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Enquêtes
 
Quelque part dans le secteur boreo-tyrénien


La salle de conférence était le théâtre d’une conversation animée entre les deux occupants de la pièce et un troisième interlocuteur, présent par l'intermédiaire d'une représentation holographique. Ces personnages ne pouvaient être plus différents les uns des autres : l'hologramme montrait un officier d'âge mûr et aux cheveux grisonnants, dont le calme contrastait avec la nervosité des deux autres personnes. La première, le visage dissimulé par une grande cape noire, affichait une colère froide mais maîtrisée. La seconde, un sexagénaire au crâne dégarni et portant un costume de bonne coupe, avait visiblement du mal à se contenir.
Il était question de la capacité de l'officier à assurer son rôle dans l'opération en cours. Le civil finit par éclater :
« Bon sang, commodore ! Vous nous aviez affirmé que vous étiez capable de défendre les frontières du secteur ! Et contre la première flotte impériale venue, vous ne trouvez rien de mieux à faire que de perdre un destroyer et d’avoir deux cuirassés gravement endommagés ! Mais où étiez-vous donc ?
– Je me rappelle vous avoir prévenu que des pertes étaient inévitables dans le combat crucial que nous menons. De plus, il me semble que la flotte impériale n'a fait qu'établir un blocus, je me trompe ?
– Mais à quel prix ?
– Je n'étais pas sur place et le commandant local est tombé dans un piège destiné à tester nos défenses. Je vais me rendre d’ici peu sur la ligne de front, où mes subordonnés ont déjà pu constater leurs erreurs. Je me chargerai de leur faire apprendre la leçon. »
L'autre grommela.
« D'accord. Que comptez-vous faire ?
– Redéployer nos défenses pour le cas où mon homologue impérial se déciderait à faire intervenir le groupe qu'il garde certainement en réserve, hors de portée de nos senseurs. J'envisage aussi une sortie pour amener ici certains des cargos que les impériaux parquent dans un coin pendant qu'ils vérifient qu'ils ne sont pas à notre solde.
– Et combien ont des agents ennemis à bord ?
– Je n'en ai aucune idée mais c'est un risque à prendre. Si nous en faisons venir ici, il faudra renforcer la sécurité autour d'eux. »
L'homme encapuchonné choisit ce moment pour sortir de son mutisme :
« Dites-moi, commodore, que pouvez-vous nous dire à propos de votre homologue impérial ? Ou plutôt devrais-je dire ancien mentor ? »
A ces mots, le civil sursauta et l'officier fit mine de reculer, surpris par cette remarque.
« C'est exact, conseiller. Le contre-amiral Waldemar fut l'un de mes professeurs à l'école de guerre impériale. Il est aussi vrai qu'il fut un mentor pour moi. J'insisterais tout de même sur le fait qu'avoir appris sous ses ordres me permet de connaître ses tactiques, et je ne vois guère de meilleur moyen pour contrer un adversaire. Serait-ce votre remise en question de mes capacités à diriger le volet militaire de l’opération qui vous empêche d’envisager des réparations sur les deux cuirassés ?
– Ce n’est pas cela, répondit le civil, visiblement gêné. Nous avons quelques… difficultés techniques. Je vous en dirais plus sous peu. Maintenant, le conseiller et moi avons à discuter en privé. Vous avez une défense à organiser, nous ne vous retenons pas plus longtemps. »
L'officier salua et l'image bleutée disparut. Après un moment de silence, le civil finit par soupirer :
« Nous avions prévu que ça serait difficile mais j'ai quand même du mal à le vivre.
– Effectivement, répondit froidement le mystérieux conseiller. Mais je crois que le commodore Phanteras est plus que capable de défendre le secteur jusqu'à ce que nous soyons prêts à lancer la phase suivante de l'opération. Nos progrès en ce domaine sont assez remarquables, malgré les difficultés à faire "coopérer" nos ressources spéciales.
– Ce n'est pas ça qui m'inquiète, mais plutôt les nouvelles que vous m'apportez. Et d'abord, qu'est-ce qui vous a pris de quitter le secteur sans m'en informer ? Une chance que vous soyez rentré avant l'arrivée de la flotte impériale !
– Ne vous inquiétez pas, gouverneur. J'étais parti en visite de routine chez notre contact principal afin de clore définitivement notre collaboration.
– Vous l'avez… ?
– Non, je l'ai juste suffisamment payé pour qu'il perde la mémoire. J'ai aussi engagé quelques mercenaires afin de s'occuper des éventuels curieux. Le problème, c'est que des antiquaires itinérants ont débarqué chez notre ami et se sont mis à poser des questions indiscrètes. Aux dernières nouvelles, ils auraient réussi à éluder les tueurs les plus amateurs du lot. Rien d'autre depuis. »
Les propos du conseiller firent pâlir le gouverneur. Puis il se reprit et – ayant trouvé une nouvelle cible à sa colère – attaqua :
« Qu… Quoi ?! J'espère pour vous que vous avez vraiment fait disparaître les traces car si ces gens sont en réalité des agents ennemis et arrivent à remonter jusqu'à nous, nous aurons de gros problèmes. Et vous serez le premier à plaindre, croyez-moi. Notre collaboration a toujours été fructueuse mais j'ai parfois songé que certains sacrifices étaient de trop.
– Je regrette mais éliminer cette pièce du jeu était nécessaire, si c'est à elle que vous pensez, répondit-il calmement.
– Une pièce ? Vous insultez sa mémoire ! fulmina la gouverneur. Sortez d'ici et allez vérifier l'avancement du projet, c'est un ordre !
– Comme vous voudrez, gouverneur, dit-il en insistant sur le titre. Dois-je cependant vous rappeler qu'il restait encore un groupe d'assassins quand je suis parti, et que le blocus impérial leur donnera du fil à retordre si jamais ils découvrent que le fin mot de l'histoire se cache par ici. Je m'intéresserais plutôt aux prochaines élections si j'étais vous.
– Je vous ai déjà dit que je ne me présenterai pas ! Et mes raisons ne regardent que moi ! Vous avez du travail, je ne vous retiens pas. »
Alors que le conseiller quittait la pièce, le gouverneur eut l'impression que l’autre arborait un sourire moqueur sous sa capuche. Un sourire qui disait :
« Je travaille avec vous parce que je le veux bien. Pour l'instant. »

