Voilà, vous avez peint votre maquette et si le rendu est joli, ça reste plat, ça manque de relief. Et elle semble toujours sortie de l’usine, et donc immaculée. La rendre plus réaliste, plus naturelle, c'est tout le but des étapes de vieillissement, également appelé weathering.

Produits : Peinture à l’huile ou énamel dilué ou un crayon très fin

But : Faire apparaître les ombres sur la maquette

D’abord, traitons les ombres les plus marquées. Le but est de faire ressortir l’ensemble de ses petits traits simulant les séparations de panneaux mais aussi l’ensemble des creux.

Deux techniques se côtoient. Si le kit le permet, il est tout d'abord possible d’utiliser un crayon à mine TRES fine pour simuler les ombres de chaque détails, rivets, panneaux, creux, etc. C’est une technique utilisée couramment sur les maquettes d’avions ou les méchas. L’autre méthode consiste à prendre une couleur diluée (produit tout fait, enamel ou huile dilué) et poser ce mélange aux mêmes endroits. Par capillarité, il va s’écouler tout seul pour épouser les traits, rivets et creux. Il va inévitablement déborder un peu, mais pas de panique, après un temps de séchage de 5-6 minutes, on pourra tremper un pinceau propre dans du solvant (white spirit), et enlèver l’excédent sur un chiffon et ainsi repousser le mélange dans les creux. Et voilà !

Notez que si vous avez apposé une peinture ou un vernis mat, attendu que la couche a des aspérités, le lavis aura tendance à y rester et le résultat sera… Non pas la peine de décrire, je vous laisse imaginer !

Produits : peinture enamel ou huile

But : Reproduire les zones plus lumineuses (désuet) / Peinture écaillée

Avec le lavis, c’est l’une des techniques les plus vieilles du modélisme. Elle a connu son apogée durant les années 80-90 mais est largement tombée en désuétude depuis. L’idée était de simuler la lumière sur les arêtes. Pour se faire, on utilise de la peinture plus claire que celle de base sur le pinceau, on l’essuie un maximum sur un chiffon et on frotte le pinceau ainsi essuyé sur les arêtes. Le peu de peinture restant entre les poils se dépose alors sur les arêtes et reliefs et les mets par conséquent en valeur.

L'effet est malheureusement marqué et donc irréaliste. Cela reste toutefois une très bonne technique pour simuler de la peinture écaillée, comme par exemple du métal mis à nu.

Produits : Enamel, Huile dilué ou produit prêt à l’emploi

But : Changer le ton d’une peinture, l’assombrir ou l’éclaircir, apporter de la richesse chromatique

Encore une technique venue du domaine artistique et répandue par un grand du maquettisme, j’ai nommé Mig Jimenez. L’idée est de faire varier le ton de la couleur comme si un filtre de couleur était appliqué à cet endroit.

Et pour se faire, rien de plus facile, un énamel ou de l’huile bien diluée, voire un produit tout fait. Selon la teinte utilisée, on peut éclaircir ou assombrir une zone, voire corriger une teinte incorrecte. On applique une fine couche, on laisse sécher, on regarde si le résultat plait ou non et on retouche éventuellement.

Le grand avantage est que les couleurs énamel ou à l’huile mettent longtemps à sécher, si bien que l'on a largement le temps de retoucher. Et si ça ne plait pas, on applique du solvant pur et on peut quasiment faire disparaitre tous les effets précédents.

Produits : Enamel ou Huile dilué , vernis+peinture diluée

But : Effet d’écoulement d’eau, de carburant, d’huile, de rouille, autres

Le but de cette technique est de reproduire les écoulements sur la surface d’un engin. Cela peut être un écoulement de carburant d’huile, un écoulement d’eau de pluie, un écoulement d’eau sale, mais aussi un écoulement de rouille.

Pour un écoulement de pluie simple, il suffira de prendre un vernis, le diluer et l’appliquer sur les surfaces où l’écoulement a eu lieu. Pour du carburant, le vernis teinté ou une peinture (acrylique si vernis acrylique, enamel, huile dans le cas contraire) diluée peut faire l’affaire. Enfin pour simuler des écoulements d’eau sale, ou de rouille, on peut au choix prendre une peinture teinté, ou directement de la peinture à l’huile que l’on va ensuite étirer à l’aide d’un pinceau propre plongé dans du solvant.

