Depuis le milieu des années '50, Walt Disney Imagineering est chargé d'imaginer, de concevoir et de construire les parcs à thèmes de la maison et généralement tout ce qui les entoure, d'une ligne de monorail à une poubelle. Leur mission ? Faire rêver. Une usine à songes, une fourmilière de dessinateurs, d'ingénieurs, paysagistes techniciens, peintres, maçons, tous artistes confirmés dans leur domaine.
Les différents secteurs sont répartis dans divers départements ; conception, recherche et développement, maquettes, archive, la liste n'en finit pas. Ainsi chaque département apporte son talent et son savoir faire pour qu'au final l'attraction (ou la boutique, le restaurant, l'hôtel...) puisse devenir une réalité et être construite dans un des fief de la Compagnie.
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Né à Los Angeles, il commença sa carrière chez Disney en ‘pilotant’ des attractions en 1965. Il entra à Walt Disney Imagineering en tant que concepteur de maquettes pour de nouvelles attractions en 1970. Un an plus tard, il fut assigné à travailler sur l’ouverture du parc Walt Disney World (Floride). Il conçut ensuite la célèbre attraction du train de la mine, Big Thunder Mountain (1979 : Disneyland Californie / 1980 : Disney World Floride / 1987 : Tokyo Disneyland / 1992 : Disneyland Paris), puis Journey into Imagination pour le Future World (5 pavillons) du parc Epcot. L’imagineer (célèbre contraction de 'imagination' et 'ingénieur', an anglais) a de la suite dans les idées, puisque qu’il créa par la suite Star Tours et Indiana Jones & the Temple of the Forbidden Eye (Disneyland Californie). En 1996, il fut nommé Vice Président Senior au département du développement créatif de Walt Disney Imagineering.










George Lucas est arrivé avec un nouveau personnage, le pilote qui s'est retrouvé être Rex. Rex était à la base un "conducteur de bus cosmique", une contrepartie aux très sérieux guides de l'attraction 'Jungle Cruise' du Disneyland californien...
CHOIX DU NOM
L’histoire est très simple. Les gestionnaires veulent pour nom Star Ride, les imagineers Star Tours. Lucas tranche : il préfère la seconde proposition.
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PRODUCTION




WDI s’entraîne plan par plan avec les vidéomatics d’ILM (petits films très simples, sortes de brouillons « de bric et de broc »). Ces vidéomatics serviront comme référence pour le tournage du film et comme base pour les premières programmations de mouvement de la cabine. L’équipe de Baxter décortique le script pour préparer les mouvements du simulateur. Les séquences doivent impérativement s’enchaîner logiquement, pour ne pas bloquer le ‘plateau’ dans une position irrattrapable.



Tony Baxter : « c’était une chose capitale. A ce moment précis, il n’y a pas de dialogues, il n’y a que la musique et tout le monde pense ‘oh oh, c’est l’Etoile de la Mort’ ».



L’influence de George Lucas fut primordiale. Tony Baxter : « dans un sens, c’est un deuxième Walt Disney pour nous ». Chez Disney, la plupart des responsables sont des gestionnaires, et non des créateurs. Sur Star Tours, tout doit être approuvé par Lucas (comme pour le grand Walt en son temps). Ce qui est un atout pour les artistes : le dernier mot viendra d'une personne qui regarde ce projet de manière créative. En outre, Lucas est écouté par les gestionnaires...
Le vétéran d’ILM Dennis Murren finit de travailler sur "le Secret de la Pyramide" (le jeune Sherlock Holmes, avec le chevalier du vitrail qui prend vie) lorsqu’il rejoint le projet.



Lorsque nous plongeons dans la tranchée de l’Etoile Noire, le film passe d’une peinture sur verre à une maquette, sans que personne ne le remarque. La tourelle de défense nous tire dessus, sur la gauche, deux fois de suite, rendant l’image totalement blanche deux fois de suite (sur 30 images par seconde). La seconde fois, le blanc est utilisé pour masquer un changement de plan, pour passer à la maquette qui ressemble énormément à la dernière image de la peinture sur verre. Après cette invisible coupure, la caméra change d’angle et s’engouffre dans la tranchée. La prochaine fois que vous ferez l’attraction, faites-y attention ! La même astuce est visible dans l’Episode 4, pour la même action.





La séquence à l’intérieur de la comète n’est pas exactement conforme à celle prévue dans le storyboard original. Lorsque le Starspeeder approche de la fin du tunnel de glace, l’idée d’origine montrait un épais mur de glace bloquant la sortie. A mesure que le vaisseau approchait de ce dernier, les ‘voyageurs’ auraient pu y voir le reflet du Starpeeder. Cette séquence a été tournée, mais lorsque l’équipe visionna le rush (images brutes du tournage) du plan, on remarqua que les choses se passaient trop rapidement pour bien comprendre ce qui se passait. La scène a été simplement refaite, sans le reflet du vaisseau à la fin.




Ci-dessous, quelques photos du tournage de Star Tours...







L’imagineer Chris Runco fit un modèle de RX-24 (alias REX) en mousse. Des modèles comme celui-ci étaient des éléments vitales dans le processus de création du Star Tours, permettant aux créateurs de résoudre les problèmes d'échelle, d'animation et de personnages avant d'arriver à la production actuelle. Les ingénieurs de WDI s'occupaient des droïdes à Glendale. On leur donna, entre autres, des pièces originales de C-3PO dont on enleva la peinture dorée pour la remplacer par une véritable couche d'or.

