Bonjour à tous,

La série Dark Vador de Greg Pak continue son bonhomme de chemin, confirmant que ce n'est pas la qualité qui fait le succès, ou alors que la simple présence de Vador sur une couverture ou dans le nom d'une série suffit à vendre. Vador, c'est le Batman de l'univers Star Wars : il vendra toujours, alors pourquoi s'embêter à innover ?

C'est ce qu'a du se dire Marvel, au moment de compléter le sommaire de ce nouvel album outre-Atlantique. 4 épisodes, c'est pas beaucoup quand même, alors plutôt que de faire un album à plus faible pagination et au prix un peu plus léger, autant trouver un cinquième épisode à ajouter au sommaire. Et pourquoi pas mettre un vieil épisode, déjà publié ailleurs, tiens ? C'est déjà rentabilisé, et ça complète le sommaire, c'est tout bénef pour Marvel. 

Vous trouverez donc dans cet album, en plus des épisodes #33 à 36 regroupés en deux courts récits de deux épisodes, une nouvelle publication de l'épisode #3... de la première série Dark Vador, celle de Kieron Gillen, datant de 2015. Voilà voilà... Alors certes, cet épisode voyait apparaître pour la première fois dans la licence les personnages du Docteur Aphra, de Triple Zéro et de BT-1 et que j'imagine que, quelque part, l'imminence de Dark Droids permet de se dire que... non, en fait, c'est du remplissage, point.

Et en France, on aurait pu se dire que Panini, qui nous a déjà proposé des cartonnés de 4 épisodes pour la série (c'était le cas pour le tome 6 en décembre) aurait pu bondir sur l'occasion pour ne PAS republier cet épisode... Mais non. Voilà. Tant pis hein.

Bon allez, couvertures, synopsis, toussa, histoire que je passe à autre chose :

DARK VADOR (2020) - TOME 7

LA FORCE DECHAINEE

Le Seigneur Noir des Sith a perdu le contrôle de la Force ! Tous aux abris ! Plus rien n'est en sécurité, pas même son vaisseau ! Mais face à la menace d'une destruction totale, la commandante Sabé espère encore que l'assaut effréné de Dark Vador dissimule sa vulnérabilité. Le destin de Vador est-il à ce point chaotique qu'il est prêt à solliciter l'aide de son ancienne alliée, la Docteur Aphra ? La meilleure vente des séries Star Wars poursuit son récit avec en plus de l'équipe habituelle de Greg Pak et Raffaele Ienco, le dessinateur invité Adam Gorham (Rocket Raccoon).

Contient : Darth Vader (2020) #33 à 36 et Darth Vader (2015) #03, 112 pages, 100 % STAR WARS, 18 €

Le contenu du tome

La Force déchaînée

(Darth Vader #33 et 34)

Scénario : « C’est Vador à la plaaaaage... »

Greg Pak poursuit sa longue prestation sur le titre Darth Vader et, dans ce court arc en deux parties, il va exploiter l’une des conséquences les plus intrigantes de la mini-série Hidden Empire. En effet, une mystérieuse vague de Force semble dérégler les pouvoirs des individus qui y sont sensibles, comme on a pu le voir chez Luke Skywalker dans d’autres titres ou donc, dans les deux présents numéros, Dark Sidious et Dark Vador. Et c’est donc après un début pour le moins déjà vu, avec un Empereur qui envoie une énième (énième énième) fois à Vador de s’abandonner à la haine, un Vador qui va donc perdre tout contrôle et, par le doigté (non) du dieu scénariste, le Sith et Sabé vont se retrouver sur une planète paradisiaque et tous deux totalement isolés de toutes formes de vie, histoire que le Sith se calme… même si bon, c’est Vador, donc on peut se douter du résultat.

Fin (provisoire ?) de l’arc Sabé donc, et si on pourra apprécier le fait qu’elle l’appelle systématiquement Anakin (je ne me souviens pas si c’était le cas dans les précédents épisodes l’impliquant), on se retrouve avec une vision de Force que Vador envoie à l’ancienne Servante qui dure longtemps, trop longtemps, dont on ne sait pas trop comment elle fonctionne, du coup Sabé apprend l’existence d’un autre personnage (va-t-elle donc changer de série?) et semble être balayée d’un revers de la main, littéralement au vu du sort qui lui est réservé. Le scénariste semble vouloir nous faire croire à sa mort… bon, c’est assez peu crédible, j’imagine que si ça devait être effectivement le cas, il y aurait une mise en scène plus poignante. Bref, tout ça est un peu n’importe quoi, avec un titre qui semble manquer d’un fil rouge sur le long terme (à moins que ça n’ait été Sabé???)

Et pourtant, il est très difficile, avec le recul, de suivre les motivations de Sabé, dont l’allégeance change au gré des numéros, sans que ça ne pose problème à Vador (hyper compréhensif, entre elle et Ochi, il s’en traîne des boulets), et donc Greg Pak semble se débarrasser du personnage car il ne sait sans doute pas quoi en faire pour les prochains numéros dans la perspective de Dark Droids. Ou pas. Aussi bien, elle réapparaîtra en pleine forme dans le prochain numéro ! X-/

Dessins : Heureusement que le dessinateur est là !