***


Astroport de Cinnagar, Koros Major


L'enquête de la police Tetane fut assez inquiétante pour les agents de renseignements impériaux, mais une fouille du vaisseau ne montra pas la présence du matériel militaire dissimulé à bord, au grand soulagement de l’équipage. De plus, l'absence d'éléments probants quant à l'origine des assassins ainsi que le témoignage de Sanaz et ses collègues, permirent aux forces de l'ordre de rendre leur conclusion sur cette affaire. Selon l'agent-enquêteur en charge du dossier, l'équipage de l'Emerald Sparrow avait été la victime d'une tentative de vol à main armée par un gang de pirates comme on en croise régulièrement dans la galaxie. Affaire classée.
Les "victimes" avaient une toute autre opinion de la chose mais se gardèrent bien d'en faire part à leur interlocuteur – au fond, cette conclusion les arrangeait.
La police se retira donc après les remerciements d’usage – faussement enjoués – de la part de l’équipage, les papiers nécessaires ayant été réalisés grâce à la diligence d'un droïde de protocole. Derek et Jia s'occupèrent de ranger le désordre causé par le combat et les investigations des forces de l’ordre.
Ashoka prétexta un convertisseur allumé pour s'éclipser dans sa cabine – sûrement pour lire un manuel technique ou paresser – et Sanaz se retrouva plantée au beau milieu de la soute. Son indécision fut toutefois de courte durée et elle se dirigea vers le terminal Holo-Comm du vaisseau, sur lequel elle composa un numéro.
« Secrétariat de direction des chantiers Aarrba, bonjour, annonça une Bothane.
– Bonjour, je suis Zara Nesim. Mes associés et moi avons rencontré le directeur Maarba plus tôt dans la journée et je souhaiterais solliciter un autre entretien avec lui.
– Je suis malheureusement au regret de vous informer que le directeur Maarba vient de partir en congé exceptionnel pour une durée d'au moins deux semaines. Désirez-vous que je vous fixe un rendez-vous à partir de cette date ? proposa la secrétaire.
– Ah ? Je vous remercie mais c'est inutile, déclara la Zabrak, dépitée. Nous ne serons plus dans la région à ce moment là. Je vous contacterai quand nous repasserons. Encore merci, conclut-elle.
– De rien, au revoir. »
Et la transmission fut coupée.
« Bon, les rats-womps quittent la chenille des sables, on dirait, » songea t-elle en partant voir où en étaient ses "associés".

Sur fond sonore de nettoyant automatique haute pression, destiné à brouiller d'éventuels micros espions, un conseil de guerre fut rapidement organisé. La chef de mission résuma la situation, à savoir que les deux cadavres retrouvés dans la banlieue de Cinnagar étaient probablement ceux des archéologues recherchés – même si ils ne le sauraient sans doute jamais avec certitude. Quant au Hutt, il était peut-être lié à tout cela mais il avait disparu.
« Restent donc les assassins, conclut Jia.
– Dont la police n'a rien pu tirer – enfin de leurs cadavres, renchérit Derek.
– Pas sûr ! » s'exclama une autre voix.
Tous les regards convergèrent vers Ashoka, qui arborait son plus grand sourire.
« Tu peux nous expliquer ? lui proposa l'humanoïde cornue.
– J'ai pris ça au type qui s'est acharné sur Jia. C'est un bout de sa poche de pantalon, répondit-il en exhibant une pièce de tissu noir, imbibée d’une substance lui donnant une consistance poisseuse au toucher – du sang.
– C'est quoi ces trucs ? l'interrogea Derek en désignant plusieurs grains d'une poussière jaunâtre.
– Aucune idée, mais ça ne coûte rien de le faire analyser.
– Et comment ? Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous transportons des antiquités, pas un laboratoire de police scientifique ! » lui reprocha Jia.
Ashoka allait lui répondre quand Sanaz annonça :
« Je crois avoir mon idée sur la question. Ashoka, mets ça dans un sac étanche. Jia, sors le speeder de location, nous allons faire un tour en ville. »
Les deux interpelés s'exécutèrent, non sans quelques marmonnements d'Ashoka à propos de la propension qu'avaient les femmes à ne perdre aucune occasion de faire du lèche-vitrines.