On peut aussi noter que le fils d'Anthony Daniels, Chris, participa à l'aventure puisque ce fut lui qui réinventa le langage Ewok pour « l'annonce des vols », que son père enregistra avec un voix différente et que l'on peut entendre dans l'aire de décollage.


Ci-dessous, arrivée d'une cabine du simulateur en Califormie, et travail de thématisation sur une autre cabine, à Paris :


Deux photos de la construction du décor de la file d'attente (Starspeeder) & présentation du premier costume des cast-members :




Les images sur les écrans vidéos derrières la marionnette audio-animatroniques de C-3PO, dans la file d’attente, ont été réalisées sur un ordinateur Atari ST.
Pour les spectateurs, Star Tours est vraiment un divertissement stupéfiant ; vous ne faites pas que regarder, vous participez aussi à l'action, vous êtes impliqué dans l'histoire ; vous êtes DANS l'univers Star Wars. Ou comme ils disent à Disneyland : "Maintenant, l'aventure est réelle !"

Il lui fallut 8 à 9 mois pour terminer sa mission, car il devait s’occuper de la musique et des aspects techniques de sa diffusion. Par exemple, à l’intérieur de la cabine, les effets sonores sont transmis à travers de nombreuses enceintes, ce qui crée l’illusion de chocs, de l’avant à l’arrière. Il faut donc décider à quel moment doit intervenir la musique, de quelle façon, avec quel type de haut parleur (mono ou stéréo)...
Le compositeur donne son avis tôt dans la production. Lorsqu’il écrit, il s’inspire des esquisses, maquettes et dessins déjà disponibles. L’influence de la musique originale des films est un élément capital. Comme toutes les scènes (exceptées celles du hangar et des comètes) sont empruntées aux films, le choix musical se dirige logiquement vers les thèmes de la trilogie.
Pour la musique intra-simulateur, Richard Bellis réorganise et réenregistre la partition de John Williams avec un orchestre de 88 musiciens. Il assemble les thèmes issus de la trilogie, surtout ceux de l’Empire Contre-Attaque & du Retour du Jedi (car « l’attraction se situe entre eux »( ?)). Pour retrouver le ‘son StarWars’, on choisit un orchestre d’environ la même taille que celui des films. Aucune orchestration ne change ; les seules modifications sont faites pour que deux thèmes s’enchaînent naturellement, ou pour des relations tonales.
Pour le preshow, Richard Bellis conçoit une œuvre originale construite autour de la sonnerie d’embarquement de Star Tours (l’« announce chime » en anglais). Il fallait que cette musique fasse commerciale, comme une publicité pour une croisière, et futuriste en même temps. La signature sonore de ce morceau est un motif musical de 5 notes (comme dans Rencontres du Troisième Type).
C'est en juin 1986 que deux milles employés de Disney purent découvrir l'attraction. Puis, sans aucune annonce, le Star Tours ouvrit en décembre 1986, permettant aux ingénieurs d'affiner leur travail grâce aux réactions du publique avant l'arrivée en masse des fans. Mais en réalité les premiers testeurs, Mark Hamill et Steven Spielberg, furent invités par George Lucas bien avant que le Star Tours n'ouvre officiellement ses portes...


La Première eut lieu le 09 janvier 1987 en Californie, 30 ans après la première visite de George Lucas à Disneyland (et ce fut loin d'être la dernière). Juste avant la cérémonie, Lucas déclara : "On m'a souvent demandé de participer à des parcs d'attractions. Mais j'ai toujours pensé qu'une telle opération ne pouvait se faire à la légère. Quand je fais une chose, je veux toujours m'assurer que je le fais bien et qu'ensuite, elle est bien entretenue, elle fonctionne correctement...et voici le seul endroit au monde qui soit ainsi". Une foule immense se précipite ; de nombreux fans sont déguisés pour l’occasion. Malgré la capacité de 1600 personnes par heure des 4 cabines, la file d’attente s’étend sur plusieurs kilomètres. Pour fêter l’évènement, Disneyland reste ouvert pour un marathon de 60 heures, du 9 (11 heures du matin) au 11 janvier 1987 (11 heures du soir).


Anecdote : Avant l'ouverture de Star Tours, en Californie, le panneau au-dessus de l'entrée disait « George Lucas présente : Star Tours ». Peu après le jour d’ouverture, le panneau a été changé, pour inscrire "Star Tours ... une collaboration de Disney et George Lucas". La stature de George Lucas au sein de l’entreprise aux grandes oreilles s’était écroulée à cause d'un désaccord entre lui et Disney, au sujet du contrat du merchandising autour de Star Tours... ;-)


Anniversaire
Le 28 Février 1997, une cérémonie a été organisée pour fêter les 10 ans de Star Tours en Californie. Un Cast Member transmit des messages de félicitation provenant de Tatooine, Endor & Bogden (joli clin d’œil : cette dernière planète provient de la série TV ‘Droids’ des années ’80 ; elle a depuis été mentionnée dans l’Episode 2, puisque c’est là-bas que Dooku recruta Jango Fett). Ensuite, C-3PO, Chewie et Carrie Fisher (Leia) firent leur entrée. La Princesse coupa le ruban rouge avec un sabre laser, et fit des poses pour de multiples photos. ^^