• Gilad Pellaeon

  
   (60 %)

  En territoire miné
  
  Le contexte : The Clone Wars. Trois mots qui font frémir les aficionados de Clone Wars version 2002 - 2005, grand mal leur en fait. Trois mots pilotes pour un film, une série télé, des graphic novels, des comics et... des romans. Aux commandes : deux Karen. La première Karen (Traviss) est arrivée avec la démineuse et s'est frayée un joli passage pour nous gratifier d'une novélisation du film plus que correcte et nettement moins effrayante que sa version pelliculée. La deuxième Karen (Miller) prend le relai pour les 4 romans prévus sous le chapeau The Clone Wars. Le premier opus sort dans les bacs aux States en décembre et Wild Space (ledit roman) traduit En Territoire Inconnu arrive deux mois plus tard chez le Fleuve.
  
  Bon, au delà du fait que je ne comprendrai jamais pourquoi le titre n'a pas été traduit par "Espace Sauvage", sachez que En Territoire Inconnu est le premier roman du Fleuve à être relu par un correcteur spécial Star Wars chargé d'uniformiser les termes starwarsiens et d'éviter les coquilles du genre "Erdeux". Qui a dit "il était temps !" ? Dites surtout merci aux staffeurs litté successifs qui œuvrent depuis des années pour que le Fleuve nous offre des romans de qualité, ça commence à venir.
  
  "Encore un peu de chee-chees, mon chéri ?" (Padmé Amidala à Anakin Skywalker)
  
  Si tu es fan des bisounours, tu vas aimer le début du roman.
  
  Sinon, tu vas flipper tellement c'est primaire, enfantin, puéril, téléphoné et franchement à l'eau de rose ! Explorer les retombées de la bataille de Geonosis est une excellente idée, encore eut-il fallu que ce soit traité avec d'autres qualificatifs que les précités. Les "Mon amour, mon amour" d'une Padmé histérique sont fatigants, vraiment fatigants. On ne reconnait pas Obi-Wan – qui devient tout à coup le grand sentimental chargé de mettre fin à la relation entre son padawan et Padmé : pas d’attachement, oui, mais non, mais oui, mais non. Bizarre… bizarre à quel point l’auteur même justifie ces passages à vide franchement déroutants en disant « oui Obi-Wan ne s’attachait pas mais là, c’était différent ». Arrive Mace Windu, un Jedi qu’on s’imagine sans peur et d’une sagesse inouïe et qui au détour d’une page avoue à Yoda qu’il chie dans son froc, a peur pour l’ordre et se fait remonter les bretelles comme un padawan. Bizarre bis. Des bizarre ter et et ceatera, croyez-moi, le premier tiers du bouquin en est truffé.
  
  Puis arrive l’aventure ! Et oui, on est tellement plongé dans l’après-Geonosis qu’on en oublie qu’il faudrait peut-être que Miller raconte quelque chose. Outre l’intrication sympathique avec la duologie des épisodes TV 6 et 7 de la série, le voyage d’Obi-Wan et Bail sur Zigoola (quel nom ridicule) et leur bataille face aux artefacts Sith est… pas mal. Ca dégouline pas mal de sang, tellement qu’on arrive à se demander encore comment Obi-Wan tient debout parfois, mais c’est surtout l’évolution du rapport Obi-Wan / Bail qui est parfaitement bien dépeint.
  
  En résumé, de bons moments, des moments franchement ridicules, voire risibles et une impression générale qui perdure tout au long du bouquin : un sentiment de... facilité.
  
  Et pourtant... au rayon des bonnes surprises
  
  Une nouvelle fois : Ahsoka. La Togruta est tellement moins ridicule, tellement moins chiante, tellement moins. Elle parait même attachante lorsqu’elle bave devant son Maître en se disant « Minute papillon, je suis la padawan de l’Elu, et si je ne le méritais pas ? ». Cette simple mention d’une psychologie (certe un peu daubée) mais complètement plausible du personnage aurait pu, aurait du, la rendre attachante dès le film.
  
  Et surtout : Karen Miller ! Karen Miller écrit vraiment très bien. Le roman est d'une facilité énorme mais d'une lecture très agréable. C'est une réaction que j'ai pu relever sur les boards US comme les forums de SWU : on se dit qu'il n'y a pas beaucoup d'action et pourtant, on avance bien dans le roman.
  
