, cela affaiblirait considérablement le moral des survivants. Détruire les symboles a toujours été une excellente tactique pour remporter des batailles."
Le Général Jedi bailla de nouveau avant de conclure :
- "Nous avons un informateur infiltré dans les rangs Nolvaniens. Nous détenons un excellent moyen de pression sur lui... Et nous nous sommes assurés qu'il nous permettra de tendre un piège à ce sniper."
- "Un piège que vous tendrez... Epsilon", ajouta Garek.
Voyant que je ne disais rien, Tuul fit d'une voix déterminée :
- "Ce que nous voulons Epsilon, c'est que vous tuiez cet homme, coûte que coûte !"
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