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C’était presque un cas d’école, du genre de ceux que les professeurs de l’Académie enseignaient à leurs étudiants sans croire un instant que de telles hypothèses viendraient un jour à se concrétiser. L’escadre de Pellaeon avait pris d’assaut le chantier d’Ho-D’Oacr’ par surprise – un miracle en soi. Mieux encore, les sept vaisseaux lourds bothans de couverture, identifiés comme étant des modèles de croiseurs Katana – ainsi ces salauds avaient-ils pu dénicher certains vestiges de cette Flotte… intéressant… –, étaient non pas regroupés en formation de combat, mais purement et simplement alignés. Et les cinq destroyers impériaux qui leur étaient tombés dessus en rang, façon barrage perpendiculaire. En langage stratégiste, on appelait ça « barrer le T » à l’ennemi. Le chef militaire qui parvenait à obtenir cette combinaison était pour ainsi dire assuré de remporter la victoire, car étant en mesure de tronçonner l’escadre adverse et d’éliminer chaque morceau séparément…

S’agissait donc de faucher chaque vaisseau de la ligne l’un après l’autre. Et après, tout serait réglé.

En quelques minutes, un croiseur ennemi avait été mis hors de combat et dérivait, pratiquement mort, rapidement évacué par son équipage…

- Que les turbolasers se concentrent sur le vaisseau-amiral, ordonna Pellaeon. Vecteur JH-4, puissance 7.
- Commandant, l’avertit l’officier de chasse. Nous manquons de TIE pour assurer notre couverture, et les chasseurs ennemis en profitent pour…

… Une Aile Y fila tout à coup au dessus de la passerelle de commandement, suivie d’un tourbillon de flammes. Tétanisé, l’officier de chasse s’était brutalement tu. Pellaeon, lui, n’avait pas moufté – d’ailleurs, ladite Aile Y fut pulvérisée par un tir de batterie bien placé.

- … pour menacer la superstructure de nos unités ? acheva le capitaine, sarcastique. Tranquillisez-vous, lieutenant. Nos boucliers ont largement de quoi tenir le coup pendant que nos turbolasers anéantissent leurs vaisseaux un par un.

Lesdits turbolasers se déchaînèrent une nouvelle fois… De puissantes décharges orangées percèrent l’espace, se dirigeant avec une précision diabolique sur le croiseur amiral, dont le bouclier était déjà fortement entamé. Plusieurs tâches jaunes, rouges, argentées, illuminèrent la coque du vaisseau.

- Touché, marmonna Pellaeon.

Le tir avait pourtant été effectué de loin. Mais la sophistication des systèmes de visée impériaux dépassait allègrement celle de ces salopards de Rebelles, contraints de bosser sur des engins généralement périmés – à l’exception peut-être des croiseurs calamari (absents) et des Ailes A (absentes elles aussi).

- Nos senseurs signalent que l’unité amirale ennemie a perdu ses boucliers et se trouve être assez gravement endommagée, réduite à la moitié de son potentiel combatif et énergétique ! révéla l’officier en charge des capteurs.
- Un tir de missiles devrait achever cette carcasse, estima Pellaeon, sinistre. Soutes n° 9 et n° 10, parées à faire feu à mon ordre dans une minute.

Les autres croiseurs bothans essayaient de couvrir le vaisseau amiral, brisaient leur ligne de formation. Mais ils devaient faire face au feu nourri des quatre autres destroyers impériaux, le Bellicose et le Relentless d’un côté, le Péremptoire et le Judicator de l’autre, ce qui n’était pas une mince affaire.

Autour de ces terrifiantes machines d’acier, ces meurtriers de masse mécanisés, chasseurs bothans et TIE se narguaient, se traquaient, s’esquivaient, se détruisaient… Les pertes paraissaient s’équilibrer des deux côtés, après une succession de coups au but de la part des pilotes impériaux ayant profité de l’effet de surprise.

Pellaeon consulta son chrono, attendant de pouvoir donner l’ordre aux unités de missiles. Dix… neuf… huit… sept… six… cinq…

… quatre…

… trois…

… deux…

… un…

- Soutes 9 et 10 : feu à volonté ! dit Pellaeon, trace d’excitation dans la voix.

Quatre missiles bondirent du Chimaera, lequel n’avait pas cessé d’abreuver l’ennemi de tirs de batteries. Les missiles franchirent les distances à une vitesse stupéfiante, se rapprochant inexorablement du croiseur adverse déjà privé de protection… Au bout de quelques secondes, Pellaeon sut que les Bothans n’auraient pas la possibilité de les intercepter.

