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II-Dans le Repaire de Goorda
 
Le vaisseau de guerre Sith rôdait toujours autour de l’orbite de Eriadu. Malgré sa taille imposante il se déplaçait avec aisance dans le vide spatial. Le Massacreur – tel était le nom du croiseur – était un fantastique et redoutable bâtiment de combat. Il était pourvu de plus d’une vingtaine de pièces d’artilleries, dont des batteries de quadlasers ou encore des turbolasers. De quoi tenir en respect n’importe quel adversaire. Et si cela ne suffisait pas, plusieurs escadrons de chasseurs monoplaces entretenus dans le hangar pouvaient intervenir à tout moment.

Actuellement sur la passerelle du Massacreur tous les regards étaient rivés sur l’Astral Carrier qui flottait à quelques kilomètres de distance et vivait ces derniers instants. Les canons du croiseur pivotèrent en direction du transporteur et soudain l’espace sombre s’illumina. Les batteries transpercèrent la coque comme du papier, désintégrant ainsi en totalité l’Astral Carrier. Un peu plus en retrait, Dark Talhon, installé dans le siège de commandement, observait le spectacle en silence. Le seigneur Sith était revêtu d’une lourde robe noire, la capuche masquait en partie son visage cireux, ainsi qu’une profonde cicatrice taillée en diagonale. Une blessure qui remontait bien après sa participation aux guerres Mandaloriennes. Durant des mois de captivité il avait tenté de résister au côté obscur de la Force, subissant mille et une tortures, toutefois, la détermination de Malak s’était finalement révélée gagnante. Cette cicatrice en était le symbole même.
- Plusieurs nacelles d’évacuation ont quitté l’Astral Carrier avant que nos troupes aient pu débarquer, seigneur Talhon, annonça l’officier commandant. Dois-je commencer les recherches à la surface de Eriadu ?
- Agissez, répliqua sèchement Talhon.
Le commandant inclina maladroitement la tête pour ne pas croiser le regard menaçant de son maître.
- Mes proies sont là. A ma merci, commandant. Le seul moyen pour elles de quitter cette planète est de passer par le Spatioport de Phelar. Exigez que le gouvernement local nous assiste dans les recherches sous peine de représailles. Faîtes aussi appeler le Judicator en soutien. Toutes les forces me seront nécessaires dans ma tâche.
Dark Talhon étudia un moment le commandant s’en aller transmettre les ordres aux officiers de pont, puis il fixa de nouveau la baie panoramique pour contempler l’atmosphère polluée de Eriadu, tout en songeant à ses plans futurs.


