Cette semaine nous avons le droit à une vibrante démonstration de taylorisme impérial ! (et ... ça ne fait pas envie !)
Nous voici donc embarqués pour un nouvel arc de trois épisodes ! L'action est certes retombée depuis le casse d'Aldhani mais les répercussions politiques continuent de s'étendre, la rébellion prend de l'ampleur et de l'assurance tandis que nous poursuivons notre voyage dans les arcanes de l'Empire ! Et c'est ... génial !
Vous le sentez ? Oui. Je suis toujours aussi enthousiaste ! Finir un épisode sans avoir vu le temps passer et en ressentant immédiatement l'envie d'en voir plus ... c'est plutôt bon signe non ?
Ainsi, cette semaine, un peu par manque de temps, je vais (essayer) de faire plus court que d'habitude en vous proposant un condensé de mes réflexions sur les éléments que j'ai le plus apprécié dans cet épisode ! Analyse full subjective et full spoilers !
Mais avant de vous laisser à la lecture de ma critique, je vous invite chaudement à consulter semaine après semaine les actualités de mon camarade Dago qui vous liste tous les clins d'oeil à l'univers Star Wars dans les différents épisodes. Voici son travail pour l'épisode de la semaine dernière (ici).
Bonne lecture !
Taylorisme impérial
Commençons par Cassian.
Ce dernier se retrouve donc (objectivement) emprisonné sans d"autres raisons que d'avoir l'air (tout aussi objectivement) louche aux yeux de l'Empire. Nous allons le suivre dans sa descente aux enfers. Car quel autre qualificatif donner à ce complexe impérial ? Un enfer où le taylorisme règne en maître absolu tout autant que la répression, la négation de l'individualité, que seuls des régimes autoritaires et fous peuvent inventer dans leur barbarie autant physique qu'idéologique.
Nous ne sommes pas dans une prison normale. Tout d'abord, j'ai été particulièrement surpris par le nombre de "gardiens" qui s'occupent de faire descendre Cassian dans sa salle de travail. Il doit y en avoir presque une dizaine entre les surveillants, les opérateurs et autres. Qu'est-ce qui peut justifier une si forte présence de gardes ? Sinon une forme de crainte vis-à-vis de ces renégats ? Nous y reviendrons.
Nous découvrons donc le complexe de Narkina 5 avec Cassian. La concurrence entre toutes les équipes, le classement constant, le travail constant, la surveillance constante... Imaginez passer ne serait-ce qu'une journée dans cet endroit ! Bien sûr, c'est l'occasion de retrouver le génial Andy Serkis dans Star Wars (Snoke, ça vous dit quelque chose ?) en tant que contremaître radicalement tourné vers les deux cents jours qui lui reste à tirer et Ducan Pow en Melshi, futur camarade rebelle de Cassian (cf : Rogue One). Au delà de ces personnages, c'est bien une organisation qui nous est présentée ici, et elle nous dit quelque chose sur l'Empire.
Tout d'abord, l'Empire méprise les prisonniers. On peut très bien doubler leur peine comme ça, par plaisir, juste parce qu'un casse a eu lieu à l'autre bout de la galaxie. L'Empire veut cependant une emprise totale sur ses prisonniers. Une emprise sur leurs esprits d'abord car le taylorisme comme organisation de la production a souvent été ressenti comme une robotisation de l'humain par les personnes l'ayant vécu dans les véritables usines de notre monde. Nous n'avons pas le temps de réfléchir quand les tâches se répétent, immuables, couplées à une pression de la montre et des autres constante. L'esprit est occupé et ne peut fomenter de rébellion donc.
Mais l'Empire veut aussi une emprise sur les corps. Des corps qu'il voit d'ailleurs que comme un moyen de production, une simple "ressource" (humaine). Ainsi, la nourriture ne sert qu'à la survie, n'a aucune saveur (sauf si vous êtes en top productivité). Une couchette sommaire et des toilettes à la vue des voisins. Aucune intimité. Le stricte minimum. Le nécessaire à la survie. Le fameux "salaire de subsistance" ... mais sans salaire ici ! Il faut survivre pour travailler. Et se taire.
La scène de la douche collective me vient forcément en tête ici ! Quel mépris de la vie. Quel mépris de l'individualité.
Mais il y a autre chose, je crois, derrière ce déchaînement de violence réelle et symbolique. Comment justifier une telle organisation sans penser à un élément que l'Empire ne peut s'avoueur : la peur des masses ? Car le nombre de gardes, la perversité de la punition imposée et l'imposante structure sont bien là pour contrôler l'incontrolable, les laissés-pour-compte, les renégats, les moins que rien, en bref, ceux qui ont tout intérêt à ce que le système impérial soit renversé !
L'Empire nous est donc encore une fois décrit dans ses rouages les plus profonds. Violent. Manipulateur. Dominateur. Obsédé par le contrôle. Mais parvient-il tout de même à étouffer toute rébellion ?
Luthen vs Saw pour la palme de la pureté révolutionnaire
Bien que cynique le principe de Luthen se tient : l'oppression de l'Empire doit s'accentuer pour que les peuples la reconnaissent, en souffrent et se lèvent pour se battre.
Ce constat, les prisonniers de Narkina 5 le vivent dans leur chair. Lors de l'attente en fil indienne sur plusieurs niveaux, les travailleurs/esclaves de l'Empire s'observent du coin de l'oeil et certains cherchent même à se parler, de loin, par des signes. Que se disent-ils ? Nous le saurons sûrement bientôt.
