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Chapitre 1 : Mise en place
 
« Ecoute résonner le carillon et entends son appel,
les farfadets dansent leur funeste farandole sous des candélabres de félonie
alors que dans son logis la créature se repaît de sa forfaiture.
Affabilité n'est que chimère consumée par la haine
et partout les hérauts de ce poison feutré répandent la sombre nouvelle d'une chute inéluctable.
La terre en agonie pousse son cri silencieux au propylée indifférent de la conscience générale, à la recherche de cette justice et mansuétude depuis longtemps oubliées parmi les cantiques narquois récités aveuglément et dénués de tout sens.
Résistance au chaos est plus folie que raison,
le courage et la vaillance souffrent des calomnies infatigables des esprits fourbes et fallacieux aux promesses si attrayantes, fardant leur laideur de séduisante duplicité.
A un âge de confusion et de tourmente, quelles seront les sentinelles inébranlables disposées à brandir leur lame inflexible de droiture, exposant et leur vie, et leur âme?
Quel salut et quelle récompense pour les braves martyrs humbles et désintéressés?
Ecoute et ne te désole pas, réfrène ta colère et tes pleurs, car même si la fortune t'échappe, même si tu échoues, ton honneur et ta dévotion apaiseront ta souffrance et adouciront tes épreuves.
Ecoute le carillon et lève-toi.
Ecoute et je serai là. »


~*~


-Que se passe-t-il ?
Le jeune homme se pencha sur l’écran. Son visage grave suffisait à exprimer l’inquiétude qu’il ressentait.
-Un vaisseau approche, répondit le co-pilote. Non, attendez.
Il effectua quelques calculs et ajusta la réception du signal.
-C’est une navette.
-A-t-elle une autorisation ? demanda le premier.
-Je ne sais pas encore. Je leur ai envoyé une demande d’identification.
-Ils ne peuvent pas entrer dans la zone.
Une jeune voix l’interrompit.
-Obi-Wan ! Qui-Gon vous fait dire qu’il faut dévier notre trajectoire…
Le jeune homme ne daigna pas se retourner.
-Anakin, va dire à Qui-Gon que nous respecterons notre circuit actuel : il y a une navette en approche.
-Oui, il est au courant, et il dit qu’il faut quitter cette trajectoire pour emprunter le couloir extérieur. Une histoire de bouleversement de la Force, un mauvais pressentiment, insista le garçon.
-Eh bien va lui dire de se souvenir de ce qu’il m’a appris sur le vaisseau de la Fédération du Commerce. Il comprendra. En attendant, va à l’arrière.
Le jeune garçon, impressionné par ce ton sec, se retira en un clin d’œil. Obi-Wan s’en voulut immédiatement, mais ça avait été plus fort que lui, quelque chose le dérangeait au sujet d’Anakin. Il sentait le tumulte en lui, le danger, tout comme le conseil Jedi l’avait également fait remarquer. Mais il y avait aussi autre chose, quelque chose qu’il avait peur de s’avouer parce que c’était contraire au Code des Jedi. Mais après tout le garçon n’était-il pas la cause de sa séparation d’avec son maître ? Lorsqu’il voyait Qui-Gon et l’enfant ensemble, il avait toujours un pincement au cœur. Le vieux maître avait décidé d’abandonner Obi-Wan avant l’heure pour apprendre à Anakin. Ce qui en un sens blessait terriblement le jeune homme était le fait que Qui-Gon avait pris le petit garçon avec lui quasiment dès le premier jour, alors qu’Obi-Wan avait eu le plus grand mal à ne serait-ce que le convaincre de le prendre un minimum en considération. Tous les efforts et les sacrifices qu’il avait dû faire, Anakin ne les avait pas connus. Non pas qu’Obi-Wan eût voulu le contraire, il en était heureux pour l’enfant, mais lorsqu’il lui arrivait pendant une fraction de seconde d’ignorer son entraînement Jedi, il s’en sentait dévalorisé.
