Bonjour à tous,

Après une pré-publication dans les softcovers Crimson Reign, Crimson Reign – Epilogue, Hidden Empire - Prologue et Hidden Empire publiés fin 2022 – début 2023, les éditions Panini Comics compilent à nouveau 6 épisodes de la série régulière Bounty Hunters pour un volumineux sixième volume regroupant 6 épisodes répartis en 3 récits plus ou moins longs ! Nous avions laissé Beilert Valance au service de l’Empire afin de protéger une personne chère à son coeur, tandis que T’onga et les siens venaient enfin de mettre la main sur Vukorah...

Six numéros, trois récits, dont vous pourrez retrouver les critiques ci-dessous, juste après le rappel de la couverture de l’album, de son synopsis et des informations éditoriales qui vont bien :

BOUNTY HUNTERS (2020) – TOME 5

L’ATTAQUE CONTRE LE VERMILLION

Dengar est sans doute l'un des chasseurs de primes les plus sous-estimés de la galaxie. C'est du moins ce qu'il pense ! Il emmène dans ce tome l'équipe de T'onga dans une mission d'infiltration au coeur du Vermillion, le vaisseau amiral de l'Aube Écarlate... mais il les conduit surtout tout droit dans un piège ! Quant à Beilert Valance, il est devenu le leader d'une escouade aux ordres de Dark Vador. Bounty Hunters est incontestablement l'une des séries préférées des fans ! Comme c'est le cas depuis le tome 1, on retrouve la même équipe artistique avec Ethan Sacks (Galaxy's Edge) et Paolo Villanelli (Jedi Fallen Order - Dark Temple). En plus des chasseurs de primes, on voit dans ce cinquième opus Qi'ra et Dark Vador.

Contient : Bounty Hunters (2020) #23 à 28, 144 pages, 100 % STAR WARS, 19 €

Les critiques de L2-D2

En grand : Dengar !

(Bounty Hunters #23)

Commençons par ce qui saute immédiatement aux yeux : Paolo Villanelli est absent une nouvelle fois, cet épisosde étant entièrement illustré par Natacha Bustos et… on ne peut pas dire qu’on y gagne au change, loin de là. Ce n’est certes pas déshonorant, loin s’en faut, mais ça n’a rien à voir avec l’artiste italien, et c’est bien là qu’on se rend compte de ce qu’on peut éventuellement ressentir ou non sur un épisode ou une série lorsqu’on change l’une des chevilles ouvrières fondatrices ! Après, lorsqu’on regarde dans le détail, ou bien qu’on se focalise sur les personnages qui ne sont pas au premier plan, là, c’est nettement moins joli, on ne va pas se raconter d’histoires !

Pour le reste, Ethan Sacks continue de dérouler son histoire, en se focalisant, une fois n’est pas coutume, sur Dengar, en appliquant la même recette que depuis le début de la série, à savoir caler un flash-back à un moment donné, et si possible impliquant Han Solo. La case est cochée ici, et une fois ce passage qui consiste à nous montrer un Dengar qui, depuis son adolescence, est considéré comme un perdant établi, il en devient presque gênant. En effet, Dengar se trimballe cette réputation de ne pas être le plus malin, ni le plus loyal, ni le plus courageux des chasseurs de prime. C’est presque un comic-relief, celui qui est là pour valoriser les autres et c’est tout à la fois bien vu qu’un peu trop appuyé. Tout le monde sous-estime Dengar, et ça se retourne contre tout le monde… mais dans ce cas-là, comment croire à la réputation de ce même Dengar ? Vous sentez la logique qui pose un peu souci ?

Ce point établi, cet épisode n’en est pas moins très important, autant parce qu’il règle le sort d’une des factions établies depuis le lancement de la série que parce qu’il lance l’équipage de l’Edgehawk dans sa nouvelle quête. Les protagonistes de la série n’apparaissent ici que dans une poignée de cases, et s’il se dégage un petit air de l’épisode #11 (souvenez-vous, il était centré sur Bossk !), il n’en est pas moins narrativement réussi. Sauf qu'ici Villanelli n’est pas là…

Note : 70 %

L’attaque contre le Vermillion

(Bounty Hunters #24 à 26)

Scénario : Trois épisodes, c’est tout ?