Debout face à la baie vitrée qui lui laissait apparaître toute l’ampleur de la bataille, le capitaine du Chimaera croisa les mains derrière le dos, patientant calmement devant l’inévitable.





Le pilote dénommé « Piggy » aurait échangé son groin contre un armement laser. Leur petit vaisseau de transport n’en comprenait pas, et il devait donc manœuvrer de manière à éviter ces fumiers de TIE, le pire étant sans doute constitué par la présence à bord du si controversé Conseiller Borsk Fey’lya…

Le Thei’pel s’était mis en position d’attaque mais l’arrivée inopinée de la Flotte impériale avait brisé les calculs de ses commandants. D’autant que le croiseur amiral avait été le premier à subir les tirs de barrage de l’adversaire et en avait, de ce fait, pris plein la gueule.

- Bon sang, essayez de faire attention lorsque vous accomplissez vos loopings ! pesta Fey’lya, très mal à l’aise depuis quelques temps.
- J’essaie, Conseiller ! s’excusa piteusement Piggy. Mais…

… un TIE les avait pris en chasse et Piggy essayait désespérément de le distancer – ce qui était proprement illusoire, mais avait-il vraiment le choix, hein ?

Piggy piqua vers un autre croiseur bothan situé non loin du Thei’pel désemparé, afin d’attirer l’Impérial dans le feu de sa DCA. Il avait assisté à un cas de ce genre, très récemment, lorsqu’il avait du cohabiter avec ces cinglés de l’Escadron Sobre face au destroyer Cunaxa. Avec un peu de chance…

Leur vaisseau longea à une vitesse ouf la coque du Katana, toujours traqué par le TIE qui leur dardait de ces rayons verts ‘achement chiants…

… mais qu’est-ce qu’elle fout, leur DCA ?

Les batteries anti-aériennes du croiseur ouvrirent enfin le feu, noyant le TIE dans un nuage de rayons et d’explosions. Une torpille eut raison de ce salopard, le réduisant en pièces détachées bonnes pour un trou noir. Recevant la confirmation de destruction, Piggy poussa un bref soupir de soulagement.

- Nous devons absolument rejoindre un des croiseurs de cette base ! insista Fey’lya.
- Vous m’excuserez, Conseiller, objecta Piggy, mais c’est un peu compliqué, en ce moment.

Le silence lui répondit. Fey’lya devait bouder, à présent. Tant mieux. Ca laissait le pilote libre de ses mouvements…

… lorsque tout à coup, un flash manqua de l’aveugler…





A bord du Ca’rix, le capitaine Kre’fey ne manqua rien de la scène d’horreur qui venait de se dérouler sous ses yeux ébahis. Quatre missiles avaient percuté de plein fouet le croiseur amiral Thei’pel, précédemment privé de ses protections les plus élémentaires, et une succession de formidables explosions lui perfora la coque sur toute sa longueur. Une nuée de débris, tôles tordues, poutrelles fondues, plaques perforées, moniteurs dévastés, s’en échappa, et sans doute aussi…

… des cadavres…

… frigorifiés dès la première seconde. D’autres éclairs furent visibles à l’intérieur des cavités ainsi créées par cette attaque dévastatrice. D’autres explosions. D’autres morts, par centaines, par milliers…

Mais le plus tragique était encore à venir. Une espèce de fissure déchira le Thei’pel en son centre, courant tout le long de son diamètre, projetant de violentes lames de feu. En quelques secondes, l’avant du croiseur sembla se détacher… non… se détacha de l’arrière…

... et encore des explosions… partout…

Une énorme sphère de feu acheva la scission du croiseur. La proue fut comme projetée en avant sous la puissance de l’impact, tandis que la poupe et le centre, parsemés de déflagrations, se désintégraient en quelques secondes…

Kre’fey exécuta un rapide calcul dans sa tête. Environ trois mille Bothans servaient au sein de l’équipage… Oh non…

L’équipe de la passerelle resta un moment sans voix, immobile, figée, accablée.

- Commandant, quelles sont vos instructions ? demanda tout à coup son second.

Kre’fey ne perdait pas de vue le cosmos défiguré par l’affrontement entre les deux escadres.

- Rapport des dégâts ?
- Boucliers valides à 80 %, Commandant. Quelques avaries mineures à signaler. Mais nos batteries sont intactes.
- Parfait, murmura Kre’fey, lugubre.

Il était jeune et en était conscient. Mais à ce jour, il n’avait jamais ressenti un tel sentiment, un tel… dégoût… non, ce n’était pas le mot approprié…

… de la haine…

Oui, c’était bien cela. Il ressentait de la haine. Il n’était plus habité que par cette seule volonté : détruire ces ordures. Toutes. Sans exception. Pas de quartier. Extermination totale.

