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Chapitre 36. Convoitise
 
A droite, un mur surmonté par la conduite d’aération qu’il avait empruntée. A gauche, un autre tunnel pourvu d’une installation d’éclairage assez foireuse mais en état de marche. Derrière, un autre mur.

Et devant, la porte qui le mènerait au plus important secret de la galaxie – enfin bon, fallait bien se passer un peu de pommade, non ?

Lando s’approcha du mini-tabulateur logé près de la porte. Il se souvenait encore du mot de code. Alderaan. Oui, décidément, Wetzel savait faire preuve d’un humour assez pervers…

La porte glissa, ouvrant sur une espèce de hall de trente mètres de long sur dix de large, éclairé à la … torche. Lando n’en croyait pas ses yeux. A l’époque des blasters et des droïds, il y avait encore suffisamment de réac’ pour s’éclairer à la torche ?

Le regard de Lando s’arrêta sur une espèce de… oui, c’était cela… la fameuse cage de laser dont lui avait parlé Nora… cette cage recouvrant une espèce d’autel et qu’il allait…

Lando s’arrêta. Net. Sur place. En proie à une terreur indicible, glaçante.

Ses yeux ciblaient une espèce de boule de métal qui roulait de droite à gauche. Ladite boule cessa tout à coup de bouger… Ladite boule se transforma…

La première pensée de Calrissian fut de regretter d’avoir traité Wetzel de réac’ – non, vu le machin, il ne l’était pas. Sa seconde pensée fut de se jeter à terre pour éviter les tirs que lui adressa ce droïd-destroyer type Droideka surgi de nulle part.

Les parois survécurent aux tirs dévastateurs de la machine à tuer, mais se fissurèrent quelque peu, ce qui suffit à donner des sueurs froides à Lando, lequel bondit de nouveau pour échapper au déluge de feu qui s’abattait sur lui. Il courut hors de la salle, de retour vers les égouts, le droïd-tueur à ses trousses. Il se jeta à plat ventre, blaster au poing, dardant de laser le Droïdeka, roula sur le côté pile à temps pour éviter de se voir transformer en bûcher d’os et de chair… Bon sang, il n’arrête pas de tirer… Lando roula sur lui-même jusqu’au mur… Cette fois, l’autre allait faire un carton…

Un éclair lui traversa l’esprit…

… il roula à nouveau, mais vers la droite, cette fois… balançant une grenade qu’un laser tiré par le droïd fit exploser en plein vol… comme prévu… quelques secondes uniquement… Lando sortit de sa vareuse la réplique du portable de Wetzel confectionné par Tope-là… tapa à vitesse-lumière le mot « Alderaan »… Le droïd lâcha une dernière rafale de laser, qui effleura Lando, avant de cesser de bouger.

Désactivé.

Lando, le cœur explosé, se leva, considérant le droïd-tueur, un vieux modèle de la Guerre des Clones fabriqué par Colla IV, mais toujours assez efficace… S’il n’avait pas possédé ce portable, s’il n’avait pas connu le nom de code, Lando n’aurait pas eu trois secondes de survie de plus…

L’endroit était magnifiquement gardé, il n’y avait pas à dire, admit l’ex-contrebandier à contre-cœur. N’importe quel cambrioleur se serait fait anéantir, oui, c’était le mot, par un tel combattant. Et même, pourquoi pas, un Jedi…

Calrissian accola au droïd un détonateur thermique à retardement, avant de se rendre calmement dans la salle au trésor… Il était déjà à quelques mètres de ce qui ressemblait à un présentoir, sur lequel se tenait un boîtier de métal, lorsque l’explosion retentit… Et il se rappela qu’en même temps qu’il avait désactivé le droïd, il avait liquidé la cage laser.

Lando jeta quelques coups d’œil rapides alentours, afin d’éviter les mauvaises surprises du genre qui lui était tombé sur la tronche il y a quelques secondes. Il était devant le présentoir, cette fois, ayant sorti un scan’ de son sac-à-dos, histoire de vérifier que le boîtier renfermait bien ce qu’il était censé contenir, et non un gaz toxique ou encore un explosif…

Le scan’ ne révéla rien d’anormal. Parfait. Lando pressa un bouton situé au sommet du boîtier, lequel s’ouvrit en émettant un claquement sec.

Faiblement illuminée par les torches suspendues aux parois, une datacarte trônait dans le récipient. Lando put lire l’étiquette, sobrement intitulée : Protocole Caamas.