  Alors l'eau de rose : est-ce un choix délibéré de Miller pour coller à l'esprit TCW ou est-ce son style d'écriture ? Si la première réponse est la bonne, alors j'ai hâte, très hâte de voir Miller à l'œuvre sur autre chose que TCW, si ce jour arrive.
  
  J’ai évoqué plus haut l’évolution de la relation Obi-Wan / Bail. Voici un exemple concret sur lequel Miller m’a bluffé. Je lisais le livre, complètement désenchanté par tous les points négatifs qui me gâchaient la lecture, et – comme beaucoup je pense – j’ai apprécié les dialogues entre Obi-Wan et Bail. Coups-bas, défiance, incompréhension, tout y passe. Et sans y avoir l’air, à la toute fin du roman, Obi-Wan et Bail sont devenus amis. Et ça m’a paru… évident. Sans en avoir l’air Miller a construit et de manière naturelle est arrivée à un superbe résultat.
  
  C’était le plus bel exemple de la qualité d’écriture de Miller qui m’est venu, il y en aurait d’autres. Je demande donc à revoir Miller, sur autre chose.

  
  
  

  + Les plus

  Karen Miller

  - Les moins

  The Clone Wars

• Lax

  

  28/08/2012
   (60 %)

  Ce livre et un peu long à commencer mais une fois qu\'on est dedans, c\'est certainement l\'une des histoires qui créé l\'ambiance la plus complète. On sent la lourdeur et la tension de l\'ambiance, la douleur des personnages, la dangerosité de la situation. L\'ambiance est certainement le personnage principal de cette aventure et elle joue son rôle à la perfection. L\'histoire n\'apporte rien de particulier à la guerre en cours mais elle a le mérite de nous faire comprendre l\'origine de la profonde amitié qui lie Obi-Wan et Bail.
  Le roman reste un très bon souvenir.

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Les commentaires des internautes

• Niobi

  

  27/09/2015
   (100 %)  •  Langue : VF

  Mon livre favori de l’UE. Et je vais tenter d’expliquer pourquoi. Tenter, oui, parce que ce livre et moi c’est juste une question d’affinité. Je n’ai pas d’explication rationnelle à fournir, c’est simplement… le ressenti d’une immense satisfaction.
  
  Il n’empêche qu’il y a un tas de bonnes raisons de le lire (et peut-être un tas de mauvaises raisons pour certains, question de point de vue après tout !). Les grands thèmes sont au rendez-vous : l’amitié, la romance, l’angoisse, la folie, le combat, la souffrance physique et mentale, l’échec puis la victoire etc… La trame globale reste classique : Sidious veut détruire du Jedi, il choisit ses victimes qui tombent dans le piège, se battent, souffrent, pour finalement s’en sortir. Jusque-là, rien de Palpy-tant.
  
  Sauf que… voilà. Je vais essayer de faire court en énonçant les points qui m’ont le plus plu, si ce n’est l’intégralité du livre lui-même :
  
  1- Le début commence mal pour Kenobi…
  
  On sort juste de la bataille de Géonosis pour les 60 premières pages. C’est une superbe idée de nous faire vivre les événements post-Géonosis. Il y aurait dû avoir ce genre de scènes à la fin d’AOTC. Tous les personnages sont à fleur de peau.
  
  Et tout le monde massacre Obi-Wan.
  
  Ca reste tout de même bizarre... mais passons.
  On pourrait trouver ça drôle qu’il passe de Yoda (qui lui reproche son manque de fermeté dans la formation d’Anakin), à Padmé (qu’il essaie de convaincre à renoncer à Anakin mais se fait rembarrer comme une vieille chaussette), de nouveau à Yoda (qui le pourrit encore plus !), pour finir avec Anakin, qui serait à la limite de l’insulter pour la perte de sa mère et de son bras… Ce jeu de "je voyage de l’un à l’autre en prenant cher" tire vers le tragique. Personnellement à la fin j’en avais un rire nerveux tellement je compatissais pour ce pauvre Obi-Wan.
  
  2- Funny moment ! (c’est bien le seul...)
  