Tout est dans le titre. J’ai trouvé Adam Gorham plutôt bon sur cette quarantaine de pages, et heureusement ! Il a assez bien saisi le personnage de Vador, nous propose des postures qui en jettent, mais se retrouve à illustrer des planches où tout va trop vite, notamment sur la deuxième moitié du numéro #34, lorsque le Sith fait face aux rebelles qui tentent de profiter de sa faiblesse provisoire. Il réussit même à rendre crédible l’idée de lui donner un bâton capable de lancer des rafales d’énergie !

Par contre, il a un peu plus de mal sur les humains, qui ont des visages assez caricaturaux. Passe encore pour Sabé, qu’il a le temps de s’approprier, mais les autres personnages de fin d’arc sont totalement oubliables.

Mais les couvertures de Leinil Francis Yu envoient !

Conclusion

La série Dark Vador continue son long chemin de croix. Sabé change d’avis comme de chemise, Vador passe son temps à la mettre à l’épreuve avant de montrer une nouvelle fois que c’est lui le patron. Un nouveau dessinateur, certes intéressant mais qui n’apporte rien de particulier à la série, vient illustrer ces deux épisodes qui sont clairement de transition…

Note : 40 %

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Cible : Aphra

(Darth Vader #35 et 36)

Scénario : Aphra et Vador à nouveau ensemble ?

Le postulat de départ est en effet le bienvenu : après nous avoir montré régulièrement le traumatisme que ressentait le docteur Aphra, ex-acolyte de Dark Vador dans sa première série par Kieron Gillen, il fallait bien que, tout ou tard, les deux personnages interagissent à nouveau ensemble. C’est donc le cas ici, le tout chaperonné par la présence d’Ochi de Bestoon, insupportable personnage qui ne fait que parler, soliloquer et commenter ce que font les autres. Comment ? Comme Aphra elle-même dites-vous ? Et bien oui. Ce qui fait que Vador, particulièrement taiseux dans ces deux épisodes, se voit accompagné non pas d’un acolyte bavard, mais deux. C’est trop. Et la confrontation tant attendue accouche… de rien du tout. Ou si peu.

En fait, si : au terme des deux épisodes de ce court arc, Aphra semble avoir régressé et retrouve un statu-quo digne de celui du début de la première série Doctor Aphra, celle de Kieron Gillen. Alors oui, l’intrigue ici positionne Vador ET Aphra pour le futur crossover Dark Droids, en montrant les deux personnages accompagnés de droïdes et que donc, voilà, on se doute que ça va mal tourner. Mais devait-on pour autant sacrifier les « retrouvailles » entre Vador et Aphra pour cela, un événement qui aurait pu tenir sur un arc entier, l’occasion, je ne sais pas, de développer des personnages ? Mais bon, c’est Greg Pak, je devrais avoir l’habitude à force, mais j’y croyais, j’espérais être agréablement surpris.

Alors oui, il y a une vague vieille trouvaille archéologique justifiant la présence d’Aphra et oui, le deuxième numéro prépare Dark Droids, d’accord, mais c’est fait sans panache, et on tourne les pages en ayant l’impression qu’on coche les cases. Ochi qui bouffonne, c’est bon. Le twist imprévisible mais en fait pas tant que cela, c’est bon. Palpatine qui veut (encore) tester Vador sur l’air du « je te mets à l’épreuve mais oui mais non », c’est bon. Tout va bien, rien ne change. On peut continuer la série pendant encore longtemps, à ce rythme… Enfin, à condition d’éviter les ficelles scénaristiques béantes. Car dans l’épisode #36, le flash-back ne peut PAS se dérouler deux semaines plus tôt car, si c’est le cas, cela veut concrètement dire qu’Aphra ne sert à rien...

Ah, et le titre ? Laissez tomber, vous aurez compris qu’il n’a aucun lien avec l’intrigue de ces deux épisodes. Mais ça a du faire cool sur les sollicitations, donc bon…

Dessins : Pas mal !

Fort heureusement, nous pouvons compter sur les dessins de Raffaele Ienco pour maintenir le lecteur éveillé. Son Aphra est plutôt bien campée, les scènes d’action et les ambiances sont variées, et le dessinateur italien n’a plus ce côté figé que j’ai pu lui reprocher par le passé. Ce n’est clairement pas sur son nom que j’irai acheter un comic-book cependant…

Mention spéciale aux deux couvertures de Leinil Francis Yu, très réussies et qui donne envie de lire le contenu !

Conclusion

Encore un court arc de transition, et encore un arc pas franchement réussi. On aurait pu attendre beaucoup mieux du postulat de départ, et les dessins ne peuvent pas sauver le naufrage scénaristique de cette série qui, est pourtant, la plus vendue en France et sans doute également aux USA. Si ce n’est pas malheureux…

Note : 40 %

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Et donc, en plus, un vieil épisode, le troisième de l'arc inaugural de la série Dark Vador de 2015. L'épisode en lui-même fonctionne de façon assez indépendante et se lit bien, même des années plus tard. Mais difficile de voir un intérêt dans ce qui ressmble fort à un tour de passe-passe éditorial justififant de passer un cartonné de 5 épisodes au lieu de 4.

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Un tome pas fifou donc ! Qui a dit "un de plus" ?

Venez-nous dire tout le mal (ou pas) que vous en avez pensé, soit directement sur le sujet du forum consacré à la série, soit sur les fiches des deux récits que contient le volume.

Et à bientôt pour une prochaine ActuaLitté ! ;-)