Pendant ce temps sur la planète, la nacelle de survie dans laquelle avaient fui les deux chevaliers s’était écrasée dans une vaste décharge. Alkor émit un long sifflement lorsqu’il ouvrit le panneau coulissant. Une forte odeur de rouille et de moisissure lui monta au nez.
- Comme quoi la Force peut avoir de l’humour. Et comment s’en sort notre inconnu ?
Sarika tenta de réveiller le Zabrak en lui adressant des petites tapes au visage. Ce qui à la longue finit par fonctionner.
- C’est comme si un Hutt m’était passé sur le corps, grogna l’alien en se massant le crâne. C’est étrange, je ne reconnais pas là les coursives de l’Astral Carrier. Quelqu’un pourrait me dire ce qui s’est passé ? et d’abord, qui êtes vous ?
- Nous étions à bord du transporteur quand celui-ci a été prit d’assaut par les Sith, répondit Sarika. Nous vous avons trouvé inconscient près des capsules d’évacuation, puis nous avons quitté le navire.
Le Zabrak avait les yeux marron, d’allure athlétique et de taille moyenne. Une couronne de cornes ornait le sommet de sa tête.
- Je m’appelle Kunra, et j’ai une dette envers vous.
- Ce n’est vraiment pas nécessaire, continua l’adolescente en aidant leur nouvel allié à se redresser.
Alkor s’extirpa de la nacelle et s’enfonça dans les débris et déchets divers, il était suivit de près par T3-D3 qui produisit une longue série de sifflements larmoyants à la vue d’ossatures de droïdes partiellement dépouillés. Le vieux maître contempla l’horizon mais il ne vit rien d’autre que les cheminées des complexes industriels appauvrir encore plus l’atmosphère de la planète en dégageant d’intenses fumées orangées.
- Où sommes-nous exactement ? demanda Kunra après avoir rejoint le Twi'lek.
- Eriadu. Au plein centre d’un dépôt de ferrailles.
Les rescapés de l’Astral Carrier descendirent la montagne d’ordures sur laquelle ils se trouvaient et se mirent en tête de quitter cet endroit. Ils questionnèrent les ferrailleurs chargeant les débris encore exploitables dans des chariots antigrav, puis au bout de plusieurs heures de marche parvinrent enfin à quitter la décharge.
- Je ne sais pas si on arrivera à faire partir cette odeur, lâcha Kunra en respirant l’intérieur de sa veste.
Alkor prit alors la tête du groupe et guida ses compagnons dans les rues sombres et sales de la ville. L’aspect des infrastructures était terne, sans doute à cause de la pollution importante. Tout du long de leur progression ils remarquèrent de nombreuses industries, des bureaux de commerce, des vieilles bâtisses en tôle et quelques buildings dépeignant avec le reste du paysage urbain.
- Il y a tant d’esclaves, souffla Sarika en étudiant les individus vaquer à leur occupation.
- La population de Eriadu concentre presque un quart d’esclaves, répondit Alkor. Pour la plupart, ils servent de main-d’œuvre aux industries de ce monde.
Soudain, l’ancien maître se colla contre le mur le plus proche et fit signe aux autres de faire de même. Kunra se pencha légèrement en avant pour mieux voir. Il distingua au centre de la place deux soldats Sith s’entretenir avec une patrouille locale, tandis que deux autres guerriers en armure étincelante montaient la garde près d’une navette.
- Apparemment, les gars du coin collaborent avec les Sith, murmura le Zabrak en caressant l’une de ses cornes. Ca ne présage rien de bon pour nous.
- Connaissant les Sith le gouvernement de Eriadu n’a pas du avoir le choix, poursuivit Alkor à voix basse. La République doit surveiller un vaste territoire et les mondes de la bordure extérieure en font les frais.
- En conclusion, pas d’aide. Je crois apercevoir une enseigne au fond de la ruelle. Peut-être y trouverons-nous des renseignements utiles.
Le Twi'lek hocha la tête et emprunta la direction donnée par Kunra.
- Vous êtes des Jedi, pas vrai ? poursuivit le Zabrak. J’ai vu les sabres laser.
- L’ordre n’est plus. Les Jedi ne sont plus.
- On devrait peut-être en informer les Sith.
Alkor s’agenouilla auprès de T3-D3 et dissimula son arme dans l’un des compartiments.
- Vous avez soulevé un point important. Les autorités recherchent deux porteurs d’arme Jedi, donc autant ne pas leur faciliter la tâche.
Sarika remit son sabre à contrecœur.

Ils pénétrèrent tous les quatre dans la cantina et se mêlèrent à la clientèle. L’éclairage était plutôt sombre mais plusieurs spots lumineux disséminés un peu partout permettaient d’y voir suffisamment pour ne pas marcher sur d’éventuels ivrognes. Il y avait là plusieurs tables de Pazaak où se concentraient de nombreux joueurs, mais aussi des bureaux de pari auprès desquels on pouvait apercevoir les fans de courses de fonceurs s’agglutiner.
- Si seulement j’avais un jeu de cartes, sourit Kunra, tandis que T3-D3 approuvait sur une note mélodieuse. Voyez-vous ça. Un droïde qui se passionne pour le Pazaak !
Alkor se dirigea vers le comptoir et fit signe au barman de s’approcher.
- De nouveaux clients. Je me souviens de chaque personne qui passe cette porte, siffla le Devaronien dans un basique parfait. Que me vaut l’honneur de votre présence ?
- Les affaires, répondit le Twi'lek. Savez-vous quelque chose au sujet des Sith ?
- J’ai entendu dire que le Spatioport de Phelar était sous étroite surveillance. Tous les départs et arrivées sont bloqués jusqu’à nouvel ordre. Ma main à couper qu’ils cherchent des Jedi, il n’y a que ça qui puissent attirer leur attention.
Alkor remercia le Devaronien et s’éloigna en compagnie de Kunra.
- Il va nous falloir trouver un moyen de rejoindre le Spatioport et trouver un vaisseau pour quitter cette planète.
Dans une alcôve au fond de la cantina, un groupe de musiciens Bith jouaient de leur instrument tandis que sur la scène voisine trois danseuses Twi'lek, qui n’avaient presque rien sur la peau, bougeaient leur corps avec sensualité au rythme de la musique. T3-D3 émit une nouvelle série de cliquetis mielleux.
- Décidément ce petit droïde est bien étrange, souffla Kunra lorsque le groupe quitta l’établissement.
T3-D3 s’apprêtait à répliquer quand soudain une horde de Gamorréens leur sauta dessus. Kunra se mit en position d’attaque et envoya un coup de pied latéral sur l’alien le plus proche, sans guère d’effet. Les Gamorréens étaient réputés pour leur robustesse et c’est telle une pierre que le Zabrak percuta le sol. Alkor resta conscient assez longtemps pour voir le droïde triller de colère lorsqu’une hideuse créature le souleva au-dessus du sol. Puis les ténèbres s’emparèrent de lui.

