Bien le bonjour tout le monde !
Un premier extrait vient d'être dévoilé pour le roman The Eye of Darkness, écrit par George Mann, qui paraîtra le 14 Novembre aux USA.
Si jamais vous n'êtes pas à jour dans les romans de la phase I de la Haute République, fuyez au plus vite au risque de vous faire divulgâcher sa conclusion !
Pour rappel, ce sera le premier roman adulte de la phase III de la Haute République, cet ambitieux projet qui s'étend sur différents supports (notamment littéraires, mais pas que) pour raconter une histoire se déroulant lors de l'âge d'or de la République, 200 ans avant les évènements de la Menace Fantôme ! La fin de la phase I avait vu des évènements catclysmiques mettre la République en bien mauvaise posture, la phase II était remontée plus loin encore dans le passé, il est donc temps de retrouver les héros & héroïnes de la phase I là où nous les avions laissés...
La date de sortie française n'est pas encore connue, mais pour le moment, découvrez cet extrait dans une traduction réalisée par les soins de votre serviteur, après un rappel de la (superbe !) couverture.
Loin au-dessus des pinacles transperçant les cieux de Coruscant, les étoiles tourbillonnaient dans le firmament, comme elles le faisaient depuis des éons. Piqûres de lumière, signes de lointains soleils, de lointaines planètes, de lointaines populations, reflétées par les lumières scintillantes de la ville, loin en-dessous.
Ça aurait dû être magnifique.
Pourtant, aux yeux d’Elzar Mann, les étoiles semblaient fausses. Peu importe combien de temps il levait le regard vers elles depuis le grand balcon du bureau de la Chancelière, elles semblaient curieusement détraquées, hors de leur état habituel. Comme si la Galaxie s’était nouée, tordue, transformée. Comme si tout ce sur quoi il s’était appuyé autrefois, chaque nappe de calme dans le chaos de la Galaxie, avait soudain été arraché d’un coup sec alors qu’il tentait de garder son équilibre.
C’était ainsi depuis la chute du Flambeau Stellaire…
… et de Stellan.
Elzar ferma les yeux et laissa la brise ébouriffer ses cheveux hirsutes, comme s’il espérait que la fraîcheur du vent puisse balayer les souvenirs, les emporter dans le flux du trafic, jusqu’aux hautes flèches et dômes, pour les faire disparaître au loin. Il avait remarqué au cours des derniers mois que quelques cheveux gris étaient apparus autour de ses tempes. Il avait également perdu du poids, et même s’il était encore musclé – il s’exerçait au sabre tard, presque chaque nuit – il s’était aminci. Il avait tenté de se convaincre que c’était le résultat de l’effort de se maintenir occupé à chercher une solution au problème des Nihil, mais il savait qu’il laissait trop couvent l’inquiétude le gagner.
Stellan se serait moqué de lui. Il lui aurait donné un coup de coude dans les côtes, et lui aurait dit d’arrêter de s’appesantir sur ce qui s’était produit. De se concentrer plutôt sur le présent. De faire ce qui devait être fait et d’accepter que la Force guidait sa main, comme elle l’avait toujours fait.
Mais Stellan n’était plus là. Il ne faisait plus qu’un avec la Force. Ça faisait un an, désormais. Elzar savait que son vieil ami avait trouvé la paix. Et pourtant, son absence était toujours aussi nette. Elle ne laissait pas un vide uniquement dans les cœurs et les esprits des Jedi, mais dans leur gestion également. Encore plus maintenant que les Nihil avaient gagné, avaient fait voler le Flambeau en éclats, et par la suite annexé des dizaines de mondes. Un secteur entier de la Bordure Extérieure, coupé du reste de la Galaxie. Cette région se faisait appeler la Zonne d’Occlusion Nihil, et était séparée par une barrière invisible qui avait rendu toute cette action possible.
Le Mur-Tempête : une immense toile qui perturbait le voyage hyperspatial, expulsant violemment de l’hyperespace n’importe quel vaisseau qui tenterait de le traverser, soit résultant en sa destruction immédiate, ou bien le faisant disparaître sans laisser de trace. Il y avait eu de nombreux débats sur le sort de ces vaisseaux disparus, étant donné que les communications à travers le Mur-Tempête étaient également entravées, mais l’hypothèse était que tous les vaisseaux qui ne finissaient pas détruits dans leur tentative étaient interceptés par des Nihil patrouillant de l’autre côté, et emmenés dans ce qu’on appelait les zones de destruction. Dans tous les cas, ils n’émettaient plus le moindre signal.
Pire encore, le réseau de relais et de balises – ou Graines-Tempête – qui alimentaient le Mur-Tempête était si large que le traverser sans vitesse lumière était également impensable. N’importe que vaisseau qui essayerait parcourir une si grande distance en vitesse subluminique devrait voyager pendant des centaines d’années avant d’atteindre sa destination. De plus, chaque tentative de progression en subluminique avait été intercepté et détruite par des patrouilleurs Nihil ou des essaims de droïdes charognards, alertés par les systèmes automatiques qui contrôlaient la technologie du Mur-Tempête. Les patrouilles pouvaient traverser le Mur et délivrer un tir mortel avant que leur cible ne puisse même comprendre ce qui lui arrivait.
