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Sur les Traces du Jedi
 
Arkesis était une planète développée, un lieu d’échanges commerciaux aussi bien légaux, qu’illégaux. Bénéficiant d’un climat océanique, elle tournait ses activités vers le tourisme. Des grandes stations luxueuses ou bon marché avaient fleuri le long de la grande côte du seul océan de la planète. Elles avaient leur propre spaceport et service de sécurité. Des navettes spéciales y étaient attachées. L’accès aux stations est fortement contrôlé afin d’éviter les problèmes que pouvaient occasionner les contrebandiers et les marchands trop tentés par l’appât du gain.
La ville de Ontahsee, située à l’intérieur des terres, profitait du commerce. La rue principale reliait le spaceport et l’ambassade de la Nouvelle République. Les rues grouillaient de vie à toute heure de la journée. Les constructions étaient en pierre locale et donnaient à cette ville une couleur sable très particulière. Les maisons ne dépassaient pas les quatre étages en raison des vents violents qui pouvaient souffler dans les plaines. Les ruelles qui serpentaient entre les bâtisses étaient connues pour être des coupe-gorge, surtout aux abords du spaceport. Les autorités locales étaient bien trop souvent mêlées à des affaires plus ou moins légales. Ceci poussa les habitants à se défendre par eux-mêmes. Tout le monde savait qu’à long terme les pirates, contrebandiers et autres organisations pour le moins douteuses seraient attirés par ce nouveau nœud d’échange. La situation actuelle n’étonnait donc personne. Surtout après les dures restrictions imposées par l’Empire qui avaient limité énormément le développement des villes d’Arkesis. Depuis la chute de l’Empire et son adhésion à la Nouvelle République la planète avait connu un véritable boum économique. Elle était une des rares planètes du système de Zanto ‘be à avoir profité de la création de la Nouvelles République (à savoir ses aides financières et autres investisseurs qui voyaient en cette planète un moyen de faire de l’argent à long terme et en toute légalité ) et de ses richesses naturelles telles que son océan et ses montagnes enneigées. La Nature fut clémente avec Arkesis, et son gouvernement avait tout fait pour en tirer le maximum de profit, délaissant les villes commerciales pour les stations balnéaires.

Gaya se leva tôt ce jour-là. Elle avait mal dormi. Son sommeil était troublé par d’étranges visions ces derniers mois. Après avoir pris une bonne douche, elle s’habilla et fila vers la porte d’entrée. Sur le chemin, elle s’arrêta devant la chambre de son jeune frère. Yaël dormait comme un bébé sur sa table de travail ; il avait encore des composants électroniques dans les mains. Elle sourit en le voyant ainsi si paisible. Depuis la mort de leurs parents, elle s’était occupée de lui du mieux qu’elle avait pu. Il était tout ce qu’elle avait sur ce monde.
Avant de sortir, elle vérifia si elle avait bien attaché son sabre à sa ceinture. Elle l’avait construit la dernière année qu’elle avait passé à l’Académie. L’Académie... Elle chassa cette pensée de son esprit et partit se fondre dans la foule de la grand-rue.
Elle s’arrêta devant une bâtisse sombre et bruyante. Au-dessus de la porte était gravée une main griffue, noire, menaçante tournée vers l’entrée en direction des clients. Du rouge semblait couler le long des grandes griffes. Devant l’entrée parlaient des marchands, des pirates et autres rebus de la galaxie. Depuis quelques temps des chasseurs de prime traînaient de plus en plus dans le secteur, et ce n’était pas bon signe.
Des speeders bikes étaient rangées en ligne, chacune avait été modifiée par son propriétaire. Bref, elles n’avaient de speeders bikes que le nom.
