Depuis bientôt trois ans, la Tribune Impériale vous permet de partager la vie de soldats exemplaires, ceux du "Poing de Vador", la fameuse 501ème Légion. Aujourd'hui, après tant de combats et de sacrifices, le commandant Arken et ses frères semblent sur le point d'atteindre leur objectif : l'écrasement total de la Rébellion ! Reportage exclusif de notre envoyé spécial, Zev Kalirran.

Le rugissement du moteur, assourdissant, couvre les dernières discussions de la Compagnie n°7 de la 501ème Légion, celle du commandant Arken. Non qu'il y ait de nombreux bavardages ; comme avant chaque assaut, les hommes sont concentrés, et ne perdent pas de vue leur objectif. Aujourd'hui, ils savent que celui-ci est à portée. 

"C'est l'aboutissement de presque trente ans de guerre", m'a confié Arken avant de s'embarquer dans le transport d'assaut qui nous emmène vers le champ de bataille. "Une guerre qui a été toute notre vie. Aujourd'hui, grâce à l'Ordre Nouveau que nous avons construit de notre sang et grâce à des héros tels que le Seigneur Vador ou l'Empereur Palpatine, nous pouvons espérer connaître enfin la paix". Que souhaiter d'autre à ces hommes si courageux, au dévouement à l'Empire exemplaire ? 

Après tant de mois en tant que reporter de terrain à leurs côtés, j'en suis venu à les considérer comme mes amis. Et je frissonne avec eux à l'idée que l'écrasement de la Rébellion soit si proche.  

 Les Rebelles fuient devant la puissance impériale. 

Mais, pour l'instant, nul besoin d'y penser pour frissonner. Le transport, qui s'est posé au sol avec une douceur exemplaire, vient d'ouvrir ses portes sur l'enfer glacé de la sixième planète du système Hoth. Bien connue des xénobiologistes pour sa faune adaptée au froid extrême qui sévit ici, Hoth est le cadre idéal pour l'accomplissement de la vengeance de la 501ème, déjà équipée de combinaisons thermiques. "La standardisation des troupes a permis d'augmenter la qualité de l'équipement", m'affirme alors Arken. "Nos casques nous protègent du blizzard et augmentent notre champ de vision, avantage que n'auront pas les Rebelles". 

Les traîtres, en effet, n'ont rien pour les abriter du blizzard... Et de la Force Blizzard. Glacé jusqu'aux os en quelques instants, je me réfugie dans le véhicule de commandement des troupes motorisées du général Maximilien Veers, un homme courtois et compétent qui m'invite à l'accompagner dans le poste de contrôle de son TB-TT personnel. "D'ici, nous pourrons pilonner les Rebelles avant même qu'ils nous voient arriver", m'assure-t-il avec un grand sourire qui témoigne de son excitation. De notre côté, nous ne craignons rien ; leurs lasers sont inopérants contre le blindage impérial. Et, après tout, comment ne pas être convaincu par ce qu'il nous dit ? Il faut avoir vu ces quadripodes géants pour comprendre de quoi il en retourne. Cinquante hommes peuvent tenir sans soucis dans les entrailles de la bête, qui avance à un rythme lent mais régulier. Malheureusement, étant sujet au vertige, je redescends très vite pour rejoindre le commandant Arken aux commandes de son TR-TT. Le bipode, que je trouvais si impressionnant il y a quelques mois encore, semble être un avorton aux côtés de son grand-frère. Mais mon hôte ne semble pas s'en offusquer ; il estime que l'agilité compense le manque de puissance de feu. 

Commence alors une longue marche, d'une quinzaine de minutes environ, avant que nous ne parvenions à repérer les premières lignes de la Rébellion. Je souris en voyant les défenses que nos adversaires ont à nous opposer : quelques tourelles légères datant de la Guerre des Clones, un armement du même âge et des combinaisons molletonnées en guise d'armures. Quelques airspeeders convertis en chasseurs d'appoint foncent vers nous ; "des mouches tentant d'arrêter une charge de dewbacks", s'amuse Arken qui en abat un. 

