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Chapitre 33. Rapprochements
 
L’après-midi mourait. La circulation perdurait. L’appart’, perché sur les hauteurs, était séduisant.

- Chouette vue, admit Lando en regardant Corus’ par la fenêtre.
- N’est-ce pas ? sourit Nora derrière lui. En tant que major de l’Ubiqtorate, j’ai droit à quelques planques.

Elle s’approcha de lui. Il sentit sa main joindre la sienne, la serrer fort – très fort. Petit geste, mais grand flip.

- Tope-là te prépare ton attirail pour ta prochaine intervention, dit-elle.
- Je pourrais enfin savoir de quoi il s’agit ?

Nora le lâcha. Fit quelques pas, l’invitant à la suivre. Elle sortit une espèce de télécommande de sa poche, l’enclencha. Un hologramme lumineux se dessina dans la pièce.

- Tu reconnais l’endroit ? demanda-t-elle.
- Ca ressemble à un complexe énergétique, opina Lando.

Nora applaudit.

- C’en est un, effectivement. Un vaste réseau de galeries souterraines, au sein de la Capitale impériale.
- Et après ? Je dois m’y rendre ?
- En effet. Tu seras déguisé en membre de l’équipe d’entretien. C’est pourquoi nous t’avons transformé en « homme blanc », homme blanc.
- Je vois.

La race humaine était certes, aux yeux de l’Empire, la race supérieure. Mais en réalité, seule la race blanche avait droit à ce titre. Les noirs, les autres, restaient des inférieurs, soumis à un meilleur traitement que les non-humains, mais à peine…

- Donc, je traverse la zone de sécurité, je me rends…
- … dans le couloir T-34, puis KV-1 et enfin JS-II. Là, tu trouveras un sas qui te mènera au tunnel n° 551, lequel te conduira là où se trouve le repaire de Wetzel. Enfin presque.
- Là où il a planqué le Document de Caamas ?
- On peut dire ça.

Elle eut tôt fait de doucher son début d’enthousiasme…

- A ceci près que ce tunnel est pour l’heure impraticable.

Etonnement de Lando.

- Et pourquoi ?

Nora haussa les épaules.

- Il s’agit d’un tunnel de transfert d’énergie de la source centrale à un arrondissement urbain.

Le sang de Lando se congela.

- Ce qui signifie…
- … que l’équivalent d’une décharge de mille batteries laser parcourt ledit tunnel. Si tu oses t’y risquer, tu seras désintégré en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Très joyeux !

- OK, concéda Lando. Et je suis sûr que tu as un plan.

Nouveau sourire désarmant de Nora. Face à ça, il ne pouvait résister – impossible.

- Tous les mois, pendant trois quarts d’heure standard, l’alimentation est coupée, révéla-t-elle. Il est en effet nécessaire de recharger le système central, donc d’interrompre les transferts énergétiques. Pendant deux heures, des générateurs autonomes installés dans l’arrondissement urbain pallient cette absence momentanée du système central.
- Et comme par hasard, cette interruption s’effectuera ce soir.
- Bien deviné.
- J’ai donc une heure et demie pour faire l’aller-retour, déglutit Lando. Tu parles !
- C’est plus qu’il n’en faut et… ce n’est pas fini, l’interrompit-elle. Ce tunnel débouche latéralement sur un certain nombre de galeries dont l’une te mènera à l’endroit convenu. Il te faudra au préalable traverser un fleuve d’ordures qui te coupe la voie, mais Tope-là te donnera tout ce qu’il faut.
- Un fleuve d’ordures ?
- Tu navigueras dans les égouts, Lando…
- Très joyeux.
- Ne sois pas si exigeant, le tança-t-elle ironiquement. Un filin fera parfaitement l’affaire. Une fois de l’autre côté, tu longes l’autre couloir et tu devras traverser une nouvelle zone sécurisée au laser avant d’accéder à la salle où Wetzel a planqué le Document de Caamas.
- Et ensuite ? Je défonce le coffre ?
- Ce n’est pas un coffre, corrigea-t-elle. La datacarte est protégée par une cage de laser qu’il convient de désactiver par usage d’un portable spécialement réservé à cet effet. Il n’en existe qu’un, celui de Wetzel.

Elle sortit un ustensile de sa combinaison.

