• L2-D2

  

  04/07/2023
   (90 %)  •  Langue : VF

  Scénario : Trois épisodes, c’est tout ?

  C’est en effet la question que l’on peut se poser à la lecture de ce nouvel arc de la série Bounty Hunters, qui se révèle d’une densité rarement atteinte dans la série. En effet, suite aux événements du précédent épisode et à l’intégration de Dengar dans son équipe, T’onga sait désormais que Cadeliah est retenue captive à bord du Vermillion, quartier-général flottant de l’Aube Ecarlate, et va donc lancer ses ouailles à l’assaut de ce qui ressemble fort à une forteresse. Elle laisse son épouse Losha surveiller la Générale Vukorah, mais celle-ci est en réalité une alliée de Dengar, tous deux obéissant à l’Aube…

  Cette situation de départ va se diviser en deux sous-intrigues d’inégale importance en termes de pages mais d’égale réussite dans leur traitement. T’onga et ses ouailles vont donc s’infiltrer à bord du Vermillion, éliminant tous ceux se dressant sur leur passage, sans savoir pour autant que Dengar les a trahis. Dommage, d’ailleurs, que celui-ci quitte la série sitôt son retour effectué même si une dernière scène avec Tasu Leech promet un inévitable match retour, mais c’est pour mieux laisser Ethan Sacks nous proposer un véritable affrontement entre l’équipe de T’onga et… les Chevaliers de Ren ! L’affrontement entre les deux groupes est un festival de retournements de situation même si, encore une fois, le scénario souffre de ces Chevaliers de Ren interchangeables : en effet, à l’exception de leur leader qui a droit à une véritable personnalité et à un physique reconnaissable, les autres sont des anonymes qui s’expriment tous de la même façon, un défaut qui n’est certes pas imputable au scénariste.

  De son côté, Losha a pour mission de surveiller Vukorah… sauf que celle-ci a été libérée par Dengar. Mais est-ce Losha qui est piégée avec Vukorah, ou bien l’inverse ? La conclusion de cette sous-intrigue promet une évolution intéressante pour les deux personnages...

  Et c’est sans compter une troisième autre sous-intrigue, celle impliquant Beilert Valance ! On l’avait laissé au service de l’Empire, devenu un troisième rôle dans la série Darth Vader de Greg Pak mais là, ça y est, le cyborg reprend de l’importance son propre titre, on le voit commencer à douter, à se demander si oui, il n’aiderait pas à sauver des vies du côté de l’Empire, mais on voit aussi les premiers signes indiquant qu’à terme, Valance ne va pas aimer ce qu’on lui cache. Et après le traitement du personnage par Greg Pak, c’est avec plaisir que l’on retrouve le véritable Valance !

  Ces trois intrigues atteignent chacune leur point culminant dans le dernier épisode de l’arc, chef d’œuvre de maîtrise narrative. Alors oui, on pourra objecter que certains retournements de situation sont rapides, certes, mais qu’est-ce que ça fait du bien de voir une série qui ne cesse de se bousculer elle-même ! On sent bien que le titre Bounty Hunters s’insère à nouveau pleinement dans la série d’événements initiés par l’Aube Écarlate dans les mini-séries successives de Charles Soule...

   

  Dessins : Villanelli au sommet de son art

  Il n’y a plus grand-chose à dire sur les dessins de Paolo Villanelli, véritable révélation du titre depuis ses premiers épisodes. Aucune baisse de régime, des designs variés, une maîtrise des décors, des effets de style, un dynamisme rare dans les affrontements et même dans les temps morts, le tout soutenu par le travail sans failles du coloriste Arif Prianto, qui varie les ambiances sans problèmes, alternant les teintes jaunes à bord du Vermillion, des jeux d’ombre sur le Edgehawk et la froide luminosité de l’Empire. Une alliance au sommet qui ne faillit à aucun moment, et un duo dessinateur/coloriste que l’on espère retrouver lorsque la série prendra tôt ou tard fin...

   

  Conclusion

  Trois épisodes d’une rare densité, faisant progresser l’intrigue (les intrigues, même) de la série, le tout sublimement illustré. Tout au plus pourra-t-on reprocher au scénario d’Ethan Sacks une certaine rapidité dans la mise en place de la suite, cet arc ayant pu supporter sans trop de difficultés un quatrième épisode. Mais face à un titre qui ne cesse de maintenir son excellence, c’est un reproche assez minime et je préfère largement cela à des arcs qui tirent inutilement en longueur, coucou Greg Pak !

   

  Note : 90 %

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