De plus, ce changement de l’état d’apprenti padawan à celui de chevalier avait été trop brusque. Le temps que Qui-Gon se soit suffisamment remis de sa blessure pour assister à la courte cérémonie bâclée où sa natte, symbole de son apprentissage, avait été tranchée et les quelques paroles rituelles prononcées et ils étaient repartis assurer momentanément la sécurité dans l’espace aérien au-dessus de Naboo. C’est à peine s’il avait eu le temps de déposer ses affaires dans ses nouveaux quartiers au temple. Son maître ne l’avait même pas félicité. Qui-Gon était comme un père pour lui, le seul dont il se souvenait, mais celui-ci semblait l’ignorer malgré plus de douze ans passés ensemble. Obi-Wan fronça les sourcils et se concentra sur le moment, car la situation ne permettait pas le moindre temps de méditation.
-Identifiez-vous, fit le co-pilote.
Une voix métallique répondit.
-Navette PX-343 en provenance de Coruscant.
-Cargaison ?
-Confidentielle. Demande autorisation d’atterrir sur Naboo.
-Négatif, répondit Obi-Wan. Définissez votre cargaison.
Il y eut une hésitation de l’autre côté, puis finalement :
-Diplomates en déplacement, fit le droïde d’une voix hasardeuse.
Le visage du jeune Jedi se détendit.
-Est-ce que le Chancelier Suprême Palpatine est à bord ?
Une nouvelle hésitation se fit sentir.
-Affirmatif.
-Bien ! Autorisation de passer le champ d’énergie accordée.
Obi-Wan abandonna le poste de commande et se précipita vers l’aire d’accueil au centre du vaisseau. Il croisa Anakin et l’envoya chercher Qui-Gon. Celui-ci arriva immédiatement. Obi-Wan se posta sur la ligne blanche tracée au sol derrière laquelle la navette était en train d’atterrir, et tenta d’ignorer le regard plein de reproches que lui adressait Qui-Gon.
-Ne fais pas semblant de ne pas me voir, Obi-Wan, dit-il.
-Nous en parlerons plus tard, maître, si vous le permettez, répondit calmement le jeune homme. Maître… Jinn, se reprit-il.
L’appeler simplement ¨maître¨ était une habitude de padawan qu’il avait du mal à perdre. La passerelle s’abaissa. Deux gardes sénatoriaux sortirent, suivis du Chancelier Suprême. Les deux Jedi s’inclinèrent humblement. Palpatine était de ceux qui exigeaient le respect. Non pas parce qu’il l’inspirait spécialement, mais il le réclamait. Ce qu’il inspirait au commun des mortels se rapprochait plus de l’intimidation : il était sûr de lui, calculait ses moindres faits et gestes, son regard était vif et acéré, parfois il donnait même l’impression de lire en vous comme dans un livre ouvert. Mais il avait pour habitude de dissimuler sa perspicacité derrière une maladresse hypocrite pour tromper ses interlocuteurs. Ce jour-là, il était tout sourire et s’adressa aux deux chevaliers d’un ton jovial, mais avec une touche de condescendance.
-Ah ! Nos deux célèbres héros ! Comment vous portez-vous, mes amis ?
-Bien, merci, excellence, répondit Qui-Gon. Mais que nous vaut l’honneur de votre visite ?
-Eh bien j’amène avec moi une personne qui voulait absolument rencontrer la reine Amidala. Comme celle-ci est momentanément dans l’impossibilité de quitter Naboo et que la personne que j’accompagne est l’enfant d’un vieil ami, j’ai pris la liberté de l’accompagner sur cette charmante petite planète malgré le travail que j’ai sur Coruscant. Mais dites-moi, le jeune Skywalker n’est pas avec vous ?
-Non, il est à l’arrière du vaisseau.
-Ah ! sourit Palpatine. Si j’étais vous, je ne perdrais pas des yeux une telle perle !
-Mais pour en revenir à notre affaire, de qui s’agit-il exactement ? demanda Obi-Wan, intrigué.
-De la Grande Conseillère Lay Jooles, de Panescan, répondit le Chancelier Suprême d’un ton pompeux.
Qui-Gon observa son ancien élève dans l’attente d’une réaction qui ne vint pas. Il en parut soulagé.
-Tenez, d’ailleurs la voici, continua Palpatine en se tournant vers la navette.