Ce système était ingénieux, à sa manière, et il avait jusqu’alors contré toutes les tentatives des Jedi ou de la République de le contourner, avec le plus souvent des résultats désastreux. Vaisseaux pilotés par des droïdes. Impulsions électromagnétiques. Piratage de données. Attaque soutenue sur les boucliers des Graines-Tempête. Rien n’avait fonctionné. Rien du tout.
Avec le Mur, les Nihil avaient tracé leur propre territoire, défiant la République à chaque instant. Et avec les Sans-Noms – aussi connus sous le nom des « dévoreurs de Force » - ils avaient libéré une arme que même les Jedi ne pouvaient stopper. Une arme qui ciblait l’essence-même de ce qu’étaient les Jedi. Une arme créée pour les anéantir.
Elzar expira.
Ça aurait été tellement plus simple si Avar avait été à ses côtés. Au lieu de ça, elle étaient perdue dans les profondeurs de la Zone d’Occlusion, aussi loin de lui que ne l’était Stellan.
Ils s’étaient tenus côte à côte sur Eiram, regardant les derniers vestiges du Flambeau s’abîmer sous les vagues glaciales, emportant tous les rêves et les espoirs de la République au fond des eaux. Ç’avait été un symbole de force et d’unité, de lumière dans les ténèbres. D’espoir. Et les Nihil, menés par Marchion Ro, avaient retourné ce symbole contre eux. À présent ce n’était plus qu’un symbole d’échec et de défaite.
Elzar avait laissé Avar lui tenir la main, à cet instant, pour qu’elle lui prête de la force. Ça l’avait réconforté. Une compréhension partagée, une reconnaissance silencieuse qu’ils pouvaient encore compter l’un sur l’autre, en dépit de tout. En dépit de la Galaxie plongeant dans le chaos autour d’eux. Mais il se maudissait désormais, perdu dans son propre chagrin, sa propre honte, qu’il n’ait pas pu demander à Avar comment elle se sentait. Il n’avait pas su lui retourner le réconfort qu’elle lui avait offert. Et la douleur qu’elle portait avec elle, ce sentiment de défaite et d’échec, l’avait emporté au loin.
À moins que ce ne soit lui qui l’ait repoussée. C’était la pensé qui le hantait, qui le tourmentait d’incertitude et de honte. Il avait finalement trouvé le courage de lui confier ce qui s’était passé, dans les derniers instants du Flambeau Stellaire. Comment il avait agi sans réfléchir, et tué la Nihil Chancey Yarrow, alors qu’elle essayait de tous les sauver. Il ne le savait pas, alors, bien sûr. Il avait présumé qu’elle était juste une autre Nihil tentant de saboter les efforts des Jedi pour sauver la station. Mais le résultat était le même : il avait mis fin à leur seule chance de sauver le Flambeau, et ce faisant il avait pris la vie de quelqu’un qui essayait de les aider.
Il était en partie responsable de tout ce qui s’était produit ensuite. Il devait se racheter, essayer d’incarner ne serait-ce qu’une infime fraction du Bien que Stellan avait offert à la Galaxie. Pour essayer tant bien que mal de combler le vide que Stellan laissait derrière lui. Il avait dit tout cela à Avar, les mots jaillissant de sa bouche sur les rivages d’Eiram.
Avar avait dit tout ce qui convenait de dire. Toutes les platitudes pour le rassurer, répétant tous les principes de la Force, lui rappelant que tout évènement survient pour une raison, qu’il n’était pas à blâmer. Que seuls les Nihil portaient ce poids sur leurs épaules. Elle lui avait montré toute la miséricorde et la compréhension qu’il espérait.
Et pourtant… Elzar ne pouvait s’empêcher de se demander si c’était en partie la raison de son départ, acceptant une mission pour essayer de se rapprocher des Nihil, de découvrir leurs intentions à la suite de leur victoire. Intentions qu’aucun d’entre eux ne pouvait anticiper.
À présent elle aussi était perdue. Piégée derrière le Mur-Tempête, dans les profondeur de l’espace Nihil. Il ne savait même pas si elle était encore en vie.
Non, Elzar. Tu le saurais. Elle est encore là, quelque part.
Elle doit l’être.
Il la ramènerait. Avar, et tous les autres qui avaient partagé son sort. Il trouverait un moyen. La menace des Nihil serait stoppée. Le Mur-Tempête tomberait, et la paix reviendrait dans la Galaxie.
Il n’avait pas d’autre choix. Il ferait ce que Stellan aurait fait. Peu importe qu’ils aient déjà essayé tout ce qu’ils pouvaient imaginer. Peu importe que les Nihil les aient vaincus à chaque fois.
Il trouverait un moyen.
Il le devait.
C’était la seule façon d’arranger les choses.
Un extrait présentant un Elzar déterminé à arranger les choses... mais également en proie à des remords persistants et à un désespoir étouffant, qui risquent de le précipiter droit vers le Côté Obscur, s'il n'y prend pas garde !
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