- Tu es la reine de la contrefaçon, rit Lando.
- Remerciez-moi, plutôt, intervint Tope-là en sortant de la cuisine.
- J’aurais du m’en douter…
- Utile en toutes occasions, plaisanta Nora.
- Je n’aime pas ce ton ! se fâcha Tope-là.

Les humains s’esclaffèrent.

- Et la zone sécurisée ? En quoi consiste-t-elle ?
- Je l’ignore, mais je suppose que tu auras droit aux classiques du genre : laser de détection, champs de mines… C’est une vieille planque des Services de Renseignements Impériaux, j’ai eu accès aux plans.
- Reste le Document. Je désactive la cage, mais j’imagine qu’un code est nécessaire ?
- En effet, admit Nora. C’est un nom. Un nom connu.
- Qui est ?
- Alderaan.

Alderaan. La planète disparue. La-planète-réduite-en-miettes-par-l’Etoile-noire.

- Il ne manque pas d’humour, grommela Lando.
- Ce n’est pas le problème. Le problème est que tu disposes d’une heure pour récupérer le Document et t’enfuir par le même parcours. Il n’y a pas d’autre solution. C’est faisable, mais je ne te cache pas qu’il te faudra faire vite.
- Et comment.

En fait, c’était à peine plus difficile que ses autres coups – attaque du château de Xizor inclus. Finalement, ce n’était pas si impraticable…

- Et toi, pendant ce temps-là ?
- J’attire l’attention de Wetzel, répondit-elle tout à trac. Histoire d’éviter toute interférence.
- Tu dînes avec lui, c’est ça ?
- Ne fais pas ton jaloux ! dit-elle avec des yeux rieurs. Tu sais qu’il s’agit de travail, non ?
- Justement, fit Lando, méfiant comme jamais. Comment as-tu fait pour être aussi bien renseignée ? Tu as lu dans les pensées de Wetzel ?

Nora eut une moue embarrassée – très rare, chez elle.

- J’ai trouvé l’endroit où il a caché le Document et j’ai fait le rapprochement avec le complexe énergétique, puis…
- Tu ne réponds pas à ma question.

Silence. Puis sourire-désarmant-de-Nora, encore…

- Il parle en dormant, avoua-t-elle.

Bang. Même Tope-là n’osait causer.

- Ouais, se contenta de déclarer Lando, la mine renfrognée.

Vraiment géniale, l’ambiance de Coruscant…








* * *









L’œil du Chancelier Sate Pestage le contemplait, calme, apaisant. Tierce se tourna vers les rares touristes se pressant autour de cette statue, laquelle faisait partie des derniers monuments intacts de la Capitale impériale. Il aperçut enfin son contact, un brun de petite taille, plutôt gras d’allure dans son uniforme impérial. Ledit contact s’approchait de lui à pas rapides.

Si Isard était dans le coup, mieux valait agir de manière discrète. Cela dit, pénétrer dans le Palais impérial sans se faire remarquer était un jeu d’enfant pour un Garde impérial. Moins simple allait être l’incruste au Département des Archives centrales. Mais Tierce comptait encore sur quelques atouts. Himself, entre autres. Et le petit homme qui se dirigeait vers lui.

- Salutations, Tierce, dit le type en s’efforçant de sourire. Ca fait un bail.
- Toujours heureux que les amis se souviennent de soi, répliqua Tierce sans sourire. J’oubliais : salutations, Rogat.
- Arrête, je vais finir par croire que t’es tombé amoureux de moi. Bon, t’as de la chance, j’ai pu négocier ma pause. Qu’est-ce qui me vaut l’honneur de te revoir, après toutes ces années ?
- Si on y allait, d’abord ? fit Tierce en désignant l’imposante entrée qui surplombait la terrasse.

Rogat eut un vague geste vers l’immense porte surmontée d’un fronton hollographique pompeux vantant les mérites des Archives centrales.

- OK, dit-il en soupirant. Suis-moi, je vais te faire passer par une entrée de service.

Rogat le fit pénétrer à l’intérieur du bâtiment, le menant dans un dédale de couloirs argentés que visiblement il connaissait à la perfection. Des droïds et des uniformes impériaux y déambulaient, transportant des caisses de datacartes et d’holocrons… Quelques Soldats de Choc, ça et là.