C’est en effet la question que l’on peut se poser à la lecture de ce nouvel arc de la série Bounty Hunters, qui se révèle d’une densité rarement atteinte dans la série. En effet, suite aux événements du précédent épisode et à l’intégration de Dengar dans son équipe, T’onga sait désormais que Cadeliah est retenue captive à bord du Vermillion, quartier-général flottant de l’Aube Ecarlate, et va donc lancer ses ouailles à l’assaut de ce qui ressemble fort à une forteresse. Elle laisse son épouse Losha surveiller la Générale Vukorah, mais celle-ci est en réalité une alliée de Dengar, tous deux obéissant à l’Aube…

Cette situation de départ va se diviser en deux sous-intrigues d’inégale importance en termes de pages mais d’égale réussite dans leur traitement. T’onga et ses ouailles vont donc s’infiltrer à bord du Vermillion, éliminant tous ceux se dressant sur leur passage, sans savoir pour autant que Dengar les a trahis. Dommage, d’ailleurs, que celui-ci quitte la série sitôt son retour effectué même si une dernière scène avec Tasu Leech promet un inévitable match retour, mais c’est pour mieux laisser Ethan Sacks nous proposer un véritable affrontement entre l’équipe de T’onga et… les Chevaliers de Ren ! L’affrontement entre les deux groupes est un festival de retournements de situation même si, encore une fois, le scénario souffre de ces Chevaliers de Ren interchangeables : en effet, à l’exception de leur leader qui a droit à une véritable personnalité et à un physique reconnaissable, les autres sont des anonymes qui s’expriment tous de la même façon, un défaut qui n’est certes pas imputable au scénariste.

De son côté, Losha a pour mission de surveiller Vukorah… sauf que celle-ci a été libérée par Dengar. Mais est-ce Losha qui est piégée avec Vukorah, ou bien l’inverse ? La conclusion de cette sous-intrigue promet une évolution intéressante pour les deux personnages...

Et c’est sans compter une troisième autre sous-intrigue, celle impliquant Beilert Valance ! On l’avait laissé au service de l’Empire, devenu un troisième rôle dans la série Darth Vader de Greg Pak mais là, ça y est, le cyborg reprend de l’importance son propre titre, on le voit commencer à douter, à se demander si oui, il n’aiderait pas à sauver des vies du côté de l’Empire, mais on voit aussi les premiers signes indiquant qu’à terme, Valance ne va pas aimer ce qu’on lui cache. Et après le traitement du personnage par Greg Pak, c’est avec plaisir que l’on retrouve le véritable Valance !

Ces trois intrigues atteignent chacune leur point culminant dans le dernier épisode de l’arc, chef d’œuvre de maîtrise narrative. Alors oui, on pourra objecter que certains retournements de situation sont rapides, certes, mais qu’est-ce que ça fait du bien de voir une série qui ne cesse de se bousculer elle-même ! On sent bien que le titre Bounty Hunters s’insère à nouveau pleinement dans la série d’événements initiés par l’Aube Écarlate dans les mini-séries successives de Charles Soule...

Dessins : Villanelli au sommet de son art

Il n’y a plus grand-chose à dire sur les dessins de Paolo Villanelli, véritable révélation du titre depuis ses premiers épisodes. Aucune baisse de régime, des designs variés, une maîtrise des décors, des effets de style, un dynamisme rare dans les affrontements et même dans les temps morts, le tout soutenu par le travail sans failles du coloriste Arif Prianto, qui varie les ambiances sans problèmes, alternant les teintes jaunes à bord du Vermillion, des jeux d’ombre sur le Edgehawk et la froide luminosité de l’Empire. Une alliance au sommet qui ne faillit à aucun moment, et un duo dessinateur/coloriste que l’on espère retrouver lorsque la série prendra tôt ou tard fin...

