Il y a une dizaine de jours, les éditions Pocket publiaient dans la langue de Molière le roman Battlefront II – L'escouade Inferno, un roman faisant office de préquelle au jeu vidéo du même nom. A cette occasion, mes camarades Lain et link, toujours adeptes de la version originale, vous ont proposé leurs critiques respectives. Aujourd'hui, c'est à mon tour, grâce à l'exemplaire offert par Pocket. Mais d'abord, comme toujours, un rappel de la couverture et du synopsis :
La Rébellion a des héros comme Luke Skywalker, la Princesse Leia ou Jyn Erso. Mais l'Empire a l'Escouade Inferno…
Après le vol humiliant des plans de l’Étoile de la Mort et la destruction de la station de combat, l'Empire est désormais sur la défensive. En réponse à cette défaite, la Marine Impériale a autorisé la formation d’une élite de soldats connue sous le nom d'Escouade Inferno. Sa mission : éliminer les derniers partisans de Saw Gerrera qui, malgré la mort de leur chef, poursuivent son œuvre extrémiste, bien décidés à contrarier l'Empire, quel qu'en soit le prix. L'élite impériale doit prouver sa valeur en menant à bien sa mission de l'intérieur. Mais alors que la menace d'être découverts grandit, jusqu'où seront prêts à aller les infiltrés pour assurer la sécurité de l'Empire ?
La critique de L2-D2
Petite précision : je n'ai joué à aucun des jeux Battlefront… et le roman ne nécessite absolument pas d'y avoir joué, ni même d'avoir lu le premier roman Battlefront, les deux jeux n'ayant en commun que leur nom !
Christie Golden sait écrire...
Commençons par le point positif : Christie Golden écrit bien. On le savait déjà dans la série Le Destin des Jedi, et le passage à l'Univers Officiel avec Sombre Apprenti nous prouvait que, quel que soit l'Univers dans lequel elle se trouve, l'auteure a un style fluide, fait de descriptions détaillées et d'un certain développement psychologique des personnages. L'Escouade Inferno ne fait pas exception, et le roman se lit, se dévore même, d'autant plus qu'il ne dépasse pas les 400 pages, ce qui permet d'éviter de trop grosses longueurs.
Le roman se focalise donc sur une escouade de soldats Impériaux loyaux et extrêmement compétents. Les quatre individus qui la constituent sont présentés tour à tour et les liens qui les unissent vont se développer devant nous, et la grande force de Golden, c'est de nous les rendre attachants quand bien même nous savons que ce sont des « méchants » ; du moins, ce sont des antagonistes aux idées classiquement développées dans la littérature Star Wars, et le lecteur se voit tiraillé entre son attachement aux personnages développés et le fait que ces mêmes personnages ont la loyauté et le sens du devoir chevillés au corps. Belle réussite de la part de Golden, qui nous donne envie d'en savoir plus sur cette escouade et de jouer au jeu vidéo ! J'ajouterai que certains événements sont d'autant moins prévisibles pour qui n'a pas joué au jeu…
... encore faut-il que le sujet soit intéressant !
Le début du roman, d'ailleurs, est un modèle du genre : le premier chapitre est absolument captivant, et l'intrigue se lance très vite et de façon très efficace… et curieusement, il s'ensuit une baisse considérable du rythme. Dès lors que la mission principale démarre, les membres de l'Escouade Inferno vont passer le plus clair de leur temps à discuter, à essayer de prouver qu'ils ne sont pas des traîtres (surtout Iden, en fait) et tout ça pendant trop longtemps à mon goût, jusqu'à un dénouement qui s'accélère subitement et une conclusion presque précipitée dans les trente dernières pages.
Singulière baisse de rythme, donc, censée nous éclairer sur le développement psychologique des personnages mais qui finit par en devenir lassant, d'autant plus qu'il se retrouve en parallèle à un autre souci : les Rêveurs. Grosse satisfaction quand au nom qui fait très bien le lien avec la dernière réplique de Saw Gerrera dans Rogue One mais pour le reste, je suis resté sur ma faim :
- d'abord concernant l'effectif du groupe (constitué donc d'une dizaine de personnes… clair que ça justifie d'envoyer une escouade d'élite de quatre personnes, tu m'étonnes que Staven soit si méfiant en voyant tant de nouveaux visages en si peu de temps!). Il est d'autant plus curieux de voir que certains visages connus des Partisans de Saw ont entre-temps étaient revus dans la série de comics Star Wars !
- ensuite concernant leurs actes : si je comprends bien l'idée d'opposer les troupes Impériales à des rebelles qui sont véritablement des salopards, il est un peu facile de les réduire à cela. L'un des Impériaux, d'ailleurs, dit très clairement que jamais les dirigeants de l'Alliance ne toléreraient les actes que prévoient les Rêveurs. Décision un peu facile, donc, que de choisir de tels « gentils » ! Pour le coup, le développement psychologique d'Iden et des siens aurait été sans doute plus développé et intéressant à suivre si on les avait envoyés infiltrer une véritable cellule de l'Alliance Rebelle…
- enfin, concernant la chronologie de l'histoire. Quelques détails m'ont fait tilter, comme l'impression persistante que les Rêveurs ont été un peu trop efficaces à mon goût pour se rassembler aussi vite alors que nous ne sommes, me semble-t-il, que quelques semaines après Un nouvel espoir… ou encore cette réflexion de Gideon Hask, qui explique que ses parents sont morts lorsqu'il était enfant sous les bombes des Rebelles, alors qu'il a vingt-sept ans.
Conclusion
Voilà donc pour ces quelques bémols qui, s'ils ne sont pas rédhibitoires, m'ont à plusieurs reprises fait tiquer. Ajoutons à cela le manque notable d'action – un comble avec un titre comme Battlefront ! - et un mystère mystérieux autour du Mentor qui permettra de tisser de jolis liens avec The Clone Wars tout en étant trop long à mon goût, et vous obtenez un roman intéressant, intriguant mais malheureusement pas assez captivant à mon goût.
NOTE : 70 %
A noter que le roman porte le numéro 166 !
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé du roman en vous rendant sur sa fiche ou bien sur le topic du forum !
Encore merci aux éditions Pocket pour l'exemplaire offert pour la critique, et on se retrouve dans quelques jours pour une critique de l'autre roman sorti fin avril, la réédition au format poche de la novélisation des Derniers Jedi !
link224 a écrit:Je reviens juste sur le manque d'action reproché par L2. Le 1er roman BF est overblindé d'action incompréhensible et bourrin complètement inintéressante.
link224 a écrit:Là on a un roman psychologique qui fait réfléchir, et c'est tout bonnement excellent
link224 a écrit:Il fait réfléchir dans le sens où t'es carrément prêt à cautionner les actes des Impériaux, qui ne passent vraiment pas pour méchants. Golden réussit le tour de force de te faire questionner sur les actes Rebelles. A ma connaissance, j'ai jamais lu de roman comme ça
link224 a écrit:J'ai relu ta critique en détail, et je te trouve franchement dur.[...]Donc les gens, ne lisez pas la critique de L2, il est méchant, et foncez acheter ce roman
Obiwan Keshnobi a écrit:Les gens, lisez tous les avis et faites-vous le vôtre
L2-D2 a écrit:Dur ? Peut-être, à la réflexion. En tout cas, au risque de te faire encore plus mal, j'ai nettement préféré Phasma ou Luke Skywalker - Légendes... Mais c'est bien, ça crée la discussion !