Une porte. Ouverture. Un bureau. Etroit. Sans fenêtre. Trois moniteurs, un lecteur holocom, des piles de datacartes rangées un peu partout.

- Bienvenue dans mon antre, sourit Rogat. Archiviste, c’est vraiment le boulot de rêve.
- Un cauchemar, tu veux dire, objecta sinistrement Tierce.

L’autre éclata de rire, l’invitant à s’asseoir. Tierce refusa. Rogat s’assit, étalant ses pieds sur le bureau.

- Qu’est-ce que je peux faire pour toi, mon ami ?
- J’ai besoin d’informations. D’urgence. Je te préviens d’emblée : c’est risqué. Très risqué.

Rogat tiqua.

- C’est à dire ? Je croyais que les Gardes impériaux étaient plutôt inamovibles ?
- Disons que je suis en froid avec Isard.
- Je vois. Tu demandes quoi ?
- Je voudrais obtenir tous les renseignements relatifs à un colonel de l’Ubiqtorate. Yohanz Wetzel.
- C’est tout ?
- Il me faudrait aussi quelques infos sur la destruction de Caamas.
- Putain !

Le cri de Rogat avait été spontané. Il manqua de tomber à la renverse. Se redressa. Se leva. Péta un câble.

- Non mais t’es malade ? D’abord, un truc portant sur le milieu le plus fermé de l’Empire, ensuite des renseignements sur cette boucherie ?
- C’est cela.
- Merde… Tu es un Garde impérial, t’as un passe spécial pour ça, non ?
- Je ne tiens pas à me faire repérer.

Rogat fit quelques pas, tournant en rond, fulminant.

- Et tu dis qu’il te faut ça d’urgence ? Merde, mais dans quel guêpier tu t’es fourré ?
- Je t’expliquerai un autre jour. Disons que la survie de l’Empire est en jeu.
- La survie de l’Empire ? Laisse-moi rire. T’aurais pas entendu parler d’un endroit appelé Endor ?

Cette question tomba dans le vide. Après un moment, Rogat se calma.

- N’oublie pas que tu as une dette envers moi, dit tranquillement Tierce.
- J’aurais préféré que tu t’abstiennes de me sauver la vie, se lamenta l’archiviste. Les tourments qu’inflige Isard à ses victimes sont pires que la mort.
- Je sais. Alors ?

Rogat serra les dents. Les desserra.

- Bon, c’est d’accord. Ca risque d’être un peu dur, mais je peux négocier les autorisations. Ca prendra quelques heures avant que je n’aie accès aux informations souhaitées. Je te file les codes et les mots de passe, et tu te démerdes avec. Je te fournis la clé, à toi de faire ce que tu veux avec. Perso, je ne te connais plus.

Tierce afficha un sourire mesquin.

- Je savais que je pourrais compter sur toi.





Il fallut effectivement quelques heures pour que Rogat obtienne, de différentes manières, les autorisations, passes, codes et autres machins nécessaires. Certes, tout cela n’était pas très légal.

- Tout cela concerne les Archives des Services de Renseignements Impériaux. Je n’ai pas accès aux Archives privées de l’Empereur – c’est sans doute là que tu aurais pu trouver tout ce qui t’intéresse sur Caamas.

Il le conduisit au sein d’une cellule où se trouvaient quelques moniteurs de recherche.

- Je suppose que tu te démerdes en informatique, aussi je te laisse-là.
- Très bien.
- Non, ne me remercie pas. Dès que t’as fini, tu sors de là discrétos – voici le passe.
- Très sympa de ta part.
- Ben voyons. Après ça, je n’ai jamais entendu parler de toi.
- Bien sûr.

Rogat disparut, le laissant seul dans la pièce. L’endroit était à son image : déshumanisé au possible. Tierce n’avait pas de temps à perdre. Il se lança dans sa recherche.

Wetzel Yohanz. Qu’as-tu à nous révéler, salopard ?

