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Steve, le Morpheus de l'Univers Etendu
 
Interview de l'auteur de The Cestus Deception
05/06/2004

Bienvenue.
Assied-toi, prends place à mes côtés, mon frère. Comment te sens-tu ? Ta journée t'as-t-elle apporté le bonheur ? Si non, sache que l'espoir est encore à ta portée. Il te suffit de lire la suivante interview pour retrouver une totale liberté de pensée cosmique, vers un nouvel age de réminiscence...

Blague à part…
Il y a de cela quelques petites semaines, TUCWS publiait la première partie de l'interview que Steven Barnes leur accordait. (Voir aussi cette news qui compilait les quelques spoilers.) Pour ceux qui l'ignorent encore - et je ne doute pas que dans cet amphithéâtre, il y en ait quelques uns qui essaient vainement de se camoufler avec le décor - ce monsieur est l'auteur du dernier roman Star Wars de paru, à savoir The Cestus Deception. La semaine dernière, c'est le site officiel qui balançait sa propre interview du type, avec en bonus, un extrait de son roman. (le chapitre 2.)
J'étais donc confronté à un choix : laquelle traduire ?

A l'heure où vous lirez ces lignes, la seconde partie de l'interview du site premièrement cité est tombée. Niveau spoilers c'est plus intéressant que sur SW.com. Néanmoins, j'ai privilégié cette dernière et ce pour deux raisons.
Primo, car j'avais commencé la trad' de l'interview de SW.com avant que la seconde moitié de celle de TUCWS ne tombe, tout simplement.
Deuxio, car j'ai préféré vous montrer à quel auteur on va avoir à faire.

En effet, vous l'aurez peut-être supposé en lisant les premières lignes quelques peu délirantes de l'article, Steve est quelqu'un assez rare. Je veux dire par là qu'il est assez différent de ses pairs de l'UE. J'ai personnellement trouvé l'entrevue très intéressante, bien différente de celles qu'on pu donner les autres auteurs, du moins avant que Matt Stover ne s'attaque à Shatterpoint, l'année dernière. C'est peut-être la saga Clone Wars fait ça, ou plutôt le choix des auteurs qui se taperont un volume de cette série… (Petit HS : Prions tous bien fort pour que le Sean Stawart - l'auteur du futur Dark Rendezvous - se sente aussi inspiré que ces collègues.)

Bref, vous trouverez donc ci-dessous la traduction complète de l'entrevue donnée par Barnes. Cestus est bien sur le sujet initial de l'entretien mais en aucun cas le principal, vous verrez, l'homme parle entre autre de son métier et de sa méthode. Très instructif, mais difficile à suivre en premier lieu. Je n’ai jamais autant dépensé d’énergie pour traduire un texte. *

Désolé à ceux qui se tapent royalement, mais c'est moi qui décidé. Lisez quand même, on en apprend des sympathiques sur le bouquin.
De toute façon, je me rattraperai d'ici quelques jours avec un petit résumé de Cestus, toujours d'après TUCWS et les autres sources que j'aurais trouvé d'ici là.

C'est parti. Après Stover et l'ambiance Noire avec un grand N, voici Barnes et sa spiritualité. Deux bouquins qui partagent néanmoins une forte dose de psychologie, et d'après ce que j'ai pu voir, vous aimez autant que moi. Alors bonne lecture !


* Un IMMEEEEEEEEENSE merci à Maîtresse Lili
qui a fait plus que m'aider au niveau des termes
les plus compliqués. Et tout ça gratuitement en plus. ^^




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Steven BarnesVous avez été scénariste de Série TV, de La Quatrième Dimension à Andromeda en passant par Alerte à Malibu. (Oui, vous avez bien lu.) Pensez-vous davantage être scénariste qu’auteur, ou inversement ? Faites vous une distinction entre ces deux métiers ?
Je pense être avant tout un conteur. La forme importe moins que la fonction.


Pouvez-vous nous en dire plus sur l’approche littéraire créative que vous enseignez et pratiquez vous-même ?
C’est une passerelle entre le conscient et l’inconscient, spécifiquement appliquée à la discipline de l’écriture. J’utilise l’archétype du Voyage du Héro de Joseph Campbell pour décrire l’intrigue, ainsi que pour le processus du lifewriting. (Raconter une histoire en s’inspirant de la sienne, de ses expériences personnelles. Pour faire simple : Décrire sa vie et la transposer dans l’univers du livre.) Pratiquant le Yoga, j'utilise le système des chakras de la doctrine yogique pour dessiner des personnages. (*Longue expiration du Cesba* - Merci Lili !) C’est une chose sur laquelle chaque auteur devrait se concentrer afin de mener leur carrière avec succès et de vivre une vie équilibrée. Je conseille aux auteurs de relever spécifiquement les éléments thématiques qui sont comparables à leurs soucis personnels. En agissant ainsi, votre travail devient une espèce de thérapie vous permettant de combattre vos démons et surmonter les obstacles. La vie personnelle et la vie professionnelle se fondent en une seule activité, pleine de joie et de spontanéité.