- Nous allons amorcer une manœuvre d’infiltration, précisa-t-il calmement, froidement.
- Oui, Commandant ? bredouilla le second.
- Que tous les vaisseaux se dirigent à pleine vitesse sur le dispositif ennemi selon les vecteurs que je vais leur indiquer ! ordonna le capitaine.

Les Katana étaient certes un peu moins bien armés que les destroyers impériaux, et un peu moins bien protégés. Mais ils étaient plus rapides qu’eux. Et ça, ce pouvait constituer un avantage dès lors qu’il était nécessaire de rompre la barre du T… Le commandant de l’escadre impériale risquait d’être surpris. Mais il ne serait pas surpris très longtemps. Car à la fin de toute cette boucherie, lui et ses autres copains seraient morts.

Vaporisés dans l’espace.









* * *









Si C’Baoth avait voulu mettre les Noghris hors d’état de nuire – ce dont Mara Jade doutait, car elle suspectait que ce taré nourrît l’envie de s’amuser un peu –, force était d’admettre qu’il avait échoué. Les guerriers gris, en dépit des décharges électriques qui leur avaient traversé la chair, se relevèrent tous comme un seul homme, arme au poing. Cette fois, ils avaient sorti les katar, ces lames triangulaires rétractables scotchées au poignet et à l’efficacité assassine incontestée.

- Maître C’Baoth ! le supplia Pestage, en proie à une terreur folle. Enfin, vous ne pouvez pas agir de cette façon envers les représentants de l’Empereur ! Vous devez rallier notre cause pour ramener l’ordre et la paix dans cet Univers !

C’Baoth, bras croisés, le toisa, méprisant.

- Comment osez-vous, espèce de nabot, gringalet, vous, me donner des ordres ? répliqua-t-il au Chancelier impérial.

Il éleva de nouveau la main droite, laquelle était comme bleuie par les micro-éclairs qui y naissaient et mouraient pour mieux ressusciter ensuite…

… projeta une décharge à destination de Pestage…

- Pour votre insolence ! hurla-t-il à l’adresse de sa prochaine victime.

Pestage sentit sa dernière heure venue. Les éclairs évitèrent d’un cheveu les Noghris, allaient lui dévaster la face, il finit par voir le monde en bleu et blanc…

... mais le sabrolaser de Mara Jade s’interposa entre lui et le Jedi fou, absorbant la décharge en une assourdissante déflagration. Mara sentit qu’elle ne tiendrait pas longtemps si C’Baoth continuait à faire usage de cette technique usée jadis par l’Empereur… la pression devenait intolérable…

Mais C’Baoth baissa la main. Les éclairs moururent sur le faisceau laser du sabre de Mara.

- C’est toi que je veux ! déclara C’Baoth, accent de résolution froide dans le ton. Et non pas ce minus qui prétend me donner des leçons sur le pouvoir, encore moins ces fourrures grises qui vous accompagnent…

Il fit un pas en direction de Mara Jade, pointant son doigt vers elle.

- La Force est avec toi ! Je devine que c’est Sidious qui a amorcé ta formation. Laisse moi la compléter, laisse-toi porter par mon enseignement, et tu deviendras l’une des plus grandes Jedi de notre temps. Tu as besoin de moi, comme j’ai besoin de toi. Abandonne cette vermine qui prétend devoir contrôler ta vie et viens m’aider à recréer un nouvel ordre Jedi !

C’était sec, net et concis. Mara Jade, en d’autres circonstances, eût applaudi. Mais là…

Il y avait juste ce mot : Sidious. C’était quoi, ou qui, Sidious ? Le véritable nom de Palpatine ? Un délire mythomane de C’Baoth ?

- Que dis-tu de ma proposition ? s’enquit sévèrement ce dernier.

Mara n’avait pas désactivé son sabrolaser. Le bourdonnement du faisceau… oui, c’était cela, ce bourdonnement la rassurait. Elle tenait toujours le manche de son arme, aussi fermement qu’aux pires moments de leur arrivée sur cette planète merdique.

- Ce que j’en dis ? demanda-t-elle.

Ses yeux verts se rivèrent dans ceux du vieux Jedi. Détermination contre froideur. Jeunesse contre sclérose.

- Ce que j’en dis ? répéta Mara, ton nettement plus agressif. Mais c’est très simple. Je n’ai pas besoin d’un vieillard de style Père Fourras et aussi sain d’esprit qu’une crevette pour réussir ma vie. Je mènerai celle-ci comme je l’entends.

