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1. Une exclusivité souvent remise en cause
 

Dès l’annonce du partenariat entre Disney et EA, les joueurs sont inquiets de l’avenir de la licence Star Wars.

En premier lieu, ce choix a de quoi surprendre car il marque une rupture drastique avec la politique de LucasArts, qui confiait régulièrement le développement de ses jeux à des studios externes, souvent avec d'excellents résultats (on citera nécessairement le mythique Knights of the Old Republic, développé en 2003 par BioWare).

Le choix d'EA n'a en outre rien pour être synonyme de paix des ménages. Il faut dire que l’éditeur traînait déjà une assez mauvaise réputation, et ce depuis plusieurs années. En effet, EA est tristement connu pour racheter des studios émergeants ou à succès pour ensuite imposer des choix plus ou moins contestables, modifiant parfois jusqu’à l’essence même de certaines licences. Il est également l’un des premiers éditeurs à voir le jeu vidéo en tant que service, menant une politique de DLC (contenu additionnel téléchargeable, souvent payant) et de micro-transactions assez agressive. Ceci explique sans doute pourquoi EA est régulièrement présent dans le classement des entreprises les plus détestées des Etats-Unis depuis 2012.

2. Trop peu de jeux AAA ?
 

Le partenariat entre Disney et EA est prévu pour une durée de dix ans. En comptant les cinq premières années (de 2013 à 2018), seuls deux jeux Star Wars sur consoles et PC ont vu le jour : Battlefront en 2015 et Battlefront II en 2017. Un troisième, Jedi: Fallen Order, est sorti fin 2019. Enfin, Squadrons a été annoncé à la surprise générale en 2020, cependant le titre s'approche plus d'un jeu AA que d'un AAA.

S’il faut reconnaître que le développement de jeux vidéo est sensiblement plus long aujourd’hui qu’il ne l’était lors de la décennie précédente, les années LucasArts peuvent néanmoins manquer cruellement aux fans de jeux Star Wars. Comme dit précédemment, LucasArts n’hésitait pas à confier le développement des jeux à d’autres studios, ce qui permettait d’obtenir une quantité phénoménale de jeux. A titre d'exemple, plus de 20 titres estampillés Star Wars sont sortis entre 1999 et 2003 ! Rappelons tout de même que devant une telle déferlante, la qualité était parfois assez variable…

3. La polémique Battlefront II
 

Dès l'E3 2017, la campagne marketing pour le lancement de Battlefront II est menée tambours battants par EA, désireux de se racheter après les critiques essuyées par le premier opus. En prime, John Boyega (Finn) lui-même participe à la promotion du jeu !

Cependant, dès la sortie du jeu en early access, les joueurs remarquent la très forte présence des microtransactions : les héros et améliorations coûtent si cher en crédits de jeu que les joueurs sont contraints d’acheter des caisses (dites lootboxes) en monnaie réelle pour progresser. Pire encore, le contenu de ces caisses est totalement aléatoire, donc sans aucune garantie d’en avoir pour son argent, et sans aucune équité entre joueurs... un comble pour un jeu compétitif !

Lootbox

Sur Reddit, le message évoquant ces différents points devient le commentaire le plus downvoté (comprendre par là : avec le plus de pouces rouges) de l’histoire du site en un temps record. Le bad buzz est tel qu’EA s’empresse de supprimer toutes les microtransactions pour la sortie officielle du jeu. Mais le mal est fait...

4. Une période troublée
 

En conséquence, Battlefront II est extrêmement critiqué pour sa politique de microtransactions par les journalistes, à tel point que les ventes sont très en-deça des objectifs et que l’action en bourse d’EA  chute. La communauté des joueurs, notamment sur Reddit, est très agressive envers le studio et des pétitions sont même lancées pour lui retirer l’exclusivité des droits sur la licence.

PétitionPétition anti-EA 

Les rumeurs vont alors bon train : Disney serait très mécontent de la gestion de la licence par EA et envisagerait de renégocier le contrat d’exclusivité. En février 2018, une rumeur relayée par de nombreux sites prétend même que Disney aurait approché Ubisoft et Activision pour leur proposer de travailler sur de nouveaux jeux Star Wars.

Officiellement, les choses semblent pourtant se présenter sous un meilleur angle. EA et son studio Dice, le développeur de Battlefront II, modifient le jeu en profondeur pour mieux répondre aux attentes des joueurs et limitent les microtransactions à des éléments purement cosmétiques. En mars 2018, un community manager, Ben Walke (passé producteur chez DICE depuis), est affecté spécifiquement aux jeux Star Wars consoles et PC d’EA. Apprécié par la communauté, et communiquant ouvertement sur les mises à jour régulières de Battlefront II, il parvient à redorer quelque peu le blason de cet aspect de la licence. Mais c'est réellement avec Jedi: Fallen Order qu'un jeu Star Wars renoue avec un succès critique et commercial, et surtout sans polémique. Quant à Squadrons, il a démontré qu'EA est capable de sortir des sentiers battus pour proposer du contenu "de niche".

Il semble que des leçons aient été tirées de la grogne des joueurs, et aucune information n'est venue étayer les rumeurs de mécontentement de Disney. Cependant, si la licence restera donc entre les seules mains d’EA jusqu'en 2023, la possibilité d'une poursuite de l'exclusivité est bel et bien balayée en 2021 alors que de plusieurs projets sous l'égide de nouveaux développeurs sont confirmés.