Conclusion

Trois épisodes d’une rare densité, faisant progresser l’intrigue (les intrigues, même) de la série, le tout sublimement illustré. Tout au plus pourra-t-on reprocher au scénario d’Ethan Sacks une certaine rapidité dans la mise en place de la suite, cet arc ayant pu supporter sans trop de difficultés un quatrième épisode. Mais face à un titre qui ne cesse de maintenir son excellence, c’est un reproche assez minime et je préfère largement cela à des arcs qui tirent inutilement en longueur, coucou Greg Pak !

Note : 90 %

Chaos au disco d’Accrétion

(Bounty Hunters #27 et 28)

Scénario : Quand Tasu Leech passe, les Pykes trépassent !

Bounty Hunters continue de développer son aspect feuilletonnant. Loin d’être indépendants les uns des autres, chacun des arcs est en réalité la suite directe du précédent, et celui-ci n’échappe pas à la règle. Il a beau se dégager une ambiance de temporisation narrative tant on sent les pièces se mettrent en place pour un prochain arc qui s’annonce une nouvelle fois passionnant, ce n’est pas pour autant que le scénariste Ethan Sacks va laisser ses personnages sans rien faire !

Sacks reprend donc ses personnages exactement là où on les avait laissés : T’onga est désœuvrée maintenant qu’elle a découvert que Cadeliah ne voulait pas repartir avec elle, Losha est en état de stress post-traumatique, et il faut occuper l’équipe et leur faire gagner des crédits, T’onga refusant (pour l’instant?) l’offre de l’Aube Écarlate. Il va donc falloir protéger un Pyke en mode bling-bling, le prétexte parfait pour développer un peu Tasu Leech ! En effet, Leech, c’est un peu le cliché du bourrin qui ne pense qu’à se battre, persuadé qu’il est meilleur que tous les autres – et vu que les faits lui donnent souvent raison, il aurait tord de ne pas se la péter – et adorant raconter ses exploits à ses coéquipiers avides (ou pas) de les entendre une nouvelle fois !

C’est une bonne idée que de développer davantage le personnage, et d’ailleurs ce court arc est l’occasion pour lui de rencontrer un certain individu et d’établir un premier contact avec ce qui deviendra le KanjiKlub, qu’il finira d’ailleurs par diriger lorsque nous le retrouverons en chair et en os dans Le Réveil de la Force. Leech a donc droit à son coup de projecteur, même si j’ai beaucoup aimé le traitement de Losha, la scène avec Vukorah qui nuance considérablement le personnage, et tout ce qui tourne autour de Valance. Et puis, comme je le disais, la dernière page annonce clairement un prochain arc indispensable.

Dessins : Que dire de plus ?

C’est Villanelli, donc c’est super joli. Je suis totalement client, et vous renvoie pour plus de détails à mes précédentes critiques des arcs de la série tant le dessinateur italien est d’une rare constance qualitative. Un point qui m’a plus, c’est la représentation du fameux disco d’accrétion, assez raccord avec les découvertes scientifiques récentes, et qu’on dirait tout droit sorti du film Interstellar !

Allez, s’il faut chipoter : je ne suis pas très fan des couvertures de Giuseppe Camuncoli sur cet arc, notamment celle du #27, sur Tasu Leech une nouvelle fois. Le personnage y est certes ressemblant à l’acteur du film mais pas tellement à celui de la série !

Conclusion

Bounty Hunters continue donc d’être la série la plus passionnante à lire parmi les 4 séries régulières se déroulant à l’époque de la trilogie ! Il est toujours impossible d’imaginer ce qu’il va se passer, comment les choses vont évoluer dans un scénario qui demeure le plus souvent imprévisible, le tout toujours sublimé par le trait de Villanelli. Une nouvelle réussite de l’équipe créative, qui donne déjà envie d’être au prochain arc !

Note :  90 %

N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé de ces trois récits soit en vous rendant sur les fiches correspondantes (je vous renvoie pour cela aux différents liens (titres des récits ou couvertures) dans cette actu, ou si vous préférez directement sur la fiche de la série) ou bien sur le sujet du forum dédiée à cette série !

Et à bientôt pour une prochaine ActuaLitté ! ;-)