Il avala sa salive, en proie à une fébrilité superstitieuse. Tous ces efforts, toutes ces courses-poursuites, ces fusillades, ces sacrifices, tout cela pour, enfin, connaître le moment privilégié de cette contemplation historique. L’identité des commanditaires du génocide caamasi, celle de leurs complices, les modalités de l’opération, les coûts financiers, les moyens employés, les réunions préparatoires, les rapports, tout, tout était là, en son pouvoir, en sa possession, à lui, Lando. Il était sur le point de s’emparer d’un document pour lequel des tas de gens étaient prêts à mourir ou sacrifier autrui sans le moindre remords.

Calrissian ne réfléchit pas plus avant. Il referma délicatement le couvercle et emporta le boîtier avec lui.

Mission terminée. Ou presque…

… un craquement…

Lando n’avait pas fait quelque pas qu’il entendit…

… un craquement…

… une fissure…

Le feu consumant les torches trembla violemment… La salle trembla violemment… Les murs tremblèrent violemment… Mais qu’est-ce qui se passe, ici ? Lando se retourna, ayant la vague impression d’avoir commis une boulette… Et…

… c’était en fait plus qu’une boulette… Le corps paralysé, le visage allongé, les yeux exorbités, il vit avec horreur le mur d’en face se lézarder, s’effondrer dans un fracas terrible…

… balayé par une immense boule d’acier de plusieurs mètres de diamètre…

… qui lui rappelait vaguement quelque chose… Tant pis, fonce, fonce, fonce…

Lando détala à toute vitesse, vers la sortie, la boule étant sur lui, éclatant le sol, rebondissant sur les parois saccagées…

Il manqua de déraper, se rattrapa, courut, la boule allait l’aplatir, il accéléra, punaise, jemensortiraipas…

Il était hors de la salle, il fonça à droite, la boule l’effleura, poursuivit son chemin, s’encastrant sur le mur d’en face dans un vacarme à vous rendre sourdingue pour sept générations réincarnées, soulevant un épais nuage de poussière… Des sons bizarres furent émis du plafond… Fissures, là encore ?

Lando était sur le cul, au propre comme au figuré. Son cœur avait battu des records de pulsation. Non, vraiment, il était trop vieux pour ces conneries… Et Wetzel était décidément un pur salopard. Il épousseta son uniforme, remit la datacarte dans son sac-à-dos, se leva et se dirigea vers la conduite qu’il avait utilisée il y a quelques minutes, prêt à refaire le même chemin en sens inverse.

Mais un éclair le rata de peu… une odeur de brûlé lui caressa les narines…

Lando, fou de rage, se retourna…

Celui qui lui avait tiré dessus était un homme de grande taille, assez beau ma foi, et bien bâti. Il était revêtu d’un uniforme impérial de cérémonie. Lando le reconnut immédiatement.

C’est pas vrai… pas lui…

Yohanz Wetzel.





Le colonel marcha à pas rapides vers Lando, et, d’un coup bref et précis que ce dernier fut incapable de parer, lui cogna son blaster sur le crâne. Calrissian s’écroula au sol, dans les pommes. Oui, c’ést bien lui… Blanc de peau, mais blanc… Paradoxalement, il le reconnut grâce à l’éclairage h.i.é de l’endroit, lequel noircissait si facilement les peaux…

Wetzel n’en revenait pas. Comment diable ce salopard de rebelle était-il parvenu à se rendre ici ? Le couloir était si garni de pièges et de droïds, de portes blindées et de passerelles mobiles qu’il était impossible pour un non-initié d’atteindre la salle où il avait camouflé la précieuse relique… Et comment d’ailleurs avait-il réussi à terrasser le Droïdeka ? Comment avait-il été en mesure de mettre hors d’usage le bouclier déflecteur ? Et surtout, nom d’un Bantha, pourquoi ce type était-il devenu blanc ?

Décidément, ce Calrissian était un adversaire plein de ressources, hors-normes. Mais il avait commis une erreur… En arrivant devant la porte blindée, il avait traversé un léger faisceau invisible même des meilleurs détecteurs… En plein combat à l’Hobbie One, Wetzel avait senti son comlink l’avertir… Il avait du laisser Nora en plan, mais il n’avait pas le choix… Une chance que l’Hobbie-One ne fût pas si loin… Ce n’était d’ailleurs pas un hasard s’il l’avait invitée là-bas…

Car Caamas était à la minute présente plus important que tout.

Wetzel allait se baisser pour s’emparer de la datacarte détenue par Lando lorsque une voix brisa le silence ambiant.

- Mains en l’air, colonel… Et surtout, ne faites pas d’histoire.

Wetzel en eut le souffle coupé. Tétanisé. Balayé.

- Qui êtes-vous ? éructa-t-il.
- Lâchez votre arme, colonel, continua la voix, parfaitement glaciale. Puis faites demi-tour… Mains en l’air, j’ai dit…

Wetzel laissa tomber son blaster, maudissant cette catastrophe, se retourna, lentement, et…

… cette carrure de Garde impérial…

… ce visage brutal de fanatique…

… reconnut Grodin Tierce.