Elle entra dans la cantina appelée La Griffe Noire. Le tenancier était un Togorien. Le seul sur la planète. Massif, impressionnant comme tous ceux de son espèce, il avait vite réussi à se faire une place sur le marché. Il était respecté et craint, pour lui les deux allaient de paire. Gaya le connaissait bien. A la mort de leurs parents, il avait été un protecteur pour elle et son frère. Il a veillé sur Yaël lorsqu’elle est partit sur Yavin IV pour suivre une formation de Jedi. Il lui avait appris le maniement des armes, l’art du combat, et surtout comment tenir l’alcool et c’était un atout majeur dans cette galaxie, lui avait-il dit.
Elle n’avait jamais su prononcer son nom alors elle l’avait surnommé Keybe. Il s’était vite adapté à la sonorité de ce surnom.
La salle était ronde, au centre se trouvait le bar, tout autour les tables étaient dispersées dans l’espace avec une certaine organisation tout de même. Sur la scène, au fond, il n’y avait personne. Le brouha des discussions servait de fond sonore en l’absence de musique.
Gaya se dirigea vers une table dans le coin gauche, sa place habituelle. Keybe s’arrangeait pour qu’elle soit toujours libre, quitte à utiliser des arguments propres aux Togoriens. Keybe était un diplomate né.
Elle s’assit et enleva sa cape noire. Elle venait souvent depuis qu’elle était revenue de l’Académie, depuis que ses visions venaient troubler son esprit. Une main poilue vint déposer un verre devant elle. Elle leva les yeux vers son ami.
– Comme d’habitude, princesse, miaula-t-il, un bon whisky corellien.
– Merci, Keybe, tu es adorable. ( Elle marqua une pause et regarda le verre.) Je présume que tu l’as coupé avec de l’eau.
– Satané Jedi.
Il fit le tour de la table et s’asseya en face d’elle.
Un son métallique se fit entendre. Keybe avait perdu sa patte arrière droite dans un combat contre des impériaux pour obtenir sa liberté. Les prothèses étaient dures à trouver pour les non-humains, encore plus pour des races comme les Togoriens. En plus d’être rares, elles étaient chères. Keybe se retrouvait donc avec une patte en métal, la seule qu’il avait pu se procurer avec ses quelques économies et beaucoup de sacrifices. Il n’était jamais retourné voir les siens, sans doute parce qu’il avait honte de cette blessure. Il ne se sentait plus totalement Togorien, il était différent de ses frères. Gaya pensait que les siens ne lui auraient pas tenu rigueur de cette blessure, Keybe était convaincu du contraire, après tout, il avait 75 ans de plus qu’elle et savait de quoi il parlait. Mais le fait de pouvoir être mis à l’écart par les siens troublait beaucoup Gaya.
– On ne te l’a fait pas à toi, hein ?
– Je sais, tu fais ça pour mon bien, tu détestes me voir boire de si bonne heure.
Elle prononça cette phrase comme si elle récitait une leçon qu’elle avait apprise par cœur.
Elle but une gorgée et reposa le verre devant elle.
– Après tout, tant que tu ne me fais pas payer les consommations, ça me va.
Elle fit jouer les reflets de la lumière du plafonnier sur le verre. Un silence s’installa entre eux. Elle savait qu’il s’inquiétait pour elle. Il s’en faisait toujours pour elle. Elle sentit son regard mais n’osa pas lever les yeux pour s’en assurer.
Il parla le premier, rompant ainsi ce silence qui devenait gênant.
– Ca n’a pas l’air d’aller, princesse ? Tu as des ennuis ? Ces visions, hein ?
– Tu sais Keybe, elle regarda ses yeux couleur émeraude, je me suis toujours demandée pourquoi tu m’appelais princesse.
Il était loin d’être stupide. La réponse était claire, Gaya venait de lui faire comprendre qu‘elle ne désirait pas en parler. Ceci ne rassurait pas Keybe, il considérait Gaya et Yaël comme des êtres de son clan, sa famille, la seule qui lui restait et l’attachait à ce monde.
– Tu me rappelles un personnage d’une histoire que me contait ma mère, et tu lui ressembles. Je ne me souviens plus de son nom mais seulement que c’était une princesse.