Un sourire sadique plissa le visage émacié de C’Baoth.

- Tu as la rage, en toi, observa-t-il. La rage de vaincre. La rage de celle qui veut réussir, de celle qui veut changer les choses. Je peux t’y aider. Il suffit simplement que tu acceptes de saisir la main que je te tends…

Obstiné, le gars…

- Vous n’avez pas encore compris ? répondit-elle, agacée. Il n’est pas question que je devienne votre élève, ou votre… jouet.
- Maître C’Baoth, réfléchissez à ce que moi, je vous propose ! reprit Pestage. Je vous offre l’Empire ! Je vous offre la galaxie ! Je vous offre des millions de planètes, des milliards d’êtres qui se plieront tous à votre volonté ! Je vous offre fortune et gloire ! Je vous offre un pouvoir que nul être, excepté l’Empereur, n’a jamais possédé !
- Vous et vos pareils ne connaissez rien au vrai pouvoir, contre-attaqua C’Baoth. Vous me parlez de l’Empire… Il ne s’agit que d’un mot censé définir une réalité chaotique, un Etat qui ne repose sur rien d’autre que la stupidité des masses. Vous me parlez de galaxie, de planètes… Pourriez-vous toutes me les énumérer ? Recenser celles, innombrables, où vous n’avez jamais mis les pieds ? Par pitié, un peu de sérieux.

Les yeux de C’Baoth dévièrent de ceux de Mara Jade à ceux de Pestage.

- Je vous connais, vous et vos congénères : de stupides bureaucrates aveuglés par l’illusion grisante qu’ils influent sur l’Histoire alors qu’ils ne font que la subir. Vous croyez détenir du pouvoir par la force de vos richesses, de vos décrets, de vos soldats. Vous n’êtes en réalité que de pitoyables insectes qui se dévorent entre eux autour du souverain, vous vivez dans la peur permanente d’être victime d’un revers de fortune politique, d’une conjuration de palais, ou d’une révolution. Votre pouvoir ne vient pas de vous-mêmes, mais de la terreur que vous exercez sur des populations prêtes à s’accommoder de votre présence. Ce ne sont pas vos sujets qui dépendent de vous, mais vous qui ne pouvez vivre sans vos sujets.

Un ricanement. Un ricanement spontané. Maladroit. Peureux. C’était Pestage.

- Et quelle autre voie nous proposez-vous ? se moqua-t-il.
- Vous voyez, ces gens qui vous ont attaqués… fit C’Baoth en désignant vaguement la foule attroupée à quelques dizaines de mètres d’eux. Ces gens sont mes gens. Ils sont tout entier soumis à ma volonté. On dit que le pouvoir n’est autre que la faculté, pour un individu, de faire agir un autre individu d’une manière qu’il n’aurait pas nécessairement désirée. Moi, je vais au-delà : loin d’agir sur leur volonté, je la crée, je m’immisce dans leur vie au point de la modeler pour en faire de parfaits et loyaux sujets, de la naissance à la mort.

Mara Jade n’en fut que plus indisposée. Ainsi, c’était donc ça. Le contrôle des esprits… C’Baoth était non seulement fou, mais était en plus parvenu à faire d’un être vivant un véritable zombi prêt à exécuter le moindre de ses caprices…

Oui, il était décidément très fort. Mara se demanda s’il ne valait pas mieux poursuivre avec lui sa formation. Elle serait à même de découvrir toutes les arcanes de la Philosophie Jedi. De connaître à son tour le pouvoir. Et donc de se venger contre tous ceux et toutes celles qui avaient causé sa perte… Elle pourrait…

Mara secoua violemment la tête. Mais qu’est-ce qui m’arrive… Non… Non, ce n’est pas possible… Comment pouvait-elle se laisser aller à de telles pensées ? Comment pouvait-elle aussi radicalement se contredire ? Comment…

Son sang se glaça lorsque la révélation se fit jour dans son esprit.

C’Baoth. A n’en pas douter, ça venait de lui. Il tentait de s’infiltrer dans son esprit, pour s’en emparer, la transformer en… NON !

- Chancelier, dit-elle, le front en sueur. Je crois que l’on ne pourra le faire entendre raison. Et je crois qu’il faut s’en débarrasser…

Pestage ne répondit rien.

- On va s’en charger, maugréa Chakakh en affûtant son katar.
- Vous ne parviendrez pas à le battre, les avertit Mara Jade sans quitter C’Baoth des yeux.
- Notre travail n’est pas de le battre, mais de mourir, lui répondit Dhagr.

