Bien que le Comte
Dooku n'ait pas un énorme temps de présence dans les Episodes II et III, l'inteprétation de
Christopher Lee a grandement contribué à rendre le personnage mémorable. Pour rendre hommage à l'acteur qui
nous a quitté récemment, voici cinq faits peu connus concernant son implication dans Star Wars :
1/ Son personnage a failli ne pas exister

Au début du développement de l'Episode II, il n'y avait pas de place pour
Christopher Lee dans le film.
George Lucas souhaitait en effet que le nouvel apprenti Sith soit une femme, et les concepteurs artistiques ont longuement exploré cette idée (ce qui inspira la création de Zam Wessell et d'Asajj Ventress). Lucas sélectionna finalement un design d'Iain McCaig représentant une mystérieuse vieille femme.
Mais une autre idée germait alors dans son esprit : il imaginait l'apprenti Sith en vieux gentleman charismatique ressemblant à Christopher Lee. Les concepteurs artistiques se basèrent sur le physique de l'acteur pour mettre au point le design du Comte Dooku.
2/ Il ne savait quasiment rien du rôle en l'acceptant

Lorsque Lucas contacta Lee pour lui proposer le rôle du nouveau Sith, il n'avait pas encore achevé de scénario. Il resta donc très vague sur le personnage, précisant simplement que c'était un "
ancien Jedi marqué par les combats".
Lee a dit par la suite que c'était son admiration pour Lucas et pour Star Wars qui l'avait poussé à signer malgré tout :
"Le premier film était vraiment différent de tout ce qu'on avait vu auparavant. Il me fascinait complètement, et j'ai bien sûr vu les deux films suivants lorsqu'ils sont sortis. Tout ce travail extraordinaire sortait de l'esprit de George Lucas, et je ressentais donc une grande admiration et un grand respect pour lui."
"Certains membres de ma famille qui vivent ici sont venus sur le plateau", raconta-t-il durant le tournage de
La Revanche des Sith en Australie.
"Ils étaient complètement émerveillés. Je leur ai dit que l'homme assis là, en face du moniteur, était unique, car il a décidé à un certain moment qu'il ne voulait plus de contrôle des studios. Il s'est dit : "J'aurai un contrôle total et absolu sur mon travail ; personne n'interférera ; personne ne me dira ce que je dois faire." Et il a réussi."
3/ Il appréciait d'abord la psychologie de Dooku

Lorsque Lee parlait de Dooku durant la promotion de
L'Attaque des Clones, il semblait bien plus intéressé par sa psychologie que par ses techniques de combat. L'acteur voyait dans le Sith une allégorie de personnages de notre monde :
"[Dooku] est très distant, très indépendant, et n'a manifestement aucune peur. Il est extrêmement intelligent, peut-être plus que tout autre. De toute évidence, c'est un homme immensément puissant. Je ne crois pas que la question des valeurs morales lui effleure l'esprit. Il n'est pas immoral ; il est amoral. La morale est un mot qui ne figure pas du tout dans son vocabulaire. Ce qui compte pour lui, c'est le pouvoir. Et c'est quelque chose que l'on retrouve beaucoup dans notre monde actuel."
"Je suis sûr qu'à un moment, lorsqu'il était plus jeune, lorsqu'il est devenu un Jedi, il a dû se comporter d'une manière totalement morale et correcte. Probablement comme les anciens Templiers, lorsqu'ils faisaient leurs débuts au XIIème siècle. Au départ, c'étaient de très bonnes personnes qui protégeaient les pèlerins durant les Croisades. Mais peu à peu, au fil des années, ils se sont désagrégés en tous points, moralement et spirituellement. Je sais tout cela car j'ai joué le Grand Maître des Templiers dans un film. Au final, tout leur ordre s'est désagrégé. Qui sait si ce n'est pas ce qui arrivera dans le troisième épisode ?"
Lee s'était par ailleurs fait son idée sur l'étymologie du nom, qu'il expliquait ainsi durant le tournage de l'Episode III
: "Peu de gens réalisent que dooku signifie "poison" en japonais. Ce qui est vraiment très approprié, car c'est quelqu'un de fatal".
4 / Les écrans bleus le stimulaient

Certains acteurs comme
Ewan McGregor ont parfois été frustrés de jouer devant de nombreux écrans bleus (ou verts) durant le tournage des Episodes II et III. Ce n'était pas le cas de Christopher Lee, qui prenait cela comme un challenge :
"On m'a souvent demandé ce que ça faisait de jouer devant un écran bleu. Au fil des années, je m'y suis plutôt habitué. La réponse est évidemment qu'il faut avoir une imagination très puissante, des aptitudes professionnelles, une capacité propre d'invention, et les bons instincts. On les a, ou on ne les pas. Si on les a, c'est d'une grande aide pour tout le monde. De quoi un acteur a-t-il besoin d'autre ? De dévouement, de dévotion. Tous ces éléments sont vitaux si l'on veut mener une carrière d'acteur."
5/ Il a fait modifier une scène de La Revanche des Sith

Lorsque Dooku est à la merci d'Anakin Skywalker, il jette un ultime regard désespéré à Palpatine, qui est en réalité son maître
Dark Sidious. Le scénario prévoyait qu'il aille plus loin en implorant l'aide du chancelier à haute voix. Mais après avoir tourné quelques prises, Lee fit remarquer à Lucas que ça ne correspondait pas au personnage. Le scénariste-réalisateur approuva et supprima la ligne de dialogue.
Sources :
- Mythmaking : Behind the Scenes of Attack of the Clones
- The Art of Star Wars : Episode II - Attack of the Clones
- The Making of Star Wars : Revenge of the Sith
- http://web.archive.org/web/20110821030712/http://www.starwars.com/databank/character/countdooku/index.html
- http://web.archive.org/web/20080622112256/http://www.starwars.com/episode-ii/bts/profile/beacon85.html
- http://www.theforce.net/jedicouncil/interview/lee2003.asp