Il tomba d’abord sur les infos classiques. Yohanz Wetzel, fils du général Mikaï Wetzel, ancien commandant des Forces Spéciales de la Troisième Escadre impériale. Etudiant à l’Académie de Carida. Dirigea une unité de combat à l’occasion d’une insurrection dans le système Squeeg en l’an XV de l’Ordre Nouveau. Recruté par l’Ubiqtorate l’année suivante. Major en l’an XIX. Décoré de l’Ordre de la Tête de Mort la même année pour services rendus contre la Rébellion naissante. Démantela plusieurs réseaux installés au sein du Centre impérial. Participa à la répression de la conjuration destinée à abattre Palpatine en l’an XX. Décoré, à cet effet, de l’Ordre du Grand Conseil Impérial par l’Empereur lui-même, le jour de l’entrée en service de l’Etoile noire et de la dissolution du Conseil permanent du Sénat. Fit partie peu après de l’équipe du général Kutchann au commandement du Contre-Espionnage. Promu au rang de colonel en l’an XXII ON. Dirigeait accessoirement le service de répression anti-corruption au sein du Contre-Espionnage.

Ca, c’était pour le Qui est qui. Tierce devait aller plus loin. Quelques détails l’intriguaient – l’absence de mention de la prime jeunesse de l’individu, par exemple. Tierce tapa un code d’accès. L’écran afficha une autre fenêtre. INFORMATIONS CONFIDENTIELLES NIVEAU 3.

Papa Wetzel. Papa dirigeait les unités spéciales d’une Escadre impériale. Papa était un ancien héros de la Guerre des Clones. Papa avait rallié Palpatine à l’avènement de l’Empire. Papa avait été Conseiller militaire de Kinman Doriana.

… conseiller militaire de Kinman Doriana…

Nouvelle fenêtre.

Papa avait été originellement désigné pour diriger le Vol Extérieur, l’envoi de Jedi dans les Régions inconnues de la Galaxie. Projet foireux à la base et désastreux au final – on n’avait jamais revu lesdits Jedi. Papa avait, au dernier moment, dû laisser sa place à un autre Commandant, réputé plus expérimenté. En échange, était devenu proche de Doriana.

Kinman Doriana. Proche Conseiller de Palpatine. Niveau équivalent à celui du Chancelier actuel, Sate Pestage.

Désirez-vous plus d’informations ? Tierce approuva.

Papa Wetzel avait mis au point et organisé diverses opérations secrètes contre les Séparatistes, y ayant même participé en diverses occasions. Il avait également dirigé les gardes du corps de Doriana. Et puis, en l’an II, avait été muté à la tête des Forces Spéciales de l’une des plus puissantes escadres de l’Empire – presque au même moment que la destruction de Caamas. Papa Wetzel était mort en l’an XX. La nouvelle fiche s’arrêtait là. Désirez-vous plus d’informations ? Nouvelle frappe.

INFORMATIONS CONFIDENTIELLES NIVEAU 4.

Mort en l’an XX, donc : papa Wetzel faisait partie des dirigeants présents sur l’Etoile noire lors de sa destruction à Yavin-4. Dommage… Du coup, le fiston devait vouer certaine haine aux Rebelles. En somme, sa trahison avait davantage à voir avec des querelles de pouvoir… Et encore, Yohanz avait prouvé à diverses reprises sa fidélité à Palpatine. C’était à n’y rien comprendre.

Tierce retourna à la fiche biographique du fils prodigue. Conjuration de l’an XX… Rien de ce côté là. Carida ? Rien non plus. Au Contre-Espionnage, alors ? Isard devait l’y avoir infiltré pour surveiller Kutchann…

INFORMATIONS CONFIDENTIELLES NIVEAU 4. Désirez-vous plus d’informations ?

Son succès contre la conjuration de l’an XX avait permis au fils Wetzel de diriger l’équipe de lutte anti-corruption, au Contre-Espionnage. Il avait fait tomber plusieurs officiers et administrateurs, dont quatre Moffs. Après la mort du Prince Xizor, le fils Wetzel avait obtenu la peau de plusieurs patrons du Soleil noir. Evidemment, tout cela n’était que prétexte à des coups de pute politiques, mais au moins, le type était efficace. Il avait pu compter sur les services d’une flic plus que compétente affectée à son service. Nora Reeze. Tierce connaissait bien cette Nora Reeze, au moins de réputation. La Traqueuse, qu’on l’appelait. Terreur des contrebandiers. Détachée par le général Kutchann auprès du Seigneur Vador sur l’Executor, avant le retour au bercail il y a quelques mois.