Quelques temps plus tard, l’ancien maître ouvrait lentement les paupières pour apercevoir le ciel gris de Eriadu. Il ressentit une vive douleur à l’arrière du crâne. Les Gamorréens ne l’avaient pas ménagé. Depuis combien de temps était-il inconscient ? Il n’en avait aucune idée.
- C’est la deuxième fois que j’éprouve cette sensation, grimaça Kunra à quelques mètres de distance. Je crois bien m’être fêlé une corne.
Alkor se redressa doucement en s’appuyant sur les coudes. Cependant, le plus dur restait à venir. Son sang se glaça lorsqu’il se rendit compte que ni Sarika, ni T3-D3 étaient présents.

Alkor et Kunra fouillèrent les alentours sans trouver la moindre trace de leurs compagnons disparus, ni de leurs agresseurs. Dans un premier temps, ils retournèrent dans la cantina pour questionner les clients mais ces derniers ne semblaient être au courant de quoique se soit, ou alors ils avaient trop peur pour en parler. Puis ils s’en allèrent interroger les passants à l’extérieur de l’établissement.
- Une bande de Gamorréens ? répéta un marchand Snivvien au pelage brun. Et en échange de cette information qu’est-ce que je gagne en retour moi ?
- La satisfaction d’avoir fait une bonne action, souffla Alkor en se penchant au-dessus de son interlocuteur.
Les Snivviens avaient beau être des créatures de petite taille ils n’en étaient pas moins intelligents. L’attitude de ce dernier changea du tout au tout lorsqu’il distingua la forme d’un blaster dissimulé sous les vêtements du Twi'lek.
- Très bien, je vais parler. C’est de plus en plus difficile de faire du commerce sur cette fichue planète. Des Gamorréens sur Eriadu il n’y en a pas beaucoup, et tous travaillent pour Goorda le Hutt.
- Où trouve-t-on Goorda ? insista Kunra.
- Vous le trouverez au Sud de la ville, dans son camp de base. Je devais m’y rendre de toute façon pour écouler quelques droïdes bon marché, vous n’avez qu’à me suivre.