En descendit une jeune femme en robe mauve très élaborée, qui s’arrêta en bas de la passerelle. Son visage était très jeune - elle ne devait pas être plus âgée qu’Obi-Wan - et ses traits purs, ses cheveux ramenés vers l’arrière et recouverts d’une capuche brodée de pierres précieuses bleutées.
-Votre Grandeur, reprit Palpatine. Voici les chevaliers Jedi Qui-Gon Jinn…
Celui-ci s’apprêta à s’incliner lorsqu’elle lui prit la main et la lui serra, puis lui dit en souriant :
-Lay, ravie de faire votre connaissance, Jedi.
Son regard malicieux en disait long sur l’importance qu’elle accordait aux formalités. Le Chancelier Suprême, un peu décontenancé, poursuivit.
-Et voici Obi-Wan Kenobi.
Les yeux clairs de la jeune femme semblèrent se troubler, puis se fixèrent sur le visage du chevalier. Lorsqu’elle perçut une note d’interrogation dans son regard, elle se reprit et lui serra également la main.
-Enchantée.
Un silence gêné s’installa alors : la jeune conseillère ne savait que dire et Obi-Wan, malgré une certaine réserve polie, ne pouvait s’empêcher d’observer cette dernière avec un mélange de curiosité, d’admiration, et de quelque chose d’autre, de plus lointain qu’il ne voulut pas prendre le temps d’analyser. Qui-Gon les regardait tous deux, sentant que ce qu’il redoutait était à présent inévitable. Palpatine se décida à briser ce mutisme général.
-Bien ! Maintenant que les présentations sont faites, ainsi que les vérifications concernant notre autorisation, pouvez-vous nous escorter jusqu’à Theed ?
Obi-Wan sortit de sa torpeur.
-Oui, je vous accompagne, dit-il sans détourner son regard des yeux de la jeune femme qui, à ces mots, sourit doucement.
Qui-Gon pensa l’espace d’un instant s’interposer pour y aller à sa place, car Obi-Wan était très utile à bord du vaisseau républicain, mais il renonça : tel était son destin et la volonté de la Force.
-Très bien, dit-il. Anakin et moi resterons ici pour nous assurer du bon fonctionnement de la zone de sécurité. Emmène Jar Jar avec toi, Obi-Wan.
Au nom de Jar Jar, le jeune homme eut un regard implorant vers son ancien mentor, mais il savait qu’il était inutile de résister et se plia donc à la volonté de son aîné.
Quelques minutes plus tard, la navette re-décollait, avec cette fois Obi-Wan à ses commandes. Qui-Gon Jinn et Anakin Skywalker les regardèrent s’éloigner, et alors que l’enfant soupirait d’aise de voir partir celui qui l’intimidait tant, le maître Jedi eut un regard triste en pensant à ce que son ancien élève allait bientôt découvrir. Anakin sentit immédiatement que son maître était tourmenté, et posa sa petite main sur le bras puissant de Qui-Gon. Celui-ci lui sourit en signe de reconnaissance. L’attitude du garçon lui prouvait chaque jour davantage qu’il avait vraiment quelque chose d’exceptionnel ; il était tellement lié à la Force que ce ne pouvait être que l’élu. Il en avait été persuadé dès qu’il l’avait vu. Le maître Jedi plongea son regard dans les yeux de son élève dans l’espoir d’arriver à sonder les mystères qu’il tenait dissimulés au fond de lui. Qui-Gon espérait peut-être inconsciemment y trouver aussi un peu de réconfort, car il avait lui-même été très éprouvé ces derniers temps, et même s’il savait qu’il en était en partie responsable, il lui arrivait de ne plus savoir où il en était. D’un côté, il éprouvait une profonde tristesse d’avoir dû laisser Obi-Wan pour prendre Anakin, et il était d’autant plus affligé qu’il l’avait fait énormément souffrir, lui qu’il aimait profondément. Mais malgré tout, il considérait comme étant son devoir de former le jeune élu qui était destiné à apporter l’équilibre à la Force, et donc à la galaxie. Il était prêt à tout sacrifier pour mener sa tâche à bien.
