Bonjour à tous,
Il y a un peu plus d’un mois, les éditions Pocket nous ont fait un joli cadeau de Noël avec quelque semaines d’avance : la réédition au format poche du roman pour jeunes adultes (décidément, cette dénomination...) Étoiles perdues, premier roman de Claudia Gray, sorti à l’automne 2015 aux Etats-Unis et en décembre de la même année dans un beau pavé chez Pocket Jeunesse. Pourquoi une telle rapidité à l'époque ? Tout simplement car, en décembre 2015, Le Réveil de la Force a débarqué dans nos cinémas, et ce roman appartenait au programme de publications censé l’accompagner, comme la couverture le laisse supposer ! ;-)
Mais depuis, le roman était épuisé, et vous êtes peut-être nombreux à ne pas l’avoir lu lors de sa sortie, ou bien à avoir découvert Claudia Gray pour ses nombreux autres romans. Ou bien peut-être l’avez-vous tellement lu que votre exemplaire est tout racorni, et vous souhaitez en avoir un tout beau dans votre bibliothèque ? Pocket a pensé à vous !
Je vous propose donc ma critique basée sur l'exemplaire VF du roman, un exemplaire offert par Pocket que j'en profite pour remercier chaleureusement au passage.
Mais d'abord, un rappel de la couverture choisie et du synopsis !
Voilà huit ans que l'Empire assujettit, l’une après l’autre, les planètes et fait régner la terreur.
Sur Jelucan, un monde isolé de la Bordure Extérieure, les enfants sont comme partout ailleurs : intrépides, insouciants, rêveurs. Même si la hiérarchie sociale les sépare, Thane et Ciena partagent la même passion : voler. Leurs entraînements incessants les amèneront à l'école des officiers impériaux et leur amitié complice, à d'autres sentiments, plus profonds à mesure qu’ils grandissent. Jusqu'à ce que la guerre les sépare, lui aux commandes d'un X-wing rebelle, elle à bord d'un Destroyer Stellaire de l'Empire.
Mais le destin réunit parfois les étoiles contraires...
Pocket, 512 pages, 9,50 €
La critique de L2-D2
J’ai déjà lu le roman lors de sa première sortie chez Pocket Jeunesse.
Non, ne partez pas tout de suite : je ne m’en souvenais guère. Tout ce dont je me rappelais, c’était du lien entre les deux protagonistes et le concept, donc, de lui au sein de l’Alliance, d’elle au sein de l’Empire. Du coup, j’ai relu ce livre comme on redécouvre un film que l’on avait apprécié mais sans plus cinq ans plus tôt. Et là...
Across the stars (love theme)
Ce qui te marquera, toi lecteur de ce roman, c’est avant tout l’histoire d’amour entre les deux protagonistes. Thane Kyrell et Ciena Ree sont deux créations originales totalement réussies, savamment développées, par petites touches, par des références régulières à leur passé. Ce sont des personnages normaux, mais dans le bon sens, et surtout crédibles. Ce ne sont pas des aspirants Jedi qui se découvrent des talents dans la Force, pas une princesse, pas un Seigneur Noir des Sith. Non, ce sont deux amis, issus d’un trou paumé, qui vont tout faire pour devenir les meilleurs dans leur domaine. Et leur parcours va s’étaler sur une bonne quinzaine d’années, avec évidemment une focalisation sur les dernières années, celles recouvrant les événements de la trilogie originale.
Et très vite, les personnages vont se rendre compte à quel point ils sont amoureux. Mais ce n’est pas une romance à la Han et Leia, faite de piques déguisées, ni non plus une romance à la Anakin et Padmé, un peu trop mièvre à mon goût : c’est là encore une relation réaliste, avec un véritablement développement de leurs sentiments, de leurs colères, de leurs doutes… et ce alors même que les personnages, alors qu’ils s’avouent enfin leurs sentiments, vont se retrouver séparés.
Et là, un parfum de tragédie se dégage petit à petit du roman. Ils ont beau être omniprésents dans les pensées l’un de l’autre, c’est tout sauf niais, tout sauf puéril, mais c’est une véritable relation. Mais lors des rares séquences où ils se retrouvent réunis, c’est une réussite totale. Et bien sûr, le climax est atteint lors de la dernière partie, celle qui illustre la couverture du roman. Bien malin celui qui devinera comment tout cela va finir !
Allez, j’en rajoute une couche : la relation entre Thane et Ciena est sans doute pour moi la meilleure relation amoureuse entre personnages des films, romans et comics Star Wars. Je vous défie de trouver plus beau, plus dramatique, plus humain !