Produits : Huile, enamel, pigment

But : Apporter une plus grande richesses chromatique a une surface

Ici, il s’agit d’une technique qui est destinée à apporter une plus grand richesse chromatique aux surfaces de la maquette. En langage plus parlant, il s’agit simplement de « casser » l’uniformité d’une surface, en lui apportant de légères variations de couleurs.  Cette technique qui a déjà plus de 10 ans est on ne peut plus simple. On prend des peintures enamel ou à l’huile de couleurs différentes (ici l’usage de couleurs complémentaires à celle de base est fortement recommandé). On en applique de petites touches sur l’ensemble de la surface et on laisse sécher un instant. Puis, à l’aide d’un pinceau propre trempé dans du solvant enamel, on « fond » les couleurs pour ne plus laisser que transparaître les couleurs appliquées. Le résultat est rapide et attendu qu’on utilise des couleurs enamel, on peut retoucher facilement, du fait du temps de séchage assez long.

A noter qu’on peut réaliser en partie cet effet avec des pigments (voir ci-dessous).

Fading sur une surface verticale

Produits : Pigment, Pastel, Enamel dilué

But : Je crois que c’est clair ^^

L’idée est simple : on veut que le rendu soit sale. Le produit le plus utilisé est l’une des stars de ces dix dernières années, à savoir les pigments. Il s’agit simplement de ce qui est utilisé pour teinter les peintures, mélangé normalement au solvant et au liant. Utilisé pur, il permet de reproduire la poussière. Et la technique est ici aussi simple. On prend à l'aide d'un pinceau la ou les couleurs souhaitées (éventuellement mélangées), et on dépose le tout aux endroits qu’on souhaite rendre poussiéreux. On répartit, on enlève l’excèdent et le tour est joué ! Ne reste plus qu’à fixer le tout à l’aide de solvant énamel. Attention, cela reste fragile et s'ôte facilement en frottant avec les doigts si bien qu'il faut éviter de manipuler la maquette à ces endroits par la suite.

Il est aussi possible d’obtenir le même effet avec des pastels et du papier de verre mais réussir à obtenir une couleur particulière avec ce mélange est alors à votre charge. Existe aussi la solution des enamels dilués, qui n'ont malheureusement aucun relief.

Produits : Pinceau, Mousse, Sel, Laque/Masking fluid, Maskol

But : Peinture écaillée

On présente ici une technique qui sera très pratique pour celui qui voudrait reproduire le Slave I ou un engin très usé, qui présenterait ainsi des écaillures ! Différentes approches existent :

La plus simple est ce qui se nomme micro chipping : On prend un pinceau très fin, on utilise une couleur pour reproduire la peinture écaillée en surface ou le métal mis a nu voire déjà rouillé et on fait de petites traces aux endroits souhaités. Pour les surfaces plus importantes à traiter, on peut utiliser un bout de mousse, le tremper dans la peinture, ôter l’excédent et ensuite l'appliquer sur la surface à traiter. Attention, il est très facile de tomber dans l’excès !

On peut varier la chose en utilisant du Maskol avec la mousse pour ensuite peindre une surface et en ôtant le maskol, refaire apparaître la couleur qui était en dessous. Autre variante, l’utilisation de sel. L’idée est toute bête, on passe une couche de peinture rouille/métal (sous couche, au choix), on répartit ensuite du sel sur la surface avant de passer la couleur finale. En ôtant le sel positionné sur la maquette, on redévoile une fois encore ce qui était en dessous. L’inconvénient est que l’ensemble des écaillures sont alors uniformes en taille : le rendu fait un peu artificiel.

