Propos recueillis par Cirederf Nomis.

Cirederf Nomis : Amiral Kendal Ozzel, c’est un grand honneur pour moi d’interviewer le nouveau commandant du fleuron de la flotte impériale, le superdestroyer stellaire Executor. N’est-ce pas le pinacle de votre carrière ?

Kendal Ozzel : En aucun cas. Le talent est toujours récompensé, je ne doute donc pas une seconde de m’élever encore dans la hiérarchie impériale.

CN : J’aimerais qu’on revienne sur les moments forts de votre carrière et…

KO : Il y en a tellement eu qu’il me semble difficile de tous les évoquer dans la demi-heure d’interview que mon agenda me permet de vous octroyer.

CN : Ce sera juste un résumé pour que le grand public se familiarise avec le grand héros de l’Empire que vous êtes !

KO : Quatre biographies ont déjà été écrites me concernant mais soit : après tout, quand on fait figure d’exemple au niveau galactique, il y a toujours des choses à dire.

CN : Que répondez-vous aux mauvaises langues qui affirment que vous n’avez gravi les échelons que grâce à votre nom et l’aura de votre famille ?

KO : Il me semble que votre père est lui-même porte-parole d’un sous-secrétariat gouvernemental ?

CN : Euh… Oui.

KO : Vous serez donc d’accord avec moi pour admettre que ces mauvaises langues ne sont que des jaloux, toujours prompts à critiquer les hommes plus talentueux qu’eux ?

CN : Bien entendu, je l’ai toujours dit et pensé ! Ce n’est pas parce que nos familles respectives sont des familles qui comptent que tout nous a été servi sur un plateau. Nous nous sommes fait tous seuls !

KO : Nous sommes d’accord. Question suivante ?

CN : Revenons brièvement sur votre plus haut fait d’armes lors de la Guerre des Clones : la bataille de Khorm, sur la planète éponyme. Il y a eu à l’époque des rapports contradictoires, certains vantant vos brillantes stratégies, d’autres vous dénigrant au possible. Là encore, ces critiques furent le fait de jaloux ?

KO : Pire encore, de traîtres ! Souvenez-vous que lors de cette mission, des Jedi m’avaient été assignés. Ils ont tenté de corrompre leurs troupes clones pour se retourner contre moi. Mais ça n’a pas marché, au contraire !

CN : En effet. C’est d’ailleurs suite à ces événements que le Chancelier, futur Empereur – loué soit son nom –, vous a nommé Amiral.

KO : Oui, ce qui veut tout dire ! Si on veut aller plus loin, on peut sans doute même affirmer sans exagérer que c’est à ce moment – et grâce à moi – que l’Empereur a commencé à soupçonner la duplicité des Jedi.

CN : Pourtant, aucune mesure n’a été prise contre eux à l’époque ?

KO : Non, car aucune preuve claire n’a pu être mise en évidence, mais nous avons gardé dans un coin de nos têtes leur double jeu. C’est ainsi que nous avons pu réagir avec l’efficacité que vous savez lorsque les Jedi ont tenté de renverser la République. Nous étions prêts, pour ne pas dire que nous nous attendions à de tels actes ignobles.

CN : Et donc, tout cela grâce à vous ?

KO : Je n’aime pas me vanter, Nomis, je ne fais que mon devoir, mais… Oui.

CN : Pourtant, suite à la réorganisation de l’armée après la guerre, vous vous êtes retrouvé simple capitaine instructeur, alors que certains amiraux ont conservé leur grade.

KO : Ils ont fait jouer leurs relations, voilà tout.

CN : Et pas vous, alors que votre famille est l’une des plus prestigieuse et respectable de l’Empire ?

KO : Je ne mange pas de ce pain-là. Et je savais que tôt ou tard, je reviendrais au sommet. On ne peut pas écarter et ignorer longtemps un officier de valeur tel que moi, c’est évident.

CN : C’est ainsi qu’au lendemain de la funeste bataille de Yavin IV, vous vous êtes retrouvé commandant du Représailles ?

KO : Oui.

CN : N’avez-vous pas le sentiment d’avoir été nommé par défaut, du simple fait que beaucoup d’officiers d’État-major aient été tués sur l’Étoile Noire et qu’il fallait les remplacer ?

KO : Pas le moins du monde. Beaucoup d’entre eux étaient des carriéristes incompétents, cette cuisante défaite impériale le prouve aisément. Ce qui a permis à de brillants officiers jusque-là en retrait de revenir sur le devant de la scène.

CN : Dont vous ?

KO : Surtout moi.

CN : Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, vous êtes de nouveau amiral, commandant l’Executor, fleuron de la Marine Impériale, et à la tête de ce qu’on nomme la « Flotte de la Mort ».

KO : Oui. Et vous pouvez être sûr que d’ici quelques mois, la Rébellion aura été éradiquée.

CN : Dans le cadre de votre nouveau rôle, vous cohabitez avec le seigneur Vador. Comment vous entendez-vous ? Qui commande entre vous deux ?

KO : Nous nous entendons à merveille, et le partage du commandement est très simple : le seigneur Vador désigne un objectif et j’en assure la réalisation sur le terrain, au niveau stratégique.

CN : Chacun de vous a trouvé sa place, alors ?

KO : En effet. Le seigneur Vador a toute confiance en mes capacités.

CN : Vous n’avez donc pas peur qu’un jour, il en vienne à vous… écarter, comme il l’a fait avec d’autres officiers supérieurs précédemment ?

KO : Ridicule ! Les mauvaises langues affirmant que le seigneur Vador pourrait étouffer mon talent ne manquent pas d'air !

CN : Que puis-je vous souhaiter pour la suite de votre carrière ? Devenir l’Amiral en Chef de la Flotte ? Mener une carrière politique ?

KO : La politique ne me siérait guère, je n’aime pas les simagrées. Il me semble par contre évident que je n’ai pas encore eu l’occasion de montrer toute la mesure de mes compétences militaires. 

CN : C’est tout le mal que je souhaite, Amiral. Comptez sur moi pour vous demander une autre interview lors de votre prochaine promotion.

KO : Dans ce cas, ne vous éloignez pas trop, Nomis. Le meilleur reste à venir !

Cet entretien a été réalisé quelques jours avant la bataille de Hoth, à l'issue de laquelle la terrible nouvelle de la mort de l'amiral Ozzel a été annoncée à notre rédaction. 

D'après le rapport du médecin légiste, l'amiral Ozzel a été victime d'une attaque cardiaque foudroyante au début de la bataille de Hoth. Par dévouement envers ses hommes, il a choisi de ne recevoir de soins qu'après les soldats blessés au combat. Une décision qui lui aura malheureusement été fatale. Par respect envers ce grand homme et sa famille, nous avons choisi de publier sa dernière interview en intégralité, pour rendre compte de l'officier d'exception qu'il était.