Bonjour à tous.
Aujourd'hui est paru aux USA le recueil Canto Bight, comprenant quatre nouvelles se déroulant juste avant l'Episode VIII, Les Derniers Jedi, visant à nous présenter la ville-planète-casino de Canto Bight.
Notre staffeur Lain-Anksoo l'a lu, et voici sa critique. Comme il s'avère que noter un recueil dans sa globalité est un exercice difficile, nous avons pris le parti d'écrire quatre critiques, une par nouvelle, afin d'avoir la notation la plus précise possible.
Canto Bight
Synopsis :
Recueil de quatre nouvelles mettant en scènes des aliens du Casino de Canto Bight que l'on verra dans l'épisode VIII. Retrouvez les détails des nouvelles en cliquant ici.
Les critiques sans spoiler de Lain-Anksoo
Nouvelle n°1 : Rules of the Game, de Saladin Ahmed
Kedpin ou l’optimisme
Cette nouvelle pue la naïveté et la candeur. C’est d’ailleurs cette atmosphère bon enfant qui me permet d’ouvrir cette critique sur un parallèle avec le conte philosophique de Voltaire. Premièrement, si vous n’avez jamais lu Candide, je vous le recommande, ce n’est pas très long et assez lourd de sens. Ensuite, vous verrez pourquoi Candide fonctionne alors qu’ici, ça ne fonctionne pas.
Imaginez un homme adulte, enfin un alien, très adulte car il a plus de cent ans, qui est le meilleur vendeur de sa société, mais qui à côté de ça ne s’est jamais rendu compte que la galaxie est un endroit cruel rempli de personnes malhonnêtes qui ne cherchent qu’à vous entuber. D’autant plus qu’il est bête à manger du foin et qu’il a découvert qu’il s’est déjà fait manipuler par le passé. Comment peut-on encore être naïf après cent ans d’existence, en tant que vendeur qui plus est ?
On enchaîne donc des péripéties grotesques sans intérêt qui ne tiennent pas la route car le postulat de base ne fonctionne pas jusqu’au dénouement final qui prouve à notre héros « stupide » qu’il avait raison de faire confiance aux gens.
Toute cette dose de niaiserie au service de l’auteur qui veut nous faire passer une dose d’optimisme sans prendre le temps de nous montrer ce que l’on veut : les casinos de Canto Bight. Je ne sais pas vous, mais moi je vais retourner cultiver mon jardin.
Note : 27%
Nouvelle n°2 : The Wine in Dreams, de Mira Grant
Ladies and Gentlemen, ce soir, grand numéro de prestidigitation
Voilà une histoire nettement plus passionnante avec un vrai enjeu, des personnages attachants, mystérieux et possédant une forte personnalité. Chaque chapitre nous présente une nouvelle tête jusqu’au numéro final dévoilé à la seconde près.
Cela donne envie d’en apprendre plus sur ces jumelles envoûtantes et sur le métier de sommelier dans la galaxie Star Wars. D’ailleurs, je salue l’explication scientifique sur la terminologie du mot « vin », dans un univers où un grand nombre de substances très différentes en goût et en origine peuvent être définies comme étant issues de la viniculture.
On regrette comme trop souvent dans Star Wars une méchante très caricaturale qui fait un peu tâche au milieu de personnages aussi hauts en couleur. Canto Bight est quant à elle un peu plus développée de par cette méchante, mais la ville et son fonctionnement restent encore trop nébuleux.
Note : 73 %
Nouvelle n°3 : Hear Nothing, See Nothing, Say Nothing, de Rae Carson
Le fugitif ! Prêt à tout pour sauver sa fille.
Voilà enfin la nouvelle qui nous en apprend beaucoup sur le fonctionnement de Canto Bight. Je ne sais pas ce qui sera pertinent ou non vis-à-vis des Derniers Jedi (à mon avis strictement rien si ce n’est un ou deux personnages qui seront flous dans le background d’une scène ou deux) mais ici on nous présente de manière directe une partie de la classe dirigeante de la ville-casino.
Mais ceci ne représente finalement que la toile de fond d’une histoire trop bien ficelée et prévisible pour qu’elle soit crédible. Ce n’est pas forcément mauvais, c’est juste beaucoup trop linéaire, ce genre d’histoire type « jeu-vidéo » où chaque élément servira au chapitre suivant. Le héros est un ancien interrogateur/meurtrier ? Il devra tuer quelqu’un. Des courses truquées ? Cela aidera lors d’un pari… etc etc.
De plus, l’attachement envers les personnages fonctionne moins bien que dans la nouvelle précédente, donc l’empathie est moindre. Malgré tout, l’histoire se lit bien et reste agréable de par sa simplicité.
Note : 57 %
Nouvelle n°4 : The Ride, de John Jackson Miller
Le plus important au poker, ce ne sont pas les cartes, c’est ce que vous en faites… Non en fait oubliez ça, il n’y a que les cartes qui comptent, et la chance… beaucoup de chance.
Ça y est, enfin une nouvelle sur les jeux d’argent, une histoire de dettes de casino, un contre-la-montre et l’univers des paris. L’histoire proposée était donc attendue et au vu des premières pages, on comprend rapidement grâce à quel élément cela va se finir. On assiste donc à un dénouement prévisible, avec des péripéties tout aussi prévisibles, mais avec des détails amusants, surprenants et appréciés !
Au milieu de cette histoire convenue, le diable s’est caché dans les détails et donne le véritable attrait de l’œuvre. La plus grande partie de cet attrait repose sur le MacGuffin initial, qui devient le MacGuffin intermédiaire avant d’être le MacGuffin final. C’est simple, tout dans cette histoire arrive grâce aux / à cause des trois frères chanceux. Leur chance, et les explications qui vont avec, sont irréalistes, et pourraient rendre le récit ridicule, mais on parle de John Jackson Miller, donc si on associe à ça l’humour qu’on lui connait, la chance devient grotesque et le récit un peu plus réaliste. Surtout étant un grand adepte de ce que j’appelle l’effet « cascade Tom et Jerry », j’ai été comblé (vous savez cette scène dans laquelle un bouchon de champagne vient heurter une lampe qui se balance et fait tomber un ballon, qui rebondit, etc…).
On reste sur une histoire très classique avec enfin un développement poussé des jeux de Canto Bight avec des détails et un humour bienvenus.
Note : 71 %
Merci à Del Rey pour l'envoi d'un exemplaire pour la critique.
Voilà pour les critiques. Evidemment, pas de date de sortie française annoncée (mais vu que Pocket ne s'intéresse que très peu aux recueils, il va falloir être très patient...). On en parle sur les forums !
Moff Seerdon a écrit:est ce que le livre est du même format que les autres romans de chez Del Rey, comme Phasma ou From a Certain Point of View ??
vos661 a écrit:Bon finalement, c'est quand même mieux que FACPOV et le truc sur Luke, non ? J'avais raison d'être un peu plus optimiste pour celui-ci que pour les autres .
Neow a écrit:Je peux dire que ces nouvelles ne m'intéressent absolument pas. Je suis surpris au vu des résumés que tu fais que la note soit si bonne d'ailleurs, ces histoires de vin et de casino, ça me botte pas