Moins d'une heure plus tard, Sanaz et Jia remontaient l'avenue de l'Unification, quand la première avisa une enseigne de prêt-à-porter de l'autre côté de la rue. Descendant du véhicule, elle traversa l'artère à pied et s'arrêta un instant entre deux speeders garés sur le bas-côté pour refaire ses lacets. Aucun passant ne remarqua qu’elle n’avait pas de lacets sur ses chaussures et, seule une personne très observatrice aurait pu constater que la jeune femme en avait profité pour glisser un sac en plastique d'apparence anodine sous l'un des speeders.

***


Rues de Cinnagar, Koros Major


Le vaste dédale de ruelles constituant le centre-ville de la capitale Tétane abrite nombre d'attractions touristiques, comme des bâtiments aux façades richement sculptées et mouchetées de vitraux de couleurs vives. On y trouve aussi un pittoresque marché en plein air –comme beaucoup de mondes en possèdent dans la galaxie – profitant grandement de la prestance de ces maisons et où l’on vend de tout : viandes, fruits et légumes le matin, vêtements, bijoux et divers colifichets l'après-midi.
Alors qu'elle déambulait d'étal en étal, écoutant les vendeurs interpeler les passants dans une bonne demi-douzaine de langues, les narines de Sanaz furent flattées par d'innombrables fragrances et ses yeux découvraient des produits dont elle n’avait jamais entendu parler. « Un vrai régal pour les sens, » songea-t-elle. Du coin de l'œil, elle aperçut un ensemble de couleurs vives. Des fleurs, constata-t-elle en se rapprochant. Absorbée par sa contemplation, la jeune Zabrak ne vit pas l'homme avant qu'il ne la bouscule. Embarrassée, elle s'excusa en même temps que l’autre, qui ne s’arrêta pas pour autant. Sanaz allait oublier l'incident quand elle sentit un poids dans la poche gauche de sa veste . Y passant la main d’un geste qui se voulait machinal, elle rencontra un objet qui n'y était pas quelques instants plus tôt. Une datacarte.
« Au moins je ne serais pas venue pour rien. Il est temps de rentrer maintenant, » se dit-elle. Ce faisant, elle arracha son regard des étals et se dirigea vers la sortie du marché.

Moins d'une heure plus tard, elle revenait à l'astroport par le service municipal de transports en commun car Jia était rentrée seule avec le speeder de location, pour forcer d'éventuels suiveurs à se séparer. En passant sous le porche menant à leur aire de décollage, elle vit des vigiles discuter avec une autre personne non loin de là. Observant plus attentivement, elle constata qu'ils s'adressaient à une vieille mendiante – visiblement dans le but de lui faire quitter les lieux. Haussant les épaules, elle se dit que ce genre de scène était plus que banal, de Kuat aux niveaux intermédiaires de Coruscant en passant par ici. Elle détourna donc le regard et se dirigea vers l'Emerald Sparrow.
A bord, une nouvelle réunion fut organisée. Cette fois, un air discordant de "musique" joua le rôle de brouilleur. Un air qui, selon Derek, devrait pousser toute oreille indiscrète au suicide ou à la surdité éternelle tant les paroles étaient mélancoliques et les sonorités stridentes.
Faisant abstraction de la musique, les agents impériaux consultèrent le contenu de la datacarte. Il n'y avait qu'un seul fichier : le rapport des analyses effectuées sur l'échantillon déposé par Sanaz dans la "boîte aux lettres" du chef de station Tétan des Services de Renseignement Impériaux. Il était rédigé en ces termes :

Objet : analyse de deux échantillons organiques.
Analyse de l'échantillon 1 :
– Nature : Sang sur une pièce de tissu noir.
– Analyse : Correspond au sang d'un humain de sexe masculin et en bonne condition physique. La comparaison de l'ADN avec les bases de données des polices, forces armées et services de renseignements alliés n'a rien donné.
Analyse de l'échantillon 2 :
– Nature : Grains de pollen retrouvés sur le support de l'échantillon 1.
– Analyse : Ce pollen est celui d'une plante commune sur la planète Tyra dans le secteur boreo-tyrénien. Aucune toxicité connue. En grandes quantités, il peut toutefois être incommodant pour les personnes sujettes à des allergies ou ayant de l'asthme.
Conclusions : Il est probable que le porteur du vêtement dont sont issus les deux échantillons vient du secteur boreo-tyrénien. C'est la seule chose qu'on puisse affirmer avec certitude. Je dois cependant vous mettre en garde : la situation dans ce secteur a conduit le Haut-Commandement de la Flotte à y instaurer un blocus. De plus, il est peu probable que les forces séditieuses vous accueillent à bras ouverts. Bonne chance. Fin du rapport.