Parlez-nous de The Cestus Deception. Quand prend place le roman dans la chronologie et est-ce qu’Anakin Skywalker fait partie du Dramatis Personae ?
Anakin n’est pas impliqué dans le roman, ce qui est un choix intentionnel. Lorsque j’ai commencé à rédiger le roman, je n’avais aucune idée du pourquoi de la chute de Skywalker vers le Côté Obscur de la Force. C’est pourquoi il m’était impossible d’imaginer ce qu’il pensait et ressentait. Je l’ai donc écarté du récit. Cestus se déroule entre les Episodes II et III de Star Wars – plus précisément un an après L’Attaque des Clones - et met en scène Obi-Wan Kenobi, Kit Fisto et les Soldats ARC, ainsi que quelques autres commandants clones.


Vous êtes le premier auteur de l’Univers Etendu à décrire des clonetroopers possédant un brin d’individualité et d’humanité. Plusieurs de vos confrères ont mis l’accent sur le danger que représentaient les clones, mais vous avez préféré vous concentrer sur le motif de leur création et sur leur conduite vis-à-vis des humains et des autres espèces de la République. Pourquoi ?
La question de l’évolution humaine m’a obsédé toute ma vie. L’on pourrait dire que tout ce que j’écris, d’une façon ou d’une autre, touche la question de l’esprit humain et de son "auto-conduite" dans l’évolution. C’est assez facile de regarder une foule d’individus agissant d’une manière X ou Y et d’en conclure qu’ils sont tous pareils. Ce n’est jamais le cas. Une fois ceci assimilé, et avec mes propres intérêts et mon histoire personnelle, il était pour moi naturel de donner à "mes" clones une humanité et construire une histoire autour de cela.


Pensez-vous que le clonage est un danger qui pourrait nous amener à l’avenir vers une nouvelle époque d’esclavage ?
Il est clair que la question du clonage inquiète beaucoup, et à juste titre. Par exemple, l’idée qu’on puisse cloner une personne et élever son double afin d’en faire un donneur d’organes potentiel ou un esclave est terrifiante. Néanmoins, je doute que tout cela arrive un jour. Il y aurait bien trop de protestations. Notre civilisation aime se sentir éclairée, aussi, en arriver là serait une régression humaine. Ce serait terrible, et inutile.


Qu'est-ce qui distingue le clone CT-96/298, surnommé "Nate", des autres clonetroopers?
Le contact répété avec des humains et des communautés d’humains ordinaires. Le fait d’avoir rencontré quelqu’un qui a connu et aimé Jango Fett.


Quel défi doit relever Obi-Wan dans The Cestus Deception ?
La situation politique de Cestus fait de la planète une boule de problèmes apparemment insolvables, une vraie bombe à retardement. De par ces faits, tout ce qu’il pense savoir de la situation est faux. Il doit se servir de tout son intellect, de sa compassion, sa maîtrise de la Force et de ses capacités physiques pour survivre et trouver ses réponses. J’ai beaucoup aimé le plonger dans cette situation désagréable.


Steven BarnesKenobi fait équipe avec un Jedi nommé Kit Fisto. Parlez-nous de lui.
Kit est un Jedi Nautolan, un alien amphibien, bien plus agressif que son partenaire mais qui, en contrepartie, se soumet plus facilement à l’autorité. Il a passé beaucoup de temps auprès des clonetroopers et a appris à les respecter et les admirer. Mais les différences personnelles, les philosophies antagonistes et les styles de combat sont des choses importantes de l’intrigue de Cestus. En plus d’être un meilleur guerrier qu’Obi-Wan, Kit fait contrepoids avec lui dans bien des domaines.


Les X’Ting, cette race alien que vous avez créée, changent de sexe à intervalles réguliers au court de leur vie. D’où vous est venue cette idée ?
La politique des genres m’intéresse. (NDCesba : Féminin, masculin et neutre.) Lorsque j’ai commencé à écrire, le feedback de LucasFilms et de Shelly Shapiro insistait pour que j’emploie le genre neutre dans la mesure du possible. Cela pouvait paraître maladroit mais j’ai compris leur motivation et décidé de trouver une manière de travailler à mon avantage. Ainsi, cette espèce même si elle connait les différences entre les genres comme les autres espèces, ne connaît en rien le sexisme.


