Il est temps de dépoussiéré un peu la section, en vous proposant aujourd'hui un tutoriel de peinture pour le sabre laser de Luke Skywalker, dans sa version Retour du Jedi. Bien entendu, ce tutoriel est adaptable à l'ensemble des sabres laser, dès lors ou vous souhaitez lui donner un rendu usé par les batailles et le temps !

Ce sabre laser, au design identique à celui de Ben Kenobi, apparaît dans « Le Retour du Jedi ». Il s’agit de l’arme que Luke a confectionnée après avoir perdu le sabre laser de son père dans la citée de nuages. Plusieurs versions furent utilisées pendant le tournage mais le V2, est probablement celle qui est la plus utilisée par Mark Hamill dans le film. Usé à outrance, il s’agissait initialement d’une version « stunt » (version des cascades) du sabre laser de Ben Kenobi, sur le tournage d’un nouvel espoir. Conservé par Lucasfilm et utilisé dans les coulisses pour répéter les chorégraphies de combats, il fut ressorti au début du tournage du Retour du Jedi pour d’obscures raisons. L’équipe de production semblait manifestement avoir oublié que Luke devait être équipé d’un nouveau sabre laser.

Ce modèle en kit est une copie conçue et imprimée en PLA par « l’atelier de Constant ». Pour avoir assisté à sa conception, je peux vous dire que ce modèle a été dessiné suite à de nombreuses recherches afin de restituer chaque détail aussi fidèlement que possible. Il est en plusieurs parties et présente l’avantage d’être creux pour y insérer des pièces de métal et lui donner du poids (quasiment 700gr).

Deux difficultés se présentent si on veut peindre le kit :

• Lui donner un aspect métallique convaincant
• Reproduire son aspect usé et ses lambeaux de peinture noire.

Quand on veut reproduire un prop, il est indispensable de réunir autant de photos de référence que possible. Le V2 de Luke skywalker a fait une apparition dans l’émission « pop culture quest » (en présence de Mark Hamill  himself), quelques captures d’écran permettent d’avoir une bonne bases. Et comme on est sympa chez SWU, on vous mets à disposition quelques unes des ces photos détaillés du sabre : 

Comme tous les kits imprimés en 3D, de longues heures de ponçage sont nécessaires afin de lisser la surface du plastique. C’est long et c’est redondant, mais c’est surtout indispensable pour avoir de bons résultats. J’ai commencé au grain 120 en passant à du grain toujours plus fin par la suite. Il est possible d’utiliser du mastic de finition mais, en ce qui me concerne, je ne m’en sers que pour boucher les trous/crevasses les plus marqués afin de ne pas atténuer les détails du modèle.

Une fois les parties poncées et lissées suffisamment, C’est le moment de donner ses couleurs à l’objet. Le « clamp », c’est cette partie brillante au milieu de la poignée. Il s’agit d’une pièce de vieux flash d’appareil photo, la marque « graflex » y apparaît. Cette partie constituait une première difficulté puisqu’elle est plus brillante que le reste sur le modèle original. Pour moi la peinture ne pouvait pas offrir un bon résultat alors j’ai tenté le scotch aluminium de plomberie. Contre toute attente, ça fonctionne plutôt bien ! Plusieurs essais ont été nécessaire pour réussir à poser le scotch correctement sur la pièce plastique. Un fois le scotch posé, lisser avec un chiffon doux et terminer en passant de la paille de fer dans le sens horizontal afin d’atténuer l’aspect « papier alu » du scotch.

Pour assembler les pièces de PLA j’utilise habituellement la cyano « Cyberbond » ou de la colle epoxy prise lente mais pour ce modèle j’ai voulu tenter une colle spéciale plastique de maquettiste, la Revell Contacta, qui a la particularité de faire fondre le plastique pour souder les parties entre elles. Après avoir forcé dessus pour tester la solidité de l’ensemble il s'est avéré que l'assemblage tenait parfaitement. Pour le pommeau j'ai utilisé un colle epoxy metal, j'en ai badigeonné l'intérieur ainsi que les rondelles. A partir de là, il faut donner au modèle une apparence métallique… Reste à savoir commencer procéder.

C’est un véritable casse-tête. Autant le dire tout de suite : reproduire le brillant du métal consiste à opter pour un résultat aussi mauvais que le meilleur des résultats possibles. A ma connaissance, plusieurs alternatives existent :

• La peinture. Moyennant une bonne préparation de la surface à peindre, les peintures peuvent offrir un rendu correct à condition de bien choisir son produit. Le « gloss aluminium » de chez Tamiya peut donner de bons résultats par exemple. En revanche, les peintures chrome disponibles en grande surface sont à éviter car elles sont très fragiles et ne supportent aucune manipulation.
• Les laques Alclad. Il s’agit d’une gamme de laque à appliquer à l’aérographe uniquement. Leur rendu peut être assez bluffant et, suivant la teinte, relativement solide et manipulable. Bien évidemment, les laques Alcladexigent une surface impeccable et une sous couche noir brillant pour être vraiment efficaces. 3- le Rub’n Buff. C’est un produit anglo-saxon mais facilement trouvable sur ebay. Il s’agit d’une cire qui, une fois appliquée et lustrée, brille comme du métal. Le résultat est assez incroyable mais, malheureusement, ne dure pas dans le temps.
• Le Rub’n Buffne tolère aucun verni de protection et il est, par ailleurs, difficile d’appliquer des touches de peinture par-dessus.
• Pour celles et ceux qui veulent étudier le problème plus en profondeur, voici un lien assez instructif. https://www.youtube.com/watch?v=g2PHQUTPIO4

Gardez en tête qu’à l’heure actuelle, le saint Graal de la peinture chrome n’existe pas. Pour le kit, j’ai opté pour l’Alclad en raison de sa solidité.