« Je le savais, soupira un Ashoka résigné.
– Hé, on n'y est pas encore, lui rappela Jia.
– Ce ne serait pas prendre des risques inutiles ? On ne sait même pas où chercher là-bas. Et si ça se trouve, ce n'est pas notre destination finale !
– Je le sais bien, déclara Sanaz. Mais à moins que l'un d'entre vous ait une meilleure idée, je pense que c'est le meilleur endroit pour continuer nos recherches.
– D'accord, chef, intervint Derek. Mais Ashoka n'a pas tort en parlant de risques inutiles. Je veux dire : nous allons avoir deux lignes de front à franchir discrètement. Comment comptez-vous faire ?
– On avisera selon la situation là-bas. »
Puis, voyant les regards dubitatifs de ses subordonnés et amis, Sanaz s'empressa d'ajouter :
« Passer nos lignes sera le plus dur, ne vous inquiétez pas. »
Elle appuya ses derniers mots d'un sourire destiné à leur redonner du baume au cœur. A moitié convaincus, il se levèrent et allèrent préparer le décollage.
Restée seule, Sanaz serra les poings et baissa la tête, furieuse contre elle-même de n'avoir pas eu de réponse au "comment diable allaient-ils traverser ce damné blocus ?". On ne pouvait pas dire que la situation lui laissait beaucoup de choix mais elle devait vraiment faire preuve de plus d'initiative, ou au moins faire semblant. Si elle ne pouvait passer pour un leader, ses hommes n'auraient pas confiance en elle et cela pourrait s’avérer désastreux pour la bonne marche de leur mission. Ce qu’elle ne voulait pas : elle était officier dans l'armée impériale et agent de renseignements. L'échec et la timidité ne devaient pas exister pour elle.
Elle prit deux longues inspirations et, faisant de son mieux pour dissimuler son trouble, elle se dirigea vers le poste de pilotage.

***


Quartier général de l'Ubiqtorate, Centre Impérial


Le directeur des Services de Renseignements de l'Empire Galactique n'aimait pas la situation dans laquelle il se trouvait. A l’instar d’une des maximes officieuses de son personnel, affirmant que “une crise en appelle toujours d’autres, parfois plus dévastatrices”, il se voyait assailli de toutes parts par de trop nombreux problèmes réclamant sa présence.
Tout de même, gérer – en sus des affaires courantes – les retombées de l'incident d'Ouranos V était déjà relativement délicat. La crise engendrée par la tentative de sécession du secteur boreo-tyrénien avait surpris tout le monde et l’accaparait en permanence car le blocus et la coupure des relais Holonet empêchaient tout contact avec les agents en poste sur Tyra et sa région. Il fallait donc trouver une nouvelle procédure de communication et, surtout, un protocole pour déterminer la loyauté des-dits agents.
Comment, de surcroît, rester calme quand votre interlocuteur était télépathe et pouvait vous tuer d'un geste à des kilomètres de distance si l'envie lui en prenait ?
« Je comprends que vous soyez assez occupé en ce moment, directeur Isard, mais seuls vos services ont les moyens nécessaires pour mener cette enquête. Ma présence sur le terrain pourrait… décourager les éventuels contacts.
– Bien entendu, Seigneur Vador. Je dois cependant vous prévenir que la crise actuelle dans le secteur boreo-tyrénien mobilise une grande partie de mes ressources. De plus, je supervise déjà personnellement l'opération Gloire Impériale.
– Je le sais, rétorqua Vador. Vous trouverez tous les détails de l’affaire Ouranos V dans le databloc que je vous ai fait parvenir. La piste la plus prometteuse semble être celle de l’achat du matériel de piratage utilisé par les traîtres qui ont massacré notre garnison là-bas. La transaction a été effectuée sur Kuar, mais le fournisseur n'a pas vu en personne l'acheteur. Il doit pourtant y avoir eu des intermédiaires, des traces…
– Intéressant. Kuar, vous dites ? »
Le Seigneur Noir ne répondit pas, attendant qu'Isard formule sa pensée.
« Voilà, il y a trois heures, le chef de station de Koros Major nous a envoyé une copie d'un rapport destiné aux agents de Gloire Impériale. Il s'agit des résultats de l'analyse d'un bout de tissu provenant d'un homme qui a tenté de les assassiner.
– Et quels sont ces résultats ? » s’impatienta le Jedi déchu.
Isard expliqua que le tissu comportait un dépôt de pollen provenant d’une plante endémique à la planète Tyra. Il exposa aussi l’hypothèse qu’il avait lui-même échafaudée à partir des faits et de la relative proximité de Kuar et Koros Major.
« Prévenez immédiatement les personnes concernées, directeur », ordonna le Sith avant de couper la communication, sans même attendre la réponse.
Debout devant l'holoprojecteur éteint, Isard se caressa machinalement le menton, songeant que la situation venait de prendre un développement intéressant.