Tierce affichait une moue goguenarde.

- Surpris, n’est-ce pas ?
- Que voulez-vous dire, Garde ? fit Wetzel en ayant l’air surpris. Que faites-vous dans cette zone réservée ?

Tierce lui répondit par un ricanement hautin.

- Je n’ai pas arrêté de vous suivre, de vos quartiers privés à l’Hobbie-One, où vous avez dîné avec cette pute blonde qui vous fait croire qu’elle ne simule pas. Puis vous avez quitté l’endroit, pour vous rendre ici. Rien de plus facile. Je m’étonne encore de votre amateurisme… Et me voilà dans votre antre… Oh, mais que disiez-vous, à l’instant ? Voyez-vous cela : une zone réservée… Réservée à quoi, dites-moi ? A la trahison ?

Wetzel haussa les épaules, faisant le crétin.

- Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler, je travaille pour l’Ubiqtorate et vous savez qu’à l’heure présente il est nécessaire de décentraliser certaines archives ultra-secrètes…

Tierce s’approcha de lui, l’œil torve, lui asséna un violent coup à la tempe… Wetzel plia sous le choc…

- Pauvre minable ! cracha Grodin Tierce. Vous pourriez au moins avoir le courage d’assumer votre félonie…

Wetzel était à genoux, Tierce s’abaissa, lui porta un violent direct à l’estomac… Le colonel manqua de tomber à la renverse…

- Vous avez envoyé cinq Gardes impériaux sur Endor avec pour mission de détruire le générateur de bouclier de l’Etoile noire, explosa Tierce. Vous avez infecté ces Gardes de telle manière qu’ils meurent avant de parler, dans l’hypothèse où ils auraient pu quitter cette lune forestière de merde… Une chance pour vous que les Rebelles aient été moins idiots que ne l’avait supposé l’Empereur…
- Vous… délirez… soupira Wetzel avec difficulté.
- Ah oui ? (le visage de Tierce était comme transfiguré, possédé) J’en viens, justement, d’Endor. J’ai pu voir ces Gardes impériaux à la veille de mourir, ils ont pu tout me raconter…

Wetzel sourit… Trouva la force de sourire… Son regard rencontra celui de Tierce… Le Garde y lut quelque chose d’inédit… De la haine, oui. De la haine pure…

- Vous avez naturellement pris le soin d’enregistrer leurs dépositions et de les faire parapher devant notaire ? ironisa froidement le colonel. Personne ne vous croira. Personne ne croira les divagations d’un Garde impérial désireux de causer du tort à un gouvernement qu’il désavoue parce qu’il est incapable de penser à autre chose qu’au débris en toge noire qui lui servait de père de substitution…

Tierce eut une envie irrépressible d’abattre Wetzel, comme ça, d’un coup de blaster… Enfin presque…

- Vous avez voulu faire abattre Palpatine, et de ce côté là, vous avez réussi, reprit-il froidement. Mais votre chance a disparu. Parce que je suis là, à présent. Que mijotez-vous donc, à propos de Caamas ? Que préparez-vous de si énorme qu’il soit nécessaire d’éliminer toute trace de l’opération Magagran, du destroyer à ma petite personne ?

Wetzel s’efforçait de reprendre son souffle. Tierce lui explosa la figure d’un coup de pied bien placé. Le colonel s’effondra au sol, haletant…

- Ca fait partie du grand complot que vous avez manigancé, n’est-ce pas ? poursuivit Tierce, exalté. On tue l’Empereur, on fait détruire l’Etoile noire, les Rebelles l’emportent… Entre nous, je vous comprends un peu… Vous n’agissez pas pour le pouvoir, enfin pas totalement, ni pour l’argent, enfin pas totalement non plus. Non, en fait, c’était…

Il tournait autour de Wetzel, tel une hyène en quête de nourriture.

- … c’était pour Alderaan, pas vrai ? acheva Tierce avec cruauté.

Wetzel, affalé au sol, lui jeta un regard de stupéfaction. Tierce attendait ce moment depuis des heures… Il jouissait, à proprement parler, de cette situation. Il ne lui fallait pas seulement éliminer le traître. Il fallait également l’humilier, le pousser à bout…

- Vous faisiez partie, comme votre père, de ce peuple de mauviettes, des traîtres prêts à mille fourberies dans le dos de l’Empereur… Notre divin Maître a eu raison d’anéantir vos pareils… Non pas que les Alderaaniens fussent de grands soldats, non, loin de là… C’était des lâches qui préféraient recourir à la basse politique et aux espèces sonnantes et trébuchantes pour parvenir à leurs fins, à savoir la déstabilisation de l’Ordre nouveau. Vous ignoriez ce qu’était la franchise et l’honnêteté, vous n’étiez que des… (Tierce cherchait ses mots, son visage reflétant un profond dégoût)… des parasites. Vous avez mérité votre sort.