Voyage vers la trilogie originale
Le roman est parfaitement accessible. Vous avez vu la trilogie originale ? Vous vous souvenez de l’Étoile de la Mort, d’une bataille dans la neige et d’une autre Étoile de la Mort ? C’est bon !
Vous serez ravis de retrouver tous les événements marquants de la trilogie originale, et de voir l’impact qu’ils auront sur Thane et Ciena, mais aussi sur les seconds rôles introduits à l’Académie Royale de Coruscant. Mais sans que ce soit envahissant ! Ne vous attendez par exemple pas à voir Thane faire équipe avec Luke, Leia et Han, absents du roman, même s’ils sont mentionnés. De même, Dark Vador ne fera qu’une poignée d’apparitions, mais n’aura quasiment pas de rôle actif. Et ça fait un bien fou de voir des focalisations sur Tarkin, Ozzel ou Piett, par exemple, ou une belle scène avec Mon Mothma. Claudia Gray n’a pas fait dans la facilité, et c’est tant mieux, et il ressort de tout cela une belle manière de montrer les coulisses des événements des films.
A l’inverse, une certaine facilité scénaristique se dégage de tout cela, peut-être : l’omniprésence de Thane et Ciena, surtout elle en fait côté Impérial, dans les événements liés aux films...
Voyage vers Star Wars : Le Réveil de la Force
Parce que le roman s’inscrit dans le Voyage vers le Réveil de la Force, il fallait bien des liens avec le futur film (à l’époque) ! Ils sont nombreux, et j’avais même loupé certains à l’époque de ma première lecture, c’est dire !
Néanmoins, le lecteur exigeant pourra reprocher un manque de contexte certain lié à la Bataille de Jakku, qui fait irruption dans le roman comme un cheveu sur la soupe sans réelles justifications. Mais comme l’essentiel de cet ultime acte n’implique finalement pas la bataille à proprement parler, disons que ça passe...
Voyage vers… le reste de l’Univers Officiel
Le voilà, le principal hic du roman. Et pour le coup, il n’est pas imputable à Claudia Gray directement.
En effet, à l’époque de sa première publication, le nouvel Univers Officiel était tout récent. Mais aujourd’hui, il est nettement plus développé, et certaines réflexions, remarques ou éléments de contexte ont bien du mal à passer. Il en est ainsi de la discussion entre Thane et Wedge, dont on sait aujourd’hui grâce à la série Rebels qu’il est lui aussi un ancien cadet impérial. Ou bien de la bataille de Jakku, largement développée avec la trilogie Riposte. D’une remarque qui affirme que jamais les Rebelles n’ont réussi à détourner un Destroyer Stellaire, à croire que l’Alliance a oublié un certain Harbinger. Du mépris de certains officiers impériaux sur la flotte rebelle à Yavin, venant de l’équipage du Devastator qui a participé à la bataille de Scarif au cours de Rogue One. Et d’autres encore…
Rien de rédhibitoire et, encore une fois, la faute n’est pas imputable à Claudia Gray. Mais l’amoureux de la continuité tiquera peut-être à quelques reprises à la lecture.
Bilan
Étoiles perdues est un roman absolument merveilleux, qui n’a de roman catégorie « jeunes adultes » que le nom. Si quelques défauts sont présents, notamment a posteriori, la revisite de la trilogie originale et surtout la sublime relation entre Thane et Ciena justifient largement la lecture et en font sans aucun doute LE roman à conseiller aux nouveaux lecteurs. Ce sera peut-être surprenant, la licence ne nous ayant guère habitué à cela, mais ça fonctionne du tonnerre !
Oh, Disney+, un conseil : oubliez vos Mandaloriens dans des planètes désertiques, et faîtes-nous une mini-série adaptant le roman !
NOTE : 95 %
A noter que le roman porte le numéro 184 !
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé du roman en vous rendant sur sa fiche ou bien sur le topic du forum !
Encore merci aux éditions Pocket pour l'exemplaire offert pour la critique, et on se retrouve la semaine prochaine pour le roman le plus attendu de ce début d’année 2022 (et ça tombe bien, c’est le premier de l’année) : L’orage gronde, la suite tant attendue de La Haute République !
L2-D2 a écrit:Dans mon souvenir, Etoiles perdues, c'était plutôt mitigé. Je pense que je vais profiter de la sortie poche pour le relire et voir si mon opinion a changé ou non.
Alfred M. a écrit:Je l'ai acheté à sa sortie en PKJ, toujours pas lu mais promis c'est ma prochaine lecture SW .
Allez, j’en rajoute une couche : la relation entre Thane et Ciena est sans doute pour moi la meilleure relation amoureuse entre personnages des films, romans et comics Star Wars. Je vous défie de trouver plus beau, plus dramatique, plus humain !