***


Secteur de Boreus


L'hologramme tactique au centre de la passerelle du Retaliator montrait l'agonie d'un destroyer Venator sécessioniste. On pouvait y voir un essaim de chasseurs ennemis harcelant les unités avancées impériales pour les empêcher de récupérer les capsules de sauvetage flottant au milieu des débris.
Une heure plus tôt, un groupe de cargos avait tenté de forcer le blocus impérial pour se rendre dans le système Boreus. La première ligne de défense sous les ordres du contre-amiral Waldemar avait aussitôt réagi, laissant le champ libre à une éventuelle riposte adverse. Ce qui n’avait pas tardé car un destroyer Venator assisté d'une paire de Victory s’était porté au secours des cargos.
S'en était suivie une bataille confuse où la puissance de feu des forces impériales avait fait la différence. Maintenant, les deux Victory Tyréniens s'attachaient à prendre en remorque la carcasse inerte de leur grand frère.
« C'était à prévoir, se dit Waldemar. Ils n'ont aucun chantier spatial digne de ce nom et encore moins de pièces détachées. Donc, ils les cannibalisent sur les vaisseaux non réparables qu'ils peuvent ramener. Bon à savoir, ça pourrait nous être utile. »
Détachant son regard de l'hologramme, il ordonna que le groupe du Persecutor affecte un Venator et deux de Carrack à la garde des vaisseaux civils coincés de leur côté du blocus. Etant donné que la majeure partie d'entre eux transportait des biens pouvant être utilisés par une armée en campagne, il n'avait aucun intérêt à les laisser libres de tout mouvement, quitte à dégarnir le front d’une partie de ses propres forces pour les surveiller.
Il allait partir dans sa cabine pour planifier son prochain mouvement, quand il vit sur l'hologramme un groupe de vaisseaux sécessionistes pénétrer dans le système et mettre le cap vers les stations de défense. Comprenant que quelque chose n'allait pas, il interrogea l'officier responsable des senseurs à ce sujet :
« Il y a là deux destroyers Venator et trois unités plus petites, amiral. A en juger par le cap suivi et le vecteur d'entrée, ils arrivent de Tyra pour venir renforcer les défenses du système.
– Quand seront-ils en position ? »
L'autre allait répondre quand le responsable des transmissions subspatiales accourut.
« Qu'y a-t-il ? questionna Waldemar.
– Le vaisseau de tête du nouveau groupe ennemi vient de nous contacter, amiral. Ils désirent vous parler.
– D'accord, branchez le système de la passerelle. »
Sans perdre de temps, Waldemar se dirigea vers le récepteur holographique à quelques mètres de là. Ceux qui l'observaient virent qu'il arborait un air grave. On aurait même pu dire qu'il avait vieilli en quelques secondes.
Le récepteur s'alluma et projeta une image bleutée distordue, floue et saturée de parasites. Il fallut quelques instants pour que l'image se stabilise et que Waldemar puisse distinguer son interlocuteur.
Un peu moins d'un mètre quatre-vingt, les cheveux grisonnants, la quarantaine. Tout dans son attitude indiquait l'officier de marine : le visage impassible, le regard ferme, les mains légèrement croisées dans le dos – en position de repos. L'amiral ne put s'empêcher de ressentir une certaine fierté à la vue de ce qu'était devenu le jeune officier qu'il avait formé voilà quelques années.
Ce fut l'hologramme qui prit la parole en premier.
« Mes félicitations pour votre promotion, amiral.
– Et les miennes pour la votre, commodore. »
Ils restèrent silencieux une minute, chacun essayant de deviner les pensées et les motivations de l'autre. Ou peut-être ne savaient-ils tout simplement pas quoi se dire.
« Je savais qu'ils enverraient l'un de leurs meilleurs officiers mais je ne me doutais pas que ce serait… vous. Je croyais que…
– Que j'étais en disgrâce ? En effet. Mais comme tu peux le constater, on a jugé bon de me confier cette mission. Et toi, Trevelyan, jamais je ne t'aurais imaginé mener une mutinerie contre l'Empire, tes chefs et tes camarades. Qu'as-tu fait ?
– Ce n'est pas une mutinerie ! L'autorité du secteur a décidé de rompre son engagement avec l'Empire Galactique et nous a demandé, à moi et à mes hommes, d'assurer la sécurité des citoyens de la région, ainsi que l'exige le serment que nous avons tous prêté, même vous.
– Certains feraient une distinction entre les citoyens impériaux dans leur ensemble et les habitants d'un secteur en particulier.
– Parce qu'ils n'ont pas leurs racines ici ! Je suis né ici, mes hommes aussi. Ils y ont leurs familles, leur passé, leurs espoirs. Qu'auriez-vous fait à notre place, amiral ? N'auriez-vous pas pris les armes pour défendre les vôtres ?
– Mon serment exige de faire passer les citoyens de l'Empire avant ma propre famille. Je sais aussi qu'en protégeant l'intégrité de ce régime, je protège ses habitants, y compris mes proches. Renonce à cette folie, Trevelyan ! J'ai ordre de réprimer ce soulèvement par tous les moyens ! Si vous vous rendez maintenant, je m'engage à alléger les charges qui pourraient être retenues contre toi et tes hommes.
– Il est trop tard pour que nous renoncions. Sachez que nous refusons qu'un quelconque gouvernement central, prétendant œuvrer pour le bien de tous, nous impose le cours de notre vie. Ne cherchez pas à nous convaincre, amiral, notre décision est prise et nous nous battrons. Sachez cependant que j'ai été honoré d'apprendre à vos côtés. Transmission terminée. »
Une profonde tristesse envahit Waldemar. Trevelyan avait toujours été quelque peu borné et idéaliste, mais de là à se sacrifier en vain pour un secteur sans aucune importance, stratégique ou politique ! Le plus terrifiant était que là-bas, tous étaient prêts à lutter. N'ayant aucune envie de massacrer des civils, Waldemar allait devoir faire preuve d'imagination et d'audace pour vaincre tout en limitant les effusions de sang. Cela signifiait deux choses : capturer ou tuer les meneurs de la sécession et vaincre les forces militaires du secteur. Vaste programme en perspective.
L'amiral releva la tête alors que le capitaine Joris s'approchait de lui.
« Vous avez tout enregistré, capitaine ?
– Bien entendu. Je…
– Pourquoi croyez-vous qu'il nous ait contactés ?
– Heu… Pour prouver sa détermination, bien sûr. »
Waldemar soupira.
« Ne vous est-il pas venu à l'esprit qu'il pourrait y avoir une autre raison ?
– Et bien je…
– Il voulait savoir si leurs systèmes de communication étaient toujours compatibles avec les nôtres. »
L'autre en fut surpris et ne sut quoi répondre. L'amiral poursuivit :
« Je vous suggère donc de changer nos protocoles et fréquences de communication tout en maintenant un trafic – factice bien entendu – sur nos anciennes fréquences. Affectez aussi des hommes à l'écoute des transmissions ennemies, on ne sait jamais.
– A vos ordres, amiral !
– Je retourne dans mes quartiers. Vous avez vos ordres, capitaine. »
En quittant la passerelle, Waldemar songea que les nouveaux officiers tels que le capitaine Joris recevaient peut-être une excellente formation technique et un non moins bon endoctrinement, mais ils faisaient parfois preuve d'un manque d'imagination assez flagrant. Il se prit à espérer que cette tendance n'était que temporaire, sinon l'armée impériale se retrouverait réduite à l'état d'instrument de répression sans avoir les capacités nécessaires pour mener un véritable conflit.

