Bonjour à tous,
Après un premier tome très réussi publié en février 2020, les pilotes de l’Escadron Alphabet sont de retour chez Pocket depuis le 12 août dernier afin de poursuivre leur lutte contre la 204ème escadre de chasseurs TIE surnommée « l’escadre de l’Ombre ». Ce deuxième opus sera-t-il aussi maîtrisé que le premier ?
Je vous propose donc ma critique basée sur l'exemplaire VF du roman, un exemplaire offert par Pocket que j'en profite pour remercier chaleureusement au passage.
Mais d'abord, un rappel de la couverture et du synopsis !
Dans ce deuxième opus de la trilogie, l'Escadron Alphabet poursuit sa traque des chasseurs TIE de l'Escadre de l'Ombre.
L'escadron hétéroclite d'Yrica Quell ne désespère pas de mettre un terme aux exactions de l'Escadre de l'Ombre, mais tous leurs efforts semblent vains et une forme de tension commence à monter entre eux. Déterminée à achever le combat une fois pour toutes, Quell s'allie à Caern Adan, agent controversé du Renseignement de la Nouvelle République, et à la légendaire Générale Hera Syndulla, afin de préparer la mission la plus risquée de sa carrière : piéger l'Escadre de l'Ombre et mettre définitivement fin à la traque.
Mais dans l'ombre, l'ennemi a évolué. Soran Keize, dernier des as impériaux et ancien mentor d'Yrica Quell, a pris la tête de l'Escadre de l'Ombre, revigorant le groupe défaillant au moment où il en avait le plus besoin.
Pocket, 576 pages, 9,50 €
La critique de L2-D2
Une première moitié d’une rare densité
J’ai dévoré le premier roman. Vraiment. Et dès le début de ce deuxième tome, j’ai retrouvé tous ces personnages avec lesquels je m’étais familiarisé lors des 600 pages du premier opus : ils sont tous là, chacun à bord de son chasseur caractéristique, accompagnés de Caern Adan, l’analyste de la Nouvelle République, son droïde psychanalyste de torture Impériale et Hera Syndulla. Tous ont décidé d’en finir avec la sinistre Escadre de l’Ombre, et ils vont donc lui tendre un piège dans le système Cerberon, en lui lançant un appât trop beau pour être ignoré.
Dès lors, les presque 300 premières pages défilent à toute vitesse, et l’on suit la Nouvelle République prendre Troithe, tisser son piège qui va fonctionner… oui et non. L’Escadre de l’Ombre s’avérera encore plus coriace et maligne que prévue, et une bataille dantesque va avoir lieu. Il s’agit sans nul doute des passages les plus réussis du roman !
Et lorsque la bataille s’achève avec une scène dantesque qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler un moment similaire dans le film Rogue One et qu’on se dit qu’en fait, le roman pourrait bien se finir là, on se demande bien comment l’auteur va pouvoir remplir les 300 pages restantes.
Des personnages mis en avant, c’est satisfaisant. Des personnages heureux, c’est mieux !
Et bien pour cela, l’auteur va mettre en avant ses personnages.
Pas de surprise avec Alexander Freed, qui reprend la même recette que dans le premier tome : chaque Chapitre est divisé en sous-chapitres, se focalisant dans chacun d’eux sur un personnage différent, le plus souvent les pilotes d’Alphabet… mais aussi Soran Keyze.
Soran Keyze est indéniablement la grande réussite de ce roman. Ses doutes sont crédibles et légitimes, et il est appréciable de voir l’Empire résonner en termes d’effectifs, de stratégies, d’économies de tirs ou de carburants. J’ai hâte de le retrouver dans la conclusion !
Là où l’ombre s’abat, si je reprends le titre du roman, c’est dans la caractérisation des pilotes de l’Escadron Alphabet, qui sont tous à mi-chemin entre l’anxiété chronique, la dépression ou la tentative de suicide. L’avantage, c’est que les personnages sont très développés ! L’inconvénient, c’est qu’il se dégage presque un côté interchangeable à ce qu’on lit, à ce qui leur arrive. Bien sûr, ils vivent des événements différents, mais les thématiques sont les mêmes. Si au moins un des pilotes ne rentrait pas dans ce moule ! Sans aller jusqu’à en faire des comiques adeptes du bon mot permanent (après tout, nous ne sommes pas dans un roman de Mickael Stackpole ou d’Aaron Allston), si un des membres de l’unité avait un état d’esprit positif, cela ferait du bien et permettrait au lecteur de souffler un peu !
Dommage en revanche que Kairos soit mise sur la touche aussi vite...
Une conclusion qui relance l’intrigue
Si on résume : 300 premières pages d’une grande réussite, 200 autres consacrées plutôt aux conséquences de la première partie et au développement des personnages, cela nous laisse une centaine de pages pour résoudre la situation !
Et Alexander Freed va faire les choses bien. Très bien, même. Nous avons droit à une petite bataille bien sympathique, des retours, des changements de camps (ou pas?), des morts mêmes, et un cliffhanger littéralement de dernière page qui achève bien le lecteur. Les dernières scènes sont toutes très réussies et denses, l’auteur retrouve le dynamisme de la première partie du roman et dispose savamment les pièces pour le troisième et dernier volet, Victory’s Price. Pas encore de date chez Pocket, mais on peut légitimement l’attendre pour 2022 ! ;-)
Troithe
Un mot, enfin, sur la planète Troithe et le système de Cerberon : tout le roman s’y déroule, ce qui permet à Alexander Freed de nous plonger dans les rouages du fonctionnement de la planète ! Les usines, les immeubles, les bunkers, les stations de tram (et oui!), le passé industriel de la planète et les ravages de la surexploitation de ses ressources : rarement une planète aura été aussi bien décrite, l’ambiance aussi immersive. Cette description d’une grande qualité d’un monde unique où se déroule l’ensemble du roman me rappelle Parnassos, la planète du roman Phasma. Et pour ajouter à l’ambiance crépusculaire, le système tout entier est plongé dans une nuit éternelle, conséquence du trou noir qui se trouve à proximité et qui, à plus ou moins brève échéance, emportera le système. Une réussite totale.
Bilan
Vous l’aurez compris : j’ai une nouvelle fois adoré ma lecture. Le roman n’est certes pas aussi parfaitement maîtrisé que le premier tome à cause des longueurs que j’ai pu soulever dans sa deuxième partie, mais il offre une version de Star Wars rarement vue car peut-être trop réaliste : des combattants qui doivent autant faire face à l’ennemi qu’à leurs propres traumatismes. Vivement le tome 3 !
NOTE : 90 %
A noter que le roman porte le numéro 182 !
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé du roman en vous rendant sur sa fiche ou bien sur le topic du forum !
Encore merci aux éditions Pocket pour l'exemplaire offert pour la critique, et on se retrouve dans quelques semaines pour parler du prochain roman à sortir de ce côté de l’Atlantique, le début de la nouvelle trilogie de Timothy Zahn consacrée aux premières années de commandement de Thrawn au sein de l’Ascendance Chiss : Chaos croissant !