Désirez-vous plus d’informations ?

INFORMATIONS CONFIDENTIELLES NIVEAU 5.

Le fils Wetzel effectuait quelques enquêtes, apparemment, sur la corruption de divers dirigeants impériaux plus haut placés par le Soleil noir. Mais cette fois, Tierce ne pouvait accéder aux infos correspondantes. A moins d’user de son passe de Garde impérial, auquel cas il serait immédiatement repéré.

Non, il y avait encore pas mal de choses à bosser sur les renseignements déjà disponibles. Trop de détails inutiles, en fait, ce qui ne pouvait que décourager le chercheur. Tierce s’interrompit un bref instant, découvrant, analysant, enregistrant chaque information.

Puis il revint à Papa Wetzel, en désespoir de cause.

INFORMATIONS CONFIDENTIELLES NIVEAU 5. Désirez-vous plus d’informations ?

Une liste de fichiers divers. Les renseignements les plus croustillants avaient été envoyés aux Archives privées de l’Empereur. Restaient des dizaines de textes. Un message de félicitations de Palpatine. Une instruction aux Forces Spéciales. Et avant cela, un rapport concernant le développement de la contestation au sein des systèmes impériaux. Ledit rapport visait en référence le mémorandum n° 00104492-v. du Grand Moff Tarkin, un document classé « hautement confidentiel » mais que Tierce, de par sa position, connaissait malgré tout. La fameuse instruction visant à instaurer un régime de terreur basé sur l’existence d’une arme absolue alors en construction, la fameuse Etoile noire.

Le rythme cardiaque de Tierce connut une légère déviance.

Le rapport de Papa Wetzel traitait de diverses planètes. Des noms revenaient souvent. Ithor. Caamas. Corellia. Curieusement, pas Alderaan. Papa Wetzel expliquait que les opposants à l’Empereur pouvaient compter sur de nombreux appuis tant au sein de l’intelligentsia de ces planètes que des couches moins aisées. Pas la moindre mention d’Alderaan, mais une phrase parmi d’autres… « La proposition du Grand Moff Tarkin rencontrera des facilités d’exécution sur Caamas et je suis prêt à effectuer la mise au point de l’opération recommandée. »

Tierce cligna les yeux. Cette phrase, interprétée de diverses manières, ouvrait des horizons incommensurables. « … proposition… Tarkin… facilités d’exécution… Caamas… prêt… effectuer… opération recommandée… » Par les pustules de Dodonna !

Comment pareil document avait-il pu échapper à l’attention des gars chargés d’effacer les traces d’un tel projet ? Tant pis. Le document existait. Et le document, en dépit du flou artistique de sa rédaction, pouvait en révéler beaucoup. Surtout si l’on se souvenait que Papa Wetzel n’en était pas à sa première entreprise d’éradication planétaire de style Base Delta Zéro. La Guerre des Clones avait eu son lot de massacres… Papa Wetzel avait eu son lot de décorations…

Mais pourquoi n’avait-il pas mentionné Alderaan ?

La réponse, Tierce la trouva exactement trente-six minutes plus tard, sous forme d’une simple missive relative à l’étudiant Yohanz Wetzel et adressée par l’Académie de Carida à ses parents. La lettre révélait que l’étudiant en cause était certainement l’un des meilleurs de sa promotion et lui prédisait une grande carrière au sein des forces armées impériales. A moins… « A moins, bien évidemment, que le jeune Yohanz ne fît le choix de s’engager dans la Légion d’Alderaan, afin de s’impliquer davantage dans la défense de sa planète natale ».

Tierce resta un moment figé, le regard perdu dans le vide. Il se cala sur son siège, les traits creusés.

« … sa planète natale… »

S’il cherchait encore un peu… oh, rien, juste une intuition, comme ça, de la masturbation intellectuelle, hein… Tierce parviendrait à établir que Papa Wetzel ne se trouvait pas à bord de l’Etoile noire lorsqu’elle fut détruite à Yavin-4… Il avait été tué bien plus tôt et le lieu du décès ne faisait pas de doutes.

Ce qui, au fond, éclaircissait pas mal de choses. Et obligeait Tierce à exercer une surveillance approfondie des faits et gestes du colonel Wetzel…
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