***


A bord de l'Emeral Sparrow, quelque part dans l'hyperespace


Moi, Ther'Alis Tyra, dernier descendant de l'illustre famille des Tyra, certifie que le présent volume constitue une présentation exhaustive et objective de la géographie et de l'histoire du secteur boreo-tyrénien, situé dans le Noyau Central de notre galaxie. […]
Le secteur boreo-tyrénien se trouve […] au bout d'une route hyperspatiale partant de Koros Major dans le système de l'impératrice Teta. Il se compose de quatre systèmes stellaires entourés par des nuages de gaz et un amas de trous noirs, rendant la navigation hasardeuse en-dehors des routes existantes.
Au dernier recensement, en l'an Trois du calendrier impérial, la population du secteur atteignait quatre milliards d'habitants, dont près de la moitié est concentrée sur la planète-capitale.

Le trajet hyperspatial du cargo ne devant pas arriver à terme avant un bon moment, Sanaz préparait la suite de la mission en parcourant un ouvrage de géographie sur le secteur boreo-tyrénien. Se le procurer avait été facile car la crise aidant, tout le monde voulait en apprendre plus sur ces quatre systèmes solaires si proches du Centre Impérial et dont, paradoxalement, bien peu avaient entendu parler. Suivant voire précédant cet engouement, les éditeurs se pressaient pour sortir de nouveaux ouvrages ou pour remettre au goût du jour de plus anciens, tels que celui-ci, dont l'auteur était natif de la région.
Après cette description d'ordre général venait un examen plus détaillé des quatre systèmes stellaires concernés et des mondes habitables qu'ils comportaient. De ce passage du texte, Sanaz retint surtout que le secteur disposait de matières premières, de ressources agricoles et des complexes industriels nécessaires pour en tirer parti. Tout cela dans les proportions permettant une autosuffisance de la région. Malgré le manque de chantiers spatiaux dignes de ce nom, les autochtones pouvaient vivre en autarcie si ils le désiraient.
La fin de l'ouvrage comportait une carte et une brève histoire du secteur.