– Gros sentimental va.
Elle plongea dans son regard puis regarda au loin.
– Tu ne lâcheras pas prise, vieux bandit.
Elle sourit, mais son sourire était triste. Elle céda devant l’expression du félinoïde.
– Pour tout te dire... j’ai peur Keybe.
– Peur?
Les pupilles de ses yeux de félins s’élargirent et il s’appuya au dossier de sa chaise qui grinça sous le poids imposant du Togorien.
– Mais de quoi ?
La surprise qui se faisait ressentir dans sa voix montrait que pour lui c’était quelques chose d’inconcevable
– Mes visions, Keybe.
Elle marqua une pause et semblait avoir perdu sa force de caractère légendaire. Elle était comme une petite fille, fragile, sensible.
– Elles me montrent des choses que je n’aurais jamais pu imaginer, des monstres, une guerre, la mort.
– C’est la Force qui te montre ça ?
– Oui.
Elle marqua une pause avant de reprendre.
– J’ai peur. Je pensais les contrôler mais j’avais tort. Je ne contrôle rien.
– Ton Maître Jedi est au courant pour ces visions? Il est censé s’occuper de toi, non?
– Personne n’est au courant, et je veux qu’il en reste ainsi, compris?
Le ton de Gaya fit comprendre à Keybe que la discussion était close et que ce n’était pas la peine d’essayer d’en savoir plus. Elle regarda la scène qui était déserte.
– Il n’y a pas de chanteuse ce soir? Tu l’as fait fuir?
Elle avait repris le dessus, elle était de nouveau la Gaya qu’il connaissait, comme si elle ne lui avait rien dit. Comme pour oublier son moment de faiblesse.
– Non, cette saleté de Twi’lek est parti avec l’être de ses rêves hier sans rien dire. Maintenant j’ai l’air d’un pauvre con, j’ai une des meilleures scènes de ce patelin et pas d’artiste.
C’est vrai qu’il avait mis le paquet pour s’équiper du matériel dernier cri. De plus son bar, ou lieu propice aux rencontres et aux affaires comme il aimait le dire, était situé près du spaceport, et il était le seul aussi près. Les clients se dirigeaient donc tout naturellement à La Griffe Noire. De plus l’établissement avait un atout que ne saurait pas négliger la clientèle « très sélect » qui venait. Derrière l’établissement partaient de nombreuses ruelles qui s’enfonçaient dans la ville, et l’une d’elles ramenait directement au spaceport par l’arrière. Un atout majeur pour toute personne qui était, comme la clientèle de La Griffe, allergique aux autorités et aux uniformes.
– Dis-moi, ça ne te plairait pas de rechanter pour moi, ici. Juste le temps que je trouve quelqu’un d’autre.
Il approcha sa grosse tête de félin de celle de Gaya; l’humaine paraissait vulnérable et fragile comparée à ce géant. Il se mit à parler doucement comme un parfait homme d’affaire.
– Tu serais très bien payée, je te l’assure.
En effet, Gaya avait été chanteuse à La Griffe pendant quelques temps, après avoir quitté l’Académie.
Elle sourit en regardant la scène.
– Désolé mon vieux mais trouve-toi quelqu’un d’autre. Gaya ne chante plus et ne chantera plus jamais, même pour tes beaux yeux.
– Je pouvais au moins tenter ma chance et puis je suis l’un de tes plus grands fans.
– Je te l’ai déjà dit c’est non.
– Ok, j’ai compris. J’insiste pas. Bon, (il se tourna vers le bar ou son droïd assistant était malmené par quelques Rodiens qui avait trop bu), il faut que je retourne à mes affaires sinon ce droïd va finir par se faire descendre.
Il se leva et se dirigea vers le bar. Elle le regarda s’en aller. Il rugit et fit fuir ces Rodiens qui ne demandèrent pas leur reste. Elle finit son verre et sortit de la cantina, contente d’avoir pu discuter avec son ami.
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