Les Noghris bondirent sur C’Baoth, façon léopard. Dhagr plongea son katar dans l’abdomen du Jedi, ne rencontra que le vide… C’Baoth avait brusquement reculé, à la dernière minute, opposant la paume de sa main droite rayonnante au faciès du soldat noghri, ce qui eut pour effet de l’envoyer valser à plusieurs mètres…

Mais Chakakh avait rappliqué, sa lame fendant l’air pour découper la gorge du Maître… Ce dernier se contenta de tourner sa main droite vers lui, toujours aussi rayonnante… Chakakh se retrouva soudainement paralysé, son katar à deux centimètres de la carotide de C’Baoth… Nouveau clin d’œil ironique du Jedi… et Chakakh se retrouva projeté à son tour, à quelques mètres… Le Noghri rebondit trois fois sur la terre de la grand place avant de s’affaler, inanimé ( ?).

Les autres Noghris furent tout aussi malchanceux. L’un d’eux s’était fichu derrière C’Baoth, dans l’intention de le frapper entre les omoplates. A une vitesse proprement sidérante, le Jedi s’était retourné, lui destinant une terrible force électrique qui le consuma sur place… Deux autres en profitèrent pour le frapper, l’un à la gorge, l’autre à la poitrine, mais C’Baoth se volatilisa sous leurs coups… Surpris, les guerriers ne s’aperçurent nullement qu’il s’était simplement baissé et qu’il avait déjà élevé les deux mains pour leur balancer une décharge de plusieurs milliers de volts. Les deux cadavres fumaient encore plusieurs secondes après leur chute acrobatique sur le sol terreux de la cité.

Les survivants, au nombre de cinq, entouraient C’Baoth, à la fois prudents et intimidés par l’habileté physique du personnage. Mara Jade, elle, en avait le souffle coupé. Et le vieillard ne semblait pas le moins du monde épuisé par l’effort…

- A quelle race appartiennent ces bestioles ? demanda le Jedi à Mara Jade. Je dois avouer que ces combattants ne se défendent pas mal, même s’ils ne font absolument pas le poids contre moi.
- Ce sont des Noghris, répondit tout de go Sate Pestage. Ils font partie des commandos de l’Empire, chargés des missions spéciales.

C’Baoth parut jauger lesdits Noghris, sa bouche formant une moue de fin gourmet.

- Arriverai-je à me débarrasser d’eux sans utiliser mon sabrolaser ? sourit-il.

Tout à coup, une espèce d’aura à la clarté aveuglante se matérialisa autour de C’Baoth. Les yeux de ce dernier devinrent vitreux. Il tendit les bras en croix, et…

… un terrifiant vacarme explosa aux tympans de Mara et Pestage…

Les cinq Noghris furent comme happés par des espèces de serres électromagnétiques dont la luminescence était aussi puissante que celle dégagée par C’Baoth, et…

… un grésillement…

… furent balayés par une force incoercible, qui les carbonisa littéralement avant de les envoyer bouler à une vingtaine de mètres de l’endroit où ils se tenaient quelques secondes auparavant.

L’aura disparut de C’Baoth. Les corps des cinq Noghris gisant à terre étaient comme noircis, ravagés par le feu sacré.

Sate Pestage hallucinait. Les yeux exorbités, la bouche démesurément ouverte, il refusait de croire à ce qui venait de se dérouler.

Il… C’Baoth avait… massacré… tous les Noghris ?

Mara Jade, elle, s’était statufiée. Même l’Empereur n’avait pas fait montre d’une telle démonstration de puissance, en son temps.

… même l’Empereur…

Ce qui la terrifia encore plus, quoique elle n’en laissât rien paraître, ce fut le sourire qui illumina le visage sévère du Maître Jedi. Un sourire qui n’avait rien d’heureux, rien de fier, rien de bien cruel. En fait, ce sourire à la fois innocent et monstrueux était celui d’un…

… dément…

Le pire dément qu’elle eût croisé sur la route déjà bien longue qui l’avait menée jusqu’ici.

- Noghris… dit C’Baoth comme un curieux venant d’apprendre un mot nouveau. Je retiendrai ce nom là…

Son regard revint vers Pestage. Puis Mara Jade.

- Et maintenant, j’ai envie de m’amuser un peu, après ce hors d’œuvre. Dis-moi, jeune fille…
- Mon nom est Mara Jade, déclara Mara Jade, brusquement furieuse.

Rire de C’Baoth…

- Très bien, Mara Jade ! Où en étais-je… Ah, oui…

C’Baoth s’empara du manche de son épée, le brandit vers Mara… un faisceau verdâtre en jaillit…

- … que dirais-tu d’un bon vieux duel au sabrolaser ?
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