Trois siècles après la Guerre de l'Hyperespace, des colons venus du système de l'impératrice Teta s'installèrent dans les systèmes Boreus et Moreus. Luttant contre les dures conditions climatiques des quatre mondes colonisés, ils fondèrent ce qui allait devenir la région Boréenne. […]
La région ne fit plus vraiment parler d'elle jusqu'à une dizaine d'années après la Réforme de la République. […] Un nouveau groupe de colons venus de Coruscant et des mondes du Noyau arriva dans le secteur et, trouvant deux systèmes déjà occupés, décida de s'établir sur Mes'Tyra et Shar'Lis Tyra, systèmes baptisés ainsi en l'honneur de Shaer'Lis Tyra et Mestag Tyra, les époux à la tête de la nouvelle vague d'arrivants.
Ce groupe se composait principalement d'humains mais aussi d'une quinzaine de familles rodiennes et twi'lek. Ils eurent la chance de découvrir des planètes aux climats tempérés et se lancèrent principalement dans l'agriculture pour soutenir leurs confrères de Boreus et Moreus.

Venait ensuite un examen des causes d'un conflit entre colons qui avait eut lieu quelques années avant la Guerre des Clones. Il semblait que les difficultés de navigation hyperspatiale avaient contraint les colons de la seconde vague à passer par les systèmes occupés par les premiers arrivants.

[…] Après plusieurs siècles, les dirigeants du secteur Boréen se mirent en tête de compliquer les formalités de passage pour le trafic passant par Boreus et Moreus. Après plusieurs plaintes et protestations infructueuses auprès des autorités Boréennes, les habitants du secteur Tyrénien prirent les armes pour défendre leur droit de passage.

Et ce fut une sanglante guerre civile que même la Jedi mandatée par la République ne put empêcher. Les systèmes de Mes'Tyra et Moreus furent ravagés par le conflit.
Fort heureusement, l'action de l'ambassadeur républicain Hayden Rees fut déterminante dans le règlement des hostilités et, deux ans avant la Guerre des Clones, les deux colonies fusionnèrent en un unique secteur dirigé par Rees, nommé gouverneur pour l'occasion.

Pour conclure, il était fait état de la prospérité retrouvée du secteur, de son autosuffisance alimentaire et des souhaits du Moff Rees d'accentuer le développement économique de la région en facilitant l'implantation d'entreprises de haute technologie.
« Il n'y a guère d'informations utiles là-dedans, excepté les cartes, l’autosuffisance du secteur et le fait que les habitants comptent avant tout sur eux-mêmes pour s'en sortir, » se dit-elle. Elle poursuivit sa réflexion plus avant pour essayer de comprendre les intentions du Moff Rees, mais ne lui trouva aucune raison valable de déclarer aussi brutalement son indépendance.
Décidant de se changer les idées, elle quitta son bureau et se dirigea vers un coin de sa cabine où trônaient un miroir et une grande boîte au couvercle rongé par les ans. Elle se mit à contrôler l'état de son déguisement, à savoir les tatouages rituels ornant son visage. Si elle n’en portait pas habituellement, c’était pour des raisons personnelles et parce qu’elle n’avait jamais subi le rite de passage traditionnel du peuple zabrak.
Cela avait changé avec l'identité de Zara Nesim, Zabrak d'Iridonia et commerçante d'antiquités à la provenance plus ou moins légale. Elle s'était donc décidée pour quelque chose de relativement fantaisiste, en accentuant les signes d'actes de bravoure et en n'apposant aucune marque de clan. Cette pratique était courante chez les hors-la-loi, et les non-zabraks étant hermétiques aux subtilités des nuances dans les tracés, elle pouvait s'amuser un peu.
Elle avait presque fini quand on sonna à sa porte.
« 'Trez, » annonça t-elle.
C'était Jia.
« Pardon, je ne voulais pas déranger.
– Ce n'est pas grave, j'avais fini.
– C'est quoi cette boîte ? Je ne l'avais jamais remarquée, interrogea-t-elle en désignant l'objet posé sur la tablette.
– Ah ? Heu… il s'agit des ustensiles nécessaires pour réaliser des tatouages faciaux. Comme les miens sont temporaires, je n'en utilise qu'une partie.
– D'accord. Mais pourquoi n'en portais-tu pas avant ? »
Sanaz soupira, visiblement dérangée par la question.
« Parce que : un – je n'ai jamais subi les épreuves marquant le passage à l'âge adulte. Deux – je ne connais pas les marques de ma famille, si elle en a. Et Trois : je n'ai jamais rencontré d'humaine portant des tatouages zabraks, ce qui aurait été un aveu à l'époque où je n'étais pas officiellement non-humaine. Sinon, qu'est-ce qui t'amène ici ? demanda Sanaz, bien décidée à changer de sujet.
– Nous arrivons d'ici une heure. Si tu veux jeter un dernier coup d’œil aux coordonnées de réintégration de l’espace normal, c’est le moment.
– D'accord. Sinon, toujours pas d'autres bruits bizarres ?
– Et bien… si. Ca à l'air de venir de la soute. Nous n'avons rien trouvé : ni caisse mal arrimée, ni mynock ou autre biologique. Rien.
– Ok, je vais aller voir. Rassemblement dans le cockpit une demi-heure avant la réintégration dans l'espace normal.
– Bien compris. »
Jia esquissa un début de salut militaire mais se ravisa et tourna les talons.