L'affrontement tourne au massacre, un massacre purificateur qui noie dans le sang les crimes de l'Alliance Rebelle. J'imagine la vue que doit avoir le général Veers du haut de son véhicule, et je parviens à l'envier malgré la taille de l'engin. Il devait voir des milliers de soldats prendre leurs jambes à leur cou face au courroux de l'Empire ! Je pouvais moi-même apercevoir quelques-uns de ces couards, courant pour se réfugier dans n'importe quel trou ou crevasse. Quelle débandade pour les félons qui prétendaient vouloir renverser l'Empereur ! Leurs espoirs se perdent dans le blizzard... 

Tout à coup, une immense explosion secoue le sol, alors qu'une lumière intense éclaire le champ de bataille. Le générateur de bouclier de la base rebelle vient d'être détruit par Blizzard Un, le général Veers lui-même ! La clameur qui s'élève sur les fréquences de communication fait chaud au cœur. Je regarde Arken ; bien que je ne puisse pas voir son visage, je sais qu'il sourit également. D'ordinaire, il aurait rappelé à l'ordre les fautifs ; mais il luttait lui-même pour ne pas être entraîné dans l'euphorie générale. Les renforts arrivaient, la Rébellion venait de perdre son dernier atout. 

Le ciel sembla alors se couvrir de vaisseaux de débarquements ; une nouvelle vague de troupes, aussi importante que la première, débarquait pour parachever le triomphe ! A leur tête, le Seigneur Vador, aisément repérable dans les étendues blanches. Il ferait sans doute une cible idéale pour un tireur isolé, s'il en était resté un prêt à combattre chez les Rebelles. Faisant part de cette réflexion à Arken, je m'entends répondre une phrase débordant d'un optimiste que je connais bien. "Franchement, vous pensez vraiment qu'un sniper prendrait le risque de viser le Seigneur Vador ?", me lance-t-il tout en se préparant à quitter le véhicule. Eh bien, après réflexion, non. Moi, à leur place, je ne le risquerais pas. 

Dans l'agitation qui règne autour de moi, je distingue des bataillons frais s'approchant des flancs de la montagne en face de nous. Des ingénieurs ont semble-t-il percé des ouvertures vers ce qui semble être le dernier terrier de la Rébellion. Ajustant le casque à visière d'officier que l'on m'a confié, je pénètre dans le méandre de tunnels à la suite de la 501ème, déjà en première ligne. En quelques minutes, nous arrivons au centre de commandement de la base rebelle, abandonné dans un désordre innommable. Le Seigneur Vador y est entré un instant avant moi, et, de près, je peux distinguer toutes les facettes de ce visage impressionnant qui symbolise l'Ordre dans tout l'Empire. De ce moment fort, je retire un grand sentiment d'humilité. Après ces trois années aux côtés de la 501ème légion, j'éprouve le même respect que ces hommes pour leur charismatique chef, toujours sur le front malgré son statut d'héritier de l'Empire. 

C'est sur cette image que je choisis d'arrêter mon reportage. Après avoir pris quelques vues du centre de commandement, deux stormtroopers me raccompagnent à l'aire des transports d'où je peux rejoindre la flotte en orbite. C'est là que j'apprends les dernières nouvelles d'une journée si chargée ; les pièges laissés par les Rebelles dans leur base - notamment une meute de carnivores extrêmement voraces nommés "wampas" -, la destruction de la plupart de leurs transports en fuite, et le bilan final de la bataille, très en faveur d'une Armée Impériale toujours aussi professionnelle. 

Le soir même, j'ai le plaisir de voir le commandant Arken se présenter à mes quartiers, plus serein que jamais. "Enfin, ils ont payé le prix fort pour leur sédition", me lance-t-il en serrant le poing. Et je ne peux m'empêcher de penser qu'il a raison ; les quelques survivants de la Rébellion ont vu aujourd'hui leurs attentes écrasées par le poing d'acier de l'Empire. Jamais plus ils ne représenteront une quelconque menace pour l'Ordre Nouveau.