Qui dit Alclad dit sous couche noir brillant. Une bonne préparation de la surface s’impose afin de donner un aspect satiné à la surface. Plus la surface sera polie et plus le brillant du noir brillera. Pour se faire, je mouille mon papier de verre et je ponce encore et encore. J’utilise du papier de verre allant du 500 au 1000. Bien évidemment, la partie « clamp » sera protégée par du scotch de masquage jusqu’à ce que le modèle soit recouvert de laque Alclad.

La sous couche noire brillante :

La sous couche noire Alclad étant réputée pas assez brillante J'ai préféré opter pour la Revell Gloss Black acrylique en bombe, qui est le noir le plus brillant que j'ai trouvé pour l'instant. La sous couche noire est une phase qui peut s’avérer assez ingrate si, comme moi, la surface n’a pas été assez bien préparée. Le rendu doit être le plus brillant possible tout en limitant le nombre de couches afin de ne pas « adoucir » les détails du modèle. Le noir brillant est réputé être la meilleure option pour un bon rendu. Personnellement j’ai tendance à trouver qu’il assombrit le rendu final mais je n’ai jamais tenté d’autres options, comme le blanc brillant par exemple.

La laque Aclad : 

J’ai opté pour la laque Alclad «high polished aluminium». Après le séchage de ma sous couche noir brillant, j’ai appliqué la laque à l’aérographe, en fines couches afin de ne pas recouvrir totalement le brillant de la sous couche. Le résultat ne casse pas des briques mais s’avère nettement supérieur à la plupart des peintures. Une fois la laque sèche j’ai appliqué un verni cellulosique brillant adapté à la laque. Vernir de l’alclad avec un tout autre produit détruirait son rendu. Le pommeau ainsi que la partie précédente le « clamp » sont, quant à eux, peints couleur aluminium afin de copier les différences de teintes présentes sur le modèle original.

 NDP (pour Note du Pigiste) : Pour un bon rendu métal, qu’il s’agisse d’un métal apparent ou d’un objet en métal noir, oubliez l’aspect MAT, bien trop « plastique ».

 Maintenant que le modèle est peint couleur métal, il faut lui apporter ses détails. Le plus gros du travail consiste à apporter les lambeaux de peinture noire, qui ornent le sabre laser mais aussi à apporter des petites touches peinture ici et là et uniformiser l’ensemble avec un léger weathering (patine)

Effet peinture écaillé :

Une fois la base métal terminée et vernie, c’est le moment de s’essayer à reproduire les lambeaux de peinture noire, (« paintchips » en anglais). Au début j’ai tenté de poser du latex de masquage en copiant les « motifs » de l'original. Ça s’est avéré un peu compliqué et le résultat était franchement bof. Du coup je les ai faits à main levée avec un pinceau en utilisant une peinture à maquettes un peu épaisse parce que je voulais le même aspect écaillé que sur l'original. J'étais vachement plus content du rendu. J’ai fait de même avec toutes les parties noires du sabre laser, en essayant de reproduire l’usure de la peinture.

Détails et finition : 

A partir de là ça n‘est plus qu'une histoire de petites touches pour lui donner une apparence détaillée. L'anneau du cou a été peint à main levée avec un mélange de cuivre et de marron. Une astuce que j'utilise souvent aussi : brosser les arêtes des parties métalliques, comme le pommeau et l'émetteur, avec une peinture argentée. Ça donne vraiment un effet usé en plus d'améliorer l'illusion d'un objet en métal. Pour le reste, c'est vraiment instinctif, les micros touches de salissures s’ajoutent ici et là selon l’humeur jusqu’à obtention du rendu souhaité.

• Papier de verre allant du 120 au 1000 (perso je saute du 180 au 500 directement).
• Aérographe indispensable si vous comptez utiliser l’Alclad.

Les colles :

• Revell Contacta
• Epoxy Métal Sader
• Cyano « cyberbond » extra forte

 Les peintures :

• Apprêt mastic en bombe, disponible dans toutes les grandes surfaces au rayon carrosserie
• Peinture acrylique Revell « gloss back » en bombe.

Peinture avec aérographe :

• Alclad « high polishedaluminium »
• Verni brillant Alclad

Peinture sans aérographe :

• « Gloss aluminium » TS17, marque Tamiya.
• Peinture « noir satiné » Heller en pot
• Peinture « cuivre » Heller en pot
• Peinture « marron » Heller en pot
• Peinture « chrome » Tamiyaen pot

Modèle de référence : disponible sur ce site :

https://www.facebook.com/LAtelier-de-Constant2151783858428922/