Restée seule, Sanaz décida d'aller voir par elle-même ce qui n'allait pas. Peu après leur départ, Derek avait entendu du bruit dans la soute. Les fouilles s'étaient avérées négatives mais depuis lors une impression de malaise planait sur l'équipage, qui avait par moments l'impression d'être observé.
S'aventurant une énième fois parmi les caisses de marchandises, Sanaz n'entendit ou ne vit rien qui sorte de l'ordinaire. A un moment, elle crut que quelqu'un se tenait derrière elle. Se retournant, elle ne vit qu'un passage désert entre les caisses.
Tout à coup, une série de craquements retentit au loin, comme si on tentait de s'approcher discrètement. Voulant surprendre un éventuel intrus, elle rebroussa lentement chemin, cherchant du regard un endroit où se cacher parmi le matériel. Les bruits s'accélérèrent brusquement, alors qu’elle se trouvait toujours à découvert. Tentant le tout pour le tout, elle voulut sauter sur une caisse mais elle trébucha et sentit quelque chose l'attraper dans le dos. Hurlant, elle tenta de se débattre avant de se rendre compte qu'il ne s'agissait que d'Ashoka, ce dernier arborant un sourire gêné. Reprenant ses esprits, Sanaz eut du mal à contenir sa fureur :
« Ne recommence jamais, c'est clair ?! Tu m'as fichue une de ces frousses ! La prochaine fois, tu t'annonces, c'est compris ?
– Oui chef, répondit l’autre dont le sourire s'était soudain élargi. Si je puis me permettre, nous allons arriver sous peu.
– Je viens et maintenant, lâche-moi. »

***

Installée dans le poste de pilotage avec Derek dans le siège voisin, Sanaz écoutait les rapports de ses subordonnés.
« Espace normal dans une minute » annonça Ashoka derrière eux.
« Tourelle supérieure parée » déclara laconiquement Jia.
Finalement, les parois du tunnel lumineux se changèrent en traits puis en étoiles. Le système Boreus était tout proche mais la ligne de front aussi. Ils se rendirent alors compte avec effroi que le saut hyperspatial les avait amené juste devant la formation impériale assurant le blocus.
Sanaz dégagea immédiatement sur tribord mais c'était bien trop tard car plusieurs vaisseaux ouvrirent le feu avec leurs canons ioniques. Ignorant les avertissements crachés par la radio, elle amorça un plongeon et… rien.
Puis, une secousse les ramena brutalement en arrière malgré la poussée des moteurs subluminiques.
« C'était quoi, ça ? cria Derek.
– Un rayon tracteur, lui répondit Sanaz. Maintenant, ils n'ont plus qu'à nous amener dans leur hangar… ou nous pulvériser. »
Sans attendre de réponse de la part de ses coéquipiers, elle ouvrit une fréquence vers la flotte impériale.
« Marine Impériale, ici le cargo Emerald Sparrow, ne tirez pas : nous nous rendons. Je répète, nous nous rendons.
– Cargo Emerald Sparrow, ici la Marine Impériale. Coupez immédiatement vos moteurs et préparez-vous à être abordés. A vous.
– Bien reçu, Marine Impériale. Emerald Sparrow, terminé. »
Devant les regards surpris de Derek et Ashoka, Sanaz se justifia :
« Que vouliez-vous faire de plus ? Pour l'anonymat, c'est fichu.
– Oui, mais pourquoi ne pas s'être directement identifiés comme alliés ? Ils nous auraient laissé partir !
– Parce qu'il ne faut pas que les observateurs tyréniens soupçonnent quelque chose de louche, Ashoka. Je voudrais aussi que l'on obtienne les derniers renseignements sur l'état de la situation par ici. Maintenant, taisez-vous et préparons-nous à accueillir nos hôtes. »
Trop occupés à obtempérer, ils ne pensèrent pas à contempler le spectacle visible par la verrière du cockipt. On pouvait voir le hangar d'un énorme vaisseau de guerre grossir à vue d'œil.

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