Sana Starros, contrebandière à son propre compte, a fait ses premières armes dans la série Star Wars il y a de ça plusieurs années maintenant (en 2015). Elle fit sensation en se présentant comme la femme de Han Solo. Il sera révélé plus tard qu’il ne s’agissait que d’une combine.
On découvrit par la suite sa relation chaotique avec l’archéologue Aphra. En effet les deux femmes ont été en couple pendant quelques temps, c’est même un des sujets de l’audio-drama éponyme Aphra. Ce ne fut donc pas une surprise que ce personnage rejoigne les deux séries régulières de comics sur l’archéologue. Cependant Sana a toujours eu, au mieux, un rôle secondaire ou un rôle de faire-valoir.
Mais depuis, la Haute République est passée par là et pendant cette période qui se déroule plus de 200 ans dans le passé, le clan Starros joue un rôle important. Cette famille est en effet puissante, influente et riche. Alors oui, en 200 ans il pourrait se passer beaucoup de choses expliquant comment une si riche famille a pu avoir comme descendante une contrebandière. Mais, et si il y avait autre chose à raconter ? Et si Sana avait pris ses distances avec sa famille, cette dernière possédant toujours un ersatz de gloire passée ?
Première minisérie sur Sana, ce comics explore à la fois son passé mais aussi sa famille. A noter qu’il s’agit du premier comics Star Wars avec un casting composé entièrement de personnes de couleurs. En effet dès ce premier numéro on suit Sana, sa cousine Arrysha, sa tante Mevera et sa grand-mère Thea. D’ailleurs, notons que l’équipe créative de ce comics est composée de Justina Ireland, une scénariste de couleur et Pére Perez un dessinateur hispanique.
Comme vous le savez, pour éviter des maladresses ou un mauvais traitement, il est toujours mieux quand on écrit sur une minorité quelconque que ce soit les concernés qui s’en chargent. Si vous avez besoin d’exemples concrets, on peut citer le comics Miles Morales par Bendis qui, bien qu’excellent sur l’aspect super-héroïque, occulte totalement la question de la discrimination raciale, notamment quand le personnage de Miles fait face à la police. Antérieur à ça, on a She-Hulk par Byrne qui objective totalement le personnage, à des lieux de son traitement par Mariko Tamaki des années plus tard, traitant à merveille le stress post traumatique de Jennifer Walters. Voilà juste deux exemples concrets mais on peut en trouver beaucoup d’autres.
Et justement certains thèmes vont pouvoir être abordés par le comics. Bon, évacuons la question de la discrimination des personnes de couleurs, qui ne peut avoir lieu dans Star Wars. En effet le racisme envers les noirs semble inexistant dans cette galaxie lointaine, tout comme l’homophobie, par exemple. Cependant la xénophobie est, elle, bien présente. Il y a une véritable haine des non-humains par les humains. C’est un sujet déjà traité de très nombreuses fois par l’ensemble de la littérature Star Wars. Seulement, voir dans ce comics un apprenti tyran (blanc) user de son pouvoir et des forces de l’ordre (les Stormtroopers) pour faire irruption dans le domaine des Starros, les contraindre et ensuite demander leur exécution, n’est pas dénué de sens.
Autre sujet rarement abordé par la littérature Star Wars : les violences conjugales. On a ici un mari (le fameux apprenti tyran) qui force, avec violence, et menace sa femme (la cousine de Sana) à agir comme lui l’a décidé, usant de son autorité. Ça rejoint beaucoup d’œuvres de fiction ou de faits divers réels, dans lesquels une femme battue n’arrive pas à porter plainte contre son mari policier.
Enfin car il s’agit de Sana, quelques flashbacks sur sa relation avec Aphra semblent s’égrener tout le long de la mini-série car n’oublions pas qu’un comics sur Sana ne peut être qu’un comics queer. Il est d’ailleurs fait mention de son père qui semble-t-il après le décès de sa mère, se soit mis en couple avec un homme.
Son père n’est pour l’instant que mentionné. D’ailleurs un autre personnage l’est aussi, le frère jumeau de Sana avec qui elle a eu un désaccord sur leur vision de la galaxie. En effet, un flashback montre le frère non pas jouer « au gendarme et au voleur » mais bien « au Jedi et à l'Union Technologique », le Jedi jouant le mauvais rôle. Cet exemple illustre bien les outils de propagande dans la galaxie et comment les "gentils" passent pour les méchants que ce soit par Dooku pendant la Guerre des Clones ou Palpatine pendant l'Empire.
Le comics laisse donc entendre que le frère aurait rejoint le clan du mal pour, je spécule, potentiellement le changer de l’intérieur, ou peut-être a-t-il tout simplement embrassé la cause pour son intérêt personnel. L’avenir nous le dira.
On peut donc dire que ce comics Sana Starros semble cocher pas mal de cases sur des questions brulantes d’actualité, prouvant encore une fois que Star Wars s’est toujours inscrit dans l’ère du temps. Si vous êtes sensibles à tous ces sujets, alors cette nouvelle série est faite pour vous !
Oh et puis c'est super beau !
À suivre avec intérêt.
Lain-Anksoo a écrit:Bon point : une mini sur un perso cool non issu d’un autre média
Mauvais point : encore de la trilo
Death Star Bricks a écrit:J'ai rien contre le fait qu'elle ait été en couple avec Aphra, je trouve juste cette romance forcée et malvenue
link224 a écrit:Dès l'introduction d'Aphra dans le comics Vador (allez, dans les 3-4 premiers numéros où elle apparaît), on comprend qu'elle est lesbienne.
link224 a écrit:Kieron Gillen ne l'a d'ailleurs jamais caché lors de ses différentes interviews.
link224 a écrit:Par ailleurs, limiter ton appréciation de la série à : "je ne vais pas aimer car l'héroïne est lesbienne" (car c'est exactement ce que ton post veut dire, tu ne me tromperas pas), c'est juste dommage.
Ce serait peut-être bien de lire et de se faire un avis sur le scénario, non ?