Une violente explosion le sortit de sa méditation. Une pensée l’effraya soudain.
-Obi-Wan, souffla-t-il.
Puis les alarmes qui retentirent à bord du vaisseau républicain lui firent réaliser que l’impact avait eu lieu sur leur coque externe.
-Anakin ! Va au poste de commande et fais-moi savoir où nous avons été touchés, ordonna-t-il.
Le garçon obéit et partit en courant alors que Qui-Gon Jinn se dirigeait vers un poste de communication. Il s’inclina légèrement sur un panneau et appuya sur un bouton rouge avant de parler.
-Ici vaisseau républicain de surveillance S-24. J’appelle base B-8.
Une voix répondit parmi des grésillements.
-Ici base B-8. Des problèmes ?
-Nous avons besoin d’assistance. D’urgence, répondit le Jedi.
-Bien reçu. Nous vous envoyons un groupe de chasseurs.
Qui-Gon se redressa et saisit son comlink qui venait de biper.
-Oui, Anakin ?
-Le générateur de champ déflecteur a été touché, maître, répondit la jeune voix.
-Encore ? Décidément…, murmura le Jedi.
Il fronça les sourcils et coupa la communication. C’était la tuile qu’ils n’avaient pas prévue : tous les astromechs étaient en révision, R2D2 y compris, et sans ce générateur, le vaisseau était quasiment sans défense, n’ayant ni arme ni aucun autre bouclier de protection. Il se rendit dans le cockpit afin de mieux se rendre compte de la situation. Là il trouva Anakin occupé à enregistrer des données dans l’ordinateur central, sous le regard interdit du co-pilote.
-Qu’est-ce que tu fais ? demanda le Jedi, surpris.
-Je me suis permis de modifier quelques paramètres…, dit l’enfant avec hésitation, craignant de se faire sévèrement réprimander. Le problème est que le détecteur de vol se met en route beaucoup trop tard, alors qu’avec plus de marge, le bouclier déflecteur aurait le temps de s’enclencher, et on n’aurait plus à le faire manuellement.
Il marqua une pause et demanda en levant timidement ses yeux clairs vers son maître :
-J’ai mal agi ?
Qui-Gon eut un petit rire joyeux et lui tapota l’épaule.
-Non, tu as bien fait, Anakin. Mais à l’avenir, parle-m’en d’abord.
-Bien maître ! répondit le garçon avec entrain.
De nouveaux tirs vinrent secouer le vaisseau.
-Maître ?
-Oui, Anakin ?
-Pourquoi sommes-nous attaqués ?
-Eh bien, pour simplifier, l’arrêt des agissements de la Fédération du Commerce a fait plus d’un mécontent. Ce sont pour la plupart des attaques d’intimidation, et nous sommes là pour les stopper le temps que la reine rétablisse ses rapports avec le Sénat galactique et mette au clair la situation.
Le visage de l’enfant s’était éclairé et ses joues avaient rougi au moment où Qui-Gon avait mentionné la reine Amidala. Il se dit alors qu’il n’avait pas réellement parlé avec elle depuis la fin du blocus trois mois plus tôt. Cette jeune fille l’attirait tellement… Sa beauté, sa douceur, sa force de caractère, tout en elle l’émerveillait. Seulement, maintenant qu’il savait que celle qu’il connaissait sous le nom de Padmé et qu’il appréciait tant était en réalité la souveraine des Naboo, il n’était plus sûr d’avoir le droit de ressentir de telles émotions.
Qui-Gon, qui n’était pas dupe, réprimanda doucement son élève.
-Un Jedi ne doit pas se préoccuper de ce genre de chose, sauf en temps voulu. Son but principal est la symbiose avec la Force, mon padawan.
-Oui, maître, répondit le jeune garçon d’un ton résolu.
Et il tenta de balayer de son esprit l’image du doux visage de la reine. A l’extérieur, des tirs fusaient. Les chasseurs Naboo étaient arrivés. Très vite, l’assaillant fut détruit. Le maître Jedi poussa un léger soupir de soulagement, mais il s’interrompit en songeant qu’Obi-Wan avait sûrement atterri sur Theed à l’heure qu’il était.

~*~