Les deux humanoïdes suivirent leur guide et atteignirent finalement le repaire du Hutt. Le marchand Snivvien prétexta avoir une négociation en cours avant de disparaître dans la nature. Face à eux se dressait un immense et robuste édifice aux formes arrondies. Il n’y avait aucune autre ouverture visible, mis à par la porte d’entrée où deux Weequays montaient la garde. Ils étaient armés de fusil blaster et revêtus d’une armure légère de combat.
- Nous aimerions rencontrer Goorda, insista le vieux maître d’un discret mouvement de la main.
La sentinelle la plus proche hocha mollement la tête et s’en alla déclencher le système d’ouverture. L’énorme porte se souleva lentement, le tout accompagné d’un bruit de grincement insupportable. Alkor et Kunra dépassèrent les gardes et s’introduisirent dans le bâtiment. Ils empruntèrent un couloir sinueux et non éclairé, croisant parfois des individus en tout genre. Les murs à l’aspect rocailleux étaient à la fois froids et humides. Le sol ne semblait pas avoir été lavé depuis plusieurs cycles.
- Je reconnais bien là les penchants esthétiques des Hutt, grimaça Kunra.
- J’ignorais que les Hutt vouaient une passion pour la décoration.
Après ce bref échange les deux compères gravirent une série de marches et gagnèrent ce qui semblait être la salle principale dans laquelle se réunissait la cour de Goorda. En effet, ils pouvaient apercevoir au fond de la pièce la gigantesque limace se mouvoir de manière disgracieuse, installée sur un large fauteuil antigrav. Les Hutt se ressemblaient tous pour la majorité, mais Goorda se différenciait de par une énorme tache de naissance sur le sommet de son crâne. Tout autour se dressaient serviteurs, musiciens, danseurs, associés ou encore gardes du corps. Alkor et Kunra se glissèrent parmi les convives sans éveiller le moindre soupçon.
- Nous sommes venus en paix. Deux de nos amis, une jeune humaine et un droïde, ont été enlevés par des Gamorréens, dit Alkor en se positionnant face au Hutt. J’ai entendu dire que vous étiez le seul à embaucher des Gamorréens ici.
Le Hutt laissa échapper un grondement sourd. Les gardes Gamorréens postés de chaque côté du chariot antigrav commencèrent à s’agiter. Ils se rapprochèrent des deux acolytes et les débarrassèrent de leurs armes, dont un étrange communicateur qui appartenait à Kunra. Un droïde de protocole tout cabossé s’avança.
- Mon maître aimerait savoir où vous voulez en venir. Il souhaiterait également savoir qui vous êtes.
- Notre identité n’a que peu d’importance.
- Mon maître ne sait rien à propos de la disparition de vos compagnons, poursuivit le droïde en traduisant les paroles de Goorda.
- J’ai du mal à croire qu’un Hutt ne soit pas au courant d’une affaire ayant eu lieu dans son secteur d’activité, répliqua Alkor d’une voix posée.
Le Hutt grogna de nouveau mais le droïde de protocole ne prit pas la peine de traduire.
- Quelque chose cloche, murmura Kunra. En temps normal, il nous aurait déjà fait la peau.
C’est à cet instant précis qu’un faible bourdonnement parvint aux oreilles des deux complices. Ils se retournèrent brusquement pour identifier l’origine du bruit et constater qu’il s’agissait d’une vibrolame. Cette même vibrolame qui se trouvait dans les mains d’une ravissante humaine à la longue crinière brune. Les convives formèrent un cercle pour mieux observer l’affrontement.
- Elle n’a pas l’air commode, souffla Kunra en détaillant l’humaine de la tête aux pieds.
La combattante se mit en position de combat, fléchissant les jambes et faisant des moulinets avec sa vibrolame. Elle était plutôt grande, le visage mince, la peau claire et vêtue d’une combinaison noire qui épousait parfaitement les courbes de son corps. Curieusement, Alkor ne ressentait aucune colère dans son esprit. En fait, il n’y avait rien. Comme si une barrière invisible les séparait.

L’attaque fut si soudaine qu’elle échappa aux sens aiguisés de l’ancien Jedi, qui esquiva le coup de justesse en faisant appel à la Force. Elle était très rapide et son style de combat se rapprochait étonnamment des techniques de combat qu’enseignait en son temps l’Ordre. L’humaine riposta de nouveau, sa vibrolame fendant l’air. Alkor effectua un bond en arrière, tandis que l’assemblée applaudissait les prouesses des deux duellistes.
- Un coup de main ne serait pas de refus, s’écria Alkor aux prises avec son adversaire.
Kunra se baissa pour fouiller sa botte droite et en sortit la vibrolame miniaturisée qui avait été récupérée sur l’Astral Carrier. Il la lança dans les mains de son partenaire.
- Génial, glissa Alkor en fixant l’arme six fois plus petite que celle d’en face.
L’humaine se précipita sur lui. Les deux lames s’entrechoquèrent et produisirent un grésillement désagréable. Le Twi'lek manqua de perdre l’équilibre. Ses bras étaient complètement engourdis par le choc. Kunra se précipita alors vers la combattante dans l’espoir de la prendre à défaut, mais cette dernière semblait avoir anticipé ses intentions…
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