Enfin, il y a la technique reine apparue il y a peu : celle de la laque à cheveux. Un petit malin a découvert qu’une couche de laque à cheveux fondait si on la couvrait d’eau et a eu l’idée d’utiliser cette propriété pour reproduire les éraillures. On retombe donc dans l’idée précédente : on passe une couche de peinture rouille/métal (ou sous couche, enamel de préférence), on laisse bien sécher et on peut vernir. On recouvre alors d'une couche de laque, et d'une couche de la peinture acrylique souhaitée. Puis on prend un pinceau humide et on en met sur la surface à traiter. On attend un instant et on frotte avec le pinceau ou un cure-dents jusqu'à obtenir très facilement des éraillures !

A noter que, selon le nombre de couches de laques, la durée de séchage de celle-ci, le nombre de couche de peinture mis dessus et la quantité d’eau utilisée pour ôter la laque, l’effet varie énormément (taille des éraillures, vitesse à laquelle elles se forment, etc). Faites donc attention à cela. Et évidemment des produits dédies sont apparus depuis, il n’est pas forcément indispensable d’aller dévaliser l’armoire de votre femme ^^

Rouille /Rust (Eponge/pigment/Huile)

Plusieurs des techniques précédentes permettent d’obtenir cet effet. Le streaking effect pour les écoulements. Le chipping pour les éraillures les plus franches, les pigments pour les zones très rouillées (pot d’échappement par exemple).

Métal (Graphite/Pigment/Peinture)

Là encore, plusieurs techniques cohabitent. Une originale consiste à utiliser une mine graphite ou un crayon de bois gras et à l’appliquer sur les angles et arêtes pour imiter le métal mis à nu (le micro-chipping peut aussi faire l'affaire). On peut également utiliser des peintures métallisées et les combiner avec un dry brush et/ou le pinceau/aerographe si la surface est grande. L’utilisation de pigments métallisés est aussi envisageable.

Eclaircir ou noircir une zone

Une technique uniquement accessible à l’aérographe. On souhaite créer une variation de la teinte de base sur le centre du panneau (couleur plus claire) ou alors imiter un échauffement de la plaque par exemple (couleur plus sombre)

Fumée d’échappement / Exhaust stain

Une technique appréciée dans le modélisme aérien et science fiction : reproduire les trainées de fumées sur les flancs de l’appareil ou encore une zone d’impact. Cette technique est plus aisée avec un aérographe mais le rendu peut être obtenu avec une peinture diluée et des pigments.

Boue/ Neige

Attention, il convient de tester ces techniques avant de les appliquer à sa maquette !

Les pigments ont rendu la création de boue très simple. Il suffit de mélanger des pigments avec du plâtre et de l’eau ou de la peinture acrylique pour varier la teinte. Puis en utilisant un pinceau, on applique le tout aux endroits où la boue va se déposer. Pour ceux qui voudraient faire de la boue humide, il suffit d’ajouter du vernis brillant à l’ensemble, et pour ceux qui voudraient faire de la boue projeté, rien de plus simple : prenez le pinceau trempé dans le mélange et soufflez dessus avec un aérographe (ou plus simplement, frottez votre doigt dans les poils).

La neige peut être reproduite via des produits spécialisés ou bien avec du bicarbonate de soude, qu’on pourra mélanger a du vernis et du gel acrylique pour le fixer.

Un grand classique : vous venez de vous planter sur une étape et le rendu est à se taper la tête contre le mur. Eh bien il reste toujours possible de décaper la maquette !

Attention, il va falloir utiliser des produits particulièrement agressifs, c'est donc une solution de dernier recours ! Je l’indique à titre informatif et ne vais pas m’étendre dessus car on parle bien d’une chose qui peut se révéler dangereuse. A ne pas faire donc avec une maquette que l'on peut retrouver facilement et de façon abordable.

Si vos couches de peintures sont acryliques, le glanzer est recommandé. Si ce sont plutôt de l’énamel, c’est un décapant pour four contenant de la soude qu’il convient d’appliquer. Pour cela, on place la maquette dans un récipient, on la recouvre et on laisse tremper la nuit. Ensuite vient le rinçage, à faire en prenant soin de filtrer car des pièces peuvent s’être décollées au cours de l’opération.

Attention, les deux produits sont nocifs, donc prenez vos précautions !