Le but de la mission d’Obi-Wan est de sauver le maximum de vies possibles. Pourtant, pour cela, il doit non seulement en ôter certaines, mais aussi faire des menaces et même organiser des actes terroristes pour ébranler le gouvernement de Cestus. N’emprunte-t-il pas ainsi le chemin du Côté Obscur ?
L’art martial le plus “ passif ” doit comporter un côté d’agressivité pour être efficace. La technique de Morehei Ueshiba, le créateur de l’Aikido, utilisait un grand nombre de coups, contrairement à celles de ses élèves. Obi-Wan doit garder en vue son objectif premier tout en économisant le plus de vies et en apportant la justice. D’une philosophie résulte une stratégie et de cette stratégie résulte des évènements qui dictent la prochaine tactique. Pour quelqu’un qui doit tuer, chaque vie prise au combat est une invitation à embrasser le Côté Obscur. C’est un dilemme que doivent affronter tous les guerriers. Obi-Wan gère très bien cette situation.


Depuis combien de temps pratiquez-vous les arts martiaux ? Quelles sont vos spécialités et comment influencent-elles vos œuvres, au-delà de vous donner la capacité de façonner des scènes de combat réalistes ?
Cela fait maintenant trente ans. Je suis ceinture noire de Judo et de Karaté et je pratique également le Tai Chi depuis vingt ans. Il serait impossible de dresser la liste de tout ce que m’ont apporté les Arts Martiaux : santé, concentration, compréhension de mes défauts personnels, amitié, amusement. L’écriture, les Arts Martiaux et ma famille sont les seules choses réellement importantes pour moi et chacune de ces choses sont une différente expression de l’individu. Finalement, mon seul vrai Art est d’être Steve, et de l’être convenablement. Cela simplifie grandement les choses.


Vous êtes le premier afro-américain à écrire un roman Star Wars. Pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ? Pensez-vous que c’est une question de racisme, consciente ou pas ?
Le Racisme est un sujet délicat. Le “ Tribalisme ” signifie la même chose et écarte les mauvaises connotations. Nous sommes à l’aise avec des images reflétant tout ce que nous considérons comme appartenant à notre “ Tribu ” : la politique, la religion, l’orientation sexuelle, les genres, le territoire, la race… La Science-Fiction est la Mythologie de notre temps, et comme toutes les Mythologies, son rôle est de placer le groupe de référence au centre de l’univers. Parce que les caractéristiques raciales, principalement les différences entre blancs et noirs, sont si visuellement identifiables, il est difficile de dépasser la couleur de la peau par l’abstraction. Ajoutons à cela l’histoire de l’esclavage et la vaste différence d’opinion sur ce que cela a réellement causé, ainsi que la colère, la souffrance et la peur consécutive qui s’y sont associées, et il sera facile de comprendre pourquoi la SF, bien qu’elle dise prôner l’acceptation de l’autre, a tardé plus que le reste de la culture populaire américaine à inclure des images de non-blancs. Des extra-terrestres imaginaires ne sont pas perçus comme une menace. Des non-blancs bien réels le sont trop souvent.
La conséquence de tout cela, c’est qu’il y a très peu d’écrivains noirs en position d’écrire un roman Star Wars. Pendant plus de vingt ans, j’ai été le seul auteur masculin noir de tout le genre. Il y a eu quelques femmes, mais d’un point de vue pratique, pas un seul homme. Ce n’était pas un accident. Le pourcentage ne concorde pas avec celui du nombre de noirs dans d’autres genres littéraires ou dans le domaine de la science. 99,9% de la SF et de l’imaginaire se compose de ce que j’aime appeler "les personnes blanches et leurs amis imaginaires".


On dit de la Science-Fiction qu’elle est "ghettoisée" par les critiques et les maisons d’éditions, mais ces éditions "guettoisent"-t-elles également les auteurs de couleur qui travaillent dans ce genre?
A un certain degré. Le vrai problème, c’est que les gens appartenant à des minorités ne sont pas attirés par les couvertures de livres de SF, puisqu’elles n’y sont jamais représentées. En conséquence, il y a très peu de ces gens qui travaillent dans ce domaine.


Aimeriez-vous écrire un nouveau livre Star Wars ?
Si la ligne directrice du récit éveillait mon intérêt. George Lucas à créé un fabuleux terrain de jeu sur lequel j’ai passé de grands moments. Peut-être que ça se reproduira, qui sait ?


 

"Yo ! Lifewriting is good !"
En effet, nous pouvons constater que celà a eu un effet bénéfique sur le look de notre ami... entre autre.




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Quelques liens pour terminer :

Parution : 05/06/2004
Source : Les liens sont juste au dessus !
Validé par : Cesba
Section : Littérature > Romans