De son côté, Luthen doit faire en sorte que s'allient les différentes forces révolutionnaires face à cette montée de la violence impériale. C'est donc l'occasion de nous introduire Saw et de continuer à nous parler politique ! Certes, c'est rapide mais on nous présente l'existence de diverses factions qui n'arrivent pas toujours à s'entendre malgré un but commun. Le parallèle avec les réelles différends politiques est évident. Saw étant le paroxysme de ses difficultés : il refuse de s'allier avec d'autres personnes lutant contre l'Empire s'il juge leur idéologie contraire à la sienne. C'est un constat que l'on peut retrouver également dans la réalité, quand certains vont parfois se targuer, dans le langage militant, de pureté révolutionnaire.
Bref, même si ce passage est fugace, il nous lève le voile sur une réalité de la situation galactique : des groupes s'éveillent, cherchent à agir. Mais ils ne sont pas tous d'accord sur la manière de le faire.
Pardonnez-moi de le dire, même si le mot paraît fort, je trouve cela fascinant.
Jamais Star Wars n'aura été aussi clairement "politique" dans le sens où on admet ici que même dans une galaxie lointaine et surtout fictive, à partir du moment où on évoque des jeux de pouvoir et un système oppressif, on parle politique. Merci à cette série de nous développer clairement cet aspect.
Mon Mothma vs le fantasme de l'ordre
Nous avons également le droit dans cet épisode à quelques scènes sur la sénatrice qui nous introduit, toujours dans ce traitement politique, la DROP, la Directive de Rétablissement de l'Ordre Public. Loi mise en place en réponse au casse d'Aldhani.
Le contraste est donc ici saisissant et, malgré le fait que nous avons déjà passé un peu de temps dans les réceptions guindés de Mon Mothma, il fonctionne parfaitement. Nous avons donc d'un côté ses coruscantis fortunés, politiques, fonctionnaires, entrepreneurs, bref, l'élite de l'Empire qui témoigne de son besoin d'ordre. De l'autre, nous avons ce que cela implique, ce que des décisions prisent dans des sphères du pouvoir très éloignés de la réalité et surtout très insensibles au bien-être et à la liberté des peuples, pour les prisonniers de Narkina 5 (doublement de la peine).
La technique est vieille comme le monde : diviser pour mieux régner. Car ce doublement de la peine fait inévitablement que certains prisonniers vont haïr les rebelles alors que, nous le savons, nous spectateurs, le salut de la galaxie passera par eux.
Et l'élite, elle, affirme avoir peur et que la surveillance permanente et la répression assumée est la seule solution pour assurer "l'ordre", autrement dit, la seule solution leur garantissant de ne pas voir leur position sociale mise en danger.
Je le dis à chaque fois, semaine après semaine, mais ce traitement matérialiste, réaliste, politique de l'histoire galactique est tout simplement fascinant (x2).
Bix vs Dedra (vs Syril)
Sur Ferrix, la situation empire et Bix finit par se faire capturer, la rebelle en contact avec Luthen. Maarva, laissée sur place, dépérit. Le contexte est explosif et l'entourage de Cassian est de plus en plus en difficulté. C'est le segment le plus "faible" de l'épisode tant son développement pouvait être deviné. Mais néanmoins, le développement des personnages ayant fonctionné sur moi depuis le début de la série, le sort de Bix et Maarva m'intéresse. Je suis investi dans leurs arcs.
Ainsi, voir l'implacable Dedra Meero enfin faire un brin de travail d'équipe avec Syril pour se rapprocher du réseau de Luthen dont elle pressent l'existence et assister à ce que cela implique sur Ferrix a rendu ses scènes assez intenses pour moi.
Conclusion
L'épisode démarre certes un nouvel arc mais sans oublier ce qu'il a construit depuis le début. La rébellion a fait son annonce. Elle existe. Elle grandit. L'Empire le sent. Oppresse en conséquences. Les dès sont jetés.
Vivement l'épisode de la semaine prochaine !
Vous voulez une note ? Vous n'avez pas deviné ? 100% !
Oh et au fait ... pardon j'ai pas du tout fait court !
Bon du coup, après avoir vu l'épisode, la question vitale c'est : ça sert à quoi les machins qu'ils fabriquent dans cette prison ?
Darth Erytram a écrit:Tfacon je pense sois c est un truc bien dzrk comme des trucs pour l étoile noire ou pour des machines de guerres, sois un truc O combien random pour souligné le côté absurde de la chose
ashlack a écrit:Darth Erytram a écrit:Tfacon je pense sois c est un truc bien dzrk comme des trucs pour l étoile noire ou pour des machines de guerres, sois un truc O combien random pour souligné le côté absurde de la chose
Ouais le truc absurde ça m'a traversé l'esprit aussi. Genre c'est toujours les mêmes pièces sauf que l'étage 6 démonte ce que l'étage 5 a monté et ça tourne en boucle jusqu'à ce que les mecs deviennent fous. Dans l'idée ce serait bien dans le ton, comme les Dalton qui cassent des caillous toute la journée.
Mais en vrai, ce serait débile que l'Empire exploite autant de main-d'oeuvre pour faire des choses inutiles. Application militaire ou civile, secrète ou non, ça sert forcément à quelque chose.
link224 a écrit:Si y'en a qui veulent goûter la boisson que dégustent Mon Mothma et Perrin, voici la recette : https://www.starwars.com/news/andor-cha ... igs-recipe
(Sans alcool, donc aucun risque à partager.)