Wetzel poussa un cri inhumain, rage, colère, désespoir, Tierce ne sut… En quelques secondes, le colonel était sur ses pieds, avait saisi le bras de Tierce, le poussant à lâcher son blaster… lui envoya un uppercut en pleine face…

La haine ne décuplait pas les forces des seuls Jedi sombres, songea Tierce en se redressant, une fois que le coup de Wetzel l’eut projeté contre le mur. De toute évidence, il avait touché un point sensible : le colonel de l’Ubiqtorate, si froid, si universitaire, était devenu une véritable brute.

On allait rire…

Wetzel enchaîna les coups, que Tierce repoussa non sans mal, ripostant par un crochet du gauche… stoppé par le colonel au dernier moment. Ce dernier pivota, asséna un magnifique coup de pied au Garde impérial, que ce dernier évita juste à temps, répliquant en portant son poing droit dans le ventre… Wetzel recula, se frictionnant l’estomac… Tierce profita immédiatement de l’occasion qui se présentait pour lui balancer des coups de pieds pivotés… Mais le colonel, loin d’être balayé, bondit en arrière, se posa sur les mains, retomba sur des pattes… Tierce lui fonça dessus, prêt à le terrasser avant qu’il n’ait pu organiser sa défense, mais Wetzel était habile, il recula, échappant aux poings adverses qui fendaient l’air…

Les poings rencontraient les paumes, les poignets, les pieds, les corps s’entrechoquaient, spectacle terrible et navrant de deux combattants mus par la colère. Wetzel tenta d’exploser l’abdomen de Tierce en redressant brutalement son genou, Tierce para l’offensive en abattant ses deux mains jointes sur la cuisse du colonel…

L’affrontement promettait de durer. Ni l’un ni l’autre ne pouvait perdre. Ni l’un ni l’autre ne pouvait se permettre de perdre.

Et pourtant…

… l’un des deux protagonistes commit une erreur…

… l’un des deux baissa sa garde plus d’une seconde…

… Tierce put porter un terrifiant direct à la mâchoire du colonel, lequel fut propulsé contre le mur… Tierce profita de son avantage, mitraillant littéralement de coups cet adversaire qui lui avait donné quelque fil à retordre… Le Garde s’acharna à le démolir, le réduire en miettes, il allait le tuer, le détruire, exterminer ce traître qui avait voulu faire disparaître l’Empereur… Ce sale… Alderaanien…

La main gauche de Tierce enserrait solidement la gorge de Wetzel… Ce dernier agonisait… Son visage était tuméfié, boursouflé, couvert de bleus, d’éraflures, de sang… Tierce serra les dents, allait lui porter le coup de grâce… il savait déjà quelle partie de la face frapper…

- Adieu, cher colonel… lâcha Tierce dans un souffle. Tu vas rejoindre tes pareils… en Enfer…

La phrase faisait un peu cliché, mais il s’en tapait – quel mot adéquat…

Adieu, traître…

- Lâchez-le.

Tierce se retourna instantanément.

Le visiteur tenait un blaster, braqué sur lui, Grodin. Ce dernier le reconnut immédiatement à l’armure mandalorienne qu’il portait…

- Je vous croyais mort… dit-il en relâchant Wetzel, lequel s’écrasa lamentablement au sol.
- Les nouvelles concernant ma mort ont été passablement exagérées, répondit sèchement Boba Fett. Et maintenant, faites-moi le plaisir de mettre vos mains en l’air…
- Mains en l’air ? rit Tierce. Vous ne m’abattez pas maintenant ?
- J’ai reçu des ordres stricts.

Nouveau rire, chez Tierce.

- Mais bien sûr… Et de qui, dites-moi ?
- De la même personne qui donnait ses ordres au colonel que vous venez de passer à tabac, Garde Impérial Tierce, répondit une silhouette qui surgit de derrière Boba Fett.

Tierce avait jusque là éprouvé un doute… Ce doute devint réalité lorsqu’il vit qui venait de sortir de l’ombre…

… un uniforme impérial…

A cette vue, Tierce ressentit une impression étrange… Non pas de la haine, non pas de la déception, mais… un immense sentiment de vide… de nihilisme total…

… pas n’importe quel uniforme…

L’uniforme était celui d’un membre de l’Ubiqtorate. Les galons et la barrette étaient ceux d’un général.

… pas n’importe quel général…

- Vous… articula Tierce.

Le général Kutchann répondit par un simple hochement de tête.
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