  La séance d’entrainement Obi/Ani au dojo du Temple est trop sympathique. Fort contraste avec le ton sombre des pages précédente, c’est une atmosphère détendue et ludique qui nous est proposée. On retrouve la relation stable, joyeuse et sarcastique entre le Maître et son ex-apprenti (un peu à la sauce TCW). J’aime trop quand ils déconnent ensemble !
  
  3- Une grosse partie non négligeable du roman : la relation Obi-Wan Kenobi/Bail Organa.
  
  Autant avant je connaissais Bail juste comme ça… Maintenant je l’adore ! Et combiné à Obi-Wan, ces deux hommes sont juste une tuerie !! La relation qu’ils entretiennent évolue grandement au fil des événements qu’ils traversent – malgré eux – ensemble. Aux antipodes l’un de l’autre au départ, ils seront amenés à devenir de meilleurs amis à la fin. A cela s’ajoute leurs innombrables remarques piquantes, corrosives et ultra-sarcastiques ! C’est un pur délice de les voir converser : ils se mitraillent l’un et l’autre avec les pires compliments et cherchent à se dénigrer (Obi-Wan n’aime pas les politiciens, Bail reste très sceptique quant à la vie des Jedi) en essayant de se justifier au maximum. Ce sont des dialogues comiques, sincères et ironiques. On voit ainsi une part humoristique de leur personnalité, en plus de découvrir un Organa farceur et agressif et un Kenobi boudeur et facilement irritable. C’est juste splendide !
  
  4- Combat à la sauce « The Clone Wars ».
  
  A un seul moment nous sommes témoin de la puissance du Maître Jedi : avec sang-froid et précision, Kenobi utilise la Force et ses remarquables techniques de combat au sabre, ce qui a le don d’à la fois impressionner et terroriser Bail. Dans la station spatiale en Espace Sauvage, on vit l’intégralité du combat à travers les yeux du Sénateur, ce qui est assez sympathique quand il remarque que Kenobi "s’amuse" à massacrer l'ennemi. L’interaction entre Bail et Obi-Wan est encore une fois bien amenée. La détermination de Kenobi contraste franchement avec le manque d’assurance de Bail.
  
  C’est bien une des dernières fois dans le roman ou Obi-Wan va montrer une telle assurance. Car le dernier tiers contient les pages les plus sombres.
  
  5- Zigoola, une planète Sith.
  
  "Meurs Jedi."
  Rien que cette saleté de voix Sith me donne des frissons. Et dire qu’Obi-Wan, coincé sur cette maudite planète, l’entend en permanence… Le côté Obscur y est puissant et il aura des conséquences désastreuses sur la forme physique et mentale du Maître Jedi.
  
  "Le sang se transforme en boue" est une excellente métaphore pour exprimer l’attaque du Côté Obscur sur Obi-Wan. Les midi-chloriens du Jedi présentent un dysfonctionnement face à ce manque de Lumière. Et c’est bien le cas. Obi-Wan est soumis en permanence à des visions et des hallucinations de plus en plus violentes, jusqu’à être inconsciemment investit par l’obscurité.
  
  Et c’est franchement horrible.
  
  On le voir désarmé, désespéré et progressivement détruit. Je ne parle même pas de la douleur physique, ça en devient écœurant à certains passages. Et pourtant, à travers cette détresse, on ressent son pouvoir et son combat. Il est conscient de ce que le Côté Obscur lui fait vivre, mais il garde son regard tourné vers la lumière. Et quand il se met à déconner en lançant une blague ou deux alors que la situation est très loin d’être drôle pour lui, alors là... !
  
  Et Bail dans tout ça ? Il est à la fois un soutien et un spectateur. Il sera également affecté émotionnellement par les atrocités subies par Obi-Wan. Et puis il lui met une gifle, ça c’est énorme Il a aussi le mauvais rôle du mec "qui n’a pas envie de faire ça, mais qui le fera quand". Bail n’est pas rassuré du tout quand il doit – pour leur survie – employer des moyens peu conventionnels pour aider le Jedi à retrouver la raison, et ainsi les faire sortir de Zigoola…
  
  Conclusion :
  
  Les descriptions sont précises, complètes et instructives. On est dedans, j’ai adoré la façon dont le livre est écrit. Les pensées des personnages sont brutes et claires. Il n’y a pas de temps de pause, tout s’enchaîne très bien. Bail et Obi-Wan sont superbes (ça vaut presque un Anakin/Obi-Wan). Les souffrances physiques et mentales sont intenses. On se demande comment fait Obi-Wan pour trouver l’énergie nécessaire à sa survie. Je veux dire par là que "faire souffrir un personnage" n’a rien de plaisant. Mais cela procure indirectement un sentiment positif qu’est la compassion. Il souffre, ça le rend plus humain, donc plus proche de soi, ça donne envie de protéger, de soigner etc. La souffrance est un sentiment intolérable, mais grandement apprécié en littérature quand il s’agit de rapprocher les personnages au lecteur.
  
  Génial
• Lolow

  

  08/05/2016
   (60 %)  •  Langue : VF

  Je suis enfin entré dans la guerre des clones version roans et ce depuis l'épisode précédent ! Je l'avais avalé sans soucis, mais gardais en tête le fait que c'était une novelisation. Là, je m'attendais a quelque chose de...bah je savais pas en fait a quoi m'attendre.
  
  Et pour le coup, j'ai aprécié !
  
  Pas tout non, mais l'ambiance qui se dégage des evenements sur Zigoola (je confirme : Quel nom horrible !), est vraiement au top.
  
  C'est sombre, le coté obscur est enfin aussi présent que ce que j'ai pu lire dans la serie des Bane, et voir Obi-Wan aussi torturé rend la lecture agréable.
  
  Sa relation avec Bail Organa merite aussi le coup d'oeil même si, j'ai parfois eu l'impression UE le sénateur se comportait comme un enfant de CP, et que certaines prises de becs entre les deux protagonistes étaient un peu superflues
  
  Anakin est plutôt en retrait sur ce livre même si j'ai aimé le parallele avec l'épisode où il recherche R2.
  
  Avoir un aperçu de ce qu'a pu renssentir Bail Organa vis a vis de Padmé est également intéréssant, justifiant le fait qu'il s'occupe de Leia quelques années plus tard.
  
  Ce personne est intéréssant, et le livre nous permet de comprendre comment son lien et sa relation avec les jedis ont pu naitres.
  
  Bon livre, pas le plus transcendant de tous, mais intéréssant a lire !
• Korosan

  25/06/2021
   (90 %)  •  Langue : VO

  Très bon roman qui développe bien Obi-Wan. Le début, qui se passe juste après l'épisode II est excellent: je c'était très judicieux de nous montrer nos héros juste après Géonosis. La fin du roman est par contre beaucoup trop longue, à tel point que ça en devient agaçant.
• Lukeforces

  14/01/2023
   (90 %)  •  Langue : VF

  Excellent livre !
  
  Le livre permet de nous plonger dans les événements se déroulant immédiatement après l'Attaque des Clones (période particulièrement intéressante) et de savoir ce que pensent des personnages comme Obi-Wan et Yoda des sentiments existant entre Anakin et Padmé et, surtout, comment ils y réagissent.
  
  L'autrice nous permet, de façon très bien amenée, d'accéder aux sentiments et pensées des personnages ce qui nous permet de rentrer dans leur intimité (très intéressant pour Palpatine, par exemple). De plus, le récit est intéressant et passionnant.
  
  Certes, un livre avec peut être moins d'action que d'autres mais son intérêt réside ailleurs (dans l'introspection).
  
  Certes aussi, il y a des choses comme "Encore un peu de chee-chees, mon chéri ?", mais ce n'est parce que le livre raconte un moment "niais" qu'il devient niais lui-même. L'autrice s'est contentée de nous les montrer, pour mieux mettre en avant la contradiction que vivent Anakin et Padmé.
  
  Pourquoi pas 100%, alors ? J'ai trouvé le dernier quart du livre un peu long. S'agissant d'ObiWan et de Bail Organa, ce n'est pas comme si nous ne savions pas qu'ils doivent nécessairement survivre à l'épreuve qu'ils traversent et donc, ce n'était peut être pas la peine de faire aussi long sur Zigoola (même si l'épreuve est extrêmement intéressante).
  
  Voilà, un livre à lire absolument pour mieux comprendre les personnages de SW.